First date — Kit & Norvina

Je souris parce que je n’en attendais pas moins d’elle.

— Parce que tu penses que je t’aurais proposé de venir si t’avais été ce genre de personne ? Tu sembles à l’opposé de tout ça et je me trompe rarement.

C’est bizarre comme sensation, mais on dirait qu’on se connaît depuis toujours et... je sens que c’est quelqu’un de bienveillant. De gentil. Je n’ai aucun doute sur ses intentions.

— Moi aussi, j’ai hâte de tout apprendre de toi.

Je lâche sa main, uniquement pour passer un bras autour de sa taille et l’attirer contre moi.

— Ils habitent au bout de la rue là. Dans cet immeuble !

— Oh oui, c'était vraiment à cinq minutes !

Tellement qu'on arrive devant la porte avant même que je ne le vois venir. Kit semble tout excité et je trouve ça tellement beau, de le voir si heureux de retrouver son ami.

— Tu veux que je prenne les sacs ? Histoire que tu sois libre de tous mouvements ?

Je souris en l'imaginant non sans mal réclamer une accolade à son ami.

Je secoue la tête.

— T’inquiète !

On sonne à la porte et ils nous ouvrent rapidement. On prend l’ascenseur et lorsque Keziah ouvre la porte, je l’ignore vite fait pour aller serre Adriel dans mes bras quelques secondes. J’aurais bien chialer pendant trois heures, mais on n’est pas là pour ça. Pas ce soir. C’est juste dingue de le retrouver.

— On a pris de quoi se sustenter.

Je dis avant de faire une accolade à Keziah.

— Keziah et Adriel, je vous présente Norvina. Norvina, Keziah et Adriel.

Adriel lui fait un petit signe de la main.

— Hey mais c’est qui ça ?, je dis alors que je vois un petit chien s’approchocher doucement.
— Zekhia !

Oh la vache. Ils ont retrouvé le chien !

— Elle est un peu timide. Vas-y, ma belle. Regarde, ils sont gentils. Ils vont te faire des câlins. Vas-y, bébé !

Ça y est, on rentre, et tout de suite ma timidité reprends le dessus. Quand Kit nous présente, je me contente de faire un signe de main à mon tour, comme Adriel. Je n'aurais pas reconnu Keziah, mais comme son visage à lui, je sais lequel est lequel.

— Enchantée !

Je souris, quand le chien s'approche de nous. La chienne, je comprends même rapidement. Je me penche pour tapoter le sol et la faire venir vers nous. Elle s'approche timidement, et vient finalement blottir sa petite tête contre mon genou.

— Intuition feminine, elle a trouvé son alliée.

Je rigole doucement en caressant sa tête tendrement.

— Awww, elle est trop mignonne, elle t’aime bien.

Adriel se penche pour lui faire un câlin aussi.

— C’est bien ma belle ! Venez vous asseoir au salon, on sera mieux.

Adriel se relève alors j’en fais autant. Je le vois regarder dans le sac.

— Oh vous avez pris des milkshakes ? J’en n’ai pas bu depuis un millénaire.

Il s’assoit uniquement quand Keziah est installé aussi et qu’il peut se blottir contre lui. Je fais signe à Norvina de venir contre moi. Elle est devenue toute timide alors je n’ai pas l’intention de la laisser dans son coin.

C'est bizarre d'être ici, dans la maison de gens que je ne connais pas, avec Kit que je connais à peine au fond. C'est sûrement ça, la vie normale. Non ? Quoiqu'il en soit, je me sens bien contre lui.

— C'est gentil de m'avoir invité également.
— Y'a pas de quoi ! On vous coupe en pleine soirée, c'est la moindre des choses. Puis Norvina du skatepark, on la connaît.

Keziah rigole en taquinant Kit.

— Enfin, avant t'avais pas de prénom, mais je savais quand même qui t'étais. Alors c'est un plaisir, Norvina. Et en plus vous amenez à manger et à boire avec vous !

Il sourit de nous en prenant Adriel contre lui qui semble n'avait qu'une envie, c'est d'attaquer cette bouffe.

Je lève les yeux au ciel vu comment il m’affiche.

— Pourquoi moi je suis pas au courant de ce truc du skatepark ?, demande Adriel.
— T’étais out, je réponds naturellement.

L’espace d’une demi-seconde, je panique, je me dis que je suis jn malade de dédramatiser comme ça mais Adriel sourit alors je suis rassuré. Keziah m’a dit que, pour l’instant, c’est sa nouvelle façon de rire. Une fois il a éclaté de rire, mais c’est tout.

— Bah j’suis à nouveau dans le game. Raconte.

Je rigole.

— Une histoire de dingue. Un jour, Norvina est venue s’asseoir au skatepark. Je l’ai trouvé magnifique et toutes les fois où elle est revenue, je me suis demandé si je devais aller lui parler ou non.
— Tu l’as fait.
— C’est ça. Et maintenant... voilà.

Je regarde Norvina et je lui fais un énorme sourire. Elle est tellement adorable.

— Kezi..

Adriel chuchote et on n’entend rien jusqu’à ce qu’il lui approche un sachet pour qu’il prenne un cookie.

— Ah ouais ! Tiens, prends ça aussi ! On a pris des trucs que t’as toujours aimé. Des valeurs sûres. Au fait, quel film on regarde ?

Le film, c’est Wonder Woman. On l’a tous déjà vu mais Adriel a du retard et je crois qu’on est tous heureux de partager ça avec lui. On parle pendant le film, on commente. Norvina et Keziah entre en débat, Adriel bouffe quasiment tous les cookies, parfois on est silencieux. C’est une super soirée entre potes. Quand on se décide à décoller, il est 2 heures du matin, on est tous un peu crevé mais c’était une super soirée. Norvina était bien moins timide à la fin et je crois qu’ils l’ont adoptée.

Pour la raccompagner, je la reprends sur mon dos pour repartir en skate et on s’arrête devant le musée. Les rues sont vides. Silencieuses.

— J’espère que t’as passé une bonne soirée... ?

— C'était la meilleure soirée de toute ma vie.

Je souris sincèrement, sans aucune once d'amusement. C'est sincère et je veux qu'il en ai consciznce. Tout ce qu'il a fait pour moi, pour me fzire plaisir, pour me mettre à l'aise avec ses amis... Je lui suis reconnaissante pour absolument tout.

— Merci pour tout.

J'ajoute en venant embrasser ses lèvres, à mon tour. C'est doux et délicat. Exactement comme lui. Je ne pensais pas fondre ainsi pour un garçon un jour et lui, en une soirée, il a tout envoyer valser.

— Merci pour la planche aussi. Enxore une fois, elle est magnifique.

— J’ai passé une excellente soirée, moi aussi.

C’est presque dure de la voir s’achever comme ça. Mais il est tard, j’ai pas mal de choses à faire demain. Luke m’a laissé un message. Je sens que la journée va être remplie.

— De rien. Bon bah... tu me dis quand t’es arrivée chez toi, ok ?

Je ressors son sac du mien pour le lui rendre et je lui donne un vrai baiser d’au revoir.

— Bonne nuit. Et n’oublie pas mon message !

En deux secondes, je remonte sur ma planche après un énième baisers et je file parce que je sais qu’autrement je vais la suivre des yeux jusqu’à n’en plus finir.