Maybe I’m a liar but for tonight I wanna fall in love — Austin & Gabi

Je crois qu’il est 4 heures du matin quand je rentre. J’ai énormément bu, fumé, et même si j’essaie de ne pas faire de bruit, je me cogne dans tous les meubles et Balthazar me fait la fête comme jamais. Oups.

Je n’ai pas allumé les lumières mais je distingue sans mal mon téléphone portable, posé sur la table basse du salon. Donc je ne l’ai pas perdu, je l’ai simplement oublié, quel con.

Je balance mes chaussures dans l’entrée, je ferme à clé et je me rends à pas de loup dans la chambre. Austin doit dormir depuis moment ; je lui avais dit que j’irai boire un verre pour fêter la fin du premier semestre, mais je ne pensais pas que ça durerait aussi longtemps.

Je suis rentré tard de l'entrainement ce soir, je savais que Gabriel devait sortir ce soir. J'ai promené Balthazar avant de prendre une douche et d'aller me coucher.

4h du matin, j'entends la porte claquer, j'ai du mal à émerger, j'allume la lampe de chevet au moment il rentre dans la chambre.

— Hey.

Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit réveillé alors je grimace ; j’ai dû faire trop de bruit. Je me déshabille rapidement avant de le rejoindre au lit.

— Désolé, je t’ai réveillé ?

Je demande avant de le prendre contre moi et de le couvrir de baiser.

Il se déshabille et me rejoint dans le lit avant de me faire plein de bisous.

— Tu sens l'alcool et la cigarette.

Je marmonne en souriant avant d'éteindre la lumière et me reblottir contre lui.

— Tu as passé une bonne soirée ?

— Désolé.

Je rigole, sans vraiment l’être. Je sais qu’il n’aime pas trop ça, mais aujourd’hui, j’ai vraiment la flemme d’aller me doucher.

— Ouais, c’était vraiment bien. J’ai pas vu l’heure.

Je dis en glissant ma main dans son dos pour le caresser.

— Ben était complètement bourré, j’ai dû le ramener chez lui.

Il caresse mon dos, mais je fronce les sourcils.

— Tu as conduit ?

— Nan, nan. J’étais à pied. Je sais même pas où j’ai laissé la voiture, d’ailleurs.

Je soupire intérieurement de soulagement et je caresse son ventre.

— Ne t'inquiète pas pour ça, on ira la chercher demain.

— Tu bosses pas demain ?

Je demande en caressant son visage.

— T’es tout endormi, t’es très beau.

— Si...

Je murmure en me blotissant un peu plus contre lui, il caresse mon visage et ça m'aide encore plus à me rendormir.

— Toi aussi tu es beau.

— À quelle heure ? T’es fatigué ?

Égoïstement, moi non. Mais je sens qu’il se rendort lentement.

— 7h30.

Je m'endors mais je sens que lui non alors j'essaie de rester éveillé.

— Tu as envie de parler ?

— Je suis pas fatigué, c’est tout. Dors, mon cœur. Tu te lèves bientôt.

Je le blottis bien contre moi, je remonte la couette jusque sur ses épaules et je reprends mes caresses pour qu’il s’endorme.

— Je t’aime.

Et c’est vrai. Tellement vrai que j’en ai mal au ventre. Ça m’effraie de l’aimer à ce point et chaque fois que ça m’effraie, je cherche à tout détruire.

Moi, demain, j’ai pas cours. Je vais bosser toute la matinée, tout l’après-midi – et jusqu’à ce qu’il rentre. Mais à midi, j’irai voir l’un de mes plans cul, juste histoire de me rassurer. Juste histoire de me prouver que je contrôle tout et que rien ne m’échappe. Juste histoire de me prouver que je n’ai pas de raison d’être effrayé.

— Moi aussi...

Je marmonne d'une voix à peine audible, même si j'essaie de lutter, je n'y arrive pas et je m'endors en quelques secondes.

*******

Quand je suis parti travailler, Gabriel dormait toujours. Au début du semestre on a accroché son emploi sur le frigo, je sais qu'aujourd'hui il n'a pas cours à cause de réunions des professeurs. Avec nos emplois du temps respectifs ce n'est pas toujours évident de se voir, j'ai terminé à 12h et je n'ai entrainement qu'à 19h ce soir alors j'en ai profité pour rentrer à White Falls. Quand j'ouvre la porte, Balthazar me fait la fête, je le caresse.

— Gabriel ?

Pas de réponse, j'attrape la laisse de Balthazar pour aller le promener et en même temps j'essaie de l'appeler au téléphone.

12 h 45 ; je sors de chez Léo. Il vit dans notre quartier. J’ai plusieurs appels en absence d’Austin. Merde. Je le rappelle immédiatement ; j'espère que tout va bien.

— Hey, tout va bien ?

— Oui, oui. Ça va. Et toi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Tout va bien ?

Je fais le tour du parc avec Balthazar.

— Oui tout va bien, j'ai fini le travail plus tôt, je me disais que si tu n'avais rien à faire, on pourrait manger ensemble ?

— Euh ouais, ouais. Ok. Je suis en ville justement. Tu veux qu’on se rejoigne quelque part ?

Il n'a pas l'air emballé, je réalise qu'il avait peut être des choses prévues et que je débarque comme ça sans prévenir.

— Tu es sûr ? Si tu es occupé, je comprends.

Je dis sincèrement.

— Non, mon cœur, je ne suis pas occupé. Je suis content que tu sois rentré plus tôt.

J’essaie simplement de me recentrer parce que j’ai honte plus tôt que prévu.

— Tu veux manger à la maison ? Dehors ? Je te rejoins au parc, je suis en route.

Il n'en faut pas plus pour me rassurer et me donner le sourire.

— Je t'attends dans le parc, je suis avec Balthazar.

On s'installe sur un banc et Balthazar est le premier à le repérer parce qu'il s'excite dans tous les sens. Je défais sa laisse pour qu'il puisse courir vers lui. Je me lève aussi.

Quand j’arrive dans le parc, je les repère facile et Balthazar me fonce dessus comme un foufou. Je me penche pour le caresser et lui faire la fête autant qu’il me la fait.

Quand je me relève, Austin nous a rejoint alors je lui adresse un large sourire.

— Coucou mon amour, ça va ?

Je m’approche pour embrasser ses lèvres.

— Comment ça se fait que t’as fini plus tôt ? C’est cool.

Je lui fais un grand sourire moi aussi, je crois qu'en dehors du dimanche, et encore quand je ne nage pas, c'est la première depuis deux semaines que l'on a pas eu un après-midi rien qu'à nous. Heureusement que je travaille juste à côté de son université et qu'il vient souvent étudier à la librairie, sinon on ne se verrait pas beaucoup.

— Il n'y avait pas grand monde, alors le patron m'a libéré.

Je prends sa main.

— Et toi, ta matinée ?

— Génial.

On n’a pas eu de journée rien qu’à nous depuis longtemps et je suis content de le retrouver. Sincèrement. De l’avoir rien que pour moi, c’est tout ce que j’aime. Même si j’ai un comportement de merde, ces derniers temps.

— J’ai bossé mes cours. J’ai bientôt des partiels, j’en peux plus. Mais bon, faut être le meilleur.