La nouvelle qu’on n’avait pas envie d’apprendre – Adam & Logan

— Bah j’sais pas. Je suis ta sœur ou pas ? T’as eu honte, c’est ça ? Espèce de naze ! Toi aussi t’es partie aguicher une pauvre conne ! Tu peux pas dire que j’suis ta femme ? Pauvre débile ! Déjà que tu dis que je suis tarée, mais j’suis même pas ta femme en plus, j’suis ta sœur ! Et tu me demandes si je tourne pas rond !?

Quand l’autre pauvre type arrive, je lui prends la clope qu’il a préparée alors qu’il affiche un air perplexe.


LOGAN

— Par contre, nous allons vous garder ici cette nuit pour être sûr que le traitement soit adapté. Puis vous pourrez repartir avant midi.
— Euh... d’accord.

Je me tourne vers Adam.

— Ils sont où les enfants ? C’est bon ? Tu peux rester ou tu dois rentrer ?

— Je reste !

Je dis aussitôt, parce qu'il est hors de question qu'il passe encore une nuit a l'hôpital tout seul.

— Les jumeaux sont chez mes parents et Livie dort chez Gabriel. Alors je ne pars pas. Je peux rester, pas vrai ?

Je demande au médecin. Dans sa chambre ou dans le hall je m'en fous. Mais je ne quitte pas cet endroit.


ÉDOUARD.

— Mais t'as cru que si je lui avais dis que ma femme l'avait tapé juste parce qu'elle l'avait énervé, elle aurait trouvé ça normal ? T'as envie de retourner là-bas ou comment ça se passe ?

Je demande, excédé par son comportement. Alors qu'elle sait pertinemment de quoi je parle.

— Excuse-moi d'avoir agi sans réfléchir, parce que tu paniquais et que moi aussi !

Et alors quand l'autre con arrive, je ne me contrôle plus.

— Merci du con, mais tu peux te casser !

Je lui réponds en arrachant la clope des mains de Romie.

— Tu touches même pas a cette cigarette, où tu rentres à pieds !

Il me crie dessus et j’en ai les larmes aux yeux instantanément, surtout quand il m’arrache la cigarette des mains et ça me fait pleurer tout de suite.

— T’es méchant ! T’avais qu’à dire que j’étais ta femme et que j’étais complètement toquée ! Au moins ce serait la vérité !
— Vous voulez que j’appelle quelqu’un mademoiselle ?, me dit l’infirmier qui n’est toujours pas parti.

LOGAN

— Oui, je pense qu’on pourra faire une exception. Edouard est un très bon ami.
— Merci.
— Nous allons d’abord préparer une chambre. Si vous voulez prévenir votre sœur ou aller prendre un café ? D’ici quinze minutes ce sera prêt. Chambre 525. Je vous laisse, je reviendrais en fin d’après-midi pour qu’on parle du traitement.

— Merci beaucoup.

On lui réponds en se levant tous les deux, alors qu'il quitte la pièce en nous saluant. Moi je ne lâche pas Logan, comme si j'en avais besoin pour respirer.

— J'espère que t'as pas besoin de solitude, parce que je compte pas te lâcher de toute la soirée. Et même de la nuit.

Je minaude avec des yeux doux, alors qu'on file en salle d'attente rejoindre Romie et Édouard.



ÉDOUARD

— Je suis méchant ? Parce que je t'évites les emmerdes et que je t'empêche de fumer ?

L'infirmier tente de faire le justicier et là, je sens que je perds le contrôle.

— Mais allez vous faire voir vous aussi ! Vous laissez ma femme tranquille et vous allez voir ailleurs si y'a pas quelqu'un qui à envie de se faire emmerder !

Je reporte mon attention sur Romie aussitôt.

— Donc c'est ça la finalité de ton histoire ? Excuse-moi d'avoir jouer la sécurité pour toi ! La prochaine t'iras te sortir toi même de tes conneries !

Je le regarde en serrant les dents parce que j’ai encore envie de lui dire qu’il est méchant, que je veux seulement être sa femme en tout temps, même quand il invente des histoires pour me faire passer pour une folle, parce que je fais que des conneries.

J’essuie mes larmes et je retourne à l’intérieur sans rien lui répondre. De toute façon, il va continuer de me crier dessus. Je m’arrête à la machine à café pour prendre un chocolat et je vais l’apporter à la jeune femme. Elle me regarde avec un air de pitié, je dois avoir une tête de folle avec mes yeux et mon état d’hystérique.

— Voilà, désolée. Il est tard, j’ai eu une longue journée. J’aurais pas dû faire ça.
— Faut pas vous mettre dans des états comme ça ! C’est pas si grave !
— Bah quand même... j’espère que vous aimer le chocolat.
— C’est très gentil, merci beaucoup.


LOGAN

— J’ai pas besoin de solitude. Au contraire. Mais demain matin t’iras faire un saut au bureau pour n’avoir à prendre que ton après-midi, ok ? Ça te va comme marché ?

Je ne grimace pas non plus. Il est ici et il a fait tous les examens nécessaires, alors j'aurais accepté même bien plus.

— D'accord. J'y vais ! Mais tu attends que je sois revenu ici pour qu'on parte ok ? On sait pas comment tu vas réagir au traitement, alors vaux mieux pas que toi tu me rejoignes.

Je souris, alors que je vois Romie au loin avec la fille qu'elle a frappé. Qu'est-ce qu'elles font ? Et putain, j'ai même pas prévenu Logan de ça, sur ce.

— Écoute, ta sœur va t'expliquer, mais on a eu un petit souci tout à l'heure...

J’ai même pas le temps de me relever que je vois mon frère et Adam arriver. Je me lève tout de suite.

— Alors ?? Ça va ??
— J’ai un traitement à prendre et on saura d’ici quelques semaines. Je reste ici cette nuit alors on est venu vour dire que vous pouviez partir mais... Romie t’as quoi sur le front ?
— Alors tu vas rire mais j’ai eu un petit accrochage avec cette dame.
— Mais tout va bien !, assure la dame.
— Nan mais Romie ! C’est toi qui lui as fait ça ? T’es complètement tarée !
— Oui bah ça va ! Je sais ! Tout le monde arrête pas de me le dire ! Vous faites chier, merde !

On aurait mieux fait de rester chez nous, franchement !

— Bah contente que ça aille bien pour toi ! Pauvre nul toi aussi !
— Mais t’es pas bien, ma parole ! Qu’est-ce qu’il te prend ?!
— Rien du tout !

Je m’en vais pour retraverser le couloir dans l’autre sens, en chialant à nouveau. Je croire mon bouffon de mari qui rentrait et je ne m’arrête même pas. Je vais rentrer en train.

Romie part en pleurant, sans que personne n'y comprenne rien. Logan est en colère, et je peux le comprendre, et Édouard est toujours dehors. Il a aussi dû lui passer un savon pour qu'elle dise à Logan que, lui aussi, il était nul.

— Elle s'est laissé guider par ses émotions je crois. Soit pas trop dur avec elle...

Je souffle en attrapant sa main. On voit Édouard ressortir aussitôt derrière elle et quand il l'a rattrape et qu'elle le repousse, aucun de nous n'hésite. On file dehors à leur suite.

— Tu fais quoi encore ?

Lui demande Édouard en haussant le ton. Romie pleure et elle baragouinant qu'elle va rentrer en train, parce que tout le monde l'a fait chier.

— Que tu sois en colère, ça passe. Même si entre nous, c'est toi qui a défoncé la tête de cette fille, et pas moi. Ton méchant mari a juste essayé de calmer le jeu pour qu'elle n'appelle pas les flics ! Alors tu peux faire la gueule, je m'en fous !

Quoiqu'il ai fait, lui, il a pensé au fait que si la fille appelait la police ça pouvait être dangereux pour Romie. Heureusement pour nous.

— Par contre, t'arrêtes d'agir comme une gosse Romie. Si tu veux rentrer en train, ok, mais la soirée qu'on devait passer chez Max durera une semaine pour moi ! Et tu viendras pas te plaindre si t'as pas de nouvelles de moi pendant ce temps là !

— Bah bonne semaine, pauvre type !!

Je lui hurle avant de tourner les talons. Nan mais il se fiche de moi celui-là.

— T’avais qu’à pas dire que j’étais ta sœur !

Je dis avant de traverser le parking pour quitter cet hôpital minable.


LOGAN

Je regarde ma sœur partir, complètement sur le cul. Je l’ai déjà vu s’énerver comme ça, mais ça fait une éternité que ce n’était pas arrivé. Je suis complètement outré.

— Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Je demande à Edouard.

On regard tous Romie quitter l'hôpital comme une hystérique et je ne sais pas lequel de nous est le plus choqué.

— Mais elle a pété un plomb sur la fille là. Sauf qu'elle a pas réfléchi et quand elle s'est rendue compte que c'était la merde si elle portait plainte, elle a paniqué !

Il soupire et j'imagine assez bien ce qu'il a ressenti en se rendant compte de ça à son tour.

— Alors moi en bon con, sachant pas trop où j'allais, j'ai été calmer le jeu. J'ai dis à la fille que c'était ma soeur, que ça lui arrivait souvent parce qu'elle avait un souci et que j'étais sincèrement désolé ! Elle s'est calmé instantanément, et tout était terminé. Mais c'est Romie qui a pété un plomb en fait ! Merde ! Si j'avais dit que c'était ma femme, la meuf aurait pu être encore plus agressive et je voulais pas prendre le risque ! C'était soit j'étais prévoyant, soit elle pouvait retourner en prison. Je devais faire quoi moi putain ?

— Ah.. je pense que c’est le fait que tu aies dit que c’était ta sœur alors...

Je dis non sans jeter un œil à Adam avec un petit sourire.

— Y en a à qui ça plait pas. Ou à qui ça ne plairait pas du tout. J’ai le même à la maison.

Je dis pour taquiner mon mari. Il aurait été capable de me faire la même scène. Tout comme j’aurais fait cent fois pire.

— Nous on doit remonter. Merci pour tout Edouard. A priori j’ai un hématome non résorbé et je vais prendre un traitement pour tenter de le faire disparaître. On verra bien ce que ça donne d’ici les prochaines semaines mais je reste ici cette nuit alors... si jamais ça va pas, je reste dispo.

— Ça ne me plairait pas du tout, non.

Je rigole, mais en comprenant amplement ce que ressent Romie. J'aurais pété un plomb aussi, je crois. Surtout si c'est à une fille qu'il avait été parler.

— Mais imaginez nous, elle comme moi, aller voir des mecs et leur dire que vous êtes nos pères ou nos frères.

J'imagine la scène à l'inverse, aussi. Puis finalement Édouard file et nous, bien vite, on file en 225.