Retour d'Islande - La famille Wheeler et Gabriel & Matthew

Ce séjour à été merveilleux et il ne s'est pas passé une seule journée ou je n'ai pas remercié Logan. Sans doute pas une seule heure, même. Et avoir Marie et Gabriel avec nous, ca à tout rendu encore plus intense.

Quitter Lexie, Charlie et les enfants ça a été, on sait qu'on s'appelle tout le temps, mais ils nous manquent et on aurait sûrement aimé que cette semaine dure un mois. Marie est partie avant hier, parce qu'elle a quand même laissé toute sa famille à White Falls. Finalement, il reste mes quatre trésors, et mon Gabou et Matthew.

— Je te serre Adam ?

Je sors de mes pensées alors que Matthew me propose à boire. On s'est installé à un petit restaurant dans l'aéroport, en attendant notre vol.

— Ouais, ouais, je veux bien ! Encore merci à vous tous pour ce voyage et cet anniversaire parfait !

Je souris, avant de lier ma main à celle de Logan. Encore plus à lui.

Je souris et j’embrasse ses lèvres avec tendresse. C’était une bonne semaine et une surprise réussie ! Livie a raté l’école mais j’en avais informé notre assistante sociale au préalable qui m’avait encouragé dans ce choix : Livie a besoin de retrouver un cadre stable. Elle se livre parfois et ce qu’on apprend sur Moïra l’éloigne encore plus de ses droits parentaux. Cette semaine a été une bénédiction pour la famille et on en ressort reposé et uni.

— Merci à toi, répoond Gabriel en riant. J’ai pu renouer avec mon fiancé, t’imagines pas le bien que ça fait !

— Renouer avec ton fiancé ?

Je demande, sous le choc, mon regard passant de Matthew à lui.

— Attendez, vous vous êtes tous moquez de moi quand j'ai su pour vos fiançailles, et ça allait déjà plus dans votre couple ? Pourquoi ?!

Matthew, c'est l'homme parfait pour mon frère. Celui qui le protège, mais lui tient tête à la fois. Celui qu'il l'aime comme il est, avec ses travers aussi. Celui qui est là malgré tout. Je veux jamais qu'ils se séparent. J'aurais trop peur pour Gabou.

— Hey nan mais hyperventile pas non plus, hein. Ça va dans notre couple, c’est juste que je prends une caisse de médicaments pour éviter de sauter de tous les ponts que je vois, j’avais zéro libido et là... magie.

Je lève les yeux au ciel, mais je ne comprends que trop bien Gabriel. Je suis déjà passé par-là et c’est très difficile.

— C’était le premier soir, quand on a couché les gosses. Blanche a même appelé à un moment.

Là, je me mets à rire : tout a fait son genre.

Quand Gabriel nous parle de sa libido, je grimace un peu. Désolé pour Matthew et lui, certes, mais surtout dérangé d'apprendre ça ainsi. Ça reste mon petit frère !

— Vous auriez pu traumatiser mes pauvres enfants !

Je lui réponds en imaginant ce qui a pu passer par la tête de Blanche si c'est eux qui l'ont réveillés. Mon bébé.

— Elle vous a entendu ? Elle t'en a parlé quand t'es allé la voir !?

— La voir ? Parce que tu crois que j’allais interrompre Matthew ? T’es malade !, répond Gabriel en riant. Elle a rien entendu, on fait pas autant de bruit que toi.

Les petits sont en train de jouer dans l’espace de jeux, je jette œil ; ils sont adorables.

— T’es pas allé voir Blanche alors qu’elle t’appelait ?, je dis en reportant mon attention sur eux. Tu joues avec ta vie, toi !
— Pourquoi ? Genre vous vous stoppez pour allez voir ce qu’il se passe ? Elle s’est rendormie en une seconde !

J’affiche un air amusé, je ne fais pas de commentaire.

— Nan mais sérieux ? Genre vous vous arrêtez en plein milieu ?
— Ah non pas moi. Enfin, j’ai pas le choix. Je suis un dommage collatéral.
— Putain attends ! T’es sérieux ? Genre tu te lèves et après vous reprenez là où vous vous étiez arrêtés ? Mais c’est pire d’aller voir ses gosses avec une érection plutôt que de pas aller les voir tout de suite !
— Ah nan, nan. T’en fais pas. C’est un tue-l’amour. Adam panique, se lève. Je me couche.
— Mais elle appelle quasiment toutes les nuits !
— Je sais, ouais, je dis.
— Si j’faisais à Matthew, il me démonterait la gueule ! Comme je lui démonterai la sienne. J’aurais au moins la décence de lui faire une petite fellation pour qu’il finisse pas sur youporn.

Je hausse les épaules. J’ai l’habitude, je n’y prête plus attention.

Rouge comme jamais, j'ai envie de leur faire remarquer qu'ils parlent de moi comme si j'étais pas là, alors que je suis juste auprès d'eux. Et en même temps, j'aimerais tellement disparaître sous terre que je n'ai pas envie qu'ils s'en souviennent.

Cest pas seulement que ça parle de sexe; c'est que ça parle de ma vie sexuelle à moi, que mon frère me prends pour un mari horrible et que j'entends mon propre mari dire qu'il est un dommage collateral et qu'il est obligé de se plier à mes paniques.

— Mais elle appelle ! Je devrais faire quoi hein !? Faire comme si de rien n'était, comme vous ? Continuer comme si ma fille venait pas de réclamer après nous ?

Je fais celui qui se bat pour son enfant, alors que j'ai juste envie de quitter la table tellement je me sens mal de prendre conscience que même comme ça, Logan se sent exclu de notre propre couple. Et surement frustré en permanence.

— Et si c'était grave ? Si c'était important ? Je le saurais comment à part en y allant ?

Je passe une main dans le dos d’Adam pour le rassurer.

— Hey, c’est rien. Tu fais comme tu veux, mon cœur. Ça sert à rien de te mettre dans cet état. Ils ont pas d’enfant, ils peuvent pas savoir.

Je dis, tout en étant conscient que ce n’est pas quelque chose qui arrive à Charlie alors que Max les rejoint tous les quasiment. Je lève les yeux vers l’écran de l’aéroport et je vois que notre vol est enfin prêt à l’embarquement.

— Allez, c’est parti !

Je me leve pour aller chercher les enfants. Ils vont tomber comme des mouches dans l’avion.

Logan est un mari génial. Parce qu'il passe de l'homme qui subit ce que je fais, à celui qui arrive malgré tout à me rassurer. Alors que lui comme moi, on sait que Charlie et Lexie qu'on vient de quitter sont parents aussi, et que ce n'est sûrement pas Lexie qui frustré son mec comme ça. C'est pas du tout son genre.

— Fait pas cette tête là Adam, on savait pas que ça te dérangerait à ce point là.

Essaie de me rassurer Matthew, mais il n'y est pas du tout. Je suis en train de me prendre une nouvelle claque pour mon couple. Et c'est encore pire.

— C'est pas grave, tant mieux pour vous. Au moins vous avez pu vous retrouver.

Je souris sincèrement à son attention avant de filer rejoindre Logan. Arthur réclame mes bras et des que Gabriel approche, Blanche file aussi dans les siens. Vu l'heure, ils doivent être ko. Heureusement, on ne mets pas trop longtemps avant de rejoindre l'avion et de se séparer pour s'installer.

— On viendra récupérer Blanche pour l'aterissage ! Elle sera sûrement réveillée d'ici là !


Je fais savoir à Gabriel, alors que Blanche est déjà en train de s'endormir dans ses bras et qu'elle ne va sûrement pas vouloir les quitter.

Lors du décollage, Livie lutte un peu, mais elle finit par tomber de sommeil contre Arthur. Ils avaient une rangée pour eux trois et comme Blanche dort avec Gabriel, ils peuvent s’allonger et dormir tranquillement. Et nous, on est tous les deux.

— J’sais pas toi mais j’ai pas hâte de rentrer.

— Moi non plus.

Je soupire en regardant par le hublot, le pays qu'on est en train de quitter.

— Tout allait bien, ici. On sortait de la routine, du travail. Les enfants semblent aller mieux. Nous aussi.

Sauf sexuellement parlant, comme à chaque fois. C'est comme ça qu'il a commencé à se sentir délaissé et aujourd'hui, ça n'est pas vraiment terminé.

— C'était vraiment un super cadeau. Je vais pas pouvoir rivaliser avec ça à ton anniversaire !

Je rigole en posant ma tête sur son épaule pour me coller à lui.

Je souris.

— C’est pas que pour ton anniversaire, c’était aussi pour la famille. Olivia va mieux et ça influe vraiment sur toute la famille. Alors t’as pas à rivaliser, t’en fais pas. On avait tous besoin de ça. C’était encore mieux de voir la surprise dans tes yeux.

— T'as réuni tout ce que j'aime, je pouvais pas être plus surpris et heureux.

J'attrape sa main, un peu gêné, et je joue avec ses doigts.

— À propos de ce qu'a dit Gabou, tout à l'heure... Je m'etais jamais fait la réflexion, tu sais.

Je laisse un blanc, en espérant qu'il accepte d'en parler, même si c'est des plus gênants.

Je retiens un soupir parce que je ne sais pas si j’ai envie qu’on se lance là-dedans. Mais je crois qu’il a besoin d’en parler alors j’attrape sa main pour lier nos doigts et je porte sa main à mes lèvres pour y déposer un baiser.

— Y a pas de réflexion à se faire.

— Je crois que si.

Je réponds, même en sentant très bien qu'il n'a pas plus envie d'en parler que ça. Et je peux comprendre, vu le sujet.

— Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Je...

Je sens le rouge me monter aux joues, et je jette un regard aux alentours. Avec le bruit de l'avion, personne d'autre que lui ne peut entendre. Pas d'aussi prêt.

— J'ai toujours adoré ça, avec toi. Je me sens désiré et aimé comme je l'ai jamais été. Tu fais toujours tellement attention à moi. J'ai l'impression de pas savoir faire la même chose... De pas réussir à comprendre l'importance que ça a pour notre couple, de ne même pas réussir à te combler. Pas autant que tu me combles, moi.

Je soupire.

— Parfois, je me dis qu'au moins, quand on se voyait une fois par semaine dans ton appart, je me posais pas de question et j'osais tellement plus de choses. J'ai toujours autant envie de toi, sûrement même plus, mais je sais pas pourquoi je me bloque comme ça, pour des conneries.

— Ce sont pas des conneries, ce sont nos enfants. Faire l’amour c’est pas une obligation ou un devoir conjugal, tu comprends ? C’est une envie commune. C’est un partage. Peu importe la manière, la durée ou n’importe quel autre critère que tu juges important, ça l’est pas. Si l’envie s’amoindrit parce que notre fille appelle et que tu veux aller la voir, alors tu y vas.

Je sais qu’il se met toujours la pression pour tout et j’ai pas envie qu’il pense qu’il doive choisir entre les enfants ou moi.

— C’est vrai que c’est frustrant d’être coupé en plein élan mais c’est pas grave parce qu’on a quand même partagé quelque chose. C’est bon de se sentir désiré. Peu importe le temps que ça dure. Te mets pas la pression, s’il te plaît. Tu n’es pas ton frère ou personne d’autre. On fait l’amour de la manière qui nous plait, ok ? Ton frère est presque boulimique du sex à la base, tu peux pas te comparer à lui, en couple on n’a jamais été comme ça. Et quand on se voyait au début de notre relation, c’était pour ça... donc tu peux pas comparer à avant. Moi j’ai accepté comment tu étais sexuellement parlant, tu devrais t’accepter aussi.

— C'est jamais une obligation avec toi. C'est juste que quand on en parle, comme tout à l'heure, je me dis que parfois tu dois peut-être te dire que j'abuse. Ou même me maudire. Je sais que je pourrais pas me changer, et que tu m'aimes comme ça. Mais j'imagine que tu parles plus de sexe avec Charlie et Matthew que je n'en parle avec Lexie ou mon frère, et je voudrais pas que tu te dises que leur vie sexuelle est en évolution perpétuelle et que la notre est pas à la hauteur.

Je me blotti contre lui et mes lèvres viennent même trouver les siennes quand je relève la tête un instant.

— Tu me le fais savoir, chaque fois que t'en as envie, ou tu te retiens parce que tu penses que c'est pas le bon moment ou le bon endroit pour moi ?

— Je me compare pas aux autres, mon cœur. On n’a pas la même vie. Pas le même passé ou la même histoire. Je me compare pas, c’est pas utile.

Je lui souris tendrement.

— Je te laisse venir vers moi. Généralement, on est sur la même longueur d’ondes. Je me suis adapté et ça me convient très bien. Oui avant on faisait l’amour plus souvent. Mais j’avais pas de problème de santé. Tu respectes ça aussi. Parfois je suis trop fatigué et tu ne m’as jamais mis la pression. On a notre équilibre. Celui des autres ne nous conviendrait pas.

C'est vrai que j'avais vu les choses sous cette angle ci, mais de temps en temps c'est lui qui est fatigué. C'est rare, mais je ne lui en ai voulu de l'êtrequznd ça a pu arriver. Ça me semble évident de prendre soin de lui sur ce terrain ci aussi, à ma façon.

— Notre équilibre me plaît. L'équilibre entre notre famille et notre couple. Mais aussi celui entre toi, et moi. Si t'avais pas finis par te décider à me demander en mariage, je crois que je me serais pris en main pour le faire moi-même.

Je le regarde avec tendresse et je le trouve tellement beau que je l'embrasse encore une fois.

— Dommage qu'on n'ai cette discussion dans un endroit plus adéquate. Là, je serai venu vers toi sans aucun doute !

Je souris contre ses lèvres.

— Je t’aime.

Je dépose un baiser sur son front avant de le blottir contre moi.

— Merci d’en avoir parlé. J’aime pas quand des choses te chiffonnent et que tu dis rien.

— Je t'écoute quand tu me donnes des conseils. Bouiner dans mon coin ça ne m'apportera rien. Ensemble on est plus fort.

Je souris.

— Je t'aime aussi mon Amour.