We were staying in Paris - Romie & Edouard

Romie est partie chez mes grands parents depuis seulement deux jours et elle me manque déjà atrocement. J'ai passé la soirée chez Max hier et Luke a rigolé en disant qu'il n'arrivait pas à m'imaginer comme un connard enchaînant les conquêtes. Moi même j'ai l'impression que cet homme est tellement loin que ce n'est même pas moi.

Maintenant que je sais que je ne suis plus qu'à quelques rues de la retrouver, je me sens mieux. J'ai réalisé pleinement son calvaire de devoir passer des nuits seule et c'était nul, chiant et sans intérêt. J'imagine que je n'attendrais pas 65 ans pour prendre ma retraite.

Le chauffeur me dépose juste devant la porte de chez mes grands parents et j'ai a peine posé mon sac dans l'entrée que mon grand pere se lève de son fauteuil.

— Comment ça va mon grand ?
— Bien et toi ? Je suis content d'être là.
— Ta femme et ta grand mère arrive, elles ont voulus aller t'acheter de quoi grignoter avant ton arrivée, mais elles ont du se perdre en chemin. Tu connais les femmes.

Je rigole à sa suite et je le suis dans le salon en enlevant mon manteau. J'adore cette ville et j'ai vraiment hâte qu'on visite les divers biens qu'on a retenu.

J’ai passé deux jours de princesse et ça m’a vraiment fait du bien au moral. On a rendez-vous dans deux semaines pour un premier essai de FIV et je n’ai pas eu le temps d’y penser ; bien sûr on en a parlé avec Chantal, mais elle n’a donné que des paroles encourageantes.

On a fait beaucoup de shopping et de tea time. Mais Edouard me manque beaucoup et savoir qu’il arrive aujourd’hui me rend euphorique.

On est allées chercher ses pâtisseries préférées pour lui faire plaisir alors quand on rentre et que je vois sa valise dans l’entrée, je cours dans le salon pour lui sauter dans les bras.

— Salut monsieur mon mari. Vous attendez depuis longtemps ?!

Je demande en le couvrant de baisers.

Je pourrais être gêné qu'on agisse ainsi devant mes grands parents, mais je la serre contre moi comme si ça faisait des mois qu'on ne s'était pas vu.

— Bonjour madame Bonaparte.

J'attrape son menton pour lier nos lèvres en souriant.

— Ca fait une petite vingtaine de minutes, pas plus.

Je l'embrasse encore avant d'aller serrer ma grand mère dans mes bras à son tour.

— Alors, c'était chouette ces deux jours ?! Vous avez fait quoi entres filles ?

Une fois qu’il a dit bonjour à sa grand-mère et qu’il est retourné s’asseoir, je vais tout de suite me blottir contre lui dans le fauteuil.

— Tellement de choses ! On a fait du shopping ! On est allées dans un salon de thé, au restaurant. On a fait une balade à vélo ! On est allées se faire les ongles aussi. On a cuisiné. C’était génial. J’ai dormi comme un bébé.

Je souris en grand.

— On t’a ramené des pâtisseries. Tu as fait bon voyage ?

— Mais vous avez vécus au moins mille vies !

Et je trouve ca génial d'ailleurs. J'aurais aimé que ma mère sache s'asseoir sur ses faux principes et partage ces moments avec elles, mais à l'évidence c'est loin d'être sa priorité.

— Des pâtisseries ! Chez le chef que j'adore ?

Je demande a ma grand mère qui acquiesce.

— Je vous aime ! Et oui, ça a été. J'avais vraiment hâte d'arriver ! Tu me manquais.

— Toi aussi, tu m’as manqué. Et t’as manqué à Loki aussi. Oh !! Il est dans la chambre, attends ! Il dormait tout à l’heure.

Je me lève pour aller chercher Loki. Ses grands-parents l’adore et Loki le leur rend bien, mais je refuse de le laisser seul avec eux quand je ne suis pas là, on ne sait jamais.

Quand je le libère, il court au salon pour foncer sur Edouard. Il a certainement entendu sa voix.

Loki fonce sur moi et il pourrait faire tomber le fauteuil s'il le voulait. Il est devenu tellement grand mon gros bébé.

— Papa t'as manqué à toi aussi hein.

Je minaude en lui faisant plein de câlins partout.

— Je suis content d'être là avec vous tous, ça va faire du bien de passer quelques jours en famille ! Vous avez déjà prévu des trucs ? En dehors des visites.

Je souris à Romie.

—Tu leur en as parlé ?

— Bien sûr ! Et ils seront ravis de nous accompagner en contre visite si jamais on a un coup de cœur.

Je dis avec un sourire complice. Ils sont adorables.

— On voudrait bien dîner sur une péniche. Ils nous offre des places pour aller voir un ballet car j’y suis jamais allé et j’aimerais bien qu’on fasse un coucou à tes parents...

On a des projets de bébé, j’ai plus envie d’être en guerre avec eux.

— Merci beaucoup.

Je souris à mes grands parents qui sont tous les deux installés dans le fauteuil. Ils sont enthousiastes et ça fait chaud au cœur de voir une telle joie sur leur visage. La même joie que sur le mien, jusqu'à ce que Romie parle de mes parents.

— Ah oui ? Autant la péniche et le ballet je comprends, mais... T'es sûre que tu veux qu'on fasse ça mon cœur ?

Je demande en liant nos doigts.

— Oui. Je veux qu’on essaie.

Je réponds, sûre de moi avant de caresser ses doigts.

— Mais d’abord, tu goûtes une pâtisserie ?
— Et ma chérie, nous allons déjeuner chez des amis ce midi, il serait temps d’aller nous préparer !, enchaîne le grand père d’Edouard.

— Oui, on vous laisse les amoureux. Je suis contente que vous soyez là mes chéris !

Glisse ma grand mère en nous envoyant des baisers avant de filer à l'étage. Mes doigts sont toujours dans ceux de Romie. Je me sens bien et je n'ai vraiment pas envie que mes parents gâchent tout.

— D'accord, alors on va essayer. Mais à la moindre remarque, au plus petit faux pas de leur part on s'en va. Et tu me feras pas changer d'avis.

Je porte sa main à mes lèvres, tendrement. Mais la pâtisserie m'appelle vite et je me lève pour aller en chercher une, tout en ayant gardé ma femme contre moi.

— Tu prends laquelle ? Je prendrais bien celle là moi, avec tous les fruits !

Je lui souris, contente. C’est important qu’on fasse des pas vers eux de temps en temps parce qu’on ne sait pas s’ils ont changé ; on sait seulement qu’ils ne feront pas le premier pas.

Je le suis et, moi, je choisis une tartelette à la fraise.

— T’es fatigué ? Ou on part en vadrouille dans la foulée ? J’ai jamais laissé Loki seul avec tes grands-parents, comme tu m’as dit. Il a été hyper sage.

— Non on peut y aller ! J'ai un peu somnolé dans le train ! Et puis, on n'est pas là pour dormir, autant qu'on en profites !

J'avale ma pâtisserie en seulement quelques bouchées.

— T'es parfaite mon cœur. Il est adorable, mais ça reste un gros chien et on sait pas ce qui peut arriver.

Je lui vole un baiser, m'en fou qu'on soit en train de manger.

— On tente d'abord d'aller chez mes parents ? Comme ça, on peut profiter tranquillement après ?

J’acquiesce ; même s’il veut vite s’en débarrasser, il veut vraiment y aller. Alors c’est parfait.

— Ça me va. Comme ça après on va manger quelque part et puis... on va à notre rendez-vous à l’agence. Ça te va ? Ce soir on a rendez-vous à 18 h 45 avec tes parents avant d’aller à l’Opéra. Ils viennent avec nous. Ils osaient pas pour ne pas nous déranger mais j’ai insisté. Non ? C’est bien qu’on se fasse une soirée tous les quatre. C’est nous qui les invitons, pour remercier. Ça aussi, j’ai insisté.

— T'as eu raison d'insister mon cœur ! On les voit pas tous les jours, donc c'est encore mieux si on peut passer du temps tous les quatre. Et je sais que ma grand mère adore ça !

Ils font énormément pour moi, et maintenant aussi énormément pour Romie, c'est vraiment la moindre des choses de notre part.

— Je sais déjà ou je vais t'emmener déjeuner ce midi ! Tu vas adorer !

— Ah oui ? J’ai hâte ! On peut emmener Loki ? Ou il faut qu’on le laisse ici ?

Je demande avec excitation. Je suis trop heureuse de le retrouver, à Paris. On va visiter des biens pour avoir notre propre chez nous.

— J’ai envie de courir partout en criant de joie !

— Cours mon amour, je t'en pris !

Je rigole en la dévorant des yeux. Elle et magnifique et quand elle est pétillante comme ça, elle l'est encore plus.

— On peut prendre Loki, oui, ça ira ! Je connais le patron, je pourrais faire les yeux doux au pire.

J'attrape mon manteau et je laisse Romie remettre tout son attirail.

— C'est un nouveau manteau ça, non ? T'es radieuse mon cœur.

Je demande en la détaillant de haut en bas.

— Ah génial, il va être content ! Puis c’est important qu’il soit là pour les visites. Faut qu’il se sente bien lui aussi !

Je dis avec un large sourire.

— C’est nouveau, oui ! C’est vrai ? T’aimes bien ? J’ai hésité entre rose poudré et bleu ciel pendant une éternité. J’en ai déjà un bleu alors... voilà. Tu savais que tu avais un compte aux Galeries Lafayette ? Genre la vendeuse m’a dit « je mets sur le compte de Monsieur votre mari ? » whoaaa ! Grande classe. J’ai dit oui ! Je me suis assurée que c’était bien Edouard Bonaparte fils jumeau numéro un avant. Quand même.

Je dis en souriant.

— Tout le monde était hyper gentil. On dirait qu’ils savaient que je venais !

Tu m'étonnes. Quand t'as mon compte en banque et un compte dans chaque gros magasin, les gens généralement savent qui tu es. Et quand en plus tu es le descendant DE, c'est encore mieux. Je suis content que Romie puisse profiter de tout ça, elle le mérite tellement.

— Ils avaient mesdames Bonaparte face à eux, c'est pas rien.

Je l'embrasse tendrement en caressant ses cheveux.

— Le rose c'était une très bonne idée, il te va très bien. On appelle un chauffeur mon amour ? Ou on se ballade en bord de seine pour y aller ?

Je le remercie avec un tendre baiser.

— Oh non, on se balade ? C’est mieux ? C’est plus romantique.

Je dis avec un large sourire pour le convaincre.

— Si c'est plus romantique alors...

Je rigole en répondant à son baiser.

— Papi, mamie, on file se balader ! Si on se revoit pas avant, on se rejoint pour l'opéra ce soir !
— Profitez bien mes chéris ! Bisous à tes parents de notre part si vous y aller.
— J'y manquerais pas. A tout à l'heure !
— Prenez un des trousseaux de clés pour si vous rentrez avant nous !
— Je l'ai, c'est bon !

Je souris avant d'ouvrir la porte et je laisse ma tendre épouse passer devant moi.

— Je ne sais même pas s'ils sont là. On va peut-être passer par la galerie avant, histoire d'être sûrs qu'ils sont pas là bas. Ça nous rallonge presque pas !

— D’accord ! Je l’ai jamais vu, en plus.

Une fois dehors, j’enfile mes gants et mon béret puis je m’accroche au bras d’Edouard. C’est lui qui gère Loki en ville, même s’il ne tire pas et qu’il est bien éduqué.

— On visite combien de biens cet après-midi ?

Je me sens bien ici. Dans la ville que j'aime le plus au monde, avec la plus belle femme du monde, qui se trouve être la mienne et notre premier bébé. La vie a un goût de bonheur que rien ne pourrait venir effacer.

— Trois ! J'ai des contacts qui ont vachement bossé pour nous les dégoter, j'espère qu'il y en a un qui va vraiment nous plaire. T'imagines si on a un coup de cœur !

— Je sais qu’on va en avoir un parce que ce qu’Edouard veut, Edouard obtient.

Je dis en riant. Je sais qu’il est extrêmement pointilleux sur ses demandes et sur ses choix alors trois, c’est déjà beaucoup.

— J’ai hâte de voir, en tout cas. Tu m’as trop manqué. Ça allait à la caserne ? Ou t’as eu des nuits de dingue ?

— Ouais mais tu sais comment je suis chiant. Il suffit d'une micro fissure pour qu'un appartement de rêve ne me donne plus envie. Édouard sait aussi ce qu'il veux et ce qu'il ne veux pas.

Je rigole, conscient que c'est moi qui va être extrêmement difficile à convaincre dans l'affaire.

— Ca a été, oui ! Mais cette nuit c'était nul sans toi. Je me suis senti trop con de te laisser toute seule certaines nuits ! Je sais pas comment tu fais, à ta place je t'aurais fais une scène !