Yesterday is history, Tomorrow's a mystery. I can see you lookin' back at me - Adam & Logan

Je secoue la tête en riant.

— Tu tiendrais pas trois ans sans rapport sexuel. Peut-être qu’il faut juste que tu apprennes à être silencieux et c’est la clé de tout ?

Je ris mais j’acquiesce.

— On essaie comme ça. L’étage pour les enfants, leur salle de bain, leur chambre, leur placard. Tout. Et nous en bas. Je fais plus ma tête de mule là-dessus. J’ai envie de continuer la boxe alors je vais faire attention. J’ai mes béquilles, on a gardé le fauteuil en cas de problème et ça ira. J’ai hâte de rentrer tout vous retrouver. T’as pas idée à quel point cette perspective de vie de famille me plaît. J’ai hâte de rencontrer nos bébés.

— Je fais tant de bruit que ça ? Sérieux ?

Je demande, inquiet, en rougissant.

— Je plutôt bien, au contraire. C'est vieux, mais quand c'était pas vraiment officiel toi et moi, ça t'es arrivé plusieurs fois de me dire que tu avais hâte. Hâte du jour où tu rentrerais du travail et où tu me trouverais, moi, à la maison. A l'époque on envisageait pas vraiment de fonder de famille, enfin, tu vois, mais si déjà tu voulais me voir moi... J'imagine que l'idée de tous nous avoir va te combler.

Mon sourire s'étire.

— J'ai tellement hâte, moi aussi. Je vais être autant gaga que paniqué.

— Non, pas autant que ça, mais tu en fais et j’aime bien ça. Et si c’est pas être entendu qui t’inquiète, c’est quoi ?

Il rougit et j’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— J’ai rapidement espéré n’avoir plus que toi dans ma vie. C’était bizarre parce que des amants ou des maîtresses j’en ai eu plein mais toi... j’en sais rien, j’arrivais pas à ne plus imaginer ma vie sans que t’en fasses partie.

— C'est un tout ! Qu'on nous entende, qu'on nous surprenne... Ce serait encore pire, doux Jésus.

Je porte ma main à mon cœur, comme l'acteur dramaturge que je suis. Mais je rougis encore plus, en poursuivant.

— Je suis pas certain d'avoir envie d'apprendre à être silencieux si t'aimes bien que... Tu vois... Moi je me rends pas compte, je sais pas trop, mais comme toi tu dis que j'en fais un peu.

J'abandonne en sentant mes oreilles brûler. Il a compris ce que je voulais dire à l'évidence.

— C'était forcément écrit quelque part, toi et moi. On n'avait aucune raison de se rencontrer, quand on y pense. Mais j'ai quand même envoyé balader tous mes principes en me moquant du fait de briser ton mariage et je suis quand même devenu plus qu'un amant à tes yeux. Même si je me l'avouais pas vraiment, j'étais déjà complètement épris de toi, avant même qu'on arrête de se retrouver à l'hôtel...

J'avoue en l'embrassant.

— Alors une chambre à nous tout seul c’est très bien. Des verrous sur les portes aussi.

Je souris.

— T’es très beau quand tu rougis. T’es beau tout le temps mais j’adore ta pudeur. C’est très séduisant.

Je réponds à son baiser.

— Et maintenant t’es à moi.

Je dis en caressant son alliance.

J'acquiesce pour le verrou, non sans rougir encore plus.

— Si c'est toujours pas passé alors qu'on se fréquente depuis plusieurs années, tu risques de me voir rougir jusqu'à la fin de nos vies. C'est une chance pour toi comme pour moi, que tu apprécies.

Je souris en le regardant jouer avec mon alliance.

— Monsieur Adam Wheeler, en personne. Parfois en cours je la regarde et je me mettrais presque à pleurer comme un con... Et j'arrive à me retenir en me souvenant que t'es aussi gravé sur ma fesse.

Je rigole, taquin.

Je pouffe de rire.

— T’es vraiment couillon quand même. Sur la fesse. Qu’est-ce qui t’a fait croire que c’était une bonne idée ? Hein ?

— La drogue peut-être ?

Je réponds avec l'évidence même.

— Autant le tatouage je sais que jamais j'aurais fais une chose pareille dans un état normal ! Autant la fesse... Je me souviens pas, mais me connaissant, je suis sûr que c'était réfléchi. Je suis certain que j'ai du me dire un truc du genre que y'aurais que toi qui pourrait le voir et que du coup ce serait intime et tout !

Je lève les yeux au ciel.

— C’est mieux, oui. Pour les autres, t’as déjà ton alliance.

— Sans vouloir t'offenser, si un jour un type voulait mon cul, il n'en aurait rien à faire de mon alliance.

Je rigole.

— Regarde moi, la tienne m'a pas retenu beaucoup !

— Euh.. tu pars sur un terrain glissant, mon bébé.

Je dis en retrouvant immédiatement mon sérieux.

— Pardon !

Je réponds aussitôt en grimaçant.

— C'était un peu trop pour être drôle, c'est ça ?

— Bah.. ouais. Tu t’es laissé emporter là... puis parle mieux de toi, s’il te plaît.

Je dis en caressant sans son visage.

— Si quelqu’un veut « ton cul » uniquement, il ne te respecte pas alors... ne parle pas comme ça. C’est pas joli dans ta bouche.

J'acquiesce, laissant mon visage glisser contre sa main.

— Je ne veux plus d'autre personne que toi, alors mon alliance c'est pas elle qui eloignera les gens qui pourrais... Tu vois.

J'embrasse sa joue.

— C'est moi, qui leur dirait que je suis déjà marié a l'homme idéal.

— Je t’aime.

Je réponds simplement.

— Je me pencherais bien pour t’embrasser mais ça tire sur les hanches. D’ailleurs je ne sais pas ce qu’il m’a pris de me mettre dans le canapé parce que je ne sais pas si je vais pouvoir me relever.

Je soupire. Dans ces moments-là, je me sens vraiment vieux.

— Je vais dormir sur le canapé, je crois.

C'est moi qui vient embrasser ses lèvres et je prolonge mon geste un peu plus qu'à l'ordinaire.

— Aussitôt dit, aussitôt fait.

Je murmure en me détachant et en caressant sa joue.

— Dis-moi tout ce dont tu as besoin, je t'apporte ça. Ne force pas inutilement.

— Oreiller, couette, médicaments et toi qui va te glisser dans le trou juste ici pour dormir contre moi.

Je dis en désignant l’emplacement entre le dos du canapé et mon corps.

— Je me sens vieux dans ce genre de moment.

— C'est pas le cas mon Cœur. T'as eu un grave accident et c'est presque un miracle que ce soit une des seules conséquences qui subsistent. Tu te bats pour rester celui que tu es et c'est pas être vieux ça, au contraire. Quand tu perdras tes dents, là, je dis pas.

Je souris en l'embrassant.

— T'as vraiment cru que j'avais pas déjà prévu de venir dormir ici avec toi ?

Je lui réponds en l'embrassant de nouveau, avant de lui demander d'attendre une petite minute. Très rapidement je vais chercher nos oreillers et notre couette — en dérangeant Pandore au passage qui dormait dessus — et je passe prendre un verre d'eau et ses médicaments pour Logan.

Quand il revient se coucher et que j’ai pris mes médicaments, je suis presque incapable de lutter contre le sommeil et je tombe comme une masse après lui avoir souhaité bonne nuit.