Breaking free — Lexie & Charlie

Aujourd’hui, on est allés faire quelques photos de Max dans le parc, avec la neige qui tombe, Charlie est tout fou.

On est restés à peine une heure ; le temps des photos et surtout de jouer avec elle. Après, on est allés boire un chocolat chaud car j’avais envie de pisser et que je j’aurais pas pu me retenir jusqu’à la maison. C’était le café ou la rue, Charlie n’a pas hésité.

Je suis enceinte de huit mois et demi, à tous les instants je peux accoucher et, évidement, le plus stressé c’est Charlie. Alors quand on arrive chez à l’appartement et que ma mère campe devant la porte d’entrée, je le vois déjà s’évanouir.

— Aww c’est ma petite-fille ? C’est elle ?

Maxine se cache directement dans les jambes de son père. Elle n’est pas souvent timide mais c’est tant mieux.

— C’est qui ?

Elle demande quand même.

— Une vieille dame, je dis. Charlie, va lui mettre un dessin animé, s’il te plaît.

Il n’hésite pas deux secondes. Je sais qu’il va revenir mais il n’a rien à craindre parce que, pour la première fois de ma vie, je me sens libérée de l’emprise de ma mère. Maintenant que je suis maman, je sais à quel point elle était mauvaise, à quel point elle m’a détruit et poussé vers le fond juste parce qu’elle n’aimait pas vieillir.

— Alexis ! Pourquoi tu fais ça ?
— Je protège mes enfants.
— Pourquoi « tes » enfants ?
— Parce que je suis encore enceinte, je ne suis pas juste grosse, je dis en pointant mon ventre. Qu’est-ce que tu veux ?

Charlie arrive à ce moment-là et je le laisse m’attirer contre lui. Ma mère, pour la première fois de sa vie, ne fait pas la maligne.

— J’ai appris par l’hôpital que tu étais rentrée de Thaïlande alors j’ai voulu... enfin, j’aurais bien aimé entrer un instant, j’ai un cadeau pour ta fille... Maxine, c’est ça ?
— T’entrera pas, maman. C’est fini. J’ai pas envie que tu te rachètes, j’ai pas envie de pardonner. À cause de toi, j’ai failli tuer mon bébé, j’ai pourri mon conjoint...
— Mais j’ai-
— T’as quoi ? T’as réfléchi ? T’as changé ? C’est trop tard parce que le mal est fait. Alors j’te présenterai pas à ma fille. Une mamie, elle en a une. C’est la meilleure qui soit et elle n’a pas besoin de quelqu’un d’autre. J’vais pas lui parler de toi ou te laisser avoir un quelconque lien avec elle. Ni moi d’ailleurs. C’est fini. T’as pourri ma vie pendant des années et j’ai tenté de rentrer dans tes standards à chaque fois, pour rien. J’ai plus envie d’essayer de te plaire. J’ai mon conjoint et mes enfants. On a nos amis, notre famille. J’ai plus besoin de toi. Alors tu t’en vas sinon j’appelle les flics. Et par les flics j’entends notre ami de la police judiciaire.
— Tu mérites pas tout ce qui t’arrives, Lexie. T’es quelqu’un de mauvais.

Je soupire et je rentre. Je laisse Charlie régler ça ; je n’ai pas envie d’être encore plus contrariée que je ne le suis déjà.

Je ne me serais pas attendu à voir la mère de Lexie devant chez nous. La dernière fois qu'on en a eu vent, elle a tellement pourri Lexie que je n'ai pas pu profiter e sa grossesse. Et elle non plus, d'ailleurs. Alors inévitablement, quand elle me demande de déposer Maxine, je fais au plus vite en la laissant à notre voisine au passage et je reviens en un rien de temps.

Et quelle merveille. Je découvre ma femme battante et sûre d'elle. Lexie ne faiblit pas devant sa mère et je trouve ça beau. Si ça avait duré plus longtemps, j'aurais bien sorti mon portable pour filmer, mais je n'en ai pas le temps.

— Ça fait quoi de se faire laminer pour la première fois de sa vie ?

Je demande à cette sombre conne, alors qu'elle tente d'insulter Lexie pour se sentir exister.

— Si j'avais pu, j'aurais filmé la scène et j'aurais mis ça sur internet. Ça aurait fait un malheur !

Je souris avant de me diriger vers la porte.

— On ne veux pas de vous ici. Personne. Et parce que Lexie vous a cloué le bec je ne dirais rien, mais si par malheur vous recroisez notre chemin et que vous l'insultez encore, vous mangez ma main dans la gueule.

Je ne frappe pas les gens normalement, mais elle c'est différent. Au pire, j'appelle Logan.

J’entends ma mère insulter Adam et quand il rentre et claque la porte, je vais volontiers me blottir entre ses bras.

— Tu crois que les filles m’en voudront de ne pas leur parler de leur grand-mère ?

C’est surtout ça qui m’inquiete. Pas ma mère. Mais mes filles. Je ne veux pas qu’elle me reproche ça plus tard.

— Petites elles ne se poseront pas de questions et plus grandes, je refuse d'être ce genre de parents qui ment à ses enfants. Si elles nous demandent, je leur dirai pourquoi elles n'ont pas de mamie. Elles sauront pour ma mère et si tu l'acceptes, pour la tienne aussi.

Je la serre fort dans mes bras. D'où elle débarque dans nos vies et mets ma femme dans un tel état. Elle aurait pu perdre les eaux devant la maison.

— En attendant, la mienne de mamie est encore vigoureuse et aime Maxine bien assez pour la rendre heureuse. Je sais qu'elle fera de même avec Hunter. Elle pourra en gâter deux, elle sera aux anges !

— C’est de ta mamie dont je parlais quand je disais que Max en avait déjà une. Elles ont tata et tonton. Parrain et marraine. Puis nous, surtout. On est présent, comme parent.

Je lui souris.

— J’vais accoucher aujourd’hui. Je sais que je vais pas y échapper. Ça m’a fait un tel choc de la voir. Et je me sens tellement libérée. Je sais que je vais accoucher.

Je préfère le prévenir parce que je ne sais pas l’expliquer mais je le sens et lui... lui il va paniquer.

— D’ailleurs... On n’a toujours pas fait de message à Adam et Romie pour leur demander s’ils voulaient bien être parrain et marraine de Hunter ?

On s’est mis d’accord assez facilement. Après Logan et Erin, une amie du lycée qu’on a gardé et qui fait partie de nos meilleures amies, même si on ne la voit plus beaucoup parce qu’elle vit en Allemagne, ils nous est semblés évidemment que pour Hunter, ce serait Romie et Adam.

— Sérieux ? Là ? Aujourd'hui ? Mais je pensais pas ! T'es sûre de toi ? J'appelle la maternité tout de suite ? Au moins ton sac est prêt !

Je commence déjà à paniquer et je vois dans son regard que ça la fait rire. Pas pour se moquer, juste parce que je suis moi.

— On pourra en parler une fois que tu seras à l'aise ? Tu crois pas ?

Je demande en essayant de me détendre.

— Parce que je vais pas tenir si tu dois accoucher et si Logan m'embrouille parce que son mec tombé dans les pommes sous le coup de l'émotion. Tu sais très bien comment il va réagir ! En plus après Salomé et Olivia, ça fait va faire la sainte Trinité. Je suis sûr que ça a une valeur chez les cathos !

Je poursuis en riant, en pendant à ma petite Romie. Je sais que ça va la rendre fière qu'on ai pensé à elle.

— Hey... calme-toi, chéri.

Je dis avec tendresse.

— Ça va aller, d’accord ? Tu l’as déjà fait une fois. Et je vais pas encore accoucher, c’est juste... j’ai la sensation. Alors peut-être demain ? Mais prépare-toi, mon chat. Tu vas bientôt être encore papa.

J’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— On déposera Max chez ta mamie, ok ? Tu sauras pas gérer, sinon.

Je dis avec un petit sourire.

— Il vaux mieux pour elle, oui ! Sinon, va savoir dans quel état tu vas la retrouver. Ou nous retrouver tous les deux.

J'affirme en répondant à ses baisers. Je crois que je ne m'habituerais jamais. Et si dans plusieurs années on se décide à avoir un troisième enfant, je serai toujours dans ce même état. C'est plus fort que moi.

— Merde ! Max ! Je l'ai déposée chez la voisine !

Je rigole alors qu'on attendait déjà devant l'ascenseur, alors que notre fille est au rez-de-chaussée.

— Ok, je t’attends alors !

J’ai pas envie de croiser la voisine aujourd’hui : j’ai envie de faire pipi. Encore.

Il fait un aller-retour express et on est enfin chez nous pour goûter. Max va se laver les mains et escalade pour atteindre sa chaise comme une grande.

— Ah, j’en connais une qui a faim !

Je dis en riant.

— Il reste des crêpes d’hier, tu en veux ?
— Oui !! À LA CONFITURE !
— Ok ! Charlie, tu veux quelque chose aussi ?

J'ai bien envie de répondre ''toi'', mais devant Maxine je me retiens. J'ai appris à être un Minimum décent depuis que je suis papa. Mais c'est vrai qu'entre la fatigue et la fin de grossesse, son corps commence à beaucoup me manquer.

— Max tu conseilles quoi à papa ?
— De la confiture !!!

Elle s'exclame de nouveau, comme si la confiture était le dieu béni du jour, alors que j'eclate de rire.

— Alors je suis les conseils de ma princesse. Crêpe à la confiture! T'as l'air lancé en plus.

Je taquine Lexie, alors que je sais qu'au moindre claquement de doigt de sa part, j'accoure pour la remplacer.

Je souris et je leur fais tous les deux une crêpe à la confiture. Puis je m’en fais une au miel.

— Voilà !

Je prépare aussi un grand verre de lait pour Maxine et je nous prépare un thé.

— On va faire du yoga après, maman ?
— Si tu veux, mon cœur.

Notre vie, c'est comme sur les compte Instagram. Lexie fait du yoga notre fille pendant que moi, je suis le papa gâteau qui prends tout en photo, retouche tout et laisse la possibilité à Lexie de poster tout ce qu'elle veux. J'aime bien cette vie, elle a complètement changé avec l'arrivée de Maxine, mais je ne m'en sens pas moins bien qu'avant. Au contraire. Et si Maxine demande d'elle-même on considère que c'est parce qu'elle aime vraiment ça.

— Vous vous habillez pareilles ?

Je demande à Lexie, des étoiles plein les yeux. Photographier les femmes de sa vie, c'est pas rien.

— Comme ça, ça fait des photos adorables ! Puis faut profiter des derniers instants de grossesse !

— AH OUI LES ANANAS MAMAN LES ANANAS !

Je pouffe de rire. C’est la nouvelle passion de Charlie, ça : nous habiller pareil. Et c’est vrai que c’est vraiment mignon. Mais je fais la moue.

— Ta sœur prend trop de place... je ne rentre pas dans les ananas, mon bébé. On peut choisir les rayures roses et noirs ou bien les sirènes.
— Sirènes maman !

Elle dit, comme si c’était évident.

— Maman faudra faire attention à ma petite sœur. Papa le dit touuuujours.

Je lève les yeux vers Charlie avec un sourire amusé.

Je hausse les épaules, prit sur le fait.

— Faut bien prévenir et mettre en garde. On ne sait jamais !

Je souris en venant embrasser la joue de Lexie. Je caresse son ventre au passage et je me sens le plus heureux des hommes.

— On lui achetera aussi des vêtements de sirène et d'ananas !

Je fais un clin d'œil à Maxine, qui écarquille les yeux en grand. Elle réalise chaque jour un peu plus qu'elle va devenir grande sœur et c'est adorable.

— T'as fais le paquet cadeau pour le doudou que je vais lui offrir à ma petite soeur maman ?

— Oui, mon bébé. C’est fait.

Avec sa mamie, elle a cousi un magnifique doudou pour sa petite sœur. Charlie a versé une larme quand il l’a vu.

— Allez, mange ta crêpe, ptit monstre. Qu’on puisse faire du yoga et prendre une douche !
— Tous les trois ?
— Oui.
— YOUPIIII !

Maxine mange aussi vite que si on l'a pourchassait avec un couteau, mais je n'ai même pas le cœur à lui faire remarquer qu'aller plus doucement serait mieux.

— Je vais préparer mon appareil.

Je souris en embrassant Lexie plusieurs fois sur les lèvres. J'ai peur que le yoga la déclenche et de ne pas savoir gérer, mais j'essaie de maîtriser mon stress. Elle doit pouvoir compter sur moi, une fois encore.

Elles terminent très vite et je les entends rire aux éclats dans la chambre pendant que je me prépare. Et finalement, mes deux beautés sortent et je trouve ça incroyablement tendre.

— Vous êtes les deux plus belles du monde entier !

Je m'exclame en faisant de grands gestes en les voyant arriver.

— Arrête papa !!

Je souris ; Max est tellement adorable. C’est un peu un garçon manqué mais qu’est-ce qu’elle est mignonne.

— On fait de la méditation aujourd’hui, d’accord ? Quelque salutation mais je ne peux pas en faire bien.
— Vivement que ma petite sœur arrive !!

Elle ronchonne. Je ris et je crois qu’on est tous dans le même état. On n’a pas fait l’amour avec Charlie depuis trois semaines et je ne suis pas la seule à qui ça manque.

— Allez. En plus mon p’tit monstre !

Max se dépeche et on commence. Ce n’est pas très long, mais elle est quand même contente. On file tous à la douche et après ça, je vais directement dans le lit. Je suis KO.

— Tu fais dodo maman ??
— Un petit peu. Après je prépare...

Le repas. C’est ce que j’ai voulu dire mais je me suis endormie avant.

Maxine a commencé par venir me voir en me disant que maman dormait, puis elle a regardé les photos que j'ai faite en commentant tout et finalement, quand on a vu que Lexie dormait longtemps, on a fait à manger tous les deux.

— Ma petite sœur elle arrive quand papa ?
— Bientôt mon cœur. T'as hâte de la voir ?
— Oui !!! Je veux lui faire plein de bisous ! Et lui offrir des cadeaux. Et je veux faire du yoga avec maman !!
— Tu perds pas le nord toi !

Je rigole en comprenant que la méditation ne lui suffît plus et qu'elle a aussi hâte de profiter de sa maman pleinement. J'espère qu'elle ne sera pas trop jalouse, mais je sais que Lexie et moi on fera de notre mieux pour que ça aille.

— Max, tu vas réveiller maman pendant que je mets la table ?

Ni une ni deux, j'ai vu une flèche courir vers la chambre.

Je suis réveillée par des petites caresses de Maxine sur mon visage.

— Mince, il est tard ?

Elle hausse les épaules.

— On dîne !!
— D’accord. J’arrive, p’tit monstre.

Mais elle grimpe sur le lit et je lui fais un énorme câlin. J’en ai assez d’être enceinte ; le dernier mois, c’est vraiment l’Enfer. On finit par rejoindre Charlie. Il a mis la table, tout est prêt. Je vais directement lui faire un câlin. J’ai pas hâte des quelques jours où on sera séparés après l’accouchement.

— Tu sais où je voudrais aller après ? En Islande. Dans une maison isolée, en pleine nature. Max aime tellement la neige, la nature... Je sais que c’est pas avant trois ou quatre mois mais... t’en penses quoi ?

Lexie se colle à moi et dès qu'elle parle d'Islande, mon regard s'émerveille.

— Ça te plairait vraiment ?

Je demande en imaginant toutes les possibilités que ça nous offrirait. Que ça m'offrirait, à moi. J'en ai marre de ces pseudos photographe de voyage de merde incapables de rester une heure au même endroit et qui rate la micro seconde pendant laquelle la photo peut être la plus parfaite possible. Et ca se dit pro.

— Je nous y voit déjà ! Les filles vont adorer ! Enfin, Max surtout, mais tu vois. On pourrait faire tellement de choses ! Putain t'imagines les photos que je pourrais vendre si je fais tout un reportage là-bas !

Je suis tout excité et j'embrasse ses lèvres trois ou quatre fois, alors que c'est même pas encore définitif.

— Putain papa !

Oops. Et en plus j'apprends à ma fille ce genre de mots.

Alors je suppose que c’est là-bas qu’on ira. Maxine est tellement casse-cou, elle aime tellement la nature, que je suis sûre qu’elle s’y plaira. Puis ce sera moins loin : Logan et Adam n’auront pas d’excuses pour ne pas venir.

J’éclate de rire quand Maxine répète le gros mot.

— T’as pas le droit de le dire celui-là !
— Oups !

Clairement, je m’en fous. Mais bon, c’est pas joli dans sa bouche.

— Et... j’avais un autre truc à te demander. Ça te dit qu’on emmène ta mamie ? On n’est pas loin de Londres, mais on sait qu’on ne rentrera pas avant un an ou deux alors si on trouve quelque chose avec une dépendance ? Non ? T’en penses quoi ? Tu crois que ça lui plairait ?

— Ma mamie ?

Je répète comme si je n'étais pas entièrement sûr d'avoir compris.

— Elle serait aux anges qu'on lui propose, ça c'est certain. Mais je ne sais pas si elle viendrait. On fait quoi de sa maison ? On l'a loue le temps qu'on est parti ? Pour que ça lui donne de quoi vivre confortablement quand on rentrera d'Islande ?

Je demande, à la fois rempli d'envie et de questions.

— Elle serait avec nous au moins, et puis elle pourrait garder les petites de temps en temps si j'ai besoin de toi pour bosser. On lui demande ? T'es vraiment décidée pour l'Islande mon cœur ?

— Plus décidée que jamais. On loue sa maison, on l’embarque avec nous. Elle vieillit, j’ai pas envie qu’on se dise qu’on l’a privée de ses petites filles, de nous. De toi, surtout. C’est une aventurière. Qu’elle fasse son jardin et son tricot ici ou en Islande, ça ne lui changera pas ? Mais on lui trouve une dépendance parce qu’il faut qu’elle soit au calme de temps en temps et qu’elle se repose.

Je vois à quel point il est heureux ; elle ne se serait pas plu en Thaïlande, mais elle va adorer l’Islande. Je le sais. Et c’est vrai qu’elle pourrait nous garder les filles de temps en temps.

— On ira la voir pour lui proposer, ça te va ?
— Manou va venir avec nous dans un autre pays ?
— On va lui demander. Allez, installe toi. On mange !

— Ca me va !

Je réponds avec un sourire en me rendant compte une fois de plus que j'ai une vie de rêve, avec la femme dont j'ai toujours rêvé et que notre famille est un bonheur sans nom.

— Je t'aime.

Je glisse a Lexie alors qu'elles s'installe Max et elle.

— On t'as préparé une salade ! Et c'est Max qui a choisit tout ce qu'on a mis dedans !
— C'est moi toute seule !
— Et t'as choisis quoi alors ?
— Des tomates ! Du mais ! Des cornichons !

Je rigole alors qu'elle énumère tout un tas de chose, sans oublier de dire qu'elle voulait mettre des bonbons, mais que je n'ai pas voulu.

— Oh la la, bah c’est ta sœur qui va être contente de manger tout ça...
— Elle mange comme toi ??

Elle demande avec des grands yeux. Maxine adore les légumes parce qu’en Thaïlande elle n’était pas habituée à manger comme en Europe. Mais elle n’aime pas les cornichons.

— Oui.
— Oh la la, t’es pas obligée de manger les cornichons maman... si ça se trouve elle aime pas comme moi. Tu veux un nugget pour ma sœur ?
— Ça va, mon p’tit monstre. T’es mignonne.

Je souris et je remercie Charlie du bout des lèvres pour avoir supervisé la salade.

— Après on peut jouer aux cartes avant d’aller dormir ?

Charlie autorise une partie et je valide également. Ça aussi, ça nous vient de Thaïlande parce qu’on n’avait pas la télévision. C’est fou de se dire que nos deux filles auront forcément une éducation complètement différente, ne serait-ce que dans la nourriture, la manière de s’occuper.