Tout le monde veut devenir un cat - Adam & Logan

Sans grandes surprises, je me retrouve de nouveau avec le double des clés de l'appartement de Logan dans ma poche. Je suppose qu'on pourrait dire que c'est pour lui éviter de m'ouvrir la porte quand j'arrive, mais je ne crois pas que ce soit réellement pour cela qu'il me les as donné.

Nous sommes en train de recréer ce que nous avons toujours voulu, au fond, mais en perdant juste moins de temps. Aujourd'hui il sait que je l'aime, je sais qu'il m'aime et de n'avoir que nous à penser ça fait un bien fou. Pas de secrets, pas de femme, pas d'une nuit par semaine... Peut-être que j'ai un peu peur qu'il se rende compte que j'étais plus supportable seulement un jour sur sept, et qu'il se lassera vite, mais j'essaie de prendre sur moi. Qui vivra, verra.

Moon est dans son panier quand j'ouvre la porte de l'appartement et je suis tout excité d'amener mon petit chat ici. Je dépose vite sa litière par terre parce que j'ai le bras en feu et je laisse le panier au dessus trois secondes, le temps d'aller embrasser Logan.

— Ça va toi ?

Je souris en l'embrassant encore une fois. On croirait que je l'ai quitté y'a huit jours, alors que bon...

— Je viens te présenter la petite chatte la plus belle de tout l'univers !


@Logan Wheeler

Je suis en train de regarder la télévision du lit, ce matin j’ai mal, alors je reste sans bouger sur les conseils d’Adam. Il n’est pas parti longtemps mais j’ai quand même eu peur qu’il ne revienne pas. Quand la porte s’ouvre, c’est un soulagement. Et en même temps... il m’amène un chat.

— Elle ne va pas me griffer ? Elle s’appelle comment ?

Je lui souris.

— Ça va et toi ?

Je lève les yeux au ciel.

— Ça ira mieux quand tu ne t'en prendras pas à mon chat d'amour.

Je rigole en allant la chercher et quand je la prends dans mes bras, je vois qu'elle a peur de ce nouvel endroit. Pourtant la curiosité prends le dessus rapidement quand je l'approche de Logan.

— C'est une crème, promis. Elle m'a encore jamais griffé alors que je l'ai depuis des mois.

Par contre, quand il me demande son nom, je me sens comme un con et à son regard, je sais que Logan sent la couille.

— Elle s'appelle Moon. Comme la... Lune.

Je lui fais confiance ; je n’ai pas particulièrement bonne impression des chats, mais quand elle s’approche à pas de loup sur les draps pour s’asseoir sur mes genoux, je la trouve adorable.

— On dirait un léopard, elle est vraiment belle.

J’approche doucement ma main et quand je sens que je peux, je la caresse doucement.

— Moon ? C’est joli. C’est doux. Comment t’as eu l’idée ?

Je vois qu’il grimace alors je fronce les sourcils.

— Quoi ?

— Je l'ai eu comme cadeau le jour de la remise de diplôme. C'était un petit réconfort pour mon état après que Moïra soit venu...

J'essaie de noyer le poisson, alors que je sais pertinemment qu'il ne lâchera pas l'affaire. À quoi bon repousser ?

— C'est Max qui avait proposé ça. Parce que c'était son cadeau pour moi et qu'il m'aimait jusqu'à la lune, un truc du genre, tu vois...

Je suis rouge, mal à l'aise, et soudain la main de Logan qui caresse mon petit bébé ne semble plus aussi adorable.

— Ah ouais cool.

Je dis en le regardant avec un air blasé.

— Change moi ce nom de merde, sinon je l’appelle Zéro parce que ça représente le degré d’amour que j’accepte entre toi et lui.

Je retiens un rire, parce que ce n'est sans doute pas le moment, mais sa réflexion me fait forcément sourire. J'aime bien le voir agir comme ça avec moi, je crois. Ça change de ce que j'ai toujours connu avec lui.

— Changer de prénom c'est une bonne idée, en effet. Mais on va éviter le Zéro quand même ok ? C'est pas un monstre Max, juste celui que j'ai quitté pour te retrouver, toi.

Je passe par dessus lui sans aucune pression et je viens m'allonger à ses côtés. Non sans lui voler un baiser.

— Tu vas changer de prénom mon chat, t'es d'accord ?

Je minaude en caressant la tête de Moon futur pas Zéro.

— C’est pas question qu’il est un monstre, ça n’a rien à voir avec ça.

J’ouvre mes bras pour qu’il se cale bien contre moi.

— C’est juste question que je garde pas un nom avec une telle signification. Clairement qu’il soit gentil, je m’en fous, c’est bien pour lui. Mais juste.. bref, tu changes le nom du chat.

Je dépose un baiser sur sa tempe.

— T’es en week-end ? Non ? On est quel jour ? Lundi, c’est ça ? Ah non vendredi ?

Définitivement, j'aime bien ce côté là de Logan.

— T'as une idée ? C'est une fille, je vais pas l'appeler Pepito ou Bébé. Il faut un prénom de star, tu vois ? Lady Gaga c'est pas mal, mais ça ferait de moi un gay que je n'assumerai pas.

Je rigole comme un con. Il va en avoir marre de moi, mais je m'en fous. Pour le meilleur et pour le pire, mariés ou pas, je m'en fous. Il accepte quand même.

— On est vendredi, oui. C'est le lundi que j'ai cours maintenant. Là j'ai trois jours tout tranquille devant moi ! Je pensais les passer ici, t'en dis quoi ? je demande avec un sourire niais.

Je lui souris alors que mon nez vient frôler le sien. Y a rien de meilleur que l'avoir à nouveau entre mes bras. Tout m'avait manqué, jusqu'à l'odeur de son parfum.

— C'est parfait. J'ai l'impression qu'on a un milliard de chose à rattraper.

Même si on ne va certainement rien rattraper parce qu'on ne va pas vivre dans le passé.

— Et pourquoi pas Nyx ? Que tu restes dans le thème de la nuit.

Je dis en regardant le chat s'éloigner doucement. Elle prend son élan pour rejoindre la table basse mais elle se réceptionne mal et embarque la quasi totalité de mes boites de médicaments dans sa chute. Je pouffe de rire.

— Ou alors Pandore.

— Pandore c'est génial ! La première petite chatte façonnée de mon amour pour elle. J'adore ! Ça voudra dire qu'il nous en faudra d'autre, un jour, j'ajoute innocemment.

Je la regarde se débattre encore un instant avec les boîtes de médicaments de Logan, puis je l'appelle avec ce nom. Une fois, deux, puis à la troisième elle doit reconnaître ma voix parce qu'elle se retourne.

— J'adopte Pandore !

Tout semble enfin retrouver sa place et ça fait un bien fou. C'était ici que j'aurais du être depuis le début.

— On n'a pas tant de choses que ça a rattraper tu sais. T'as été neuf mois mal en point, moi j'avais ma vie d'étudiant lambda, la vie s'est faite ainsi. Bien sûr qu'on va surement en apprendre sur ce que l'autre à fait pendant ce temps malgré tout, mais toi et moi on commence une nouvelle histoire. Je t'en veux pas du passé et tu m'en veux pas non plus, pas vrai ?

— Surtout une catastrophe naturelle qui va lâcher mille calamités sur nous.

Je dis avec un faux sérieux. En trois secondes, elle a foutu un bordel monstre — ou bien elle a ajouté de la vie à cet appartement et ça me fait du bien au moral.

— Personnellement, j’ai beaucoup dormi.

Je dis en riant un peu.

— Mais non, je ne t’en veux pas. Tu as eu raison d’aller voir ailleurs si c’était mieux. Maintenant tu sais que non.

Je dis avec un sourire taquin.

Je fais mine de bouder quand il parle mal de Moon - putain Pandore je vais devoir m'y habituer - mais quand il enchaîne je me retourne pour lui donner un coup d'oreiller en riant. Il a encore son sourire taquin au visage et ça me fait exploser de rire.

— Qu'est ce que t'en sais d'abord ? Je suis peut-être juste revenu parce que t'es un bon coup ? Après tout c'est la base de notre relation, alors je voulais peut-être juste revenir aux sources.

Je souris en grand à mon tour, essayant de le charmer avec mon regard pas charmant.

J’éclate de rire.

— Mais c’est bien ce que je dis. C’est pas mieux ailleurs donc t’es revenu. Mais je comprends, hein. Faut créer ses propres expériences et tout ça...

— Merci d'ailleurs pour ça ! Tu m'avais appris pas mal de choses, alors j'ai pu agrémenter ma vie sexuelle de pas mal de façons possibles. T'étais toujours un peu là, si on y penses. Sauf que c'était pas toi.

Heureusement que je plaisante, parce que je m'en voudrais de dire ça de Max, comme s'il n'avait été qu'un pion pendant tout ce temps. Mais ça fait du bien aussi de pouvoir rire de ce genre de choses de nouveau en toute impunité, parce que c'était vraiment pas le genre de sujet sur lequel je pouvais plaisanter avec Max. Faut dire que moi non plus avant, je plaisantais pas à ce propos. Parce que j'étais avec lui ? Ou parce que c'est Logan qui m'y a ouvert ? J'en sais rien.

J’attrape son menton pour coller mes lèvres aux siennes quelques secondes.

— Évite de me parler de votre vie sexuelle, ok ? Surtout pas quand c’est pour me dire que t’as pris ton pied avec lui grâce à moi. C’est vraiment insupportable de t’imaginer avec quelqu’un d’autre que moi. Genre vraiment. Là ça m’agace.

Je lache son menton et je caresse sa joue avec tendresse. Il rougit et il est vraiment très beau.

— Je vais me remettre au sport.

Je dis soudainement.

— Dès que je pourrais. Je vais commencer par le haut du corps puisque pour l’instant je n’ai pas le choix, mais je vais m’y remettre. J’arrête de me laisser aller.

Parce que clairement, ce n’est pas avec un moi diminué que j’imagine notre couple avancer. Bien au contraire.

Je rougis jusqu'aux oreilles, alors que ça me plaît d'entendre de telles choses. C'est ça qu'il me fallait dans ma vie : Logan. Logan tout entier, pour moi, avec moi, pour la vie. Je l'ai su dès qu'on s'est rencontré dans cette salle d'attente.

— Je crois que tu viens de comprendre à cet instant précis pourquoi je ne voulais pas entendre parler de ta femme, avant.

Je souris et l'embrasse à mon tour, le cœur battant. Je ne peux que comprendre qu'il ne veuille pas savoir ce genre de choses, moi qui vrillait sans cesse à la simple idée de l'imaginer passer ses nuits dans le même lit que Moïra.

— Sérieux ? Ça te fais envie, vraiment ?

Mes yeux s'illumine, parce que tout ça veux dire qu'il compte se battre. Pour lui, pour ses jambes, pour son corps. Logan est deja en train de retrouver l'envie d'aller de l'avant et ça me rends fier de lui, tellement.

— Si tout se passe bien, tu pourrais peut-être te remettre à la boxe par la suite ! Non ?!

Jamais je ne pourrais l'empêcher de faire ce qu'il aime. Et je sais à quel point ça lui manque depuis tout ce temps.

Je lève les yeux au ciel. Jamais je ne lui ai parlé de ma vue sexuelle avec Moïra. On n’en avait plus depuis des mois. Mais je comprends ce qu’il veut dire. J’acquiesce quand il me parle de boxe et lire la fierté dans ses yeux me donnent encore plus envie de me battre. De le rendre encore plus fier que ça.

— C’est mon intention oui. Je vais essayer de me remettre sur les railles pour reprendre la boxe, le MMA, peut-être. Changer un peu de vie.

— Tu veux réaliser tes rêves, en fait ?

Ça semble con dit comme ça, mais c'est la sensation que ça donne. Comme si avoir failli perdre la vie lui avait montré l'importance de celle ci.

— Pas forcément réaliser mes rêves. Je suis assez terre à terre, tu te souviens ?

Je dis avec un sourire.

— Mais faire des choses que j’aime. C’est plus facile quand on trouve la personne qu’on aime, qu’on a envie de rendre fier, je suppose. Je n’ai plus envie de perdre mon temps en faux semblant. J’ai envie de profiter. Avec toi.

Je rigole en venant embrasser sa joue.

— Oui, dnc dans mon langage de niaiseux, tu veux réaliser tes rêves.

Je lui tire la langue, non sans manquer de me coller encore plus à lui. J'ai envie que ça s'ancre en lui et qu'il ne puisse plus jamais se passer de mon contact.

— Tu me rends déjà fier, tu sais. T'es ici Logan, et même si c'est pas ton truc, c'est sûrement que le Seigneur à quelque chose de prévu pour toi. T'es en vie et t'es en train de retrouver la force de te battre. Merde t'es venu me chercher... C'est juste un SMS ok, mais t'as fais ce que moi j'ai pas fais. Je suis déjà fier de toi Chéri. Alors c'est toi que tu dois rendre fier.

Je lui adresse un large sourire avant de l’attirer contre moi pour l’étouffer de câlins. Je n’ai jamais été câlin, mais au nom de quoi ? De la pudeur ? De la virilité ? C’était idiot. J’aime son contact, j’aime l’avoir contre moi, j’aime qu’il soit dans mes bras alors je ne vais plus me priver débilement.

— Ne t’habitue pas trop aux SMS par contre.

Je dis en riant. Même si c’est faux, je le harcèlerai s’il s’en va fâché. Mais il n’a pas besoin de le savoir. Pandore souhaite certainement se joindre à notre câlin car elle grimpe sur le lit. Presque en même temps qu’on entend frapper à la porte avant qu’elle ne s’ouvre après un tour de clé.

— Merde, c’est Madeleine !

C’est en disant son nom que je percute.

— Ta mère !

— Ma mère ?

Je ne vois pas de quoi il veux parler, mais je n'ai pas le temps de poser plus de questions en voyant ma mère, littéralement, rentrer dans l'appartement.

Pendant un quart de seconde, j'ai envie de me cacher sous la couette ou de prendre mes jambes à mon cou. Mais où ? Et comment ? Et merde. Me cacher dans un placard c'était suffisant. De toutes façons, c'est trop tard, parce que nos regards à maman et moi se sont accrochés et qu'il n'y a plus de doute possible. Ni pour elle, ni pour moi.

La seule chose que je suis capable de faire c'est de me relever, comme si ça allait changer quelque chose.

— Logan, je—oh.

Leur regarde s’accroche et le silence qui s’abat sur l’appartement est puissant. Ni l’un ni l’autre ne comprenne la présence de l’autre et je crois que c’est à moi de prendre la parole.

— Hm.. j’avais oublié que vous veniez. Je suis désolé. Je ne vous présente pas votre fils, du coup.

Je dis avec un petit sourire.

— Et je vais peut-être aller me doucher pour vous laisser discuter.

Je lance un regard mauvais à Logan, parce qu'il n'a pas seulement oublié de prévenir ma mère, il a surtout oublié de me dire ce qu'elle fait ici. Pourtant, dès qu'il indique qu'il va se doucher, tout l'amour que j'éprouve pour lui surgit.

— Ça va aller ? T'as besoin de rien ?

Son regard me laisse entendre qu'il s'est débrouillé pendant des semaines et qu'il peut encore le faire aujourd'hui. D'un sourire, je le remercie de nous laisser cet instant avec ma mère. Je pense qu'on a beaucoup de choses à se dire, là, tout de suite.

Parce que c'est plus fort que moi, je l'aide quand même à se lever et à aller jusqu'à la salle de bain et une fois qu'il m'assure qu'il peut se débrouiller, je vais rejoindre maman dans l'appartement.

— Qu'est ce que tu fais ici... ?