The start of something new — Adam & Logan

— Oh oui alors !! Papa, je pourrais dormir avec Poisson ?
— Non ma puce, tu es trop petite et tu as besoin de beaucoup dormir. Poisson risque de te réveiller car c’est un bébé.

Elle fait une petite moue mais ne rale pas.

— D’accord papa. J’ai été bien sage !
— C’est vrai ça ?

Je demande à Adam.

— C'est vrai ! Sage dans la voiture. Sage dans le magasin. Sage quand il a fallu faire doucement avec le chien. Elle a écouté tout ce que je lui ai dit au pied de la lettre.

Je souris, sûrement bien plus détendu qu'il y a quelques heures.

— Ca mérite encore plus d'avoir les copines pour le goûter ! Et imagine quand tu vas leur dire que tu es la maman de Poisson !

— On va pouvoir jouer avec lui !!!!
— Mais doucement, hein ? C’est un bébé. Il a besoin de faire dodo aussi.
— Oui papa ! Est-ce qu’on va manger au McDo ??

Je souris et je me tourne vers Adam.

— Si tu veux bien faire un crochet par le drive ? Apparemment, c’est une super journée pour tout le monde.

J'acquiesce et en moins de deux, on se retrouve au Drive de chez McDo. Après une hésitation à n'en plus finir, on ressort de la dedans avec chacun à manger et le chemin jusqu'à à la maison se fait dans les rires et la bonne humeur. Entre le chien, le McDo et son père, je crois qu'Olivia est en train de passer une journée mémorable.

Et c'est maintenant que je suis là, que je vis l'instant, que je me rends pleinement compte d'à quel point le rôle que m'a confié Logan est fort et basé sur une confiance infaillible. Alors oui, j'ai peut être pas géré au mieux concernant le chien, mais on va en parler et j'apprendrais de mes erreurs si erreur il y a.

— T'as prévu de faire quelque chose de particulier avec elle cet après midi ?

Je demande à Logan, alors qu'Olivia s'occupe de Poisson.

— J'ai invité Sephora et Salomé comme on en avait parlé ! J'ai dit pour le goûter à Marie parce que ça semblait être le plus facile, non ?

Je secoue la tête.

— On va déjà rentrer et puis manger, se poser. Aujourd’hui on reste à la maison, on ira se balader tous les trois demain.

Je lui souris.

— Merci d’avoir invité tes nièces, elle va être contente. On pourrait faire des cookies ?

J'acquiesce à l'idée d'un après midi tranquille à la maison. Ça va nous faire du bien de pouvoir nous poser un peu pour découvrir un peu cette vie à trois qui j'espère, se fera aussi souvent que faire se peut.

— Elles vont l'être toutes les trois. Les filles sont déjà impatientes ! Et bien sûr qu'on peut faire des cookies ! J'ai tout ce qu'il faut à la maison pour ça !

Je lui souris en retour, heureux de ce que je suis en train de vivre et de ce qui s'offre à nous. Du bout des lèvres, je lui envoie un bisou et je rigole en reportant mes yeux sur la route. On arrive à la maison !

— Pandore va rencontrer Poisson !

— J’espère que ça va bien se passer...

Ça m’effraie un peu.

— Je vais te laisser gérer l’approche, si tu veux bien.

J’espère qu’elle a grandi avec des chiens avant qu’Adam ne la récupère.

— Si on leur montre bien à tous les deux qu'ils ont leur place, y'a pas de raisons que ça se passe mal. J'ai acheté tout ce qu'il faut pour Poisson, des gamelles au panier, que Pandore ne se sente attaquée sur aucun terrain !

Je souris à son attention, parce que je vois qu'il n'est pas super rassuré.

— Je gère. Pandore va forcément être un peu effrayée et grognon, parce que j'amène un autre animal sur son territoire, mais il faut pas paniquer. D'accord ?

On se gare à ce moment exacte et Olivia sautille derrière avec Poisson. Elle s'apprête à découvrir la maison où vit son papa et je trouve ça génial. Histoire qu'elle voit qu'il n'est pas si pauvre que ça. Putain, ça aussi faut qu'on en parle avec Logan, plus tard.

— Va lui montrer la maison si tu veux. Je peux gérer le reste.

J'entends leur valise et la réunion Poisson/Pandore, par la suite.

— Merci mon cœur.

Je crois que c’était important pour moi de pouvoir tout lui montrer, sans que ce ne soit le chaos. Je prends tout de même les sacs de McDo.

— Tu laisses Poisson avec Adam, ma puce ? Il va le présenter à Pandore. Nous on va voir ta chambre.
— D’accord !!!

Elle retourne sur ses pas pour confier Poisson.

— Doucement c’est un bébé.

Elle dit très serieusement. Avant de partir, elle fait un rapide câlin aux jambes d’Adam et ça m’émeut. Elle l’aime bien. Je souris à mon amoureux et j’attrape ma fille au vol.

Elle est folle de sa chambre. Des quelques jeux qu’on y a installé et de cette bibliothèque au salon qu’elle partage avec les grands. Elle aime ses draps, la robe que Madeleine a tenu a lui offrir. Elle aime tout et je me sens vraiment soulagé.

— Va te laver les mains et on passe à table ma chérie.
— Okaaaaaay !

Elle disparaît dans la salle de bain et je l’entends tirer le petit marche pied qu’on a mis pour elle. Je lui ai tout montrer et j'espère qu’elle se sent déjà chez elle.

— Je crois qu’elle est vraiment contente d’être là.

Je dis à Adam.

Ému et attendri après les mots et gestes d'Olivia, j'ai ramené leurs affaires et celles de Poisson dans l'entrée. On peut bien attendre quelques temps pour trouver où mettre le panier du nouveau membre de la famille, le plus important à l'heure actuelle c'est son premier contact avec Pandore. Alors je me lance.

Lorsque Logan revient dans la pièce principale, après avoir passé un petit moment à faire découvrir la maison à Olivia, je suis couché par terre, Pandore blottie dans mes bras et Poisson en face, prêt à jouer. Comme je m'en étais douté, elle est bien plus réticente que lui. Mais ils ne semblent pas s'attaquer, alors c'est rassurant. Ils vont s'habituer avec le temps.

— Vraiment ? Sa chambre lui plaît ? La maison aussi ?

Je m'intéresse en me relevant pour m'assoir en tailleur, tout en lâchant Pandore pour qu'elle s'habitue.

— J'espère qu'elle va se sentir chez elle rapidement !

— Elle est vraiment contente.

Je réponds avant de m’asseoir aussi par terre.

— Alors ?

Je demande et regardant Pandore alors que Poisson m’escalade pour avoir des câlins.

— Alors ça aurait pu être pire.

Je souris en voyant Poisson aller directement réclamer des câlins.

— Poisson y a été sans aucune peur, Pandore s'est demandée qui était cet autre être à quatres pattes sans délicatesse ! L'aboiement l'a stressé tout de suite, ça risque d'être ça le plus compliqué. Il va falloir qu'elle assimile que c'est lui et que ce n'est pas synonyme de danger !

Je souris.

— Elle n’est pas planquée dans un coin totalement terrorisée, c’est le principal. J’espère que ça ira.

Mais je sais qu’ils vont bien s’entendre : Poisson est tout petit. Olivia revient les mains propres et je me relève lentement.

— Allez, à table !

— Ça va aller. J'y crois pour tout le monde !

Je me relève à sa suite lorsqu'Olivia arrive et je le laisse gérer comme il l'entends et en a l'habitude avec elle. Je les observe, dans mon coin, et je me rends compte que tout semble naturel et si facile. Ils ne se sont pas vus depuis presque un an et pourtant, on croirait que sa fille a toujours vécue avec lui. Ils ont un lien tellement fort que je ne comprends pas comment Moïra a pu vouloir les séparer.

Quand Logan m'appelle pour que je les rejoigne, j'aterrie de nouveau avec eux.

— Pardon, j'étais dans mes pensées.

Je le regarde avec un petit sourire et j’attends qu’il passe près de moi pour embrasser ses lèvres avant de le laisser s’installer. Je n’aurais pas rêver une meilleure journée que celle-ci pour un premier week-end avec Olivia, alors j’espère que ça convient également à Adam.

D’ailleurs, le reste de la journée passe à une allure folle, mais nous n’avons pas une seconde à nous. Olivia veut lire une histoire, jouer à un jeu, jouer dans le jardin, faire un dessin, de la peinture. Quand les jumelles arrivent, il faut également faire des cookie, occuper tout ce petit monde en évitant les chamailleries, sortir Poisson mais uniquement dans le jardin car il n’est pas vacciné, nettoyer ses accidents, la cuisine, faire goûter les filles, jouer à nouveau. Quand les jumelles s’en vont, je vois qu’Adam est crevé et pourtant, il faut encore assurer le temps du bain, du repas, d’un jeu et d’une histoire avant d’aller dormir. Je sais qu’il a l’habitude de garder les jumelles quelques heures, mais cette fois-ci c’est différent parce que c’est un boulot de chaque minute.

Ce soir, on ne passe même pas par la case canapé, on va directement dans notre chambre. Même poisson est complètement endormi dans son panier, dans un coin de la chambre. En attendant que tout se passe bien avec Pandore, c’est ce qu’on a décidé de faire.

— J’avais presque perdu l’habitude.

Je dis en riant.

La journée a été épuisante et je ne suis pas peu heureux d'enfin me jeter sur le lit. La douche chaude m'a fait un bien fou et je respire de nouveau.

— Tu m'étonnes ! Bon sang mais ça s'arrête jamais les gosses. Y'a pas de piles. Et quand c'est en bande c'est encore pire.

Je rigole, mais j'ai passé une journée tellement géniale que je ne regrette en rien d'être fatigué. C'est bien mieux que d'être dans son canapé à se dire qu'on n'a rien foutu.

— T'es heureux mon cœur ?

Je souris tendrement. Ma question est rhétorique, ça me touche juste énormément de voir cet éclat dans les yeux de Logan, même malgré la fatigue.

Je lui adresse un large sourire et je l’attire contre moi pour lui faire un câlin.

— T’as pas idée à quel point.

J’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— Mais j’oublie pas que t’as acheté un chien sans m’en parler...

Je réponds à ses baisers avec un large sourire, avant que celui-ci ne fane quelque peu.

— J'ai pas réfléchi...

Je soupire en faisait une petite grimace. Je sais que j'ai merdé.

— Il était trop beau, il avait l'air de beaucoup plaire à Olivia, a moi aussi ! Et on venait de dire qu'un poisson c'était cool, mais qu'on pouvait pas jouer avec. Alors je lui ai demandé si être maman d'un chiot ça pourrait lui plaire. Je sais que j'aurais pas du ! Mais il nous regardait avec ses grands yeux ! Et il est si beau, regarde le !

Je gémis en portant mes yeux sur Poisson.

— Oui mais on est deux. C’est toi qui m’as dit que ça t’avais fait du bien d’être acteur dans ton couple, non ? D’avoir pu choisir ta maison, ta décoration...

Je soupire un peu.

— Puis j’ai pas envie qu’elle pense qu’elle peut avoir tout ce qu’elle veut en venant ici, qu’elle croit que je l’achète ou qu’elle soit déçue si jamais elle n’a pas un poney ou une licorne le jour où elle en voudra une... c’est pas l’éducation que j’ai envie de lui donner. On s’était mis d’accord sur un poisson... un chien, on s’engage sur 12 ans, au moins. C’est des frais chaque mois..

Je me rends compte que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre et que je suis encore un grand gamin. J'ai eu envie de ce chien, j'ai craqué, ça faisait plaisir à Olivia et je n'ai pas été réfléchir plus en amont.

— Je suis désolé. J'ai pas fais ça pour saper l'éducation que tu veux lui inculquer. Clairement c'était un caprice. Un caprice réfléchit parce que je sais qu'on a les moyens de s'en occuper, mais un caprice quand même. J'ai pas eu le réflexe de penser à ce que ça pourrait renvoyer à Olivia.

Je soupire comme un con. J'en ai voulu à Max quand j'ai pris conscience qu'il avait fait beaucoup de choses seul et voilà que j'agis exactement pareil. Et en plus ça concerne son enfant.

— T'as raison d'être faché, je le serai aussi. Mais c'est pas que du négatif... T'aimes bien les animaux, tu préfères même les chiens que les chats ! T'es quand même un peu content, non ?

Je demande avec des petits yeux.

— Oui, Adam. J’aime les animaux et j’aime déjà Poisson, c’est pas le problème. On parle sérieusement là alors.. est-ce que tu peux arrêter d’essayer de m’amadouer, s’il te plaît ? J’ai envie qu’on parle de ces choses-là. Ça a un impact sur notre quotidien.

Je hoche la tête, arrêtant immédiatement mon air niaiseux.

— J'ai pas pensé une seule seconde à l'après. C'est seulement quand j'ai eu tout dans le caddie en sortant que je me suis demandé comment j'allais te dire ça, parce que c'était pas du tout le plan initial. On était content, alors j'ai pas eu la présence d'esprit de t'appeler ou de dire à Olivia que c'était pas ce pour quoi on était venu.

Qu'est ce que je pourrais dire d'autre ? Je suis en tort, je le sais, alors je ne vais pas débattre et inventer une excuse pour me sortir de là.

— Je sais oui, je lui ai expliqué qu’on voulait déjà un chien mais que finalement le prendre aujourd’hui c’était une bonne idée pour qu’elle le rencontre. Puis on a un chat.. t’as pas pensé une seconde que ça pourrait mal se passer ? Qu’est-ce que t’aurais fait ? Rendu le chien ?

Je dépose un baiser sur son front.

— Là on joue pas. Et je sais que c’est la première fois qu’Olivia vient à la maison et que tout est bien qui fini bien alors je ne t’en veux pas, mais j’te fais confiance. Si t’as envie d’être traité en adulte, agi comme tel. Si t’as envie d’être un beau-père à ses yeux et pas juste un copain, alors il faut agir comme tel également.. ok ? Je suis là pour t’aider, mais si tu ne me parles pas de ce genre de décision, ça va être compliqué et on va avoir du mal à s’entendre.

Peut-être qu’au fond, je suis un peu blessé parce que j’aurais aimé être avec lui pour choisir notre chien.

— J'ai pas envie que ça se passe mal. Encore moins de reproduire un schéma où on ne se parle pas et où chacun fait ce qu'il veux, quand il le veux. Je sais pas pourquoi j'ai pas tilté que c'était une décision qu'on devait prendre ensemble.

J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, chaque fois je me dis que j'aurais pu faire les choses de plein de façons différentes.

— On aurait pu y retourner cet après-midi si t'avais été d'accord, en plus. Ça semble évident quand j'y pense maintenant. J'ai du me dire que t'allais jamais vouloir et que c'était mon seul moyen de le ramener. Et en même temps... Ça fait grave de moi un gros connard de l'avoir fait de cette façon là si mon inconscient pensait ainsi.

J'ai douze ans et demi, en fait. Je crois qu'il est temps que je comprenne que je partage ma vie avec la personne que j'aime, et plus avec mes parents.

— Mais c’est bien qu’on en parle mon cœur. Et pas devant Olivia, évidemment.

Je caresse tendrement ses cheveux.

— Et je t’aime pas moins, d’ailleurs. J’espère que tu le sais ? J’ai juste vraiment envie d’avoir un bébé avec toi et je n’ai pas envie que tu vois ça comme un fardeau parce que c’est difficile et qu’on se dispute. Je veux que tu apprécies ton rôle de beau-père aussi. Alors désolé si tu me trouves dur maintenant.