Black out — Romie et Edouard

Je souris ; il l’aime vraiment beaucoup, son beau-frère.

— Ça va passer. Cette journée est difficile pour tout le monde. C’est normal.

— Je sais oui. Puis comme je suis pas super délicat.

Je souris en retour, en me préparant enfin mon café.

— T'as des nouvelles de Luke ? Je crois qu'il veux pas trop m'en parler, que je pète pas un plomb...

— Tout a l’heure il m’a dit qu’ils pensaient l’avoir trouvé. Donc ça veut dire qu’ils l’ont trouvé. Il est toujours sur de lui quand il m’envoie un message comme ça.

Je souris un peu.

— C’est pas lui qui va l’arrêter mais il va récupérer empruntes et ADN pour voir avec ses enquêtes en cours si y en a qui se recoupent. Ça fait plusieurs affaires qui ressemblent à celle-ci qu’on lui apporte. Il était un peu tendu en ce moment.

Ça me rassure, même si je préfère attendre d'entendre ça de la bouche de Luke. Pour être certain que ce soit terminé pour de vrai.

— Donc c'est vraiment pas la première fois que cet enflure fais ça.

Je fulmine.

— Je te jure, je sais pas comment j'ai fais pour me retenir. Quand Romie m'a expliqué, j'ai eu une montée de rage et j'étais prêt à me lever pour aller le chercher moi-même. Je l'aurais tué. Je sais que j'aurais pas pu m'en empêcher si je l'avais eu face à moi.

— Alors on a de la chance que tu ne l’aies pas retrouver. Ça nous aurait fait chier que tu finisses en prison. Comment t’aurais fait pour veiller sur Romie et l’empêcher de refaire sa vie ?

Je dis en riant un peu, pour dédramatiser.

— Elle n'aurait certainement pas refait sa vie. On se serait enfui avant qu'on me mette en prison. Réfugié politique en France, on sortait plus, et voilà.

Max pouffe et je rigole à mon tour.

— Je vais aller la voir un peu, je crois que j'ai besoin d'être collé à elle un moment.

J’acquiese.

— Vas-y. Je pense qu’elle va être contente. Y a de quoi cuisiner dans le frigo si jamais elle veut. Pour s’occuper tout à l’heure.

Je sais qu’elle aime bien faire ça.

— À toute.

Je lui souris avant de prendre Loki dans mes bras et de filer à l'étage. Des qu'on rentre dans la chambre, Loki monte sur le lit, mais il ne saute pas sur Romie comme d'habitude. Je suis persuadé qu'il sait que tout ne va pas bien.

— Mon Chat ?

Je murmure doucement en venant embrasser la joue de Romie.

Je me réveille doucement. C’est pas facile mais j’ouvre les yeux.

— Hm...?

— On est rentrés Loki et moi...

Je caresse sa joue tendrement.

— Il a un énorme bandage, comme toi. Mais ne t'inquiètes pas il n'a rien de cassé. C'est pour tout maintenir en place.

J’ouvre tout de suite les yeux mais je me relève lentement. Je vais me blottir contre mon mari et je fais venir Loki sur mes jambes.

— Désolé que t’aies mal, mon toutou.

Je l'accueille volontiers contre moi et je la laisse tout gérer sur sa façon de se placer, qu'elle n'est pas mal.

— Il ne t'en veux pas le moins du monde.

Je souris, alors que Loki remue la queue en s'installant à son tour contre elle.

— T'as faim mon ange ?

— Bof. Non, pas trop.

J’attrape la couverture pour la mettre sur moi et sur Loki.

— J’arrive pas à croire qu’il ait osé tapé notre bébé.

Moi j'arrive pas à croire qu'il ai failli la violer, et qu'il aurait réussi sans Loki. Mais j'ai compris tard ce que Logan a su voir rapidement, Romie à une vision des choses différentes de la notre et je ne vais pas renfoncer le couteau encore.

— Il va bien, c'est le principal. Vous êtes tous les deux avec moi et je suis plus qu'heureux de cela.

Je hoche la tête et j’embrasse ses lèvres avec douceur.

— Je crois que j’ai une bosse derrière la tête. Est-ce que j’ai un le droit à un médicament pour la douleur...?

J’ai pas trop, trop écouté. Comme j’ai un mari pompier, je me suis dit qu’il saurait.

— J’aimerais bien un thé. Et regarder un peu la télévision avec toi. On peut descendre ?

— On m'a rien donné. Mais on ne m'a pas non plus dit que t'avais pas le droit d'en prendre. Je vais te chercher un doliprane.

Le médecin m'a parlé de cette bosse, il disait qu'elle ne serait certainement pas douloureuse. Mon cul oui.

— On descends et tu prends le médicament avec ton thé ?

Je demande en embrassant sa joue, alors que je me lève déjà pour pouvoir l'aider à de relever.

— Ça te fera moins mal si tu marches plutôt que si je te porte, non ?

Je demande, en voyant la grimace sur son visage.

— Sauf si tu me portes sur ton dos, là, j’aurais pas mal.

Je lui souris quand il se penche. Je grimpe avec moins d’aisance que d’habitude mais j’y arrive.

— Je suis désolée de t’avoir fait peur comme ça...

Et bien entendu, que je la porte sur mon dos. C'est un peu plus long que d'habitude, mais je la laisse prendre tout son temps.

— On y va !

Et je ne lui dis même pas de s'accrocher, elle le fait d'elle même.

— Ne t'excuses pas mon Chat, c'est pas de ta faute. Et je préfère que ce soit moi qui ai eu l'appel, que quelqu'un d'autre.

J'embrasse sa joue en me contorsionnant.

— Moi aussi, je préfère que ce soit toi qui soit venu. J’aime vraiment beaucoup que tu sois pompier. T’imagines le nombre de personne que tu secours dans une journée ? Je suis tellement, tellement fière de toi. Et tu sais... tu peux aller travailler demain. Faut pas t’inquiéter pour moi. Enfin... si, tu peux t’inquiéter pour moi, c’est normal parce que tu m’aimes, mais ici j’ai pas peur et puis en plus j’ai les chambres à imaginer. Tu as installé toutes les alarmes. Alors si tu veux, tu peux y retourner. J’te jure que ça va. Et je sortirais pas toute seule.

— T'es en train de me dire que tu refuses une journée à mes côtés ?

Je fais mine de m'offusquer, avant de rigoler doucement. Je resterais ici quoiqu'il en soit, on me l'a proposé et je vais en profiter. Elle à beau dire tout ce qu'elle veux, il est hors de question que je la quitte pour le moment.

— J'adore secourir des gens, être là pour eux et être un soutien pour certains. J'ai véritablement trouvé le métier pour lequel je suis fait, mais tu passeras toujours avant tout le monde. Je reste avec toi mon Chat. Y'a pas à négocier.

J'embrasse encore ses lèvres quand on arrive en bas et que je ne manque plus de tomber dans l'escalier.

— Je t'aime encore plus que ça, si tu savais.

— D’accord.

Je dis avec un sourire.

— Alors tant mieux parce que je préfère quand t’es à la maison.

Je quitte son dos et je vais directement vers la machine pour me faire un thé.

— T’es vraiment le meilleur mari que j’aurais pu espérer avoir.

Elle aurait pu avoir un poil mieux, mais bon... Je suis chanceux que ce soit moi qu'elle ai choisi et je compte le lui prouver ne permanence maintenant.

— Y'avait que toi qui pouvait devenir impératrice, c'est pour ça.

Je passe à la machine à café juste à côté d'elle, avant de me laisser distraire par mon téléphone. C'est Luke.

— Allo ?!
— On l'a eu. Ce connard est allé dans une clinique de la ville d'à côté pour se faire soigner. Il reste à vérifier avec l'adn qui à été prélevé sous les ongles de Romie, mais il y a peu de doute.
— C'est sur à combien ?
— Mon instinct me dit à 100. Il a la joue bouffé par un chien et il a déjà un casier pour agressions. Je rentre à l'église des qu'on l'a déposé au commissariat et qu'on a la confirmation.
— Merci Luke.

Il y a un blanc et je crois qu'il comprends que ça va bien plus loin qu'un merci.

— Il n'y a pas de quoi, crois-moi.

Et il raccroche, alors que Romie est pendue à mes lèvres.

— Ils l'ont retrouvé, ton agresseur.

— Bof t’sais, moi j’veux juste être ta femme. C’est tout. Pas reine ou princesse ou impératrice. Juste ta femme normale. Ton ptit chat.

Je réclamme un baiser quand il passe à côté de moi avant que son téléphone sonne. Je comprends vite que c’est Luke alors j’attends comme une idiote et le soulagement est grand quand il me dit qu’ils l’ont retrouvé.

— Il va passer un sale quart d’heure.

Je suis sûre que c’est grâce à Loki.

— Eh !! T’as oublié Loki là-haut ! Il peut pas descendre !!

— Ça c'est sur. Je lui ai envoyé toutes les mauvaises ondes de la terre en plus.

Jembrasse sa tempe, rassuré que Luke l'ai trouvé, avant de réagir quand elle parle de Loki.

— Merde ! Mon bébé chien !

Je me dépêche de monter à l'étage. Loki m'attends en haut la langue pendue et aussi vite que je suis monté, on redescends tous les deux.

— Lui aussi il a droit à un cadeau ! Hein mon beau ?

J'appelle Loki en allant chercher une friandise pour lui.

— Il a même le droit à mille cadeau. C’est le meilleur chien de tous les temps.

Mon thé est prêt alors je vais me blottir contre Edouard immédiatement. Heureusement qu’il est là aujourd’hui parce que j’ai envie d’un milliard de câlins.