Distance. Gabriel / Austin

— Tu n'es pas le seul responsable, je ne me suis pas rendu compte non plus. Et j'ai conscience que je pourrais faire moins d'heures à la librairie, mais je m'inquiète pour l'argent.

— On s’en sort très bien. J’ai jamais vu quelqu’un qui fait aussi bien les comptes que toi. J’ai ma bourse et t’as ton salaire. On mange à notre faim. Tout va bien, ok ?

Et je mets de l'argent de côté pour Darcy aussi, il n'y a pas beaucoup pour l'instant, mais c'est important aussi, pour ses études, son permis de conduire ou sa voiture. Je hoche la tête.

— Oui, tout va bien.

Mais je n'arrive pas à travailler moins, j'y ai trop été habitué, et surtout maintenant que je ne suis plus en cours, j'en ai besoin pour m'occuper.

Je ne m'en suis pas rendu compte avant qu'il ne me le dise lui meme que notre couple allait mal et peut être qu'il fallait que ce qui est arrivé, arrive, pour repartir à zéro.

— Je crois que c'était une bonne chose que je découvre... enfin tu sais, que je le découvre.

Quand il me dit ça, j’hésite à rebondir. Mais je crois qu’il mérite vraiment de pouvoir en parler chaque fois qu’il en a envie.

— Pourquoi...?

— Parce que je n'avais pas réalisé que ça n'allait pas dans notre couple. Je me dis que si je n'avais pas vu ce message, ça aurait pu empirer et on aurait peut être fini par se séparer. Je ne veux pas que ça arrive.

— Mais.. ça va. Ça va pas ? Ça va pas dans notre couple ?

— Je ne sais pas... tu as dit qu'on était rentrés dans une routine, qu'on ne se voyait pas assez... je ne m'étais pas rendu compte de tout ça. Mais si tu ressentais tout ça, c'est qu'il y avait une raison.

— Mais c’est bien, la routine, parfois. C’est juste que celle-ci... j’en sais rien, j’ai l’impression que je t’ai délaissé et ćest pas ce que je veux.

— Je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais je ne me sentais pas délaissé.... mais je réalise que c'est peut être parce que je ne faisais pas attention.

Je m’approche pour lui faire un câlin.

— Je suis désolé pour tout ça. T’es l’homme de mes rêves et c’était idiot de ma part d’agir comme je l’ai fait sans penser que ça pourrait te blesser. J’ai pas du tout envie de te perdre et tu mérites tellement plus que ce que je te donne. Mais je travaille dur pour t’offrir la vie que tu mérites.

Je rougis.

— Je suis vraiment l'homme de tes rêves ?

— Bien sûr, oui. T’es vraiment l’homme de mes rêves. Physiquement autant que tout le reste. Ce que tu es, qui tu es, ta manière d’être avec moi. Tout. Ta manière de dormir blotti contre moi, aussi. Comment on fait l’amour. J’aime tout.

Il me dit tout ça, et sans réfléchir ou même sans pouvoir le contrôler, je l'embrasse. Je pensais que j'avais besoin de temps, mais je réalise que non. Je l'aime de tout mon être, et je sais que jamais personne ne pourra m'aimer comme lui le fait.

— Je t'aime.

Je murmure entre deux baisers, j'espère qu'il l'entend. Pas juste mes mots, mais ce qu'ils représentent, que je ne partirai pas.

Je réponds à son baiser avec tendresse et je le blottis contre moi après avoir récupéré mon plat de nouille.

— Moi aussi, je t’aime. Plus que tout. T’es mon unique priorité maintenant.

Je me blottis contre lui, et je reste silencieux pendant qu'il mange.

— On va pouvoir dormir cette nuit.

Je murmure, parce que je sais que lui non plus n'a pas dormi ces derniers jours.

J’acquiesce en lui tendant une crevette.

— C’est presque cruel de se dire qu’on doit se lever demain matin.

Je regarde la crevette plusieurs secondes avant de secouer la tête, je sais que si je mange maintenant je vais avoir mal au ventre.

— Je déjeunerai bien, demain matin c'est promis. Tu sais, qu'on on se réveillera dans quelques heures à peine.

Je dis avec un petit sourire, parce que ça va être dur.

— D’accord.

Je mange la crevette et je termine rapidement.

— On va se coucher, mon ange. Je rangerai tout ça demain. Je finis assez tôt.

Je ramasse tout malgré tout pour transférer ça sur le plan de travail et éviter que Balthazar ne mange tout ce qu’il reste.

Je l'aide à débarrasser puis je vais me mettre en pyjama. Ça me fait du bien de retrouver mes affaires, mon chez moi. Quand je sors de la salle de bain, il est déjà allongé dans le lit. Je sens quelque chose se serrer en moi en voyant cette scène et en réalisant que ça aurait pu ne jamais arriver de nouveau. Je le rejoins sous la couette et me blotti contre lui.

— Tout va bien ?...

Il vient se coucher contre moi et je remonte la couette sur nous jusqu’au cou. Je dépose un baiser sur son front.

— Tout va bien, oui. Pourquoi tu demandes ça ? Ça va pas ?

Je ferme les yeux et je sens toute la fatigue de ces derniers jours me tomber dessus. Je me sens apaisé d'être contre lui, dans notre lit.

— Au contraire, tout va bien.

Je murmure avant de m'endormir.

Il tombe d’un coup et je suis heureux de le retrouver. Je prends le temps de mettre nos réveils avant de tout éteindre et de m’endormir également.