Yesterday is history, Tomorrow's a mystery. I can see you lookin' back at me - Adam & Logan

Je lui souris tendrement.

— Tu te souviens de ta lune de miel avec ton mari parfait ? Et bien il y a une petite brasserie Italienne qui vient d'ouvrir et il a bien envie de t'amener là-bas, histoire de retrouver une once de ce contexte magique !

— Manger une énorme pizza avec l’homme que j’aime, c’est exactement ce que j’avais envie de faire.

Je lui souris.

— Alors, c’est quand tes examens exactement ?

— J'en étais sûr ! Je l'ai senti quand tu es monté dans la voiture.

Je rigole, alors que mon estomac gargouille. Vivement qu'on y soit, j'a vraiment faim en fait.

— Mes écrits sont dans à peine un mois et demi. Et après, j'ai plusieurs semaines de libre pour bosser ma thèse. Thèse qui est déjà presque terminée ! Tu crois que tu pourras me faire bosser un peu mon oral si on est pas trop débordé ?

— Même débordé, on aura le temps pour ta thèse. J’te promets. Alors oui, je t’aiderai à réviser.

Il ne passera pas après les enfants, il aura toujours sa place.

Ça me touche qu'il laisse entendre qu'il trouvera un créneau pour m'aider même si on est débordé avec les enfants. Et on le sera, mais on sera une famille soudée. J'en suis convaincu.

— Merci mon cœur ! Tu seras le premier à entendre la version finale de ce sur quoi je travaille depuis deux ans. Chanceux !

Je rigole, alors qu'on arrive au restaurant.

— J'ai hâte que mes études soient derrière nous, je m'en rends compte maintenant. J'ai envie d'être un adulte responsable pour notre famille.

— T’es déjà un adulte responsable, mon bébé. T’as pas abandonné tes études alors que financièrement ça aurait été plus simple et ça... c’est un choix d’adulte responsable.

Je caresse sa cuisse avec tendresse.

— Je suis vraiment fier de toi, de tout ce que tu fais cette année. Alors que t’as commencé avec un conjoint handicapé que tu devais porter et transporter partout. Je sais que tu trouves ça normal mais c’est pas le cas, tout le monde ne l’aurait pas fait. T’es quelqu’un d’exceptionnel.

— L'amour ça fait faire des choses exceptionnelles.T'aurais fais la même chose pour moi, je le sais.

Je souris, les larmes aux yeux. J'aime le rendre fier et ça me donne envie d'aller encore plus loin, pour voir ce regard jusqu'à la fin de ma vie.

— Quant aux études... Je sais pas si ça fait de moi quelqu'un de responsable de les avoir continué, mais je suis fier de moi, de me dire que ça pourra nous aider à l'avenir que j'ai été jusqu'au bout.

Je coupe le moteur après m'être garé et comme si ça m'avait manqué pendant cette dizaine de minutes, j'embrasse tout de suite ses lèvres.

— J'aurais bien encore fait l'amour, pour te montrer encore un peu plus combien je t'aime.

— À la maison alors. J’ai un peu mal aux hanches, ce serait con de finir aux urgences parce que je suis coincé quelque part dans la voiture...

Je souris contre ses lèvres.

— On va manger alors ?

— Parce que tu crois qu'un jour t'arriveras à me faire l'amour dans une voiture ? Vraiment ? Tu te lances des défis coriace mon Cœur.

Je rigole en haussant un sourcil.

— Allez viens, ta pizza nous attends !

J’éclate de rire.

— C’est vrai, oui. J’avais oublié ce détail.

En sortant de la voiture, je réalise que j’ai vraiment mal aux hanches. Peut-être le fait d’être resté sans bougé pendant des jours.

— Bébé, y a encore les béquilles dans le coffre ?

— Elles sont toujours dans le coffre, en cas de besoin.

Je réponds avec bienveillance en allant ouvrir le coffre pour les lui donner.

— Ça va vraiment pas mon Cœur ? C'est ta hanche ?

— Bof j’ai mal.

Je prends les béquilles pour rejoindre le trottoir.

— C’est pas affreux non plus, mais si j’insiste ça va le devenir alors...

J’ai compris qu’insister pour faire comme si tout allait bien aggravait généralement les choses alors je préfère prévenir.

— T’inquiète pas. Si je suis resté allongé trop longtemps c’est normal.

— Je suis fier de toi, moi aussi.

D'un mouvement de tête je montre ses béquilles. Il y a quelques temps il aurait forcé, aujourd'hui il les prends de lui même pour prévenir la douleur.

— T'as été longtemps couché, oui. Faut le temps que ça revienne.

Je souris et je lui ouvre la porte du restaurant.

— Si monsieur Wheeler veux bien se donner la peine.

Je lui souris et je rentre à l’intérieur ; il fait vraiment froid en ce moment et la neige n’arrange rien. Je n’aime pas trop qu’il prenne la voiture, mais je sais qu’il est prudent alors je me raisonne ; je n’ai pas envie qu’il attrape une pneumonie.

On nous installe à une table et je dépose mes béquilles dans un coin. L’endroit est très mignon.

— Peut-être que ça va devenir notre restaurant préféré. Ça senti vraiment bon.

— Et c'est vraiment mignon. Parle moi Italien et je me croirais revenu à Rome !

Je lui souris alors qu'on nous apporte les cartes.

— Mais j'espère bien que ça reste moi ton cuisinier préféré ! Y'a que si tu dis que tu préfères la bouffe de ma mère que je sors pas un dossier de divorce demain.

J'ajoute en le taquinant.

Je souris avant d’acquiescer pour lui dire en italien que, en effet, il est mon cuisinier préféré.

— Toi tu fais plus souvent ce que je préfère alors... t’es loin devant.

J’ajoute avant d’ouvrir la carte.

Je glousse comme un con en décryptant comme je peux ses mots en italien. Le paradis doit avoir une ressemblance avec tout ça.

— Toujours prêt pour te faire tout ce que tu aimes. Et ça changera pas avec les années, alors je serai toujours numéro un.

Je rigole et attrape la seconde carte. J'ai à peine ouvert que je sais déjà ce que je veux.

— Finalement, ce sera des pâtes. Elles seront meilleures que les 3 minutes qu'on a failli avoir !

— Et moi une calzone. Un verre de vin, mon bébé ?

Je dis en ouvrant la carte des vins. C’est mieux comme ça, je crois ; si on avait du vin à la maison, on prendrait de mauvaises habitudes.

— Avec plaisir ! Mais du blanc pour moi s'il te plaît. Comme celui que tu m'as fait goûter la dernière fois !

Jamais j'aurais cru que je boirais du vin un jour. Mais Logan m'a appris à le savourer avec certains plats et au resto, ça fait toujours plaisir.

— Ok.

Quand le serveur arrive, je commande pour nous deux, plats et verre de vin blanc. J’aime partager ce genre de moments avec Adam, mon mari, et je n’aurais jamais cru que ça arriverait il y a quelques années encore.

Quand on rentre à la maison, j'ai du mal à me dire qu'il y a quelques heures, je suis rentré ici la boule au ventre. On a passé un excellent repas et s'il n'avait pas mal à la hanche, je crois que je l'aurais fait chier pour aller faire un tour sous la neige.

Logan à toujours ses béquilles et quand je le vois s'assoeir dans le canapé en soufflant de soulagement, je passe derrière lui pour entourer son cou de mes bras.

— Je voudrais qu'on ai une maison de plein pied. Ça m'inquietera moins pour les enfants, déjà, mais aussi pour toi. Je veux que cette maison ce soit le cœur de toute notre vie et prévenir le genre de douleurs comme ce soir, c'est important. Tant pis si ça veux dire devoir trouver un terrain un peu plus grand, on fera un plus gros crédit et je ferais des heures supplémentaires à gogo s'il le faut. Mais j'y tiens beaucoup. Parce que je tiens beaucoup à toi.

Je tourne sa tête pour embrasser ses lèvres avec tendresse.

— Je te le rappelle, pour que tu ne puisses jamais l'oublier.

Je suis touché parce que j’ai énormément de mal à quitter ses lèvres. Je sais qu’il tient à moi, il me le montre sans cesse, mais j’aime l’entendre encore et toujours.

— Ou alors on reste sur un terrain un peu plus petit, mais on s’arrange pour avoir une chambre parentale en bas. Qu’est-ce que t’en pense ? Si on reçoit du monde, c’est bien que les enfants soient isolés à l’étage pour bien dormir ? Puis quand ils seront ado, pas de papas à l’étage. Non ? Je n’ai pas envie de ne plus te voir parce que tu travailles trop...

J'aime beaucoup l'idée de leur faire comme un cocon à eux à l'étage. Avec une seconde salle de bain là haut, ce serait des enfants comblés. Mais en attendant qu'ils soient ados, on fait comment...

— Je trouve ça chouette. Pour nos futurs ados, pour les dodos aussi ! Mais si t'as mal, comment on fait ? Tant qu'ils sont petit, je veux dire.

Je réponds en embrassant encore ses lèvres.

— S'ils sont là haut à pleurer, que t'es tout seul à la maison et que t'as trop mal pour monter l'escalier ce jour là... C'est pas eux ou toi Logan, c'est hors de question que tu passes après eux. Je vous veux tous en sécurité. Tous les quatre.

Je pose ma tête contre son front. Je ne veux pas qu'il se braque ou qu'il se sente comme un moins que rien, mais on est obligé de parler de ces choses ci. Et celle ci est vraiment importante.

— Eh bien... on fait une salle de jeux en bas qui deviendra un bureau plus tard. Ou alors on fait ta bibliothèque et on y met des lits parapluie et si t’es pas là, les enfants dorment en bas. C’est pas que je n’aime pas l’idée d’une maison en plein pied, mais j’ai vraiment envie qu’on garde aussi une vie d’adulte et qu’on puisse toujours être un couple après avoir accueilli les jumeaux. Comment on va au restaurant ou au théâtre ou à des concerts si jamais tu travailles trop et que le crédit est énorme au point que nos loisirs passent après ?

Je l’attrape par le pull pour le faire basculer contre moi, sur le canapé. Il en perd son chausson et ça me fait rire.

— On va avoir trois enfants d’âge rapproché. Si on pouvait avoir quatre pièces à l’étage dont trois vraies chambres et notre suite en bas, sur un terrain moins cher qui nous permettrait de faire la cuisine ouverte de tes rêves, une pièce bureau/bibliothèque et chambre de dépannage alors c’est ce que je préfère. Tant pis si je ne peux pas leur courir après quand ils seront grands.

Je caresse son visage.

— Si on avait assez d’argent je te proposerai de laisser un emplacement pour un ascenseur. Ou je te dirais même d’adapter directement la cuisine à hauteur de fauteuil parce qu’on sait très bien que ça arrivera un jour. Mais pour l’instant j’ai pas besoin de tout ça et s’il faut qu’on laisse de côté la dépendance pendant quelques années, alors on le fera. Je n’ai juste pas envie que notre vie se résume à payer des factures simplement parce qu’in a voulu bien faire dès le début au lieu d’échelonner.

— Avoue, t'as juste pas envie d'être frustré jusqu'à leur rentrée en Maternelle ?

Je rigole en repensant à notre récente conversation, alors que je me blottis dans ses bras. Autant en profiter maintenant que je suis dans le canapé.

— Sans rire, je comprends ce que tu veux dire. Tu me connais, j'ai peur de tout alors j'ai peut-être tendance à prévoir sur dix ans... On essaie comme ça, alors ? Avec la pièce en bas au besoin ? Et on dédie l'étage pour les enfants ? Je sais que ça va me plaire, faut juste que tu fasses chaque fois comme ce soir. Écouter ton corps et pas ta tête de mule.

Je caresse son visage, puis vient embrasser ses lèvres.

— On refera la cuisine et on l'adaptera le jour où on en aura besoin mon Cœur. Tu seras pas tout seul. Jamais. Et c'est pour ça aussi que je te promets qu'on trouvera toujours une solution pour passer du temps ensemble, même si je dois bosser comme un dingue. Même si toi, tu le fais. J'ai hâte de ce jour où tu rentreras de la boxe, un peu tard. Moi et les enfants on aura préparé le repas, ou au moins Livie et moi, et les jumeaux seront là. Et on t'attendra pour manger. Et tu pourras enfin te dire que tu rentres du travail en étant content de tous nous voir. Ta famille au complet.

Mon regard est bienveillant et j'espère qu'il lui transmets tout l'amour que j'ai pour lui.