I go Wherever You will go. - Adam & Logan.

— J’en sais rien, je ne sais pas ce qu’elle a fait. Comme on était en instance de divorce je crois qu’elle a insisté auprès du procureur pour que ma moitié compte comme pension.. j’ai pas vraiment lu, écouté. J’avoue que quand j’ai compris qu’elle m’avait rayé de la vie de Livie, je n’ai pas essayer de comprendre. J’avais autre chose à penser. Ma fille m’appelle Logan. Logan.

Rien que d’en parler, ça me retourne l’estomac.

Quand il m'annonce ça, c'est comme un choc. Je l'ai côtoyé pendant presque un an, j'ai même rencontré Olivia, et c'est dur de se dire que sa propre mère la prive de son père par vengeance, alors que Logan est tellement attaché a elle. Olivia est son soleil et je n'ose pas imaginer ce qu'il doit ressentir.

— Je suis tellement désolé pour toi Logan.

Et je peux l'être, parce que c'est entièrement ma faute. C'est avec moi qu'il l'a trompé, c'est sûrement parce qu'elle a finit par lire un de mes SMS qu'elle a comprit et en plus, dans ma haine, j'ai été lui rendre les clés d'ici à elle. Il a perdu sa fille parce que je suis un gamin, rien de plus.

— Je sais pas quoi dire d'autre, j'aurais pas dû faire tout ça...

— Hey... mais c’est pas de ta faute, chaton.

Je le blottis contre moi. Je n’ai pas du tout envie qu’il pense que c’est de sa faute car ce n’est pas le cas. J’embrasse son front.

— T’y peux rien, d’accord ? C’est moi qui l’ait trompé. C’est notre affaire à elle et moi et ni toi ni Olivia ne devraient être mêlés. Sa réaction est puérile et simplement orgueilleuse. Si elle avait fait ça par vengeance, c’était parce qu’elle m’aimait non ? Mais elle n’est pas venu à l’hôpital. Elle est juste conne.

Je me laisse emporter contre lui sans demander mon reste.

— Je comprends pas pourquoi elle s'acharne sur toi si elle non plus y'avait plus de sentiments. Pourquoi est-ce qu'elle est venue me hurler dessus qu'elle savait pas comment je pouvais me regarder dans un miroir devant tellement de monde, si elle en avait rien à foutre non plus ? C'est quoi, de la fierté ?

Je soupire.

— Ça se fait pas de se faire passer soi-même avant son enfant ! C'est même pas correct pour Olivia...

— T’inquiète pas, je sais que la roue tourne. Elle a voulu nous éloigner en venant te voir et regarde où tu es maintenant...

Je caresse sa nuque avec tendresse.

— Pour l’instant, je suis obligé de penser à moi. Mais après...

Mon portable m’interrompt. Je reconnais la sonnerie. Je l’attrape pour l’arrêter.

— Je dois prendre mes médicaments.

Je dis en me redressant doucement.

— Tout à l'heure tu m'as dit que tu devais bouger le moins possible !

Je le laisse se redresser pour s'asseoir, mais je me lève avant même qu'il n'ai eu le temps de le voir.

— Je te les amène, dis-moi où est-ce que c'est !

Je lui souris, et je mets un oreiller dans mon dos pour bien m’installer.

— Merci. Ils sont sur la table basse. C’est la boîte écrit en jaune et bleu.

Sur la table basse, il y en a des tas, mais j'essaie de faire celui qui ne le voit pas et je prends une seule des boîtes avec moi. Je fais un détour par la cuisine et ça me fait prendre conscience de l'endroit où je suis.

Quand je reviens vers Logan, sans manquer d'enfiler un boxer au passage, je lui tends ses médicaments et un verre.

— Ça me fait vraiment très plaisir d'être de retour ici. J'aurais jamais cru que ça arriverait de nouveau.

Je viens embrasser sa joue avec un sourire, des étoiles dans les yeux.

— Je ne réalise pas vraiment qu'on peut enfin être nous même, tous les deux...

Il se lève et mon regard le suit sans aucune gêne. Il est tellement beau, j’adore ses courbes, sa démarche. Ses hanches.

— Moi aussi, je suis content de te retrouver ici. Même si je t’avoue que je cherche un appartement ailleurs. Avec un ascenseur. Mais bon... un peu compliqué.

Je prends mes médicaments avant de tout reposer sur ce qui me sert de table de chevet.

— Ça me fait du bien de savoir que t’es là. Officiellement. Mon compagnon. Tu as enfin la place que tu as toujours mérité. Et je suis désolé de tout ce que je t’ai fait subir. J’aurais jamais dû hésiter.

Je suis grisé d'entendre ces mots sortir de la bouche de Logan. Son compagnon. J'ai rêvé d'entendre ça combien de fois ? Combien de semaines ?

— Va pas trop loin où je vais pleurer.

Je rigole en l'embrassant, mon corps blotti contre le sien. Si je pouvais, j'irais le crier à la fenêtre, que je suis le compagnon de Logan Wheeler.

— T'excuses pas de ça. J'étais malheureux, je vais pas dire le contraire. Mais je viens de passer un mois à comprendre ce que tu as pu vivre. J'avais aucune idée de la façon dont je devais agir avec Max, alors que tu hantais mes pensées à chaque seconde. Alors toi, avec ta fille et un mariage en plus ? Il était trop tard, mais j'ai enfin compris que tu ne faisais pas ça contre moi.

Je lui souris. Moi aussi, j’ai compris ce que c’était que d’être à sa place et c’est pour ça que je tiens à m’excuser. Parce qu’il a dû vraiment en souffrir et que je n’étais même pas assez démonstratif.

— On est tous les deux. C’est ce qui compte.

J’attrape sa main pour lier nos doigts.

— Tu restes ici cette nuit..? Parce que je vais certainement bientôt avoir un coup de barre et m’endormir. Ces médicaments là sont très fort.

Et je sens vraiment que j’en avais besoin. Faire l’amour avec Adam aujourd’hui est certainement le moment le plus passionnel et fusionnel que j’ai vécu jusqu’à maintenant, mais là... c’est vraiment douloureux. Je suis crispé de partout et j’ai hâte de tomber de sommeil pour ne plus être là.

— J'ai un chat qui m'attends chez mes parents, mais bon... Gabriel va déjà m'engueuler d'être parti sans lui ce soir, je suppose que je ne suis pas à une nuit prêt.

Si encore Moon était perdue sans moi, mais que dalle. Elle a de la litière, à boire et à manger. Quand je vais rentrer, elle aura à peine remarqué que je suis parti. Ingrate.

— Laisse toi aller, je reste ici cette nuit et je serai là quand tu te réveillera.

C'est une promesse silencieuse que je lui fais, et que je me fais à moi-même.

— Je serai là, chaque fois que tu le voudras.

J’ai envie de lui dire que s’il a besoin de rentrer, il peut. Que ce n’est pas grave parce que je me doute qu’il va revenir. Il y a trop d’amour entre nous pour que ce soit autrement. Je voudrais aussi lui dire que je ne lui en voudrais pas s’il n’est pas là à mon réveil, qu’il a certainement d’autres choses à penser. Mais rien ne sort comme je l’esperais. Mes yeux sont déjà fermés et je somnole à moitié.

— Tu peux ramener ton chat ici, si tu veux. Parce que j’aimerais que tu sois là tous les jours. Ou vraiment très souvent. Tout le temps.

Je ne m’étais jamais montré en position de faiblesse devant lui et je crois que ça signifie beaucoup pour moi aujourd’hui. J’ai besoin de lui pour avancer et surtout sur le plan affectif.

Mon ventre se contracte délicieusement quand il me dit ça. J'ai envie d'être ici tous les jours, moi aussi. De pouvoir le voir, être là pour lui, de le soutenir et de l'aider... Amener Moon ici, ça voudrait dire tellement.

Pour toute réponse, je lie nos lèvres avec tout l'amour que je peux y mettre. Mon corps est plus collé au sien que jamais, j'ai besoin de savoir qu'il est bien là et que moi aussi, je l'aurais près de moi demain à mon réveil.

— Je serai là tout le temps alors. Moi, mon chat et tout ce qu'on voudrais tous les deux.

La journée a été riche en émotions, finalement, et en à peines quelques minutes, je sens que je me laisse emporter par le sommeil moi aussi. Dans les bras de l'homme que j'aime depuis le début.

— Bonne nuit Logan....

Je souris et j’embrasse son front une dernière fois. Il est là à nouveau et je resserre tendrement mon étreinte sur lui, comme pour m’assurer qu’il ne va pas filer.

— Bonne nuit, chaton.

Et sans vraiment le voir venir, je m’endors lentement.