I missed you so much. — Austin & Gabriel

Je secoue la tête, je l'empêcherai jamais de partir ou de faire quoi que ce soit.

— Tu repartirais quand ?... Tu le sais déjà ?

Je secoue la tête.

— Non, j'en sais rien. Ce sera un peu sur un coup de tête, je pense. Quand ça me manquera trop.

Alors égoïstement, j'espère que ça lui manquera dans longtemps, même jamais. Même si je sais que c'est impossible.

— Comment a réagi ta mère quand elle t'a vu ?

— Je pense qu'elle a sur-réagi..

Je dis en riant.

— T'as pas entendu un gros boum ? Genre quand elle a manqué de tomber sur le sol et tout ça.

J'écarquille les yeux.

— Non, j'ai pas entendu. Tes parents ont bien isolés la pièce à cause du froid, elle ne s'est pas fait mal ??

— Je suis vraiment reconnaissant envers tes parents.

Je dis parce que c'est important qu'il le sache et que je ne veux surtout pas qu'il pense le contraire. Je suis réellement reconnaissant envers Madeleine et Paul, je n'ai pas de mots pour décrire à quel point tout ce qu'ils ont fait pour Darcy et moi, compte.

— Mais pour l'instant j'ai un peu de mal à trouver mes repères.

— C'est parce que j'étais pas là. Puis il faut personnaliser un peu... comme...

Comme sa chambre, mais je ne sais même pas à quoi elle ressemble.

— Il faut mettre des photos au mur, par exemple. Il faut vous approprier les lieux.

— Ah.. d'accord.

Pourtant, il venait ici presque autant qu'il vivait chez lui. Si ce n'est plus. J'ai vraiment l'impression d'avoir imaginé toutes ces années, d'avoir eu l'impression qu'il était chez lui autant que j'étais chez moi. Ça me déstabilise.

— J'espère que tu finiras par te sentir à l'aise.

— C'est pas ça...

Je regarde autour de moi, je n'aurais jamais pu rêver de quelque chose d'aussi bien.

— C'est juste que c'est-

Je cherche le mot, mais je n'en trouve pas vraiment qui correspond à ce que je ressens.

— C'est juste que je n'ai plus à m'occuper de maman, à m'inquiéter pour elle, ou comment on va payer le loyer et pouvoir manger. C'est... perturbant, je dois juste m'habituer à tout ça.Tu me trouves stupide ?

Je hausse les épaules.

— Non, je suppose que t'y peux rien. J'ai jamais été à ta place et puis on n'a pas le même caractère alors... j'en sais rien. Je ne sais pas comment je serais, moi. Je sais que je m'adapte partout et que je me sens chez moi sans mal. Je ne sais pas ce que c'est que travailler pour nourrir sa soeur alors... je ne peux pas me mettre à ta place. Mais je ne te trouve pas stupide.

— Je crois que j'ai juste besoin d'un peu de temps.

Je le regarde dans les yeux.

— Quand je t'embrasse, tu ne te sens pas sale ?...

Je demande en sentant la boule au ventre revenir, car je n'ai jamais pu oublier ses paroles, ou ce que j'ai ressenti et c'est important pour moi de savoir.

Je secoue la tête et je l'embrasse tendrement pour le lui prouver.

— Non, pas du tout. Pourquoi ?

Il m'embrasse avec tellement de tendresse, que maintenant je sais qu'il ne ressent plus ça.

— J'avais besoin de savoir.

Je murmure avant de l'embrasser à mon tour tout aussi tendrement.

— Tu as mal ?

Je demande à montrant son attelle car il est un peu pâle.

Je me relève.

— Alors on va se mettre au lit. Je vais te passer une tenue pour dormir.

J'attrape dans la commode des affaires à lui.

— Je te les ai emprunté quand tu n'étais pas là.

Alors que j'en ai toujours eu à moi ici, et je ne les ai pas non plus remises à leur place quand on a déménagé toutes mes affaires.

— Ah bon, je dors ici ?

Je demande avec un petit sourire. J'attrape les vêtements qu'il me tend pour pouvoir me changer aussi.

— J'essaie d'apprendre à dormir sous une couette, alors il faut que tu m'aides.

Je réponds avec un petit sourire aussi.

— Tu as besoin d'aide avec ton poignet ?

— Ah oui ? Comme ça ? Le premier soir ?

Je souris quand il me demande si j'ai besoin d'aide.

— Non, t'inquiète pas, ça ira. Ça fait deux semaines que j'évite de demander à n'importe qui de déboutonner mon pantalon, j'pense que j'ai développé des techniques surnaturelles. Sauf si tu veux déboutonner mon jean. Toi, t'as le droit.

Je souris et je m'approche pour défaire le bouton de son jean.

— J'ai juste un peu besoin de temps pour ça, c'est nouveau pour moi.

— Besoin de temps pour quoi ?

Je demande en fronçant les sourcils. Il m'aide et je peux me déshabiller entièrement pour me changer.

Je me recule, et je me change moi aussi.

— Tu sais pour, enfin... tu vois ? Entre nous.

— Ah, pour faire l'amour ? T'as tout le temps que tu veux, Austin. J'te mettrai jamais la pression.

Je réponds avec sincérité.

— Je sais.

Une fois tous les deux en pyjama, je m'allonge le premier et je soulève la couette pour qu'il me rejoigne.
Quand il le fait je nous recouvre.

— Je n'arrive pas encore à passer la nuit en dessous.