Premier week-end en amoureux — Ach & Pippa

Philippa et moi, on a du mal à se lâcher. J’aurais pas pensé que ça pouvait arriver mais on se voit tous les jours. Parfois pas longtemps genre un câlin le matin, ou un film le soir, mais notre relation a continué de se solidifier et elle s’est intensifiée la première fois qu’on a fait l’amour. J’crois que Philippa me fait confiance et ça facilite tout. On reste indépendants et en même temps, y a pas une heure où on n’échange pas un message. On s’est même réservés un créneau dans la semaine pour s’organiser et se préparer notre mois à venir. C’est plus facile pour elle et forcément, ça l’est donc pour moi.

Le premier week-end qu’on a prévu tous les deux arrive enfin et j’avais tellement hâte que j’ai à peine dormi de la nuit – mais que j’ai limite bavé sur son épaule pendant le vol. On s’est réservés un vol en business. C’est la seule chose dont elle est au courant, le reste, elle découvrira au fil de la journée.

On récupère nos valises et un chauffeur nous attend avec un panneau « Achille et Philippa ».

— Ah ! C’est pour nous, ça ! Viens.

Je passe un bras autour de ses épaules et je la blottie contre moi.

— Il nous emmène à l’hôtel pour qu’on dépose nos affaires et la journée commence ensuite.

Achille est tout le contraire de ce que je croyais aimer chez les hommes. Déjà, il me fait mourir de rire. Il est la gentillesse incarnée. Il est galant, mais tout en accordant beaucoup d’importance à ce que je sois son égal. Il est prévenant, à l’écoute, attentionné, rassurant. Il est viril, mais ça s’exprime aussi par sa sensibilité. Tout le contraire de ce que j’ai toujours connu. Et en fait, c’est tout ça qui m’a fait tomber amoureuse de lui… Je suis heureuse d’être en couple et heureuse de partager tous ces instants avec lui. Je ne cherche pas à être collé à lui par peur qu’il se lasse, mais parce que j’aime passer autant de temps que possible avec lui. Alors ce week-end, c’est l’apothéose.

C’est pas seulement la première fois qu’on part tous les deux, c’est aussi la première fois que je pars en week-end en couple de toute ma vie. Et ça me fait quelque chose. J’ai passé tout le vol à le regarder dormir en pensant à tout ça. A lui, à nous.

— Je rêve ou quelqu’un nous attends avec nos noms écrit sur un panneau ?

Je demande à Achille en riant alors que je le laisse me blottir contre lui.

— J’ai tellement hâte ! J’espère que j’ai pris les tenues qui vont avec ce qu’on va faire ! C’était toi le chef et t’as contrôlé derrière moi hein ?

— Tu rêves pas.

Je dis en riant. On rejoint le gars qui nous prend nos valises et on le suit dans l’aéroport.

— T’as tout ce qu’il faut, mon cœur. Et j’adore ta tenue.

Jean, t-shirt, baskets, c’est parfait pour aujourd’hui. Elle est toujours chic et incroyablement belle, même comme ça, toute simple. On est un peu assortis d’ailleurs. J’ai surtout le gilet qu’elle m’a tricoté, je ne le lâche plus.

J’ai juste rajouté deux maillots de bain à elle dans ma valise. Discrètement. Pour qu’elle ait la surprise.

— J’ai l’impression d’être une princesse.

Je souris en suivant le gars, qui en plus, porte nos valises.

— Je suis contente que ça te plaise !! J’ai mis les baskets à fleurs que j’ai commandé avec toi la semaine dernière, je me suis dis que ça irait bien avec tout. Et il fait encore beau ici pour l’automne, ça va être agréable !

Ça va nous changer complètement de notre Angleterre.

— J’adore ta tenue aussi d’ailleurs mon chéri. Très bon référence ce gilet.

Je souris, fière qu’il le porte autant et qu’il l’apprécie. Ça me touche beaucoup de le voir avec aussi souvent.

— Dans le programme y’a s’arrêter prendre un café ?

Je rigole en battant exagérément des paupières.

— J’espère que ça te plaît car c’est l’état d’esprit du week-end.

Ce week-end il est pour nous maintenant surtout pour elle. Elle a passé plusieurs semaines longues et difficiles, j’ai envie qu’elle en profite.

— Merci encore, je l’adore.

Il ne va pas tarder à finir sous mon bras car il fait chaud ici, mais je ne l’aime pas moins pour ça.

— Évidemment. C’est la première chose qu’on fait après nos affaires.

— De ? Le côté princesse ?

Je demande, pas tout à fait sûre de comprendre. J’ai déjà du mal à réaliser la chance que j’ai d’être ici avec lui.

— Je t’en pris. Ça me fait quelque chose chaque fois que je te vois avec ! Mais vu la chaleur, je vais comprendre qu’il termine le séjour dans la valise.

Je rigole en cherchant sa main. Avant Achille, je ne savais même pas que j’étais autant tactile. Peut-être que c’est juste lui ?

— Oh merci ! Je t’ai déjà dis que t’étais génial ?

— Oui. Chauffeur et compagnie, hein. Pas aventure épique pour combattre ta belle-mère. Quoi que c’est un truc auquel on pourrait songer.

Elle m’en a parlé un peu récemment. Will aussi, à sa manière. C’est pas une situation simple mais ça va mieux avec son frère alors j’essaie un peu de la faire sourire. Elle a bien agi. Tard ou pas, c’est pas toujours facile de changer, l’important c’est de le faire. Elle a eu le courage de répondre au téléphone à son père et de lui exposer sa façon de penser. Tout le monde ne l’aurait pas fait.

— Oh oui. Je l’aime mais il est fait pour l’Angleterre.

Je serais content de l’avoir à mon retour. Je lie nos doigts.

— Souvent, oui. Merci.

On rentre en voiture et je cherche sa main à nouveau une fois qu’on est installé.

— C’est un hôtel dans lequel je suis déjà descendu plusieurs fois et je l’aime beaucoup. Donc je connais déjà, pas de mauvaise surprise.

— Oui actuellement je suis pas sure que je te dirai non à un destrier pour aller combattre mon affreuse belle-mère et lui dire ma façon de penser à elle aussi.

Il m’a fallu énormément de courage pour oser le faire face à mon père, enfin au téléphone, et lui exposer que ma priorité c’était Judi et le bonheur de ma famille. Celle qui n’avait jamais levé la main sur nous. Je crois que le message est passé… Ça m’a donné beaucoup de force d’avoir le soutien d’Achille en fond.

— J’ai hâte de le voir ! Comme j’ai hâte de voir tout le reste de ce week-end ! Tu m’a absolument rien dit, alors je vais tout découvrir au fil des heures. Je le redis, encore, mais t’es génial.

Je souris en serrant mes doigts dans les siens.

— Merci mon chéri. De faire de moi une princesse, et pas seulement celle qui a besoin d’être sauvée.

— Oh… bah c’est pas mon rôle de te sauver. C’est à toi de le faire toute seule et tu t’en sors plutôt pas mal. Moi j’te soutiens. C’est ça mon rôle. T’es actrice principale dans ta propre vie maintenant.

Je lui adresse un sourire sincère. J’ai mon rôle et je crois pas me tromper en me disant que je deviens important dans sa vie, mais elle doit rester sa propre priorité.

— T’as eu des nouvelles de Paige, d’ailleurs ? Depuis la conversation avec ton père.

— C’est un sacré rôle ! Je peux même t’assurer que t’as le premier rôle masculin et que c’est beaucoup plus facile quand t’es là en soutien. Merci.

Mon sourire en dit long sur l’étendue de mes remerciements. Je me demande comment je peux avoir la chance d’être tombée sur lui.

— Oui elle m’a appelé hier midi sur ma pause dej. Je t’ai même pas dis tellement j’étais excitée qu’on prépare nos valises hier soir. Elle m’a dit qu’elle comprenait mon point de vue, mais qu’elle avait déjà perdu sa mère et qu’elle ne voulait pas en plus perdre son père. Du coup je lui ai dit que j’avais perdu ma mère moi aussi et que je serai triste de perdre des frères et sœurs. On n’est pas fâchées, mais je suis un peu triste, et déçue.

— Oh… ptin cœur.

Je me penche pour embrasser ses lèvres.

— C’est pas la première fois qu’elle met un peu de temps à savoir comment se positionner… puis vous n’êtes pas obligée de penser pareil pour vous entendre. C’est juste que t’iras plus diner chez elle si ton père est là, mais je pense qu’elle peut s’adapter, non ? J’ai l’impression que c’est difficile pour vous tous, ce qu’il s’est passé.

— Non bien sûr qu’on n’est pas obligées ! Aucun de nous ne l’est, mais je lui ai parlé de ce que m’a dit Judi. Enfin… J’ai évoqué les choses sans dire que c’était lui le premier, et le seul, à avoir osé me le dire. Et c’est con, parce que ça fait des années que je laisse tomber mon petit frère en le soutenant pas, et là c’est moi qui ai un peu l’impression qu’elle me laisse tomber en faisant pareil.

C’est un peu dur, à la fois vis à vis de Paige que vis à vis de moi. Mais je continue de penser que mieux vaut agir maintenant, et avoir conscience que j’ai merdé, plutôt que d’être toujours dans le déni.

—  Mais oui, c’est ça en gros ! On se verra pas quand elle verra notre père. Et à part Jasper et elle, plus personne veut le voir. Même mes neveux qui sont assez grands pour comprendre la situation ont décides de prendre partie.

Thomas et Tim ils ont vus leur père rentrer avec un cocard, ça les a un peu brusqué.

— Vous n’êtes pas de la même génération, ta sœur et toi. Elle est un peu de cette génération qui a l’impression de tout devoir à ses parents, c’est difficile de sortir de ça. Enfin, je pense. Elle ne te laisse pas tomber, comme tu ne laissais pas tomber ton frère, à ton sens. Vous n’avez simplement pas la même façon d’aborder ce problème là. Tu te retrouves coincé entre quelqu’un qui a hâte de balancer de la terre sur le cercueil de votre père et quelqu’un qui se dit qu’il va mourir un jour et qu’elle veut en profiter avant. Y a pas de bonne ou de mauvaise position. Faut juste que tu trouves la tienne et que tu sois à l’aise avec. C’est pas tout blanc ou tout noir, la vie. Si dans dix ans t’as envie de reparler à ton père et qu’il te manque, c’est un choix qui ne regarde que toi. Judicaël choisit de rayer votre père, est-ce que c’est la bonne solution ? Pas forcément. Est-ce que c’est essayer de lui faire entendre raison, à votre père, la bonne solution ? Pareil, pas forcément. Chacun vois son côté du trottoir, dans cette histoire.

C’est important qu’elle le fasse pour elle, ce choix. Pas pour être validée par ses frères et sœurs. Juste pour elle.

— Je peux comprendre que ça les ai choqués. C’est pas l’image qu’ils ont de leur grand-père, je suppose.

— T’as raison, oui. On a chacun notre vision de la bonne solution, ou de la meilleure qu’on envisage du moins. Peut-être que ouais, dans dix ans j’aurais assez de recul pour lui pardonner. Peut-être pas. Est-ce que si la même situation c’était passé à la mort de notre ça aurait terminé pareil ? Sûrement pas. Judi aurait pas eu Will pour l’apaiser, moi j’aurais encore été en couple avec une copie de mon père et pas vu que c’était pas normal, Jason aurait peut-être même pas essayé de s’interposer. La, aujourd’hui, je sais que j’ai pris une décision qui me convient. Si Paige pense faire la même chose, elle a le droit. C’est pour ça que ça me rends triste, mais que je suis pas fâchée pour autant.

Je lui souris en haussant les épaules.

— Si je l’ai laissé tomber. Et je le sais Ach, je dis pas ça pour que tu me rassures. Je savais ce que mon père leur faisait, à maman et lui, mais c’était plus facile de m’enfuir que de m’interposer. J’en suis pas fière, mais je peux pas changer ça ! Je voulais que mon père sache que je ne tolérerais plus son comportement et j’espère que mon frère sait qu’il peut compter sur moi. C’est ça le plus important.

Je suis fière de mes choix, et ça c’est agréable.

— Ça, et enfin m’accorder du temps à moi. Donc nous en accorder à nous.

— Parfois fuir c’est la seule solution qu’on trouve pour se protéger soi. Tu peux culpabiliser pour ça. Tu pouvais pas gérer ce qu’il t’arrivait à toi et le reste. Toi aussi, on t’a laissé tomber à de nombreuses reprises.

Elle a pas mal pleuré avec le message que lui a fait Jude. Je sais pas à quoi ça ressemble d’avoir un frère, mais je sais très bien à quoi ça ressemble de tenter de se sauver soi-même et ça a toujours l’air égoïste. C’est pas juste. Jude n’a pas toujours été là, malheureusement. Ça aussi, elle me l’a dit.

— Il y a du temps pour toi et du temps pour nous. Mais t’as raison d’être fière de toi, tu peux.

La voiture se gare devant un grand hôtel et le chauffeur vient ouvrir la porte de Philippa. J’ai hâte. Genre vraiment, vraiment hâte, qu’elle découvre tout. Je mets à peine un pied dehors que je remarque déjà la Vespa qu’on utilisera tout à l’heure.

On se dirige vers le hall et quelqu’un d’autre récupère nos valises pour nous.

— Bonjour, je suis Mario. Je vais vous accompagner aujourd’hui.
— Ah bonjour ! C’est avec vous que j’ai échangé ?
— Oui, c’est ça ! Je resterai avec le chauffeur, comme organisé.
— Ok, super. On se rejoint dans une demi-heure au point de rencontre ?
— Parfait. Je vous tiens informé par message !
— Merci. Je vais me charger des valises, ça va. À tout à l’heure.

Il me remet une carte, puis il salue Philippa et il disparaît dehors.

— Il a fait le check in pour nous. On est au dernier étage. Dans une petite suite.

Une chambre, une salle de bain, un petit salon et une terrasse avec vue sur la cathédrale de Milan. J’ai demandé un joli bouquet de Lila pour le petit salon.

— On y va ? Genre pipi, tout ça et on va petit déjeuner ?

C'est vrai, je le sais et il le sait parce que je lui ai déjà dit. J'ai laissé tomber ma famille, mais eux aussi l'ont fait. On n'est pas parfait. Mais je crois que ça me rassure qu'on soit tous un peu capable de voir qu'on a fait des erreurs les uns envers les autres, mais qu'on est quand même capable de se pardonner. Ou au moins d'avancer dans la même direction.

— Merci mon chéri. C'est parce que maintenant j'arrive à penser à moi que c'est plus facile de penser à nous aussi. De manière saine, je veux dire. Je suis pas toujours au top, mais la princesse que je suis à un prince génial pour m'accompagner.

Je lui souris, avec des étoiles dans les yeux. Il n'a pas idée à quel point il m'aide au quotidien.

En arrivant à l'hôtel, on ne peut pas dire que les coeurs dans mes yeux s'éteignent. C'est magnifique, c'est grand, tout le monde à l'air gentil. Achille semble avoir déjà préparé plein de choses, et tout en m'accrochant à lui, j'essaie de l'écouter discuter avec quelqu'un est et en même temps de ne rien rater de l'endroit.

— Attends je prends la mienne ! Tu vas pas tout porter !

Je rigole en le voyant récupérer nos valises.

— Il entendait quoi par "Je vais vous accompagner aujourd'hui" ? C'est un guide de la ville ?

Je demande en le suivant dans des couloirs plus vastes les uns que les autres. Une fois dans notre chambre, que dis-je dans notre suite, je m'exclame.

— Mais c'est pas vrai ? Tu savais pour la terrasse et cette vue ? C'est trop beau ! Et les fleurs, c'est toi qui a demandé des lilas ?

Evidemment que c'est lui, je le vois juste à son sourire. Je lâche ma valise pour me blottir contre lui et l'embrasser longuement.

— Pipi et on file, ça me va. Mais d'abord je fini mon câlin de remerciement !

— Ouais, un genre de guide. Il va nous accompagner. Il parle bien anglais.

J’ai réalisé en cherchant quelqu’un que je ne savais pas si elle parlait italien.

On rentre dans la chambre et je la vois aller partout avant de revenir dans mes bras. Je la serre contre moi et j’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— On dîne sur la terrasse tous les deux, ce soir.

Ce sera quand même une longue journée, je pense qu’on sera fatigué alors c’est mieux si on est tous les deux au calme. Même si la table sera dressée comme au restaurant.

— Pipi ? J’ai la dalle.

Je dis en riant. Je lui vole encore un baiser et on fait la course pour aller au chiotte. Je gagne uniquement parce que je suis bien plus grand qu’elle.

Je laisse mon gilet sur le lit et je récupère ma petite sacoche dans ma valise pour y mettre mes affaires. Ce sera parfait. Lunette de soleil et je récupère les casques dans l’armoire. Elle a bien fait de se faire une tresse aujourd’hui.

— Tant mieux ! Parce qu'à part Ciao et Grazie je ne suis pas capable de dire ou de comprendre le moindre mot d'Italien.

Dans mon milieu, tout le monde parle anglais, on arrive tous à se comprendre comme ça. Et heureusement, parce que c'est la seule langue que je maitrise.

— Oh ça va être génial. Avec les lumières de la ville sur la place ça doit être magnifique quand il fait nuit. J'ai hâte de chaque instant de cette journée !

Même quand je perd la course pour aller pisser, je suis heureuse. C'est dire à quel point cette journée est belle.

— J'ai besoin de prendre quelque chose en particulier ? Ou c'est bon ? J'ai mes lunettes de soleil et mon baume à lèvres dans ma sacoche et... On va faire de la moto ?

Je demande en voyant les casques dans sa main.

Elle répond à mes interrogations sans que je lui demande. J’ai bien fait de choisir quelqu’un qui parle anglais.

Je la regarde fouiller dans son petit sac pour s’assurer qu’elle a tout ce qu’il faut et puis je lui souris.

— Vespa. On peut pas être en Italie et se déplacer autrement. T’en penses quoi ?

À tout moment, elle déteste ça et ça ne lui plaît pas du tout. J’ai des solutions de replis, au cas où.

– Pour de vrai ?

Je demande en sautillant sur place.

— J’en n’ai jamais fait ! Ni de moto ni rien du tout d’ailleurs. Je suis habillé comme il faut ? Ça va ? Tu vas être mon chauffeur pour la journée ça veut dire !

Ça a l’air de lui plaire, je suis soulagé et j’affiche un large sourire.

— C’est très bien. On va faire des petites distances, mais oui ! Je suis ton chauffeur.

Je trouve ça plus sympa qu’on ait notre intimité.

— On y va ?

— On y va ! Si mon chauffeur veut bien se donner la peine.

Je rigole avec tendresse en ouvrant la porte pour le laisser passer.

— On garde la carte avec nous ou on doit la remettre à la réception ? Sinon je peux la garder avec moi, j’ai la place dans mon sac.

— Oui, garde là. C’est mieux.

Je lui confie la carte et je prends sa main pour lier nos doigts.

— T’as déjà pris le temps d’aller chez Starbucks à Milan…?

Généralement c’est pour les défilés et elle court partout alors j’espère qu’elle n’a jamais vu l’endroit.

Je la range aussitôt et je le débarrasse d’un des casque pour serrer sa main comme il faut dans la mienne.

— Jamais non ! Aussi triste que ce soit. Je me contente des cafés des hôtels ou des congrès entre deux. Pourquoi ? Ils ont des trucs qu’on n’a pas chez nous ?

Je souris.

— Un peu, ouais. Tu vas adorer.

On rejoint le hall et je récupère les clés auprès de l’accueil avant qu’on rejoigne tous les deux la petite vespa. C’est trop adorable. On va être bien collés tous les deux.

— Tiens, mets ton casque. Je t’aide à le fermer si t’as besoin.

C’est pas un casque intégral, ça peut être difficile à clipser parfois.