Let the rain wash away all the pain of yesterday - Adam & Logan.

— Masha et Michka.

Je réponds en levant les yeux au ciel pour que seulement Adam le remarque. On connaît les épisodes par cœur, on n’en peut plus, mais les enfants refusent d’en être lassés.

— On met l’épisode de Noël papa il a dit oui !!!

Même les jumeaux crient de joie.

— Après on s’habille chaudement et on va chercher des châtaignes en forêt.

J’annonce en cherchant l’approbation d’Adam pendant qu’il distribue les biberons.

— Vers mon préféré l'épisode de Noël en plus !

J'annonce avec une joie dont seul Logan peut déceler la fausseté.

— C'est chouette ça un tour en forêt ! On pourra y aller en vélo et prendre Poisson avec nous en plus !

Ça émerveille Livie et les jumeaux la suivent de bon cœur. Finalement, je viens m'allonger auprès d'eux et je viens déposer un baiser sur la joue de Logan.

— Demain soir, on sera mort.

Je chuchote à son attention.

Je rigole.

— Pas trop j’espère parce que j’ai encore envie de m’é-n-e-r-v-e-r contre ton ex.

Je dis en lui faisant un clin d’oeil lourd de sous-entendus. Mes hanches vont mieux et on a quelques moments à rattraper.

Je rougis tout en me mordant les lèvres.

— Tu pourras toujours te calmer dès ce soir, pas besoin d'attendre demain.

Je réponds avec un sourire en coin.

— A bon entendeur.

Je souris et j’attrape sa main pour lier nos doigts.

— Papaaaaaaaa tu me gênes je vois pluuuuuus ! PAPAAAAAA !
— Oh non.... j’ai la main tellement lourde, elle tombe pile sur tes yeux..... noooooon.
— PAPAAAAA !

Elle finit par éclater de rire.

— Au secouurs je suis l’aveuuugle !

Moi aussi, me fait rire. Je dépose un baiser sur la main d’Adam avant de le libérer.

— Tu lui fais un bisou du prince !
— Tout à fait, oui. C’est mon prince. Et y a que comme ça qu’on peut te faire des bisous. Sur la main, comme une duchesse.
— Comme Kate ???
— Exactement.
— Pourquoi t’en fais sur la bouche à Papou ?
— C’est une option qu’on gagne quand on est mariés.
— Ah bon ?
— Bah oui, regarde tes princesses là, bisous sur la bouche seulement le jour du mariage !
— MAIS OUI ! Oh la la ! C’est très important et magnifique !! Comment on fait pour se marier ?
— C’est quand on a 30 ans.
— Mais c’est ÉNORME !
— Ah bah qu’est-ce que tu crois ? Que c’est facile de se marier ? Il faut trouver la meilleure personne au monde.
— Bah toi t’en as eu deux j’te signale.
— Oui, je me suis trompé avec ta mère. Mais comme tu es née, j’ai quand même gagné quelque chose de génial.
— Ta fille 1. Et moi j’ai gagné un autre papa parrain pour la vie avec ton mariage où tu t’es pas trompé ! Ça c’est une belle chance ! C’est grâce au Seigneur.
— Oui. Et aussi grâce à Papou parce qu’il est trop beau, trop gentil, c’est le meilleur des papas et des cuisiniers.
— Et aussi le meilleur inventeur d’histoire du monde !
— Évidemment. Je lui ai dit qu’il devrait écrire des histoires pour les enfants, une fois, il m’a pas cru.
— Mais papou ! Tu sais, j’ai raconté ton histoire sur les dragons à l’école dans le temps de parole et la maîtresse elle m’a demandé si je peux ramener le livre et j’ai dit qu’il existait pas car c’était dans la tête de mon Papou. Elle était bien embêtée !

Je rigole en les entendant parler et c'est encore plus bon quand j'entends Logan parler de mariage à trente ans. Avant je lui aurais dis qu'il oubliait l'âge de son mari, mais maintenant que je suis papa, j'ai envie d'ajouter que quarante ans aussi c'est bien.

— Mais arrêtez tous les deux ! Vous formez une équipe contre moi !

Je rigole en rougissant.

— Je sais juste les raconter les histoires, pas les écrire en plus ! Ni faire les dessins !

— Je vais apprendre à écrire bientôt alors tu vas me les dire et moi je les écris !
— Ça c’est une super solution.
— J’ai hâte d’aller à la grande école !!

Avec Adam, elle sait déjà presque lire alors j’imagine qu’à la fin de l’année, il aura déjà commencé à lui apprendre à écrire.

— En attendant, tu es à la petite. Alors profite.

Elle acquiesce avant de reprendre son biberon. Et on doit remettre l’épisode. Mais cette fois-ci, on le regarde dans le plus grand des silences.

La matinée se passe dans un bonheur total. On a été faire un tour énorme en forêt, on a acheté McDo sur le chemin en rentrant et tout le monde a fait une énorme sieste maintenant. Je crois que je ne vais pas tarder non plus.

— T'as des nouvelles de Romie ?

Je demande en allant m'assoeir contre Logan dans le canapé.

— Oui, elle m’envoie régulièrement des messages. Elle a l’air d’être vraiment contente d’être là-bas. Je crois qu’elle a bu une ou deux coupes de champagne !

Je dis en le prenant contre moi.

— Charlie l’a à l’œil.

— Tant qu'elle est raisonnable, elle peut en profiter un peu ! Et si Charlie l'a à l'oeil, j'ai aucune crainte pour elle.

Je souris en me laissant aller à son câlin.

— J'espère juste que ça lui change suffisamment les idées et qu'elle ne pense plus à tout ça.

— Tu sais bien qu’elle peut pas oublier.

Lui comme moi on a été à sa place et il sait qu’on ne peut penser à autre chose. Quand le manque est viscéral, il nous habite sans cesse. Jusqu’à ce qu’on s’épuise.

— Je sais, oui...

Mais je n'accepte pas qu'elle puisse vivre ça. Je le sens tellement démuni.

— Je voudrais faire du vaudou sur l'âme d'Édouard, qu'il souffre au moins autant qu'elle.

— Il va souffrir quand il va réaliser qu’il n’aura jamais mieux qu’elle. Que personne ne l’aimera comme elle. C’est comme ça que je me rassure. Il ne sera jamais heureux.

Si notre famille est un poison pour la leur, alors c’est tant mieux.

— Romie va rebondir, un jour. Pas lui.

— Je me demande déjà comment elle a pu lui trouver assez de qualités pour en tomber amoureuse... Qu'ils retrouvent ses poufs qui sont là juste pour son fric puant.

Je me blotti contre lui.

— Tu veux qu'on lise un peu pendant que les enfants dorment ? Qu'on profite d'un peu de calme !

— Avec plaisir, oui.

La dernière fois on a dû s’arrêter à un moment critique et j’ai hâte de savoir la suite.

— Ça va ton travail ?

Je demande pendant qu’il se lève pour aller chercher le livre.

Je reviens rapidement avec le bouquin entre les mains avant de lui répondre. Je préfère ne pas parler trop fort, les enfants dorment à peine et je je voudrais pas les réveiller maintenant.

— Le boulot est toujours aussi génial, les collègues un peu moins. Mais je sais pourquoi je suis là-bas et je m'epanouis vraiment, alors ça me va.

— Pourquoi les collègues moins ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Je n’aime pas entendre qu’il a des problèmes avec les gens. Ça me peine.

— Je suis arrivé depuis à peine un an et j'ai déjà un meilleur poste et un meilleur salaire que certains qui sont là depuis presque dix ans. Je sais que je suis bon, je sais que mon boulot avec le bouquin de Danny m'a vite fait grimper les échelons, mais je suppose que c'est normal que ça entraîne de la jalousie.

Je soupire en posant le bouquin sur mes genoux.

— Mais ça va ! Y'a pas que des cons.

— D’accord. Faut pas que ça te mine, mon ange.

Je dis avec l’attirant à moi pour lui faire un câlin. Mais je peux comprendre la jalousie de certain.

— Mais n’hésite pas à en parler si ça te pèse.

Je me blotti contre lui.

— Ils sont pas méchants, pas directement en tout cas, alors ça me pèse pas particulièrement. C'est juste que c'est gênant de travailler dans cette ambiance là, parfois.

Je l'embrasse tendrement.

— Si ça se passait mal je t'en parlerais.

— D’accord. Ne te laisse pas faire. Je n’aime pas ça.

Je dis en caressant son visage avec tendresse.

— Je ne me laisse plus faire, plus comme avant.

Mon sourire est sincère.

— Bon, on s'y mets à ce bouquin ? Je suis sûr que t'es impatient d'en savoir la suite !

— Hm.

Je capitule non sans attraper son menton pour embrasser ses lèvres.

— D’accord. Allez, je t’écoute.