Jealousy — Romie & Edouard

Aujourd’hui, Edouard est en repose et il n’a pas traîner au lit trop longtemps pour autant. Apparemment, il aime bien faire son sport tôt, se doucher et revenir réveiller – parce que tout ça se passe bien avant 9 heures et que c’est en général à ce moment là qu’il en a marre de me voir dormir.

Il me fait des câlins et je vais directement me blottir contre lui ; depuis mon agression, il est un milliard de fois plus tendre avec moi alors que je pensais même pas que c’était possible de faire plus qu’avant. Je l’aime trop, sans limite même.

— On fait quoi ce matin ?

Je n’ai même pas fini ma phrase que son portable sonne ; c’est mon frère. Il a déposé ses enfants chez sa belle-mère, il vient boxer un peu. Rah. Il me pique mon mari mais je sais que c’est pour une heure et qu’on finira tous les deux sous la douche alors je ne râle pas. Edouard est content quand Logan vient à l’improviste.

Ils disparaissent dans la salle de sport et moi je m’habille. Mon dos va mieux, mais j’évite encore les jeans. Comme Edouard aime pas trop les joggins, j’enfile une robe et je vais réfléchir au repas de ce midi. Je traîne sur internet quand je reçois un message de notre femme de ménage : elle ne peut pas venir aujourd’hui, Carrie la remplace. Ah non, putain ! Pas celle-là. J’suis sûre qu’elle fait les ménages uniquement pour se taper les maris parce qu’elle est nulle en tout et toujours habillée comme une fille qui hurle « prenez moi sur la machine monsieur ».

Du coup, j’ai l’intention de vite remonter dans la chambre pour camoufler le linge sale et qu’elle ne descende pas faire de machine, mais elle rentre dans la maison. Comme ça.

— Bah vous sonnez pas, vous ?
— On m’a donné les clés... désolée, je ne pensais pas que vous seriez là.
— Et je serais où ?

Pff. Cette grande gourdasse blonde retire son manteau pour laisser apparaître une tenue tellement moulante qu’on devine facilement qu’elle n’a pas de sous-vêtements.

— Qu’est-ce qu’il faudrait faire aujourd’hui, mademoiselle ?
— Madame. Madame Bonaparte, je la reprends. L’étage. Les salles de bain. La cuisine et les vitres.
— Les vitres ?
— Vous ne faites pas les vitres peut-être ?
— Y en a beaucoup, en quatre heures je n’aurais pas le temps.
— Bah faut pas me faire la causette comme ça.

Je l’entends marmonner que je suis une pétasse mais ça me va. Je m’installe au milieu du salon avec un livre et je la regarde courir partout. Au bout d’une heure, elle descend avec le bac à linges sales ! Merde ! J’avais oublié !

— Pas besoin, je vais m’en occuper !
— J’vais le faire, Madame Bonaparte. J’en ai pour cinq minutes.

Et tu vas aller mater mon mari. Connasse. Je la suis dans le sous-sol ; pour atteindre la buanderie, il faut traverser la salle de sport. Mon frère et Edouard sont là, en sueur et elle ne se gêne pas pour les mater au passage. Je rêve. Quand elle revient les mains vides, elle adresse son plus beau sourire aux garçons.

— Bonjour Mr Bonaparte.
— Carrie, vous avez beaucoup à faire là-haut.

Elle se casse en soupirant et j’ai vraiment envie de lui faire un croche-patte.

— Mais j’veux plus qu’elle vienne celle-là ! Chaque fois elle te drague là. J’vais appeler l’agence, ils vont entendre ma façon de penser. Si elle veut être à quatre pattes, j’vais lui faire laver le sol à la brosse, elle va rien comprendre. Et tu rigoles pas Logan !

Je dis alors qu’il rigole quand même.

Sans que je le vienne venir, c'est moi qui finit par rigoler. Et Logan me suit, bien entendu.

— Mais qu'est-ce qui te prends de parler d'elle comme ça mon Bébé ?

Je demande, choqué que ce soit vraiment de la bouche de ma femme que ça vienne de sortir. Mais je crois que j'aime bien voir Romie jalouse, et c'est bien la première fois que ça arrive.

— Rien, il me prend rien.

Je veux pas qu’il sache que je suis jalouse parce qu’il va m’embêter exprès. Je l’ai bien caché jusqu’ici.

— Elle est juste nulle, je ne veux plus que ce soit elle qui remplace notre femme de ménage.

— Elle a jamais fait de dégâts ici pourtant, non ? Puis elle est plutôt agréable.

Je réponds en souriant, pour pousser Romie à en dire plus.

— Tu trouves pas Logan ?

— Non elle est pas agréable ! Et Logan s’en mêle pas. Chaque fois qu’elle vient on voit son cul moulé dans son legging transparent tellement il est serré et elle fait toujours l’idiote là. « Mr Bonaparte, je n’arrive pas à fermer l’—
— Mr Bonaparte ?! Je n’arrive pas à fermé l’arrivée d’eau dans les toilettes !
— TU VOIS ! Pour qu’elle te sauce dans un endroit où vous êtes obligés de vous toucher tellement c’est petit. Puis « oh vous êtes fort Mr Bonaparte » nia nia DEPUIS QUAND ON COUPE L’ARRIVÉE D’EAU POUR NETTOYER LES TOILETTES !
— Je vais voir, tranche Logan pour éviter un drame.

Il monte rapidement à l’étage.

— Elle a trop trop envie de coucher avec toi, j’ai des pulsions de violence quand je la vois.

J'adore la comme ça. Qui l'aurait cru. Mon petit chaton sait s'énerver et devenir crue. Ça m'excite.

— Elle a envie de coucher avec tout ce qui bouge mon chat. Actuellement, elle essaie sûrement de se taper ton frère. Je dis ça, je dis rien.

Je rigole en m'approchant d'elle.

— Mais tu serais quand même pas jalouse de cette fille, dis moi ?

— Oui mais lui il est immunisé, il préfère les hommes. Pas toi.

Je hausse les épaules.

— C’est pas vraiment jalouse, ok ? Parce que je sais que c’est avec moi que t’es marié pendant qu’elle récure nos chiottes mais... ça t’excite de la voir se balader partout dans la maison comme ça ?
— HEY VOUS DEUX, ADAM EST RÉVEILLÉ, J’Y VAIS !
— OK !!

Il ne redescend même pas et c’est tant mieux parce que je suis à deux doigts de déshabiller mon mari sur place.

— Alors ? Ça t’excite ?

Je redemande sérieusement.

— Avant ça m'aurait excité.

Je réponds franchement.

— Parce que c'est exactement le genre de petasse que je me faisais. C'était rapide, c'était sans accroche et je lui reparlais plus jamais.

J'enchaine alors qu'elle me regarde droit dans les yeux.

— Mais c'est tellement dommage que tu sois pas réellement jalouse. Parce que ça par contre, ça, ça m'excite vraiment beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Je murmure en m'approchant de ma femme.

— Et je t'aurais bien fait l'amour juste là, avec la porte grande ouverte pour qu'elle entende de là-haut qu'elle n'a aucune chance de voir mon corps d'athlète autrement qu'en nous surprenant ici.

Je l’attire à moi par l’élastique de son jogging et je le baisse sur ses fesses avec un sourire.

— En fait, je suis vraiment, vraiment très jalouse. Je supporte pas qu’elle pose ses yeux sur toi et ça me rend dingue qu’elle s’imagine que tu puisses détourner ton attention de moi. Personne ne devrait pouvoir prétendre prendre ma place. Même pas pour cinq minutes.

Je crois que je n’ai jamais été aussi bruyante, mais du coup, quand je remonte et qu’elle me jette un regard noir, je me dirige dans la cuisine pour faire un café à Edouard. Cette conne lave les vitres de mon église et mon mari revient, incapable de me quitter des yeux après ce qu’il vient de se passer en bas.

Quand j'arrive à l'étage l'ambiance est électrique. Ça m'amuse. La fille, dont je ne connais même pas le prénom en réalité, est tellement loin de mes préoccupations. Je ne vois que Romie et je ne regarde qu'elle. Comme toujours, en fait, mais aujourd'hui c'est encore plus prononcé.

— Merci pour le café mon amour.

Je souris en venant embrasser son cou. J'ai le cœur encore battant.

— J'aurais bien été prendre une douche après tout ça. Si tu veux m'accompagner.

Je lui demande tout fort, histoire que la tension dans la pièce grandisse encore un peu. Et que moi, je sois sûr d'avoir ma femme avec moi sous la douche.

J’acquiesce sans pouvoir détourner mes yeux de lui. Mon cœur tambourine parce que je sens à quel point il m’aime. On n’avait pas fait l’amour depuis que je m’étais faite agresser. C’était long et il a été patient, pas du tout insistant. Jamais. Il est tellement parfait.

— Je viens.

Moi aussi, je dois me doucher et pour l’instant, sans lui, je ne peux pas à cause de mon dos. Puis là, j’ai même pas envie de le lâcher. Je passe mes bras autour de sa taille en glissant mes mains sous son boxer, sur ses fesses.

— Je t’aime, mon amour.

Je dis en réclamant un baiser.

— Je t'aime Trésor.

Je souris en répondant à son baiser. Quand je voyais Max niais avant, je ne comprenais pas comment il pouvait ressentir ça pour quelqu'un. Aujourd'hui, c'est moi qui ne comprends pas comment j'ai pu vivre toutes ces années sans Romie dans ma vie. J'ai envie d'être avec elle à chaque instant.

— Allez, accroche toi.

Et une fois de plus, elle termine autour de moi pendant qu'on quitte la pièce sans jeter un seul regard à notre femme de ménage.

— Ma vie sans toi c'était vraiment de la merde, je viens de réaliser. Je veux plus jamais que tu partes.

— Tu veux que je parte pour aller où ?

Je demande en souriant et en lui faisant plein de bisous dans le cou.

— D’ailleurs, j’ai eu des idées pour les travaux, en bas. Faut que je te montre.

Il m’aide à me déshabiller et on se retrouve vite sous la douche.

— Merci d’avoir été patient.

— On ira voir ça après !

Depuis qu'elle sait que l'église va être à nous, les idées fusent encore plus vite. J'adore la voir comme ça, sure d'elle et pleine d'envie.

— T'as pas à me remercier mon Chat, c'est normal. T'es ma femme, pas juste un bout de viande. Je suis pas avec toi pour ça, même si j'adore.

Je glisse quand même en souriant.

— T'es magnifique, au cas où je te l'ai pas déjà dit tout à l'heure.

J’embrasse longuement ses lèvres avant de me blottir contre lui. C’est le meilleur truc sous la douche : lui faire un câlin, bien au chaud sous l’eau qui nous coule dessus.

— Merci. Toi aussi, t’es magnifique.

On reste quelques instants comme ça avant qu’il m’aide à laver mon dos ; j’ai pas le droit de rester sous l’eau trop longtemps, ni même de prendre de bain alors on se lave vite et on sort pour enfiler nos peignoirs.

— Tu veux manger quoi à midi ?

J’ai envie de lui cuisiner un bon petit plat. Tout ce qu’il voudra.

— Des lasagnes ! J'en ai pas mangé depuis une éternité ! Ou des pâtes carbonara !

Pour que moi-même je sois perdu, c'est que j'ai vraiment la dalle. Logan m'a épuisé. Sur certaines choses il a bien plus d'endurance que moi et ce matin, c'était le cas.

— On cuisine en amoureux. Et après on mets ça sur YouTube, comme le frère de Luke !

Je rigole, puis je me ravise aussitôt de toute façon.

—Ouais, non. Personne te matte sur YouTube. Qu'ils crèvent.

Je pouffe de rire.

— Ouais, on va garder ça pour nous. Personne te matte non plus.

Je lui adresse un sourire malicieux avant d’aller enfiler une robe. Elle est assez longue pour que je ne mette pas de sous-vêtements ; j’ai hâte de guérir du bas du dos parce que c’est le pire et que le moindre frottement est vraiment désagréable.

— On va faire des lasagnes, y a tout ce qu’il faut. T’es sûr que tu veux m’aider ? Je peux faire ça pour toi pendant que tu te reposes dans le canapé. T’as à peine pu te reposer ces derniers jours.

Je caresse son visage avec tendresse.

— Tu veux que je fasse quelque chose d’autre ?

— Si on fait à manger tous les deux on sera plus rapidement sur le canapé tous les deux à se reposer tous les deux.

Je souris en embrassant sa joue.

— Et j'ai pas envie d'aller dans le canapé alors que toi t'es là, pas aujourd'hui. Je peux être avec mon amoureuse.

Je lui fais une petite moue.

— Mais par contre je veux bien un café ? S'il te plaît mon cœur.

Je sais que ça lui fera plaisir de faire ça pour moi et je ne lui refuserai pour rien au monde.

Je lui souris et j’accepte volontiers son aide ; y a quelques temps il serait aller s’allonger dans le canapé et là, non. Mais ça m’arrange parce que j’aime bien l’avoir dans mes pattes.

Quand il est habillé, je prends un gilet et je l’enfile avant de descendre. Loki nous attend en bas des escaliers ; sa patte va mieux, mais il n’ose pas prendre les marches encore. Je lui fais un gros câlin avant d’aller faire un café à Edouard.

— Tiens, mon amour. On fait la sauce tomate maison, hein ? Ta mamie m’a donné une recette.

— Tu parles presque plus que moi à ma mamie en ce moment.

Je souris tendrement. Jamais je n'avais eu envie de présenter quelqu'un à mes grands-parents avant Romie et je suis tellement heureux de voir qu'ils s'entendent si bien. Je sais que mamie l'a considere comme un membre à part entière de la famille.

— Mais je t'écoute et je suis votre recette alors ! Dis moi tout.

Parce que en vérité je veux l'aider, mais je n'en reste pas moins une brêle en cuisine.

— D’accord. Alors d’abord un câlin.

Je dis en souriant avant d’embrasser ses lèvres. Et là suite, on la fait tous les deux. J’adore ces moments-là parce qu’il a son attention entière sur moi et après tous ces jours au travail, j’en avais bien besoin. En une grosse demi-heure, tous est prêt et il sufffira de les faire chauffer une demi-heure avant le repas.

— Est-ce que je vous renettoie la cuisine avant de partir ?
— Oui, merci.

Je réponds à l’autre conne sans la regarder. J’avais carrément oublié qu’elle était là.

— On va se mettre un film ?

— Oh oui ! À rien faire dans le canapé !

Je soupire de bonheur en attrapant Romie par la main. Je ne calcule même pas la femme de ménage, je n'ai pas envie que ma femme aille en prison pour meurtre. On a déjà assez donné. Elle la première.

— Choisis ce que tu veux. Moi tant que je peux te faire des papouilles ça me va !

Je souris à Romie en me jetant sur le canapé.

C’est très rapide, je mets un dessin animé que je n’ai pas vu et je me blottis vite contre lui. Moi aussi, je lui fais des papouilles sur son ventre ; il n’est même pas chatouilleux, je ne sais pas comment il fait.

— Mr et Mme Bonaparte ?

Elle se met sur le côté de la télé pour qu’on la regarde ; elle a l’air bien moins assurée qu’en arrivant. Peut-être qu’elle se sent conne cette briseuse de ménage. Mais ça me va très bien.

— C’est terminé. Je m’en vais.
— Ok, vous laissez les clés.
— Euh... je dois les redonner à—
— On s’en chargera. Vous laissez les clés et si on vous rappelle pour un remplacement ici, vous n’êtes pas disponible.

Elle hoche la tête et nous dit au revoir avant de sortir en laissant les clés.

— Bon débarras. J’ai presque cru que j’allais l’insulter. Personne fait de l’oeil à mon mari sous mon toit. Nan mais franchement. Quelle pintade.

On ne va plus jamais la revoir celle là, ça c'est certain. Je n'aimerais pas me mettre Romie la jalouse à dos.

— Ça veux dire que si je lui cours après, elle a le droit de me faire du rentre dedans parce qu'elle n'est plus sous notre toit ?

Je demande en riant.

— Tu ne dirais rien ?

Je fais la moue.

— Arrête. N’importe où. C’est juste pire ici. Elle est arrivée genre elle connaît les lieux. Je supporte pas ça. Juste parce qu’elle est plus âgée que moi, elle se croit supérieure. Tu la trouves belle ? C’est pas une question piège.