I was the man who never lied until today - Adam, Gabriel & Logan #7

Ça me soulage de l'entendre même si, au fond de moi, je n'en ai jamais douté une seconde. Il embrasse ma joue et je le blottis mieux contre moi, mon bras autour de sa taille. Je cherche sa main, je joue distraitement avec ses doigts alors que mes yeux se posent sur l'écran de télévision.

— J'irai chercher de quoi bruncher demain matin.

Finalement, j'ai été traversé par tellement d'émotions ce soir que je sens le coup de barre arriver.

Lorsqu’on s’endort, c’est souvent l’occasion de faire le bilan, et là... il est catastrophique. Je ne voulais pas m’impliquer autant dans cette relation, mais c’est trop tard et j’y suis jusqu’au cou. J’ai de l’affection pour Adam, beaucoup. J’agis avec lui bien différemment qu’avec ma propre femme et je sais que ça signifie forcément quelque chose, mais, pour l’instant, je n’ai pas envie d’y songer. Je préfère profiter de l’instant présent. Ne pas penser aux conséquences de ce qu’il se passe est plus simple pour le moment.

Je lui rends son baiser avant d’éteindre la télévision. Sans même le réaliser vraiment, je m’endors paisiblement.

. . .

Lorsque j’ouvre les yeux, Adam a basculé sur le ventre, presque à mon opposé et il est camouflé par les draps. Cette vision de lui me fait sourire. Ça m’arrange bien car je n’ai pas besoin de le pousser pour quitter le lit. Il est encore assez tôt alors j’enfile une tenue de sport et je vais courir trois bons quart d’heure avant d’aller chercher de quoi bruncher dans un bon restaurant du coin. Il y avait un peu la queue alors je previens Adam que j’arrive bientôt – au cas où il serait déjà réveillé.

Quand j'arrive, il est toujours au lit, mais il est réveillé. Je penche la tête pour l'apercevoir ; ses cheveux sont complètement en bataille et il est tellement adorable que ça me chatouille le ventre. Je crois que c'est mon moment préféré : quand il se réveille.

— J'te le demande bien.

Je réponds avec un sourire. Je balance mes chaussures dans un coin et je pose les sacs sur la table.

— Je vais vite fait me doucher, ok ? On mange après ? Tu vas survivre ?

— Si tu veux venir, c'est maintenant.

Je suis déjà en train de me déshabiller quand il me dit ça.

— Parce que j'ai faim !

Il est plus rapide que moi et ça me fait rire ; je termine de me déshabiller avant de le rejoindre sous la douche. Elle n'est vraiment pas grande, mais on s'en sort mieux que la première fois. J'embrasse ses lèvres avant de tendre la main pour attraper le shampoing.

— T'as pas eu froid cette nuit, ça va ?

Parce qu'on a eu quelques problèmes de chauffage la semaine dernière et on s'est vraiment gelé le cul.

Je lâche un petit rire quand il me parle de cette nuit ; c'est vrai qu'il faisait chaud, mais c'était vraiment plus agréable comme ça.

— Ça y est, tu laisses tes affaires ?

Je demande avec un sourire taquin avant d'embrasser ses lèvres à nouveau, plus longuement cette fois-ci.

— Hm.. j'en sais rien. Si, j'crois qu'il y a des voisins. Peut-être pas en-dessous, mais au rez-de-chaussée, c'est sûr. Pourquoi, t'as envie de les rencontrer ?

Je rigole parce que ça ne m'étonne pas de lui ; j'ai cru comprendre qu'il n'était pas très sociable, à force. Puis ici, c'est encore pire car la situation est compliqué. Alors tant mieux si on ne croise pas les voisins, ça nous évitera de leur mentir.

— Si ce sont des vieux, tu pourrais faire leurs courses.

Je dis quand même pour plaisanter avant de me laver pour de vrai.

— Allez, magne. Qu'on puisse manger.

— Ah oui.. t'es bénévole. Mais est-ce que tu as des défauts ?

Je me moque gentiment. On sort de la douche et comme c'est un peu compliqué d'être à deux là-dedans, je termine de me sécher rapidement pour aller enfiler des fringues propres.

— Hm.. ouais. Et si t'es pas sage, j'fais craquer tout ton corps.

Je range rapidement ma serviette et mes vêtements de sport avant d'aller mettre la table pour qu'on puisse déjeuner.

— Tu veux un thé ?

Je demande en remplissant la bouilloire.

Il me parle de Nesquick alors je lève les yeux vers lui sans savoir s’il rigole ou pas.

— Dans le doute, je vais l’ajouter sur la liste des courses.

Il m’aide à terminer de préparer la table et on finit par s’installer quand tout est prêt.

— Y a des œufs brouillés et du bacon là-dedans, si tu veux. Autrement ce sont des viennoiseries.

Il y a des moments où je, n'aime pas le silence et si ce n'est pas la télévision, alors c'est la radio. Je me suis relevé pour l'allumer, pas fort parce que ce n'est pas pour meubler, mais assez pour qu'on n'entende pas simplement le bruit du repas lorsque personne ne parle. Je crois que de toutes les vies de couple que j'ai menées, c'est celle-ci que je préfère. Tout me semble naturel, à sa place. Rien n'est surjoué et c'est agréable d'être là, avec lui. Mais est-ce que j'aime cette situation parce qu'elle ne semble vouée à l'échec ou est-ce que c'est simplement Adam ? Je n'en sais rien, mais je le regarde ce matin et je me dis qu'il y est certainement pour quelque chose.

— Le type d'hier ? Pourquoi ?

J'attends patiemment sa réponse quand mon portable se met à sonner. Une fois, puis deux. C'est Moïra. Alors comme elle insiste, je me lève et je décroche. Je ne m'éloigne pas parce que, ou que j'aille dans l'appartement, on m'entendra. Ce n'est pas que j'ai quelque chose à cacher, c'est juste que j'aurais aimer lui épargner ça.

— Tout va bien ?

La chaleur dans ma voix disparaît lorsque je m'adresse à elle ; est-ce que j'ai déjà été amoureux d'elle ? Est-ce que j'ai déjà autrement que je le suis aujourd'hui ? Je ne crois pas. Moïra est une habitude. Une habitude qui est rassurante, parfois.

— Faut que tu me dises oui ou non pour la réunion à la maison, j'dois organiser tout ça.
— Oui, oui, c'est bon. Écoute, j'suis occupé, là.
— Super, ça m'arrange. Tu garderas la petite, ça ne finira pas trop tard.
— Ok, ouais. Comment elle va ?
— Elle est encore enrhumée. Ils ont failli ne pas la prendre, ce matin. Faut qu'on trouve une baby-sitter parce que si t'es à Londres et qu'ils ne la prennent pas, je suis dans la merde.
— Non, pas de baby-sitter. On peut se démerder. Tu sais très bien que je rentre. Puis si t'annules un cours, une matinée, j'pense que tes élèves y survivront, non ? J'irai la chercher plus tôt tout à l'heure.
— Ok, d'accord. Tu crois qu'on pourrait se faire un restau un soir, ça fait longtemps ?
— Et tu mets où Livi ? J'veux pas de baby-sitter.
— Un midi, alors ?
— On verra, ok ? Je dois raccrocher.
— Ok, Logan. Bonne journée, à ce soir.
— Ouais, bonne journée.

Je raccroche et pose mon téléphone sur le meuble de l'entrée, comme si ça pouvait lui éviter de sonner comme ça. Je retourne m'asseoir et j'essaie de faire le vide rapidement parce que cette histoire de baby-sitter me prend vraiment la tête. Mais je ne dis rien, je prends sur moi.

— Alors euh... c'est quoi ? Tu voulais que je te ramène chez le gars d'hier, c'est ça ?

Mon ton change à nouveau lorsque je m'adresse à lui, comme si c'était Moïra qui m'agaçait au point de me faire passer pour quelqu'un de froid.

Il attrape ma main et s’inquiète vraiment de savoir si je vais bien ; je crois que je suis sur le cul parce que j’ai du mal à réagir tout de suite.

— Euh.. ouais. Pourquoi ?

Je le regarde avec un air suspect. Je ne comprends pas s’il veut vraiment parler de ma femme ou s’il est simplement poli.

Je fronce les sourcils.

— Une autre personne ? Comment ça ?