Summer Time - Adam & Logan

L'été touche à sa fin, la rentrée n'est plus très loin, et j'ai l'impression d'être le plus heureux des hommes. Jamais je n'avais vécu des choses aussi belles et des instants aussi forts.

Logan marche de nouveau et je suis tellement fier de lui que j'aurais pu construire un autel en son nom il y a quelques jours. C'est pas encore entièrement parfait, ça le lance encore, mais c'est presque comme si tout ça était derrière lui. Derrière nous. Il en rêvait, que tout soit terminé à la fin de l'été, et il l'a fait.

Mes parents, Gabriel et Austin sont partis en vacances quelques jours. Ça aère l'esprit de tout le monde et ça leur fait du bien. Moi, pendant ce temps là, j'en profite pour squatter leur jardin et le soleil. Logan a eu du mal à me suivre au début, mais quand il a comprit qu'il n'y avait personne d'autre que moi, il n'a pas lutté bien longtemps.

— Tu te serais vraiment privé du soleil pour rien si t'étais pas venu, abruti.

Je rigole, étendu par terre en short, la tête sur son ventre.


@Logan Wheeler

Ce matin c’était mon dernier rendez-vous avant un mois et je crois que je n’ai jamais été aussi soulagé d’une nouvelle. J’aurais une autre injection à faire dans six mois, puis ce sera une fois tous les cinq ensuite.

J’ai accepté de suivre Adam simplement parce qu’il était d’excellente humeur et que ça le faisait rayonner — et que sa famille n’était pas là.

— Je les connais pas, Adam. Pas de manière officielle. Donc je ne vais pas me pointer l’air de rien, ce serait impoli.

Je sais qu’il est très proche de sa famille, mais je n’ai pas vraiment le même genre de relation avec mes parents.

— Et ne m’appelle pas comme ça, tu sais que ça me gonfle.

Pendant qu’on de dispute, je peux comprendre que ça lui échappe, mais certainement pas quand tout va bien. Une insulte reste une insulte, il n’y a pas de mot d’amour là-dedans.

— Vers 18 heures faudra qu’on aille en ville.

— C'est pas faute d'avoir voulu te les présenter officiellement avant qu'ils partent... J'attends juste le jour où tu me diras oui, pour pouvoir le faire.

Je comprends qu'il ne soit pas trop famille, je comprends aussi qu'il avait autre chose à penser que la mienne, mais peut-être que maintenant ça ira mieux ? Peut-être qu'il va pouvoir penser un peu à la chose ? J'aimerais beaucoup pouvoir leur présenter, en effet, de manière officielle. Ma mère me demande régulièrement comment il va. Elle l'aimait bien, je le sais.

Je chuchote une excuse à Logan en embrassant sa peau suite à sa remarque, puis j'attrape sa main pour jouer avec. C'est vrai qu'à grandir avec Gabriel, certains mots viennent plus facilement que d'autres et qu'à mes yeux, ce ne sont même plus des insultes.

— Pas de problème. Pour quoi faire ?

Je lui adresse un sourire plein de malice et je le laisse mariner plusieurs secondes.

— En fait, j’allais pas à l’hôpital parfois, j’allais dans une agence immobilière pour monter un dossier. Aujourd’hui ils ont plusieurs bien à nous proposer. Donc on va aller visiter ça.

Et d’après ce qu’on m’a dit, il y en a un qui va particulièrement lui plaire, je n’en ai aucun doute.

— On invitera tes parents quand on sera installés. Ça te va ?

Il me regarde intensément avec son sourire en coin là et j'ai envie d'exulter. Je suis trop impatient ! S'il me dit que je dois attendre ce soir, je vais penser qu'à ça toute la journée. Mais...

J'essaie de contenir ma joie quand il m'annonce ca, mais ça nous changerait la vie. On a tout fait dans ce studio, mais c'est vrai que pour deux c'est vraiment très petit. Et puis pour ma part, je dois retourner chez mes parents tous les trois jours parce qu'il me manque telle ou telle chose et que toutes mes affaires sont encore là bas. Et parfois on se dispute, et on est obligé de rester dans la même pièce. L'angoisse.

— Mais pourquoi tu m'as rien dit ? J'aurais pu venir avec toi !

En vérité je m'en fous. La surprise est trop bonne. Et il s'est arrangé tout seul pour pouvoir me la faire. Laissez moi mourir d'amour.

— Y'en à plusieurs à voir ? Vraiment ?

Je suis déjà relevé, assis en tailleur auprès de lui, sautillant comme un puceron. Et peut-être que je me penche pour l'embrasser une fois. Et encore une autre.

— Et je suis plus que d'accord pour mes parents ! Oui ! Oui ! Oui !!!

— Tu m’as dit que tu aimais les surprises, alors je t’en fais.

Je me justifie avec un sourire.

— Mais j’ai tenu compte de toutes tes exigences, ne t’en fais pas. C’est un peu comme si on avait donné les critères à deux.

Il saut partout et j’en conclus que la surprise est réussie.

— J’ai hâte qu’on visite ça. J’ai demandé South Falls et West Falls, et ils ont quatre biens qui pourrait correspondre. Alors désolé y a aucune église sur la liste, mais bon......

J’ajoute avec un sourire taquin.

Techniquement, je crois que je n'ai même pas de critères. Si ce n'est avoir une pièce ou faire la gueule tout seul et vivre avec lui.

— Tant qu'on est tous les deux, tout m'ira.

C'est horriblement niais, mais il n'y a rien de plus sincère. J'ai quitté une église pour un studio pour être avec lui, alors il est bien la seule chose primordiale dont j'ai besoin et envie.

— On visite les quatre ce soir ? Mon dieu, mais imagine y'en à un parfait ! Ou imagine ce ne sont pas les même qui nous plaisent ! Mon dieu, je suis excité comme j'sais pas quoi. Achève moi Chéri !

Je crie au milieu du jardin en venant m'assoir sur lui, tout en continuant de faire attention.

— C'est sûr que tu vas avoir du mal à battre une église, mais bon. Ton charme devrait faire passer la pillule.

Je plaisante pour répondre à sa taquinerie.

Je me laisse tomber sur le sol dans un soupir de désespoir.

— Heureusement que je suis fantastique, alors. Je l’attire à moi pour embrasser ses lèvres et le serre contre moi.

Je crois que j’auris dû lui dire au dernier moment pour les visites parce qu’il m’a fait péter un plomb tout l'après-midi, même si on a beaucoup ri de ses conneries.

Quanf sonne l’heure, on rejoint l’agence en voiture et je dois tenir fermement la main d’Adam pour qu’il ne parte pas dans tous les sens. Avant toute chose, l’agent tient à nous montrer les biens sur plan pour ne pas perdre de temps.

— Les deux premiers se trouvent à West Falls. Ils ont tous les deux deux chambres. Voici le premier appartement, il dit en nous montrant une image. C'est un rez-de-jardin dans une résidence fermée et sécurisée. Vous avez une place de parking, une cave et l'accès à l'immeuble se fait avec un digicode.

Appartement 1 :

— Puis vous avez celui-ci, dans le même immeuble, mais au deuxième et dernier étage sans ascenseur. Pareil, cave et place de parking sont vendues avec l'appartement.

Appartement 2 :

— Ensuite, nous changeons de quartier pour West Falls, je crois que votre famille est là-bas, c'est ça ?

Je souris à Adam, il est hyper concentré, c'est adorable. Ça me plaît qu'on soit là tous les deux, qu'on choisisse ensemble l'endroit ou nous allons fonder notre famille.

— Alors ces biens-là sont un peu plus grands et je vous présente également une petite maison. On commence par cet appartement qui est également un rez-de-jardin. L'immeuble a trois étages, c'est un parking libre, pas de cave mais il y a un ascenseur. Même si vous êtes au rez-de-chaussé, c'est à prendre en compte dans les charges. Il y a trois chambres.

Appartement 3 :

— Celui-ci est au dernier étage d'un immeuble qui en comporte trois. C'est une petite résidence calme. Il y a deux chambres et une pièce qui sert de bureau, mais c'est à aménager comme bon vous semble. Garage sous-terrain et cave.

Appartement 4 :

— Et nous avons enfin la petite maison. Elle se trouve dans une rue où il y a toujours de la place donc si vous avez plusieurs voitures, c'est l'idéal. Il y a deux grandes chambres, un dressing, une buanderie, une véranda. Et un petit jardinet côté véranda qu'on ne voit pas sur la photo. C'est un long rectangle d'une vingtaine de mètres carré.

Maison :

— Comme convenu au préalable, il n'y a pas de travaux à prévoir si ce n'est la décoration et les peintures éventuellement, cuisine équipée, pas de gaz, double vitrage et bien sûr tout rentre dans votre budget ou au moins se négociera pour y rentrer. Je vous laisse quelques minutes pour discuter puis je reviens pour les visites ?
— Ok, merci.

Il s'éclipse et j'étale bien toutes les images pour qu'on puisse bien les regarder.

— Si tu veux tout voir, on regarde tout.

Quand l'agent immobilier sort de la pièce, je peux enfin laisser échapper tous les gestes que je retiens. Je bats des bras, j'applaudis, j'embrasse Logan et seulement une fois que tout ça est évacué, je retourne à l’intérêt premier des choses.

— Oui, pardon, on n'a pas tout notre temps.

Je rigole, en passant mon bras autour de son dos. Ma main caresse son flanc en un geste de tendresse évident.

— Ils ont tous l'air absolument géniaux ! On peut tous les visiter, c'est ça l'idée ? Y'en a que tu préfères ? D'autres que t'aimes pas ?

Je zieute tout ça intensément. Je n'arrive pas à croire qu'on s'apprête à visiter tout ça et que l'un de ces biens sera peut-être notre chez nous.

Il est tellement content que je le suis encore plus moi-même.

— On peut tous, oui. Sauf si y en a que t’aimes pas sur papier et qu’on élimine directement ? Moi là, je n’en ai pas qui sont rédhibitoires.

— Le second.

Et ça sort avec tellement d'évidence que je ne comprends pas que lui, n'y ai pas pensé. Je lui montre lequel du doigt, pour être sûr.

— Il à l'air aussi beau que les autres, mais il est au second sans ascenseur. Je sais que tu vas mieux, mais est-ce qu'on est prêt à prendre le risque de se diriger vers quelque chose qui n'a pas ce qu'on a souhaité pendant des semaines ? On sait pas ce qu'il peut se passer, alors vaux mieux prévenir que guérir, non ?

J’acquiesce.

— T’as raison, oui. Puis avec un bébé, les courses et je ne sais pas trop quoi encore, on mérite un ascenseur. Puis la cuisine est trop petite pour toi.

Je dis en regardant mieux la photo.

Il pense pour moi, je pense pour lui, je crois que je n'ai jamais été aussi complémentaire avec quelqu'un. C'est peut-être aussi une des forces de notre couple.

— On élimine celui-ci et on visite les trois autres et la maison ? On fait ça ?

Je demande, un sourire aux lèvres. Nous sommes en train de chercher notre foyer, tous les deux, et rien ne pourrait venir gâcher ma journée.

— On fait ça.

J’embrasse ses lèvres avant de me lever pour aller appeler l’agent immobilier et l’informer de nos choix. Dans la minute qui suit nous sommes dans sa voiture et c’est seulement à ce moment-là que je réalise que je ne suis monté avec personne d’autre qu’Adam, Madeleine ou les ambulanciers et que je ne suis pas du tout à l’aise quand un inconnu est au volant.

Logan semble quelque peu renfermé lorsque nous nous dirigeons vers le premier appartement, mais quand je lui demande si ça va, il me réponds oui d'un signe de tête. Quand on arrive à bon port, ça semble tout de suite aller mieux, alors je n'insiste pas.

Il se trouve que l'appartement est complètement à l'opposé de là où Logan et Moïra vivaient ensemble et ça me va amplement.

— On y va ?

Nous demande l'agent immobilier, alors que j'attrape la main de Logan sur le champs. Je vais claquer avant la fin si je suis autant surexcité.

Je souffle une fois dehors et je lâche la main d’Adam lorsqu’on entre dans l’appartement pour passer un bras autour de sa taille.

— Celui-ci est complètement vide !

Nous dit l’agent. Ça fait bizarre, on dirait que c’est immense. On se balade dans les pièces, il nous les présente une à une. À la fin, il nous laisse discuter rapidement.

— Moi j’aime pas. C’est trop petit. Y a que deux petits placards encastré, c’est pas suffisant. Si on rajoute des armoires on perd en espace et sans rangement c’est pas possible. Même notre studio a plus de rangement.

Je rigole à sa dernière remarque, parce que j'adore qu'il dise ''notre'' en parlant de ce studio qui, techniquement, n'est déjà pas à lui. Faudra que je trouve le moyen d'aborder des parents d'ailleurs... Mais pas aujourd'hui !

— Oui c'est vrai, j'avais pas pensé à ça.

Je grimace.

— En vérité je suis pas vraiment sûr de beaucoup penser à la pratique, alors si tu veux bien, je vais me reposer sur ta vision des choses. On laisse tomber celui-là.

On rejoint l'agent immobilier et quand on lui annonce notre décision, il acquiesce. Ce n'est que le premier qu'on voit, il n'y a pas encore mort d'homme.

Quand on remonte en voiture, je me rends compte qu'on se dirige vers West Falls et je souris malgré moi. On vient d'éliminer les deux biens situés à South Falls. Si notre pépite était du côté de chez mes parents, je crois que ce serait la cerise sur le gâteau.

L’appartement trois est plus grand, plus lumineux, le quartier est vraiment mignon et je le vois bien me faire les yeux doux parce qu’il y a trois chambres.

— Y a pas trop de rangement non plus... je sais pas trop. Je le préfère au précédent, c’est sûr.

Puis ça ferait une chambre pour Olivia. Mais bon, j’ai peur que cette chambre soit un santuaire qu’elle ne fréquentera jamais.

— Tu aimes, toi ? Qu’est-ce qui te plaît ici ?

— Je le trouve bien fait. Plus lumineux que l'autre, à coup sûr !

Je regarde autour de moi, j'essaie de me projeter un peu, de voir ce qu'on pourrait faire de cet endroit.

— Et puis, il y a trois chambres. C'est pas à laisser de côté !

Je fais une petite moue qui laisse entendre bien des choses, même si je pense tout de suite aux enfants qu'on pourrait y mettre. Ou aux amis !

— On pourrait avoir une chambre pour un enfant, et une chambre d'amis, en attendant de voir ce qu'on en fait.

Un second enfant, bien sûr.

— Mais t'as pas l'air super emballé Chéri, pas vrai ?

Je secoue la tête.

— Non, pas vraiment. J’arrive pas à me projeter ici. Et si jamais on veut plus d’enfant que un, on peut toujours déménager.

Je dis en souriant.

— Mais je note que tu l’aimes beaucoup. On poursuit ? Tu as vu tout ce que tu voulais ?

Je grogne gentiment à son attention. Il me connait beaucoup trop bien et c'est encore pire depuis qu'on s'est retrouvé. Il a su en une seule phrase en quoi cet appartement me plaisait.

— Oui bien sûr, on n'est pas obligé de vivre éternellement ici après.

En rigolant, je confirme que j'ai fais le tour et que c'est bon pour moi. Qu'il note, mais je sais déjà que ce ne sera pas notre endroit. Pas s'il ne s'y projette pas. On est deux dans l'histoire. Et si aujourd'hui on ne trouve pas ce qu'il faut, on aura bien d'autres occasions.

— On file !

Le quatrième appartement me plaît vraiment. Il est grand, lumineux et bien agencé. Il y a un bureau où il pourra travailler et un grand balcon. Mais la cuisine est trop petite et n’a pas assez de rangement. Ça le chiffonne, je vois bien que lui n’a pas le coup de cœur. Mais on note quand même.

Lorsqu’on se gare devant la maison, je vois le regard d’Adam s’illuminer. On est à une rue de chez ses parents.

Lorsque la voiture s'arrête, je ne peux pas retenir mon sourire. Mes parents habitent dans la rue juste derrière et Marie à deux pâtés de maison. Ne serait-ce que par la position du bien, je suis conquis.

Et quand on rentre, j'avoue que ça ne baisse pas. J'aime beaucoup le charme de la maison, la véranda apporte énormément de lumière, il y a des rangements contrairement aux autres biens et la cuisine bordel.

— Je ne savais pas encore que je rêvais d'une cuisine ouverte, mais maintenant je le sais !

Je plaisante, quoique, mais je suis sous le charme. J'espère qu'il en est de même pour Logan. Parce qu'ici, je me projette vraiment très bien.

Quand on entre, chaque pièce est une bonne surprise. Il y a plein de rangement, les pieces à vivre sont grandes. La salle de bain a une baignoire et avec des enfants, il n’y a rien de mieux. Dans la véranda, il pourra faire sa bibliothèque et un coin lecture. Et j’avoue que le jardin est un plus. Il n’est pas très grand mais on peut tout à fait y mettre une table et des chaises, un petit barbecue et faire un coin jardinage dans le fond.

— Je crois qu’elle a tout ce qu’il faut cette maison, non ? J’adore la chambre, la véranda. Le jardin. Y a plein de rangements, une buanderie. C’est parfait pour accueillir un bébé, ici.

Je viens passer mes bras autour de sa taille et maintenant que l'agent immobilier nous a quitté pour qu'on discute, je me permets même de l'embrasser sans gêne.

— Ça te plaît, oui ?

Je demande avec un grand sourire.

— J'aime énormément ! Toutes les pièces sont un plus, y'a tout pour qu'on soit tranquille et bien ici. La véranda est belle, on pourrait même y mettre un poêle plus tard pour les soirées d'hiver ! Et j'sais que c'est pas un critère de sélection, mais mes parents habitent juste derrière et je suis obligé d'avouer que ça me fait aimer cet endroit encore plus.