Ill be fine. Charlie & Lexie

Je souris quand je le vois aussi ému ; lui, il a l’impression que c’est une nouveauté, peut-être même qu’il a peur qu’elle ne réagisse pas, mais moi je sais qu’elle va le faire. Chaque fois que son père parle, elle gigote dans tous les sens.

— Je crois que c’est oui.

Je dis en dirigeant sa main vers les coups de pieds.

— Attends, regarde..

Je soulève mon t-shirt pour qu’il puisse voir les coups qu’elle donne à travers mon ventre. Là, c’est carrément la fête.

— Déjà qu’elle aime bien quand tu parles, là si tu t’adresses à elle, c’est la java la dedans.

Je suis fasciné de la voir bouger ainsi de mes propres yeux. Notre fille est là, toute proche de nous.

— C'est vraiment parce qu'elle m'entends qu'elle réagit comme ça tu crois ?

J'ai envie que ce soit vrai et en même temps, ça me semble complètement fou. Elle saura déjà qui nous sommes ?

— Je vais lui parler plus souvent si c'est ça !

Je rigole en embrassant les lèvres de ma Lexie.

— Je crois pas, je sais. Chaque fois que tu parles, elle gigote. Surtout le matin ou quand elle t’a pas entendu depuis longtemps.

Je me blottis contre lui.

— Tu peux lui parler autant que tu veux. Tu devrais même chanter. Elle adorerait.

— Je t'aime déjà beaucoup trop fort Maxine, j'espère que tu l'entends ça aussi.

Je me sens vraiment bien, et heureux, comme si ma place avait toujours été là. Et je sais qu'elle l'était, il fallait juste qu'on trouve un équilibre.

— On va éviter les chansons tant qu'elle est là dedans, t'en dis quoi ? J'ai pas envie qu'elle se dise que c'est pas si mal a l'intérieur et qu'elle ne veuille plus en sortir par ma faute !

— Oh mon cœur, mais t’es son père. Elle va penser que c’est genial. Moi j’adore quand tu chantes. Même si c’est nul on en sait rien, on t’aime donc on n’est pas objective, c’est pas grave.

Je dis avec un sourire sincère.

— En plus j’ai jamais essayer de lui faire écouter de la musique. Genre... un instrument pour de vrai. Joue-nous de la guitare ! Alleeeeeez !! Sinon c’est moi qui chante.

Lexie parle d'elle comme si elle était déjà là et je souris tendrement face à la situation. J'ai vraiment hâte qu'on soit tous les trois et qu'on vive cette vie de famille qu'on va adorer, j'en suis sûr.

— Ok ! Je dis oui pour la guitare. Tout mais pas de chant !

Je rigole, taquin, avant de me lever.

— Elle est passée où la guitare ? Elle était là bas la dernière fois que j'en ai joué ! C'était il y a des semaines, certes mais quand même.

— Je l’ai rangé à sa place. Donc dans le salon...

Je dis en riant. Pour une fois que je range. En fait, il bosse tellement en ce moment qu’il n’a certainement pas vu que l’appartement était nickel et complètement rangé.

— Excuse moi ! J'ai l'habitude a mon bordel.

Je rigole en sortant de la pièce, puis quand j'arrive au salon je me rends compte que tout est rangé, pas seulement la guitare. Alors je crie.

— T'as fais le grand message de printemps ici ou quoi ?

— Non, c’est juste... j’ai commencé à faire de la place pour... un lit ou.. bon sang mais on va même pas pouvoir mettre une armoire ? Imagine que j’accouche en avance ? Tu veux pas les appeler plutôt ? On a leur numéro sur le truc de la copro, non ? Là j’ai besoin de me projeter, mais on peut rien installer. Si jamais elle arrive demain on n’a pas de lit, pas de vêtements, pas de doudou. De biberon. On a rien.

La panique s'entends dans sa voix et je suis surpris de la voir angoisser aussi rapidement. Mais au fond, je sais qu'elle a raison et que c'est moi qui ne réalise pas encore que ça approche beaucoup trop vite.

— Ça va aller mon Bébé, d'accord ? Des vêtements on vient d'en prendre quelques uns et des biberons, on n'a qu'à y aller dès demain, ça t'irais ?

Je crois aussi que le fait d'être si divisés pendant ces dernières semaines a fait beaucoup à notre non-organisation.

— Regarde sur internet quels lits sont recommandés et moi je cherche le numéro des voisins !

— Ok, je vais appeler Logan et pleurer au téléphone. Il va me dire quoi acheter.

Je dis en me levant pour aller chercher mon portable.

— T’es beau mon cœur.

Je glisse tout de même avant de sortir de la chambre. Logan va savoir quoi acheter. Je vais lui dire qu’il m’envoie une liste.

Je souris a sa remarque, le regard tendre. Logan va savoir la rassurer et lui donner les bons conseils, je le sais. Il a déjà vécu ça et il est un père formidable, alors il n'y a pas de raisons.

De mon côté, en farfouillant dans nos papiers j'arrive à tomber sur le numéro des voisins et je soupire un grand coup avant de les appeler. Je tombe sur Madame, adorable, qui me demande comment se porte la grossesse de Lexie parce qu'elle la su par une autre voisine à nous. Après quelques politesse, on finis par rentrer dans le vif du sujet et je finis par parler a Monsieur, toujours aussi charmant que lorsqu'on se croisait régulièrement.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je raccroche et je sors de la chambre. Lexie est toujours au téléphone, toujours avec Logan je suppose, et je viens m'assoir auprès d'elle en embrassant sa joue.

— Dépêche toi de lui raconter ta vie Wheeler, j'aimerais récupérer ma femme.

Je rigole auprès du téléphone.

La conclusion : Logan m’envoie une liste de naissance, celle d’Olivia. Il la complète par expérience et il tient à nous offrir les draps, le tour de lit et la turbulette. J’ai précisé que si c’était rose, c’était uniquement rose poudré. Il m’a dit « hein ? » et Charlie est arrivé.

— Merci Logan, j’ai cru péter un plomb.
— Pas de quoi, ma belle. J’appellerai Charlie demain, on ira chercher les gros meubles tous les deux, ok ?
— Ok ! Merci. T’es génial.
— Repose-toi. A plus tard.

Je raccroche et je me blottis contre Charlie.

— Il m’envoie une liste et il t’aide pour les meubles... il est parfait. Tu devrais le prendre en témoin pour notre mariage à Bali.

— Notre mariage a Bali ?

Je demande en riant, tout en la blotissant contre moi.

— Je sais que c'est un gars super, j'en ai jamais douté. Et en plus il a des muscles, j'ai pas choisi mon meilleur pote au hasard.

Tout n'est pas faux, loin de là.

— Sa liste va beaucoup nous aider tu vas voir mon Bébé.

— Bah oui, dans nos projets fou, on a dit qu’on se mariait à Bali, non ?

Je dis avec un petit sourire malicieux.

— Ouais. Heureusement que t’as mis de l’argent de côté... alors ? T’as eu les voisins ?

— Ah oui ? Donc là ça y est, on a prévu le mariage alors que personne n'a fait de demande ? Très bien. J'aime la singularité de notre couple.

Je rigole, amusé, en embrassant sa tempe. Notre vie est geniale, je ne l'echangerai pour rien au monde.

— Je les aient eu ! Tout d'abord ils te félicitent tous les deux pour la grossesse et nous souhaite beaucoup de bonheur. Mais !

Je souris de toute mes dents.

— A priori, ils vont pouvoir nous dire ça de vive-voix ! Ils m'ont proposé de monter là haut ce soir, pour qu'on puisse faire une petite visite et discuter de tout ça ! Pour le moment, l'appartement est vide parce qu'ils sont bien partis, mais vide parce qu'ils n'ont encore rien lancé. T'en dis quoi ?

— Bah si, moi j’te demande. Enfin comme je prévois le mariage et que tu dis pas non, je suppose que c’est oui ?

Je ris un peu. Moi aussi, j’aime notre manière d’être, sans règles et sans convention. Quand il m’explique pour l’appartement, je ne peux pas m’empêcher de me dire que je l’avais senti. Mon sourire est tellement large que j’en ai mal au visage.

— Genre ils savaient pas quoi en faire ? Y a quatre chambres, non ? Trois ? Le salon ? La terrasse ?? On peut y aller quand ?

— Ah mais de mieux en mieux ! Si on dit pas non dans cette maison, ça veux dire oui ? Mais bravo Lexie, bravo ! C'est beau le féminisne !

Je rigole en venant tendrement embrasser ses lèvres et c'est ça, sa vraie réponse. Si c'est quelque chose qu'elle envisage vraiment, moi je la suis corps et âme.

— Ils savent toujours pas s'ils veulent louer ou vendre. Alors en attendant de prendre une décision, rien n'était fait. Y'a quatre chambres, un grand salon, une salle de bain et un petit point d'eau en plus et tu vas pas me croire, mais en fait, leur terrasse c'est sur les toits de l'immeuble. C'est aménagé. Alors ça doit être énorme ! On y va dans deux heures, le temps qu'on soit tous prêts ! Je suis complètement excité !!!

— Ils nous le louent et quand ils veulent le vendre, on le rachète. Puis si jamais l’appartement entre nous se libère, on l’achète aussi et on les relie tous par des escaliers.

J’ai envie de sauter partout mais je me retiens. Maxine risque de ne pas apprécier.

— J’ai le temps de dormir encore un peu ?

C’est quasiment l’heure de dîner alors on va y aller tard mais je suis HS.

— Autant acheter l'immeuble maintenant, ça ira plus vite.

Je la taquine en riant.

— T'as le temps, oui. Je te réveille dix minutes avant qu'on parte si jamais tu dors encore, que tu ai le temps d'émerger. On va dans la chambre ? Comme ça je me pose a côté de toi et je matte la télé ?

— Mais on est bien, ici.

Je ronchonne malgré tout.

— Si tu veux, mais si tu te lèves pour aller travailler sur ton pc, je préfère être à côté de toi au salon.

Je lève les yeux au ciel au souriant, mais j'abdique vite.

— Ok, reste là alors. Je vais me chercher a boire. Tu veux une couverture mon Bébé ?

— Oui, je veux bien.

Je souris de toutes mes dents et je me couche rapidement en attrapant l’oreiller qui traîne toujours là pour m’installer confortablement.

Quand je reviens dans le salon, Lexie est déjà allongée, alors je me contente de poser la couverture sur elle et d'embrasser sa tempe.

En effet, je file bosser très rapidement et j'y passe tout mon temps jusqu'à me rendre compte qu'on doit bientôt rejoindre les voisins. Je sauvegarde tout ce que je faisais, puis je vais m'accroupir devant mes deux bébés d'amour.

— Hey... Prête à aller visiter notre sûrement futur chez nous ?

Je sors de mes songe difficilement ; s’il ne m’avait pas réveillé, j’aurais dormi toute la nuit. C’était une très grosse journée, j’ai mal aux reins et dans le bas du ventre.

— Prête.. par contre je resterais pas longtemps debout.

Je dois même avoir une petite mine.