Tension — Adam & Logan

Je blottis contre moi et je caresse tendrement sa nuque.

— Ça n’avance plus du tout. C’est douloureux. Je suis fatigué et agacé. Heureusement que c’est le week-end, j’y serais pas allé.

— Faut pas que tu dises ça Chéri...

Je pince les lèvres et caresse sa joue.

— Ça prends du temps, c'est normal, mais tu dois rien lâcher. Pense à tout ce que ça va te permettre de retrouver ta mobilité ! Dans tous les domaines. Pense au jour où ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir, quand on aura notre chez nous et des projets de vies, et que tu seras tranquille pour tout. Comme avant.

— Et quel genre de projet de vie on aura, d’après toi ?

Je demande en souriant. Il est ma seule et unique motivation.

— Je sais pas...

Je rougis, à la fois de timidité de parler de ça, et de gêne parce qu'à cause d'Olivia, je ne sais jamais comment amener le sujet.

— Mais il est vrai que j'ai pas beaucoup changé et que je n'imagine pas plus qu'avant ma vie sans enfant. Et comme je ne l'imagine pas non plus sans toi, tu vois... Je me disais que peut-être, toi et moi, un jour...

Je sens mes lèvres s'étirer jusqu'à mes oreilles à cette simple idée.

Je souris et je passe une main dans ses cheveux. Il est bien jeune pour avoir ce genre de projet et pourtant, ça ne m’étonnes même pas de lui.

— C’est un excellent projet, mon cœur. Bon on va attendre de ne plus vivre ici, je suppose, mais ça me motive.

Je rigole en haussant les épaules.

— Oui, à priori, ce n'est pas pour tout de suite ! Mais je suppose que t'imagines bien plus ça en pouvant leur courir derrière qu'en ayant abandonné l'idée de pouvoir y arriver. Pas vrai ?

Mes bras viennent entourer son cou et je renifle son odeur.

— Et moi aussi je suis là Logan*. On s'est promis de s'aimer même si on se cassait les couilles, alors hier soir c'était juste un début. Mais ça veux surtout pas dire que je ne t'aime pas et que je ne suis pas là pour t'accompagner.

— Je sais, ouais. Mais faut pas que ça devienne un excuse pour se chamailler dès qu’on peut non plus, ok ?

Je caresse son visage avec tendresse. Je crois que j’aurais aimé qu’il me le montre hier. Qu’il se fiche bien que je fasse la gueule et qu’il vienne se blottir contre moi malgré tout, pour désamorcer la dispute avant qu’elle ne survienne.

— Hier soir je voulais abandonner. Mais j’ai dormi, c’est le week-end. Ça va aller. J’abandonnerai pas. Pour moi, pour toi, pour la boxe et aussi notre futur petite fille.

Je dis avec un sourire taquin. Je n’ai jamais été un mauvais père avec Olivia, mais je ne lui ai pas offert la famille qu’elle méritait et le cadre de vie le plus stable qui soit. Alors je ne ferais pas cette erreur une deuxième fois.

— Je t’imagine très bien avec une petite fille.

Je dépose un baiser sur son front.

— Pas de disputes pour rien ! J'aime pas ça, encore moins avec toi.

Ça me serre le ventre qu'il dise qu'hier soir il voulait abandonner. Si j'avais été là, ça n'aurait sûrement pas été aussi loin. Mais je souris niaisement dès qu'il parle de cette petite fille... À quel moment j'ai pu croire que je désirais autre chose que ça, exactement ?

— Moi, je nous imagine bien tous les deux avec plusieurs petites filles...

Je souris, lui lançant un regard innocent.

Je pouffe de rire.

— On essaie déjà une, ok ? Parce que t’as pas de gosse, tu réalises pas encore la charge de travail que c’est.

Je lui souris.

— Tu m’avais jamais parlé d’avoir des enfants. Pas avec moi, en tout cas.

— Si, une fois.

Je souris, parce que si j'en ai souffert sur le coup et lorsque j'ai cru Moïra enceinte, aujourd'hui c'est moi qui suis avec lui.

— On était assis à table, juste là. Je me rappelle t'avoir dit que je voulais des enfants et que j'avais pas envie que tes prochains soient ceux de Moïra... C'était pas vraiment clair, mais ça voulait déjà dire beaucoup.

— Ah.. oui, ça me dit quelque chose.

Je dis avec un petit sourire.

— Mais j’crois que j'étais pas prêt à l’entendre. Je savais même pas que je voulais d’autres enfants. Mais là, ça me vient comme une évidence.

— J'aime beaucoup cette idée...

Je souris en liant mes lèvres aux siennes.

— Et j'aime vraiment beaucoup me dire que c'est plus ou moins moi qui enclenche cette évidence.

— Ne te la raconte pas trop non plus, ok ?

Je dis en embrassant son cou, alors que mes mains se baladent le long de son dos. Ça fait un moment qu’on n’a pas fait l’amour et je crois qu’une réconciliation sur l’oreiller nous fera le plus grand bien.