Be happy — Romie & Edouard

— J'ai tout le temps envie de te voir en sous-vêtements.

Je souris, taquin, alors que je comprends pertinemment ce qu'elle veux dire.

— Je m'en fiche Romie, on a tous fait des choses dont on est pas fier. Quand j'avais dix-sept ans j'ai couché avec un gamin de treize ans, pour essayer les mecs et savoir ce que ça faisait. C'était le petit frère du mec de Max. Je te laisse imaginer la débâcle quand ça c'est su.

Je revois Adam gifler Max à ma place, abruti.

— C'est différent, je te l'accorde, mais c'est juste pour que tu comprennes qu'on a tous des choses qu'on voudrait plus ou moins cacher.

Je réponds en l'embrassant. J'ai pas envie qu'elle se sente mal.

Il me rassure juste ce qu’il faut et je finis par sourire.

— Ok, alors ! On y va ! Et choisis bien parce que j’en ai marre d’attendre alors que je sais que t’es quelqu’un de bien.

Je dis avec un sourire malicieux.

Son sourire me donne envie de lui sauter dessus, là, maintenant. Mais je me contiens et je me contente de l'embrasser.

— Tu vas être à tomber. Déjà sans je m'incline, alors là que je peux choisir !

Je rigole et je me relève du canapé avant de la prendre dans les bras.

— Max !? On part faire les magasins à Londres, t'as besoin d'un truc ?

Je me lève, surexcitée comme une puce. Je vais dans l’entrée pour aller enfiler mes chaussures et mon manteau.

— Nan ça va. Profitez, tous les deux.
— Merci Maxou pitchou ! On va être sage.

Il rigole et moi aussi, ça me fait rire. Pas vraiment sage, en fait. Mais bon.

Maxou pitchou. Mon dieu, même mon frère elle l'a adopté en fait.

— Tu veux qu'on aille ailleurs aussi ? Où on va directement te rendre encore plus belle que tu ne l'es déjà ?

Je souris en m'installant au volant.

— On va là où tu veux aller. C’est rien que pour toi, Chéri. Le shopping de tous les jours, je vais pas te l’imposer. Je peux le faire toute seule.

Je prends son portable pour lancer la musique. Ça me fait sourire de voir que, maintenant, c’est nous, son fond d’écran.

— Tu te mattes ou je rêve ?

Je rigole en la voyant regarder mon fond d'écran. On est beau, en réalité.

— Ça me dérange pas quelques boutiques, tant que ça dure pas trois heures ! Après c'est sûr que le défilé Romie's Secret s'annonce plus intéressant.

— On va juste faire ça. J’ai ce qu’il faut en vêtements chez moi.

J’ai bien compris que pour lui l’argent n’était pas un problème, mais ce n’est pas ma banque non plus. Alors on se contentera de ce qui lui plait.

— On pourra se faire un tea time quelque part ?

— Avec plaisir mon chat. Max m'en a fait découvrir un il y a quelques années, ils vendent des cupcakes de fous aussi ! Faut que tu les goutes !

Je souris en venant caresser sa cuisse.

— D’accord. Alors on ira là ! On lui ramènera quelque chose.

Je caresse sa main. Quand il est là, c’est dur de ne pas être en contact alors je suis bien contente quand il se gare enfin pour pouvoir lui faire un câlin.

— Aah c’est mieux comme ça.

Je rigole en la serrant contre moi. Et je l'embrasse au passage, en souriant contre ses lèvres.

— J'ai hâte d'être à ce soir et d'avoir un défilé privé !

— Tu vas pas en revenir.

Je dis en souriant.

— Ça aussi, c’est un de mes talents mystères. T’as déjà emmené tes exs ici ?

— De quoi ? De défiler ? T'as été mannequin dans un autre vie ?

Je demande, taquin.

— Dans un magasin de lingerie ? Jamais. Certaines ont dû venir avec ma carte bleue, mais pas avec moi !

— Non, de la danse !

Je dis en souriant avant de grimacer.

— Whoa mais pourquoi tu leur donnais ta carte ? Mais... à quoi ça sert la lingerie si c’est pas pour te faire plaisir ?

Moi je mets rarement des soutiens-gorge, j’ai des strings tout nul en coton. Là c’est pour lui.

— Elles étaient nulles.

— Bien franchement, j'en sais rien. Elles me demandaient, je leur donnais. Ça semblait normal parfois. C'est un monde bizarre.

Et ça m'avait toujours paru logique, mais c'est vrai que d'être avec Romie m'ouvre les yeux. Pourquoi je faisais ça ?

— Mes exs ? Elles étaient pas nulles, juste superficielles.

Pour moi, c’est être nulle.

— Tu mérites mieux que ça. Je dis pas que je suis la femme parfaite, hein, je sais que non. Mais tu te défonces dans ton travail, tu te plies en quatre pour ta famille, tu donnerais tout pour ton frère.. t’as tout quitté pour lui. C’est pas rien. Et t’es un amour avec moi. Tu penses toujours aux autres alors... enfin je sais pas. C’est normal que quelqu’un prenne soin de toi. Tu sais même pas le faire.

Je m’arrête devant l’entrée pour lui faire un bisou.

— J’espère qu’un jour tu penseras assez à toi pour être pompier, par exemple. Moi je serais toujours derrière toi.

Je sais qu’il a besoin de soutien parce que personne le soutient jamais. Il est tout seul dans ses choix. J’ai bien compris que quand son père appelle il lui donne des ordres sans rien lui demander de sa vie alors qu’il est tout mielleux avec Max. C’est pas parce qu’il va bien qu’on doit être plus dur avec lui, c’est pas juste. Max il rame et si Édouard lui fait à manger ou s’occupe de lui, qui le fait pour Edouard ? Personne. Enfin si, moi, maintenant. Parce que c’est quelqu’un de bien et que j’ai envie qu’il soit heureux comme il me rend heureuse.

— On y va ?

— Je pense juste aux gens que j'aime. Les autres je m'en fous.

Je réponds en l'embrassant. J'ai pas envie d'entendre des choses comme ça, surtout pas avec la base de notre relation.

— Je te suis !

Ma main derrière son dos, je l'emmène jusque dans la boutique et le charme du magasin officie directement. Je crois que même elle, qui n'est pas hyper axé lingerie, elle trouve ça beau.

— Alors mademoiselle ? Quelles couleurs sont tendances actuellement ?

Je lui demande en riant.

— Les tendances c’est exactement tout ce que tu as envie de me voir porter. J’essaie tout et tu choisis.

Je dis avec un air angélique.

— Faudra certainement demander ma taille de soutien-gorge à quelqu’un car je ne la connais pas vraiment mais... c’est tout.

Au fond, je suis surexcitée.

— Viens, on y va ! Elles doivent toutes pouvoir te renseigner !

Je me dirige vers la première jeune fille seule que je trouve et je laisse Romie lui expliquer ce qu'il en est. C'est rapide, vif et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Romie revient avec toutes ses réponses.

— Verdict ? Forte poitrine ou pas si imposante que ça ?

Je rigole en embrassant sa tempe. Moi je la trouve parfaite comme elle est.

Je lève les yeux au ciel.

— J’ai des moni seins, faut s’y faire. Mais quand même du B.

Je dis fièrement avant qu’on arpente tous les rayons de la boutique. Quand on arrive en cabine, il a carrément droit à une belle chaise. Je ne sais pas combien de temps on reste là, à tout essayer, mais son regard n’a pas changé et j’arrive à me trouver jolie grâce à lui.

Il passe tout seul à la caisse pendant que je continue de flâner parce que j’avais envie d’avoir la surprise de ce qu’il avait préféré et choisi et au moment de sortir, on réalise qu’il est un peu trop tard pour un goûter et qu’on risque même de rater le diner si on ne part pas maintenant.

Je suis scotchée à lui quand on sort et je le remercie un millon de fois pour son cadeau. J’ai vraiment, vraiment hâte de rentrer.

J'aurais voulu prendre toute la boutique, mais j'ai été raisonnable parce que je sais qu'elle ne porterait pas tout quotidiennement. Elle a égayé tellement de tenues, que mon regard s'est perdu plus d'une fois et que ma libido s'est réveillée en flèche.

Quand on sort et qu'elle me remercie, j'ai réussi à me concentrer sur seulement trois ensemble différents, plus quelques petites folies. Il faut bien mettre ses formes en avant !

— J'espère que j'ai pris des ensembles que toi aussi tu as aimé. Y'en a un, j'ai failli baver dans le magasin. J'étais obligé de te l'acheter !

Je souris en embrassant sa tempe.

— La route va sembler longue jusqu'à White Falls ! Tu vas devoir être Impatiente toi aussi en plus, tu vas supporter ?'

— Tu sais là si je m’écoutais on ferait l’amour une première fois sur le parking à l’arrière de la voiture, ma main ne quitterait pas ton entrejambe sur le retour et on remettrait ça chez toi quand j’aurais découvert ce que tu as acheté. Et certainement que je te réveillerai pour recommencer encore.

Je glisse mes mains dans les poches arrière de son jean avec un large sourire.

Elle dit ça avec un tel naturel que tout ce que je suis à envie de la prendre au mot. Pour faire taire le désir naissant, je l'embrasse sans doute bien plus passionnément que d'habitude.

— Mais on est sages, pas vrai ? On est sage et je vais me contenter de te dévorer des yeux pendant des heures en me demandant comment je t'arracherais tout ça au moment venu.

Je réponds avec un grand sourire.

Je grimace un peu.

— Marre d’être sage, mais bon. Si c’est ce que tu veux alors on rentre vite, vite, vite.

Y en a pour trois quart d’heure si on a de la chance.

— Si tu savais, y'a plein de choses que je veux.

Je souris avant qu'on ne décolle. On a un peu de monde sur la route, mais on s'en sort pas trop mal et on arrive à l'église alors que la nuit tombe à peine.

— Tu veux manger quelque chose avant qu'on aille se poser ? On commande japonais comme on disait et on propose à Max ?

Je demande avec un sourire... Heureux.