Talk Fast - Max & Luke

Il est bientôt dix-neuf heures trente et on part seulement de chez Max. On a profité d'être tous ensemble encore un peu et ça a vraiment été agréable.

Maintenant, je suis au volant de ma voiture comme un con, a espérer que mon appartement va lui plaire. Et c'est con, parce que ça changera rien s'il n'aime pas, mais ça montre beaucoup de choses d'une personne l'endroit où elle vit. Et je ne veux pas que son regard sur moi change. Et puis, on doit discuter tous les deux d'habitats, à l'évidence.

— J'aurais pas tenu longtemps avant de mettre les deux pieds dans le plat à l'évidence.

Je souris tout en gardant un œil sur la route.

— Maintenant qu'on est que tous les deux, t'en penses quoi de l'idée de vivre ensemble, toi ?

Je demande de brut en blanc. Au moins, on sera fixé.


@''Maximilien weaver''

Luke perd littéralement zéro seconde et je crois que clest vraiment un trait de caractère qui me plaît chez lui. Il est sûr de lui et son honnêteté me rassure.

— Je vais être franc... y a une partie de moi qui me dit que c’est trop tôt alors qu’une autre me dit « trop tôt pour quoi ? Pour qui ? »...

Je n’ose pas le regarder alors que j’en crève d’envie.

— Je suis quelqu’un de spontané... j’veux dire, j’ai traversé la manche pour venir retaper une église pour un gars qui s’en fichait complètement alors c’est pas me lancer dans l’inconnu qui me fait peur. J’ai juste l’impression que c’est très important comme choix et... bien sincèrement, j’ai pas peur de te dire que, oui, j’aimerais bien qu’on essaie, mais je dois être honnête et j’ai pas envie de quitter White Falls...

— C'est très important comme choix pour moi aussi.

Je dis avec sérieux

— Quand je disais que j'avais peur, c'est parce que c'est pas arrivé depuis des lustres pour moi. Quasiment jamais, pour ainsi dire. J'ai des habitudes de vieux célibataire depuis des années et j'ai pas envie que tu finisses par me trouver inssuportable à cause de ça.

Même si au fond de moi, je suis une fois de plus convaincu que ça fonctionner. Lui et moi on a quelque chose qui nous lie, de manière si forte.

— Bien sincèrement... Si t'as pas envie de quitter WhiteFalls, je crois que je serai prêt à y venir, moi.

— Si c’est seulement de vieilles habitudes, je suppose qu’elles peuvent être remplacé pour en créer de nouvelles ?

Je dis avec un sourire avant de sentir mon cœur s’emballer.

— C’est vrai ? Venir ici ne t’effraie pas ? C’est bien loin de la vie à Londres...

— Je suppose que si tu m'aides à le faire, oui.

Je souris en venant caresser sa cuisse.

— Tu sais, pour ce que je la vois la vie à Londres... Je vais bosser, je rentre, je geek, je mange, je dors, puis je retourne bosser. Donc si parmi ça je peux glisser ''Etre avec Max'', ''Sortir avec Max'' et ''Faire l'amour avec Max'' ça rendra ma vie beaucoup plus passionnante !

J’affiche un large sourire, même si je ne peux pas m’empêcher de rougir un peu. Je caresse sa main avec bienveillance.

— Y a quand même entre une demi-heure et trois quarts d’heure pour aller à Londres. J’ai pas envie que ça te pénalise. Même si c’est vrai que j’aimerais beaucoup te voir tous les jours.

— Alors penses pas à ça. Si moi je te dis que ça me dérangerait pas, c'est que j'ai conscience qu'il faut trois bon quart d'heure et que ça me dérange pas. J'ai une voiture de fonction et de la voiture je peux quand même prendre mes appels, donc mes collègues pourront me joindre avec autant de facilité que si j'étais avec eux, pour ainsi dire. Les briefs au téléphone, ça nous connait.

Je rigole en levant les yeux au ciel. Equipe de sauvages.

— Si c'est ce dont t'as envie, je serai ravi de venir à White Falls, pour toi. Pour commencer.

— Pour commencer...?

Je sais que mon frère ne partira plus de cette ville et je n’ai pas envie de la quitter non plus.

— Je tiens beaucoup à toi Max, sûrement plus que tu ne le crois déjà. Alors pour les prochaines semaines, pour les prochains mois, ça me dérange pas de venir vivre avec toi. Chez toi.

J'espère qu'il va comprendre.

— Mais si ça continue comme ça, si tous les deux on finit par ressentir cette même chose qui me fait battre le cœur beaucoup trop vite...

Je soupire, puis je me dis que la meilleure façon de le faire savoir, c'est d'y aller cash. Une fois de plus.

— Je suis tombé amoureux de toi, j'espère bien passer beaucoup de temps à tes côtés, mais entre nous, je passerais pas ma vie à vivre dans l'église que tu as construis pour un autre que moi. Je suis pas de nature très jalouse, mais ça finira par être trop pour moi.

Plusieurs fois j’ai eu envie de lui couper la parole pour lui dire que moi aussi, je ressens déjà tout ça. Pour lui dire qu’il est pas le seul à sentir son cœur battre trop fort à se demander si ce n’est pas trop rapide. J’en suis dingue, moi aussi. À tel point que lorsque je comprends ce qu’il veut dire, je suis extrêmement soulagé.

— C’est la ville que je n’ai pas envie de quitter... pas l’église. Depuis qu’on se parle, je réalise que j’ai envie d’avancer et c’est pour ça que je modifie l’église. C’est pour ça que j’en fais le foyer parfait pour mon frère et Romie parce que j’espère quand même qu’ils accepteront d’y vivre. J’ai envie de la leur vendre à eux parce que je suis quand même fier de tout le travail que j’y ai fait. C’était vraiment une ruine avant alors... enfin, ce que je veux dire, c’est que je veux vivre à White Falls parce que je pense que si Romie suivrait Edouard partout, il n’aura jamais le cœur de l’éloigner de sa famille et ils vont rester ici. Alors... j’ai pas envie de m’éloigner de lui. Mais je serais ravi qu’on trouve un endroit qui nous plairait tous les deux pour le faire à notre image. Alors... en attendant, ça me gêne pas du tout de venir chez toi une semaine et que tu viennes chez moi la semaine suivante.

Parce que c’est important qu’on se sente bien tous les deux et qu’on voit si on est vraiment capable de vivre ensemble.

Mon cœur semble sur le point d'exploser ma cage thoracique. J'ai envie de m'arrêter ici, au milieu de nulle part, et de l'embrasser encore et encore. Et encore !

— Et tu vas passer la moitié du mois chez moi, loin de ton bureau, dans une ville où tu connais pas grand monde et loin de ton frère qui va bosser de l'eglise à partir de maintenant ?

Je souris, heureux. Parce qu'on est tous les deux prêts à faire des efforts l'un pour l'autre, tous les deux prêts à envisager une vie ensemble. Il a même parler d'un futur endroit à nous.

— Si c'est ce que tu as envie qu'on fasse, j'en serai ravi. Mais je le serai tout autant si je dois venir te retrouver chaque soir après le boulot. En sachant que t'auras passé une bonne journée, et pas que tu te sera fait chier entre les murs de mon appartement.

— J’ai envie de faire ça pour toi, oui. Je pense que c’est important que les efforts soient fait des deux côtés. J’ai envie de voir ta vie et d’en faire partie. Si je reste chez moi, je suppose que ce sera toi qui fera partie de la mienne.

Je lui adresse un sourire sincère.

— J’ai plus envie de faire les erreurs que je faisais avant. Mais j’ai pas non plus envie que tu les fasses pour moi. J’ai tout donné à quelqu’un qui est parti et j’aurais du voir que c’était une relation à sens unique. Là c’est pas le cas. Alors je veux venir chez toi également.

— Je t'aime.

C'est sûrement pas le bon moment, ni le bon endroit. C'est absolument pas romantique, ni tendre, mais c'est d'une telle sincérité que ça avait besoin de jaillir. Là, maintenant.

— Et je m'en fous que des gens pensent que c'est trop tôt. Pour ça, pour vivre ensemble, pour n'importe quoi ! J'ai envie de partager tout ce que je vis avec toi, et j'ai hâte que tu rentres dans mon univers à moi.

Son je t’aime me désarme et je suis presque triste qu’il ne voit pas tout l’amour que j’éprouve dans mon regard parce que le sien est fixé sur la route. Je suis incapable de lui répondre et pourtant je sais que j’en suis dingue. Que j’ai peur qu’il s’en aille et qu’il ne revienne pas et que c’est aussi pour ça que je le suis. J’en suis dingue.

— Moi aussi, j’ai hâte d’en faire partie. Je me dis que si ne pas se poser de question a autant réussi à mon frère, c’est que tout est possible, non ? Je ne me suis pas senti en phase avec quelqu’un à ce point depuis des années et je crois qu’il faut que j’arrête de m’accrocher à avant parce que ça n’a aucun sens. Avant de te rencontrer, je me disais que c’était de ma faute si j’étais seul, parce que je ne voulais pas lacher prise... je sais aujourd’hui que ce n’est pas le cas. C’est simplement que tous les autres n’étaient pas la bonne personne. Que je n’avais pas assez confiance pour lâcher prise. Toi, tu m’aides à lâcher prise et je n’ai pas du tout envie que ça cesse.

Je crois aussi qu’on a besoin de bâtir notre couple tous les deux, seuls, sans être sous le regard d’Eddie et Romie. C’est important que je vienne chez lui. Le temps qu’on trouve un chez nous.

— J'ai au moins tout aussi peu envie que toi que ça cesse.

Je lui souris en tournant rapidement la tête vers lui. Et son regard m'émerveille totalement. Peut-être qu'il n'a pas répondu à ce que je lui ai dis mais son regard me suffit amplement. Max a peur et je ferais tout pour que sa confiance en lui ne redescende pas. C'est pas ce dont il a besoin, au contraire.

— Tu mérites d'être heureux Max et je suis content que tu prennes consciences que Adam n'était pas la bonne personne pour ça. Je dis pas que vous ne vous aimiez pas, hein, c'est pas ça. C'est juste que ma mère avait l'habitude de dire qu'il y a le premier amour, et l'amour d'une vie. Moi aussi j'ai été amoureux une première fois, moi aussi ça m'a fait mal, mais je m'en suis remis. Parce que j'ai toujours cru ma mère.

Ma main retrouve sa cuisse chaque fois que ma conduite le permets.

— Et j'ai cette sensation que t'es la personne dont elle parlait.

Je souris alors que mon cœur explose dans ma poitrine. J’ai vraiment hâte qu’on arrive pour pouvoir me blottir contre lui.

— Moi aussi, j’ai cette sensation. C’était juste plus facile de m’en rendre compte avec toi et maintenant, c’est une évidence. J’ai pas peur de me lancer, j’ai juste hâte.

Je dis avec un sourire sincère.

— Alors, qu’est-ce que je vais découvrir chez toi ?

— Que je suis accro aux jeux vidéos ?

Je rigole franchement.

— J'y joue énormément quand j'ai du temps libre et ça prends beaucoup de place dans l'appartement. Appart pas très grand, parce que j'en ai pas changé depuis que j'ai emménagé seul. J'aime beaucoup les plantes aussi, y'en a partout ! Tu vas découvrir Luke la main verte !

— Des jeux vidéos et des plantes.

Je dis avec un large sourire.

— Pas du tout ce que j’imaginais mais je trouve que ça te va vraiment bien. Moi j’adore les plantes, mais je suis extrêmement nul pour les maintenir en vie alors... je pense être comblé là.

— Je les maintiendrais en vie pour toi, pendant que tu dessineras des plans pour que notre maison soit parfaite.

Je souris en coin, taquin. Même si dans le fond, j'ai vraiment envie que ce soit le cas. Avec un amoureux aussi doué, j'ai bien envie d'avoir un chez nous à nous, un jour. Il l'a bien fait pour Adam, alors pourquoi pas pour nous ?

— On arrive ! C'est juste à côté d'ici !

— Je vais regarder ce qui se vend à White Falls, alors. Qu’on puisse choisir quelque chose qui nous ressemble. Quelque chose d’original.

Si je l’ai fait pour Adam dans l’espoir de le récupérer, j’ai encore plus à cœur de partager un projet comme celui-là avec Luke. Parce qu’on va le faire tous les deux. Ça semble tellement fou. J’en suis complètement retourné.

Quand on se gare et qu’il désigne son immeuble, mon cœur s’emballe. Ça y est, j’entre dans son monde. Je suis extrêmement heureux et j’embrasse longuement ses lèvres une fois sur le trottoir, valise en main.

— Je te suis !

J'attrape sa main dès que je ferme la voiture, son sac dans l'autre main. Et enfin, je dépose le baiser sur ses lèvres que je veux depuis plus d'une demie heure de route.

— C'est au second étage, l'ascenseur est en panne.

Je rigole en le laissant passer devant, et en glissant ma main dans son dos. Quand on arrive devant la bonne porte, je glisse les clés dans la serrure et je lui ouvre en grand, pour qu'il puisse entrer.

— TADAM !

D'un coup de main j'allume la lumière, je dépose son sac et je l'attrape par la taille pour avoir un câlin.

J’entre timidement dans son appartement. Tout est rangé, sans pour autant semblé être au carré et ça me rassure. C’est petit, il n’y a pas beaucoup de décorations mais il y a plein de plantes. La verrière est tellement jolie.

— J’adore. C’est magnifique. C’est très cosy.

J’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— Ça me rassure. Ça va devenir ta maison une semaine sur deux, alors je me serai senti mal que tu trouves pas ça top.

Je réponds à ses baisers avec tendresse.

— Je me sens bien ici, c'est pour ça que j'ai jamais changé. En journée c'est super lumineux et la verrière permets une belle lumière dans la chambre aussi. Je vais pouvoir te suivre des yeux partout où tu iras.

Mon sourire en dit long.

— J’ai hâte de voir ça demain matin alors.

Je réponds à son sourire avec malice.

— Tu me fais visiter quand même ?

Je l'entraîne à ma suite un peu partout, aussi petit soit l'endroit. Dans la cuisine ouverte sur la pièce de vie, je lui ouvre tous les tiroirs pour qu'il s'y retrouve un peu.

— Tu fouilles partout, ok ? T'es comme chez toi ici, je te dirais pas que t'as pas à le faire au contraire. Alors vas-y !

La salle de bain est fonctionnelle bien que petite, et la douche suffisamment grande pour deux. Pour se laver en vitesse sans le quitter, ça pourrait être agréable. Le salon est rempli de consoles en tous genres, et y'a pas mal de choses qui traînent par ci par là. Des étagères remplis de bouquins et de bibelots, aussi.

— T'aimes jouer ou faudra que je fasse ça quand tu bosseras pour pas te faire chier ?

Je rigole en l'embrassant, heureux de lui montrer mon chez moi. Et puis on termine par la chambre avec un lit bien assez grand pour nous, une lumière toute douce parce que j'aime pas les grosses lumières pour se réveiller.

— Et puis mon armoire magique ! Elle va te faire une place dès ce soir, et tu pourras ranger des affaires dès aujourd'hui si tu veux. T'es le premier pour qui elle fait ça !