Paris, we love you — Edouard & Romie

Lorsque la porte se referme sur Adam et les enfants, je reste sous le choc pendant un long moment. J’ai envie d’appeler mon frère, j’ai envie de trouver un moyen pour l’aider parce que ça doit être horrible. J’avais déjà assisté à quelques étourderies. Ça arrive aussi qu’il ne se souvienne pas ce qu’il dit, de ce qu’il doit faire. Mais je n’avais jamais assister à quelque chose d’aussi grave. Ça me fend le cœur.

Adam et ses enfants partent et je suis complètement sous le choc. Romie m'avait parlé des problèmes de Logan, de ses flous par moment, mais jamais je n'aurais pu penser que ça allait aussi loin. Même voir Adam ainsi ça m'a retourné, parce que je n'ose pas imaginer l'état de son mari et la peur qu'il a du ressentir, autant pour lui que pour Olivia doit être importante.

— Ça lui arrive souvent ? A ce point, je veux dire...

Je demande à Romie en la serrant contre moi. Elle est toute retournée elle aussi. Mon petit chat...

— Ça arrive plusieurs fois par an, je crois. Mais les étourderies, c’est très régulier. Apparemment on ne peut rien faire mais...

Je me serre contre lui.

— T’imagines si on n’avait déjà été à Paris ?

Non je n'imagine pas. Je n'imagine pas non plus si leur gamine s'était fait attraper par un malade ou renverser par un chauffard.

— Il faisait presque nuit quand elle est arrivée. Il aurait pu lui arriver n'importe quoi...

Je souffle en en prenant conscience petit à petit de ce qu'il vient de se passer.

— Il peut pas rester comme ça... Il voit des médecins ? Des spécialistes ?

— Ouais... on a eu beaucoup de chance.

Je réalise dans un soupir. Logan a dû vraiment bien lui répéter pour qu’elle vienne tout de suite.

— Son médecins dit que ça ne se soigne pas. Personne ne sait comment gérer ça. Il est en roue libre.

— Sans déconner ? Ils vont vivre ça toute leur vie ? Y'a vraiment rien à faire ?

Je demande, peiné. J'ai pas d'enfant, mais je suppose qu'il doit se sentir coupable comme jamais d'avoir laissé une telle chose arriver, même sans en avoir conscience.

— Adam a raison, encore heureux qu'il s'est souvenu de leur maison. Ils pourraient encore tous les deux vadrouiller en ville. C'est horrible.

Je soupire.

— Je sais pas. J’aimerais qu’il rencontre quelqu’un d’autre qui aurait un avis... j’veux dire... si ça se trouve il a juste un hématome qui appuie sur son cerveau. Quand ils font des scanners, y a des tâches sombres et rien n’est clair. Je sais aps comment il fait pour vivre comme ça. Il ne doit même pas se faire confiance...

— Il a une force d'esprit que j'ai rarement vu ailleurs.

C'est assez fascinant qu'il soit malgré tout capable de faire tout ce qu'il fait.

— Je serai devenu un ermite. J'aurais peur de sortir de chez moi et de jamais en retrouver le chemin. Et avec des enfants putain... Il doit avoir peur de tout, tout le temps. Il avait prévu que ça puisse arriver et avait préparer sa fille ! Mais c'est pas une vie !

Je hausse le ton comme si ça allait changer quelque chose.

— Il devrait aller consulter sur Londres, parle le lui en. T'en as déjà parlé à Adam alors ça va peut-être lui revenir aux oreilles, mais si tu lui en parles toi aussi, ça peut faire bouger les choses. C'est pas possible...

— Je vais essayer... mais il est têtu.

Mais Edouard a raison, ce n’est pas une vie et ça doit être affreux.

— C’est rare qu’il sorte seul avec les enfants. Je m’en rends compte maintenant. C’est devenu une habitude.

— A un moment, va peut-être falloir qu'il comprenne que c'est plus une question d'être têtu, mais de survie. Il peut pas rester comme ça jusqu'à sa mort. Il a même pas 40 ans, il a encore la moitié de sa vie devant lui.

Je réponds en soupirant. Je ne sais pas comment j'agirais à sa place, mais je sais qu'à la place d'Adam, je serai prêt à lui faire du chantage pour qu'il accepter de se soigner.

— Il avait déjà peur avant que ça arrive... ?

Je demande, attristé. Il voudra même plus sortir avec eux maintenant si c'est ça.

— Ouais, il avait déjà peur. Sinon il aurait jamais dit à Olivia quoi faire s’il partait sans elle. Mais là... ça va être pire.

C’est plus fort que moi, ça m’inquiète vraiment, même si je sais que je suis impuissante face à cette situation. Il m’a tout raconté, mais je ne suis à nouveu dans sa vie que depuis peu.

— Ça me fait tellement mal pour eux tous. C'est pas une vie. Pour aucun d'eux.

Je soupire, en embrassant Romie doucement. Je pourrais presque sentir son inquiétude se répandre en moi.

— Si tu préfères qu'on attende un peu pour Paris mon chats je comprendrais. Je t'en voudrais pas une seule seconde.

Je souris en caressant son dos.

— Ça me fait tellement mal pour eux tous. C'est pas une vie. Pour aucun d'eux.

Je soupire, en embrassant Romie doucement. Je pourrais presque sentir son inquiétude se répandre en moi.

— Si tu préfères qu'on attende un peu pour Paris mon chats je comprendrais. Je t'en voudrais pas une seule seconde.

Je souris en caressant son dos.

Je secoue la tête.

— Je peux rien faire. Puis il y a les parents d’Adam, au besoin. Les enfants les connaissent mieux que moi.

C’est difficile parfois de se sentir à l’écart, mais c’est également normal parce que je n’étais pas là avant.

— Puis t’as prévenu ta famille depuis plusieurs semaines. On va pas repousser. Ça va aller.

— Ils adorent aussi leur tata Romie, j'en suis sûr. Olivia m'en a donné la preuve ce soir. Toi aussi tu fais partie du cocon, ça se construit doucement.

Je souris en l'embrassant encore.

— Sûre ? T'es prête à aller affronter les aristos ?

Je la charie pour détendre un peu l'atmosphère.

— Je sais. Mais là, ils n’ont pas besoin de moi.

Je soupire et je fais la moue.

— Bah du coup j’ai plus trop faim, maintenant.

Je dis avàt de hoche la tête.

— Tant que t’es là, je suis prête à tout.

— On n'est pas obligé de manger maintenant. On peut regarder une série tranquillement et si jamais t'as faim, je descends te faire un dîner de folie.

Je passe mes bras autour de sa taille pour la porter jusqu'au canapé.

— Me dis pas ça, ou je vais te demander des choses folles et tu m'en voudras toute ta vie.

Je rigole en lui faisant les yeux doux.

— Mais promis je serai sage là-bas, je veux vraiment que tu te sentes à l'aise.

Une fois sur le canapé, je m’allonge contre lui. Trop pas envie de le laisser respirer ce soir.

— Quoi comme choses folles ? Parce qu’à mon avis, je suis plus folle que toi...

Je dis en riant. J’ai aucun doute sur le fait qu’il me mettra à l’aise.

— Et si demain je te dis que j'ai réfléchi et que je veux rester pur jusqu'à mon mariage. Tu me dis quoi ?

Je rigole tout seul, comme un con.

— Bah qu’on se marie demain. Ça va pas ou quoi ? Trop pas envie de plus faire l’amour.

Je dis en embrassant ses lèvres.

— Y a rien d’extreme comme y a une solution.

— Y'a plus de fille qu'à plus envie de se marier là dis moi ?

Je rigole en répondant à son baiser.

— Ok, alors si jamais... Je te disais que j'ai pas envie d'affronter mes parents et que je laisse Max te présenter à eux. Fou ou pas fou ?

Je la regarde en coin, sachant pertinemment que jamais je ne ferais ça.

— Complètement fou et je sais que tu ne le feras pas alors... ça ne compte pas. Attends mais vos parents vous confondent ?

Je demande avec surprise.

— Bien sûr que jamais je ne ferais ça. Ça doit être l'amour.

Je reponds en souriant, avant de lever les yeux au ciel.

— Non, enfin... Ils nous différencie parce qu'on se fringue pas du tout pareil et qu'il paraît que je suis beaucoup plus hautain que Max. Mais si on a les mêmes vêtements et qu'on ouvre pas la bouche, ils sont incapables de savoir qui est qui, ouais.

— Hautain ? Mais mon amour, c’est pas vrai du tout !

Ça me fait de la peine que des gens - et ses parents - puissent penser ça de lui.

— Moi, je le sais. J’ai qu’à te regarder et je le sais. C’est dans tes yeux. Et si je pouvais pas regarder alors je le saurais grâce à tes mains. Ta manière de me toucher est unique. Et si je pouvais pas te toucher, je le saurais grâce à l’odeur de ta peau. Et tu savais que t’avais un épi que Max n’a pas ? Vous êtes vraiment différents. À mes yeux, en tout cas.

— A force de l'entendre, je me suis forgé là-dessus tu sais. Au boulot je sais que c'est ça que je dégage, mais je m'en moque, j'ai pas envie de leur plaire.

Ça me touche d'entendre des choses comme ça de la bouche de la personne que j'aime. De sa bouche à elle.

— Ça me plaît de savoir que toi, tu arrives à me distinguer. Que je suis suffisamment important pour que tu vois pas juste une copie conforme de Max. Je suis fier d'être son copié collé, mais que toi tu saches voir les choses qui font que je suis moi, ça fait un bien fou.

Je viens trouver ses lèvres avec tendresse. Et amour.