Balthawouaf

Ça fait une semaine que j'ai repris la natation. Le certificat que m'a donné Jenny a fonctionné. J'ai mal mais les décontractants musculaires fonctionnent. Je rentre en fin d'après midi. Ce matin il m'a envoyé une photo d'un chien et quand j'ouvre la porte il déboule comme une flèche et tourne autour de mes jambes. Gabriel le suit de près.

— Tu rigolais pas, tu as vraiment un chien.

Je souris amusé en regardant le chien qui bouge dans tous les sens.

Je suis en train de jouer dans le salon avec Balti quand Austin rentre. À l’entente de la porte il court vers le bruit, il fait le tour d’Austin avant de revenir dans mes jambes.

— Oui !! T’as vu ? C’est Adam qui me l’a offert ! J’te dis pas la tête de ma mère...

Je pose mon sac et je m'accroupie pour caresser le chien. Je fais une petite grimace, car j'imagine très bien la réaction de Madeleine.

— Vous avez réussi à la convaincre ?

— Moi j’ai rien fait. C’est Adam. Je ne sais même pas ce qu’il lui a dit... Je sais juste qu’elle est d’accord, qu’elle ne s’en occupe pas et qu’il a le droit de dormir dans ma chambre à la condition qu’ils soient dans un panier.

J'explose de rire.

— Et elle t'a cru pour le panier ?

— Bah ouais... Il va y dormir.

Je fronce les sourcils.

— Pourquoi tu rigoles ?

— Tu arriveras vraiment à résister s'il monte sur le lit ?

Je demande amusé.

J’acquiesce.

— Bien sur que oui. J’ai pas envie qu’il monte quand on fait l’amour ou j’sais pas... il dormira dans ma chambre, mais dans son panier. Même s’il est trop trop mignon et que c’est dur. T’as vu sa bouille ??

Je dis en me penchant pour l’attraper.

— Il est tout minuscule, il n’arrive pas à monter les marches !

Il le prend dans ses bras et je lui gratte la tête.

— Tu as de la volonté, je ne suis pas certain que je tiendrais le coup à ta place.

Car justement il est trop mignon. Quand j'étais petit on avait eu un chien, un bâtard que mon père avait surement trouvé dans la rue. Je l'adorais, il dormait avec moi tout le temps. Un jour quand je suis rentré de l'école il avait disparu, mais je sais que mon père s'en était débarrassé et je me souviens que j'étais vraiment malheureux et en colère mais que je n'avais rien dit.

— Bah j’peux le laisser dormir entre nous si t’y tiens vraiment...

Je dis avec un petit sourire. Je crois qu’au fond, ça ne le dérangerait pas. Peut-être même qu’il préférerait mon chien que moi.

Vu le sous-entendu qu'il y a en dessous, j'explose de rire.

— Le panier c'est très bien, c'est déjà assez dur comme ça.

Il explose de rire et je ne comprends pas pourquoi... Je ne sais pas si c’est parce qu’il se moque ou parce que je suis un peu ailleurs.

— C’est dur de dormir avec moi... ?

Je demande d’une voix mal assurée.

— Je vais dormir dans ma chambre de toute façon.. au début. Pour Balthazar. Pour qu’il apprenne bien.

Je sais que maintenant que Darcy est sereine et vraimeng bien dans sa nouvelle chambre, il préfère qu’elle y dorme. Et il ne vient plus vraiment dans ma chambre maintenant. Puis avec la reprise des cours, on n’a pas fait l’amour depuis un moment. Sans que je ne puisse le contrôler, mon esprit s’emballe et interprete tout de travers. J’ai tellement peu confiance en moi que ça m’effraie. Peut-être que je lui plais moins ? C’est normal, j’ai une sale tête depuis que je ne sors plus.

— Ma mère a fair un gâteau si tu veux. T’as des devoirs ? J’ai reçu le programme par mail et ce que je dois faire, aujourd’hui. J’ai commencé.

Je relève les yeux vers lui en fronçant les sourcils. Il a l'air presque paniqué, je prends son visage entre mes mains, Balthazar toujours dans ses bras.

— Hey, hey, hey, je voulais juste dire que c'était dur de dormir dans le même lit que toi sans faire l'amour.

— Oh.. j’avais pas compris ça.

Je me blottis contre lui en faisant attention à Balti pour ne pas l’écrabouiller. Ça me soulage un peu, ce qu’il dit. Même s’il dit peut-être ça pour être gentil ? Certainement, oui.

— On goûte dehors ?

Je propose.

Je regarde l'horloge accrochée dans l'entrée, on a environ 45 minutes avant que Madeleine ne rentre avec Darcy, et Paul finit un peu plus tard. Je lui fais un petit sourire en coin avant de lui prendre Balthazar des bras pour le poser par terre.

— J'ai une meilleure idée.

Et je l'embrasse avec envie.

Il prend Balti pour le poser et quand il m’embrasse, mon cœur explose et je suis parcouru de mille frissons parce que je reconnais ce baiser.

— On monte ?

Je demande alors que mes mains passent sous son t-shirt.

Je hoche la tête sans quitter ses lèvres, puis je le prends par la main. Une fois dans sa chambre, je ferme la porte avec mon pied, mes mains retrouvent son corps et mes lèvres les siennes. On se déshabille tout en s'allongeant, c'est brouillon, mais ça faisait un moment et je crois qu'on ne contrôle pas tout notre désir. Je me couche sur le dos, lui au dessus de moi, j'embrasse son menton, sa machoire, son cou.

— Je ne peux pas m'appuyer sur mon épaule.

Je murmure entre chaque baiser.

Je n’arrive même plus à réflechir. Ça fait une éternité qu’on n’a pas fait l’amour aussi spontanément. Chaque fois, c’est organisé. Mon cœur bat la chamade et je n’ai aucun contrôle sur mes gestes et mes émotions.

— Je vais faire attention.

Et c’est vrai. J’ai vraiment pris soin de lui pendant qu’on faisait l’amour. Je ne voulais surtout pas lui faire mal. Mais quarante-cinq minutes c’est trop court quand on veut faire une petite sieste ensuite. J’ai beaucoup de mal à me raisonner pour me rhabiller.

— On peut traîner encore au moins 17 minutes.

Je dis en embrassant ses levres à plusieurs reprises. Je suis bien, dans ses bras. Mais c’était avant d’entendre Balti pleurer au bas des marches.

— Merde !

Je me lève et j’enfile un caleçon avant de descendre pour le récupérer.

— Pardon mon petit chien. Ça va ?

Il me lèche la tête pendant que je remonte. Je me re blottis directement contre Austin, Balthazar marchant partout sur le lit avant de se rouler en boule entre nous.

— Double câlin.

Je le laisse mener, il est sur moi et l'attention et la tendresse qu'il me porte, me plaisent vraiment. Plus on fait l'amour et plus j'aime ça. Même si c'était court, je me sens bien. Il entend Balthazar pleurer, il file le chercher et quand il revient avec lui, le chien se couche entre nous alors que lui se blottit dans mes bras. Je lâche un rire.

— Tu craques déjà ?

Je secoue la tête.

— C’est pas la nuit là...

Je viens quémander encore des baisers parce que j’ai l’impression que c’est jamais assez. Et puis.. il est là. Et rien qu’à moi.

— Tu crois qu’on pourrait repartir en week-end quelque part ? Enfin, quand je serais plus enchaîner ici.

Il m'embrasse plein de fois, je caresse son épaule. Je hoche la tête.

— Où aimerais tu aller ?

— N’importe où où je pourrais être ton unique centre d’attention.

Je réponds sérieusement, non sans sourire un peu.

Je souris.

— Ça ce ne sera pas compliqué. J'aimerais aller à Paris un jour.

— On pourra. Mon futur beau-frère pourra très certainement nous donner de bons tuyaux en plus.

Je dis en souriant.

— On prendra Balti ? Je crois qu’il a très envie de visiter Paris.

Quand je tourne les yeux vers lui, il dort les quatre pattes en l’air. Il est tellement mignon.

Je regarde Balthazar, il est vraiment trop craquant. Quand Darcy va le voir ça va être l'hystérie, je souris en y pensant.

— J'ai dû mal à réaliser qu'ils vont se marier.