It doesn’t get better — Adam et Logan

Je crois que c’est une conversation vraiment sérieuse et je n’ai pas du tout l’intention de m’en défiler.

— Qu’est-ce qui fait que tu es jaloux d’elle ? Peut-être qu’en en discutant tu realiserais que tu n’as plus de raison de l'être, non ?

Peut-être, oui. Du moins, je n'ai rien à perdre à essayer.

— Je crois que c'est parce qu'elle a partagé ta vie longtemps. Elle a été ta première femme, la personne avec qui tu as acheté une maison. Techniquement j'ai vécu pareil avec Max, mais je sais pas, c'est là. Parce qu'elle a porté ton enfant aussi...

Je rigole, levant les yeux au ciel de ma connerie.

— Je sais bien que jamais ce sera mon cas, que c'est pas une question que t'as pas envie avec moi et que c'est stupide de penser à ce genre de choses, mais c'est plus fort que moi.

Je m'accroche un peu plus à lui, par besoin.

— Elle avait ton âge, donc vous aviez forcément plus d'acquis et de choses en commun. Parfois je me sens tellement nul, je me rabaisse tellement dans mon propre esprit, que j'en arrive à me dire qu'au moins, Moïra, elle était intelligente et belle, et que tu méritais pas de la perdre pour quelqu'un comme moi. Puis bon... Après je la déteste de nouveau, j'accepte que tu m'aimes, mais je me dis quand même que tu lui as trouvé ces qualités la aussi un jour et que ça pourrait revenir si un jour elle débarquait ici comme une fleur.

— Tu sais.. elle n’avait qu’un petit salaire de prof à mi-temps. La maison, c’est moi qui l’ait payé et choisi. Sans elle. Je l’ai choisi à la va-vite parce qu’elle est tombée enceine dans mon dos alors que je n’avais aucune intention de devenir père ni mari. Alors oui, elle avait mon âge, cool. Elle est belle, c’est vrai. Elle a des diplômes, ça aussi, c’est vrai. Mais ça ne fait pas d’elle quelqu’un d’intelligent ou d’intéressant...

Je soupire un peu parce que j’ai beau lui expliquer, il n’arrive jamais à comprendre.

— La différence entre elle et toi, mis à part le fait que ce soit une femme, c’est que je n’en ai jamais été amoureux. Jamais je n’ai éprouvé ce bien être à ses côtés, jamais je n’ai eu envie de faire des projets avec elle. Avec personne d’ailleurs, sauf avec toi.

Je lui souris si sincèrement.

— Ses qualités étaient certainement qu’elle était bien foutu. Sympa. Elle était drôle. Mais ça n’a duré que deux ou trois rendez-vous. Après elle me pompait l’air et quand j’ai voulu rompre après six mois de relation pas stable ni régulière, elle m’a balancé qu’elle était enceinte, qu’elle allait le garder et que si je voulais faire partie de sa vie, j’avais intérêt à faire quelques efforts. J’ai pensé à mon âge, me disant que j’aimerais drôlement avoir un enfant, tant pis si ce n’était pas avec la personne de mes rêves, on cohabiterait et ça se passerait bien. Sa grossesse, c’était super et on s’est bien entendu au début, mais c’était nouveau, c’était... j’sais pas, on a voulu y croire. Ça n’a pas duré longtemps. Puis t’as déboulé et je me suis dit : « putain, si j’avais été patient, j’aurais tout de suite été heureux » mais il y a Olivia et je ne regretterai jamais qu’elle soit née. Je sais que t’as du mal à accepter que je dis la vérité quand je dis que je n’ai jamais été amoureux de Moïra mais... c’est vrai. C’est pour toi que j’ai tout quitté, pas pour elle.

Mes lèvres viennent trouver les siennes, avec tendresse et amour.

— Si tu avais attendu, tu serais peut-être pas resté à White Falls et je t'aurais complètement raté.

Je lui souris doucement, en essayant d'assimiler ses mots.

— Je sais que tu m'aimes, je n'en doute plus. Et je comprends que ce n'est pas pareil qu'avec elle, que ce qu'on vit n'est en rien similaire et que ce n'est pas comparable. J'ai plus envie de penser à elle et d'avoir peur de la personne qu'elle a été dans ta vie. Et c'est rassurant, d'entendre ces choses là. Ça me fait de la peine pour toi, parce que tu t'es retrouvé prisonnier en quelques sortes, mais... Je sais que nous on fait ça bien.

Mon ventre se noue doucement, alors que j'essaie d'accepter qu'elle n'est plus rien. Rien d'autre que la maman de l'adorable fille de Logan.

— On s'est d'abord aimé, et le reste suit son cours. On s'est installé ensemble, puis on va se marier et on aura notre petit trésor... On ne se quitteras plus hein ?

— Tu n’as pas à être triste pour moi parce que je savais pas que j’étais malheureux, avant. Alors arrête. Arrête de trouver des catastrophes là où il n’y en a pas, d’accord ?

Je dis avec un petit sourire. Je crois que je vais épouser le garçon le plus angoissé de tous les temps.

— On ne va plus se quitter, mon bébé.

Je caresse son annulaire, là où se trouve sa bague.

— Mais là, il est tard, demain on se lève tôt. Alors on va aller se coucher parce que je suis complètement mort.

— C'est inscrit dans mon sang de trouver des catastrophes partout ! J'espère que tu le sais, parce que tu m'as déjà presque passé la bague au doigt.

Il touche cette dite bague et j'aime énormément la signification que tout ça à, pour lui comme pour moi.

— Tu veux aller prendre une douche ? Je peux debarasser rapidement pendant que tu y vas, si tu veux !

— Hm.. ouais, je vais vite me doucher.

J’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— Mais je peux ranger demain, d’accord ? T’as des valises sous les yeux.

Et je m’en veux beaucoup de lui avoir fait peur tout à l’heure.

— Je veux pas risquer de m'effondrer avant que tu sois revenu. Je devrais survivre en rangeant quelques couverts et laver trois gamelles.

Je lui donne un dernier baiser, avant de le pousser vers la salle de bain.

— Je m'occupe de la cuisine, file te détendre mon cœur.

Je file, comme il dit. Je prends mon portable au passage et quand je vois que j’ai un message de Charlie, je ne l’ouvre pas, même si je sais déjà ce qu’il contient et que j’ai vraiment les boules qu’il y soit parvenu. Quel enfoiré !

Je me douche rapidement et quand je regagne la chambre, Adam est déjà au lit. À en voir sa tête, il ne va pas faire long feu. Mon bébé.

— Poisson est sorti un peu ?

— Oui ! Il est sorti pendant que je faisais la vaisselle. C'était rapide, mais il est rentré de lui même alors il devait avoir fini ce qu'il avait à faire. J'irais nettoyer ça demain quand il fera jour.

Je le trouve magnifique et mon regard sur lui doit très bien le lui faire comprendre.

— Au cas où j'avais oublié de te le dire, je te trouve vraiment très beau mon cœur.

Je lui rends son sourire et je vais enfiler un boxer avant d’éteindre la grande lumière. Il a sorti son livre et allumer sa lampe de chevet. J’aime le rituel qui va suivre bien plus que tout ceux qu’on peut avoir dans la journée.

— Toi aussi, t’es magnifique mon bébé.

Je me couche et Adam attend que je sois bien installé pour venir se blottir contre moi et lire son livre. La plupart du temps, je m’endors avant lui, mais aujourd’hui, je doute qu’il fasse long feu.

— T’as mis le réveil ?

— Oui ! De bonne heure et de bonne humeur, comme toujours.

Je grogne, mais pas tant que ça. Je me lève pour aller faire une part de ce que j'aime et j'ai conscience de ma chance.

— Si jamais je m'endors avant toi, tu pourras éteindre la lumière s'il te plaît ?

Je demande en relevant la tête pour quemander un bisou.

— Bien sûr.

J’embrasse ses lèvres et... je crois qu’il ne lit pas plus de deux minutes avant que je ne sente qu’il s’est complètement endormi. Ça me fait sourire alors je me pense pour toucher la lampe et l’éteindre avant de lui retirer doucement son livre et de nous installer correctement.

— Bonne nuit, mon bébé.

Quant à moi, j’ouvre le message de Charlie et j’avais raison. Fait chier. Mais bon, j’ai la solution parce qu’il est hors de question qu’Adam pense une seule seconde que c’est de sa faute et qu’il perde confiance en lui. À partir de demain, je serais malade comme un chien.