Tout le monde veut devenir un cat - Adam & Logan

Madeleine regarde Adam agir, interdite. Elle est complètement surprise et quand son fils revient, elle met ses poings sur ses hanches.

— Moi je fais le ménage ici puisqu’il a beaucoup de mal à le faire seul. Et toi, Adam Saint-Clair, qu’est-ce que tu faisais dans son lit ?

Dis comme ça, c'est encore pire. Je deviens rouge et je crois qu'une part de moi à honte de me faire engueuler comme un gamin dans l'appartement de mon petit ami par ma mère.

— C'est assez compliqué à expliquer...

Je soupire, parce qu'il va forcément falloir que je remonte à l'année dernière pour expliquer tout ça.

— Mais pour faire simple, je suis amoureux de lui, maman.

Coucou, je t'annonce ça alors que j'ai quitté mon fiancé hier. Génial. Elle va me prendre pour un barge.

Elle écarquille les yeux, la main sur le cœur.

— Mais tu le connais depuis hier ! Est-ce que tout va bien ? C’est ton malaise, c’est ça mon ange ?

Elle s’approche pour poser une main sur son front.

Maman s'approche et je retiens un sourire. Elle est adorable, et je l'aime très fort.

À force je le connais plutôt bien cet appartement, alors je lui tire une des chaises autour de la table et je lui sers un verre d'eau. Ça me rassure avant de me lancer.

— Tu te souviens l'année dernière quand je suis rentré à la maison en pleurant et que ça a duré des jours ? Quand Gabriel t'as dis que je venais de me faire larguer comme une merde et blablabla ?

Ma mère acquiesce et ce n'est pas étonnant. J'étais un déchet.

— C'était avec Logan, que j'étais. On s'est côtoyé presque un an.

Elle s’installe et prend le verre d’eau sans pour autant le boire.

— Mais.. c’est pour lui que tu as quitté Maximilien ? Adam, il a 36 ans, tu le sais ? Il a un enfant. Tu sais tout ça ?

Elle se relève pour être près de lui si jamais il en a besoin.

— Mon ange.. ? Est-ce que je dois m’inquiéter ?

Ça me touche énormément qu'elle soit franche, mais qu'elle s'approche de moi pour le besoin.

— Je sais tout ça maman, oui. Quand on a commencé à se voir, il était encore marié. C'est en parti pour ça qu'on avait rompu.

Les détails ne sont pas importants, mais les bases si. Qu'elle puisse comprendre que je sais où je vais, et comment.

— Mais il est divorcé maintenant et moi...

Je soupire, conscient que je vais decevoir ma mère.

— J'aime Max très fort et j'ai une estime pour lui énorme, mais je suis amoureux de Logan. Je ne l'ai jamais oublié et je sais qu'on peut être heureux tous les deux. C'était pas Max l'homme de ma vie maman... C'est horrible de le dire maintenant, je sais. Je suis désolé que tu l'apprennes comme ça.

— Non, non. Ce n’est pas.. ce n’est pas horrible.

Elle s’approche pour lui faire un câlin.

— Je veux simplement que vous soyez heureux tous les trois. Ce dernier mois tu n’allais pas bien du tout alors j’étais très inquiète. Est-ce que tu vas mieux ? C’était lié ? Si tu me dis que tu es heureux, ça me convient. C’est un homme gentil, mais il a l’air très malheureux. Ça me fait peur, je ne veux pas qu’il t’entraîne avec lui. Comment tu vas ?

— Oui, c'était lié... Logan m'a recontacté il y a un mois et depuis j'étais complètement perdu. Je crois que le voir à la paroisse hier après midi c'était la cerise sur le gâteau. Gabou m'a aidé à y voir plus clair. Il sait depuis le tout début et il ne m'a pas retenu quand il a comprit. Il a dit qu'il était rassuré de voir qu'en fait moi aussi j'étais un vrai Saint-Clair et que je savais aimé démesurément.

Je rigole, enfermé dans ses bras.

— Je vais mieux maman, et Logan ira mieux aussi. On va être tous les deux maintenant, sans femme, sans fiancé, sans secrets. On va être heureux et je vais l'être encore plus si vous n'allez pas contre ça.

Elle reste toujours sur sa réserve.

— Toi t’es amoureux, mais lui ?

Elle a beaucoup parlé avec Logan de son accident, mais il était très secret sur sa vie.

— C’est toi la personne qu’il comptait retrouver avant son accident ? C’est tout ce qu’il m’a dit. Qu’il avait quitter sa femme pour quelqu’un mais qu’il avait eu son accident et que c’était trop tard. C’est toi ?

Ça la rassurerait car il semblait en être vraiment amoureux.

Ça me compresse délicieusement le ventre d'entendre ça. Logan parlait de moi, d'une certaine façon, à une inconnue et il laissait entendre à ces gens là qu'il s'apprêtait à me retrouver. On ne se trompe pas, je le sais.

— C'était moi maman, oui. Il était en train de divorcer, de tout mettre en place pour me l'annoncer et puis il y a eu l'accident. Moi de mon côté, je pensais qu'il ne reviendrais jamais, alors j'ai même pas essayé de le contacter. J'ai jamais su pour l'accident avant qu'il me le dise. Bref...

Je lui souris sincèrement, parce que je me sens libre.

— On s'est retrouvé après presque un an maman, c'est pas rien. A quelques semaines prêt, ça aurait peut-être été trop tard, mais le Seigneur a décidé que ça devait se faire. On est amoureux, tous les deux.

— D’accord, mon ange. Ok.

Elle hésite quelques secondes avant de lui dire.

— Il ne va pas bien du tout. Je l’ai vu beaucoup boire. Tu feras attention, d’accord ?

Il semble sur de lui, ça la rassure. Mais elle reste une maman.

— À moi et à lui, évidemment. Mais il ne devrait plus boire beaucoup maintenant.

Pas que j'ai l'audace de croire que mon retour règle tous ses problèmes. C'est plutôt que je vais refuser de rester si je dois le voir se détruire et que ça, je sais que ça le fera réagir. Et après ce qu'il m'a dit à propos du sport, je n'ai plus de doutes sur ses motivations.

— Tu as confiance en moi, pas vrai ? Ça va aller pour moi maintenant maman, c'est promis.

Et je suis tellement sûr de nous que ça doit forcément se voir sur mon visage.

— D’accord. Je te fais confiance.

Elle le serre dans ses bras un long moment avant de se diriger vers le placard sous l’évier.

— Alors tu prends les choses en main ? Ou tu veux que je nettoie quand même l’appartement ?

Je rigole en voyant ma mère prête à aider quand même, alors qu'elle connaît la réponse.

— Je sais pas. Si demain papa se retrouvait mal en point tu préfèrerais prendre soin de lui toute seule ou appeler mamie à la rescousse pour qu'elle le fasse ?

Je souris, parce que ma mère et mon père sont fous amoureux depuis le premier jour et que ma mère serait prête à donner une partie de son corps pour l'aider, ou aider l'un d'entre nous.

— Je suis ta copie conforme maman, je peux gérer le ménage et tout le reste, crois-moi.

Elle sourit, attendrie.

— D’accord. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. J’avais ramené un plat de lasagne.

Elle pose le sac sur la table.

— Tu me ramèneras mon plat, d’accord ?

Elle lui fait un câlin.

— Je me sauve alors, tu lui diras au revoir pour moi. Bonne journée mon ange et prends soin de toi.

Je serre ma mère contre moi, lui fais un énorme bisou sur la joue et lui promets de prendre soin de moi et de ramener son plat. Non sans préciser que sa maison est redevenu mon domicile fixe en quelque sorte, et qu'elle va forcément finir par m'y voir à un moment.

— Bonne journée maman.

Quand elle passe la porte, je laisse enfin sortir mon émotion et je sens quelques larmes rouler sur ma joue. Ma mère est l'une des personnes les plus formidables sur Terre et je suis soulagé qu'elle accepte mon histoire avec Logan. Ça aurait été bien plus dur sans son soutien. Et comme le sien indique inévitablement celui de mon père, je respire de nouveau.

Je me douche, non sans peine, et lorsque je regagne le salon, en caleçon et en béquilles, je vais directement me recoucher. Adam fait je ne sais quoi dans le frigo.

— Ta mère est repartie ? Tout va bien ?

Je l'entends sortir de la douche derrière moi et je me dépêche de finir ce que je faisais. Je crois qu'il est temps d'aller faire des courses digne de ce nom parce que là, rien ne va plus. Heureusement qu'on a des lasagnes pour aujourd'hui.

Quand il me demande si ça va, je souris et je viens le retrouver. Si je n'avais pas peur de lui faire mal, je me serai sûrement jeté sur lui. À la place, j'ai sautillé à ses côtés jusqu'à pouvoir venir l'embrasser passionnément.

— Elle te dit au revoir et nous a laissé des lasagnes.

Je le regarde dans les yeux, quelques instants, avant que mes yeux ne parcours son corps entièrement. Même tous ces kilos en moins ne le rendent pas moins beau, j'ai l'impression de ne pas avoir droit à tout ça, mais je m'en fous. Nous sommes deux maintenant.

— Je t'aime Logan et je serai là peu importe ce qu'il arrive. Je veux vraiment que tu saches ça.

— Merci. Ça me soulage de le savoir. Mais ça va aller maintenant.

J’ai juste un peu honte de me dire que ma « belle-mère » m’a déjà vu dans des états lamentables.

— Et je t’aime aussi. Je t’aimerais même quand tu me casseras les couilles.

Je dis avec un petit sourire. Parce que je sais comme on est, j’ai conscience qu’on va rapidement se prendre la tête pour rien.

— C’est ta mère qui m’a nourri 80% du temps. C’est vraiment une femme incroyable. Je comprends de qui tu tiens, maintenant.

— Encore heureux ! On sait tous les deux que je vais te casser les couilles tellement souvent qu'il vaux mieux que tu m'aimes aussi dans ces moments là.

J'embrasse Logan et rougis du compliment qu'il me fait à propos de ma mère.

— Il paraît que je suis celui de ses enfants qui lui ressemble le plus, tant mieux pour toi. Comment tu l'as connu d'ailleurs ? Le groupe de parole ok, je veux bien, mais là elle a quand même débarqué chez toi avec un jeu de clés et t'es en train de me dire qu'elle t'as nourri. C'est assez déstabilisant je t'avoue.

Je rigole en me rejouant la scène de son entrée.

— Bah.. j’te l’ai dit, non ?

Mais comme je vois sur sa tête qu’il ne comprend rien, j’ai un doute.

— C’est un infirmier qui vient ici qui m’a conseillé de lui demander de l’aide car il va à l’église avec elle alors... c’était juste pour le ménage une fois par semaine mais finalement elle venait deux fois et elle m’emmenait avec elle aux réunions. Y a des gens qui savent dire non à ta mère ?

Je demande en riant. Personnellement, je n’ai pas eu le choix. Je ne voulais pas la peiner.

Je lève les yeux au ciel en riant.

— La seule personne qui arrive à lui dire non, c'est mon frère. Moi j'ai eu une passe difficile avec elle, on a mis ça à plat il y a quoi... Un an, même pas. On était ensemble, toi et moi, déjà. Mais j'ai jamais su lui dire non pour autant, imagine. Je suis faible en toute circonstance !

Je rigole doucement en venant dépose ma tête sur son épaule.

— Mais j't'assure que j'avais pas entendu parler de ça avant. J'aurais sûrement été plus méfiant. Imagine si on...

Oh mon dieu. La simple idée d'imaginer ma mère tomber sur Logan et moi en train de faire l'amour, ça me fait grimacer.

— Dis ? Tu seras pas obligé d'y répondre, mais je peux te poser une question assez... Intime ?

— Ouais.. ton frère il a l’air d’avoir un sacré caractère de ptit con.

Je dis avec un air blasé. C’est lui qui m’a aidé, je réalise que c’est peut-être à lui que j’ai parlé ? Je n’en sais rien du tout. C’est insupportable.

— J’ai quelques problèmes de mémoire. Je note tout en rappel sur mon téléphone mais..

Je grimace un peu. Parfois j’oublie aussi de noter. Je place ma main sur sa hanche pour le caler contre moi.

— Hm.. d’accord, vas-y ?

— C'est le cas, en fait. C'est un petit merdeux. Mais c'est mon merdeux à moi, sans déconner c'est mon pilier. T'as bien vu mon état quand il est parti en Colombie !

Je souris, parce que Gabriel lui-même ne se rends pas compte d'à quel point je serai effondré sans lui. Je ne serai pas là aujourd'hui sans lui, j'aurais sans doute attendu encore des jours, ou des mois.

— Y'a pas des exercices que tu pourrais faire pour ta mémoire ? Ils t'ont pas conseillés des trucs à l'hôpital ? Pour que ça revienne, fait travailler ça. Je pourrais demander à une amie à moi, elle est infirmière, elle a peut-être des idées !

Alexis pourrait toujours demander à des collègues à elle, en plus. J'ai pas envie de laisser Logan se battre seul, pour ça aussi j'espère pouvoir être là pour lui.

Quand il m'autorise à poser ma question, il me serre contre lui et j'en fais de même. Je ne veux pas qu'il se braque et j'ai peur que ce soit le cas.

— Ma mère m'a dis que tu buvais beaucoup, et je sais pas d'où il sort ça, mais Gabriel aussi m'en a touché un mot hier... C'est vrai ? Enfin je veux dire... Pourquoi l'alcool ? Pourquoi autant, à les entendre ?

Je me souviens du voyage de son frère, en effet. Des heures qu’il a passé au téléphone à pas d’heure. Je réalise en effet qu’il serait perdu sans son frère et c’est aussi mignon que bizarre.

— Faudrait que je vois un neurologue, mais je ne voulais pas.

Et quand il me parle de l’alcool, je mets un certain temps à répondre.

— Hm.. ça m’aidait à avoir moins mal. C’est tout.