WE NEED TO TALK OK — Adam & Gabi

Je le regarde, complètement perdu.

— J’ai peur qu’il me rejette. J’ai peur de lui proposer un truc et qu’il me dise non, qu’il peut pas laisser sa sœur.. j’ai peur de pas être important à ses yeux ou de pas être une priorité et je confonds tout parce que c’est normal que sa sœur passe d’abord. J’ai l’impression d’être dépendant de lui et ça me fait peur. On peut pas aimer quelqu’un à ce point, si ?

Je hoche la tête doucement. Bien sûr qu'on le peut. Je l'ai déjà vécu et il est en train de le vivre aussi. Sauf qu'il a une chance que je n'ai pas eu et il doit en profiter.

— Te poses pas autant de questions Gabou, enlève toi tout ça de la tête ! S'il te dis non, ça signifie par forcément un échec. T'as jamais dis non à personne ? À moi, même ! C'est pas pour autant que tu m'aimes pas ! Et je sais qu'on a pas le même lien, bien sûr, mais dans les faits c'est pareil. Si tu ne lui propose rien, tu pourras pas savoir...

J'entoure ses épaules avec mon bras et l'amène contre moi.

— Fais toi un peu confiance, hein.

— Hm.

Je pose ma tête sur son épaule.

— Je vais essayer.

On reste silencieux quelques secondes, pendant lesquelles on reste collés l'un à l'autre.

— Le fait que j'aille vivre avec Max fera jamais de toi quelqu'un qui n'a pas la priorité... À n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, que je sois en train de regarder un film ou de faire tout autre chose, je serai là pour toi. J'ai qu'un seul frère et je te laisserai pas tomber Gabou, c'est promis, je dis en embrassant son crâne. Je voulais juste être sûr que tu le saches.

J’acquiesce.

— D’accord. Mais tu déménages pas en France, hein ? Vous restez là, pas vrai ?

Je pouffe doucement de rire.

— Évidemment qu'on reste là ! Mettre cette église en état pour y habiter va demander tellement de temps et de moyens, que c'est hors de question qu'on quitte cette ville sans y avoir passé des années !

— Ok.

Je fais la moue et je lui fais un énorme câlin. Un dernier qui vient vraiment du cœur. J’ai l’impression que ça fait comme pour Marie mais en pire car c’est soudain. En mille fois pire.

— Je te rends ta liberté alors.

Je serre fort Gabriel contre moi et au bout de quelques secondes et de derniers blablas, il sort de ma chambre. Maintenant, j'ai tout le loisir du monde pour réfléchir à comment tuer Édouard.