La nouvelle qu’on n’avait pas envie d’apprendre – Adam & Logan

— Arrête de te moquer.

Je râle.

— Tu m’apportes de l’eau s’il te plaît ? J’ai mal au crâne, je m’endors.

Au moment où il va se lever, je m’accroche à lui.

— Reste encore un peu.

Je ferme les yeux et sans même me sentir partir, je m’endors comme une masse.

Au début je reste un peu, histoire d'être sûr qu'il dorme bien et qu'il va vraiment pouvoir se reposer. Puis je sens que je pars aussi, et je finis par lâcher prise. C'est une petite pause. Je m'excuserais plus tard.

Quand je réouvre les yeux, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais Logan dort encore à point fermés, alors je me retire doucement de ses bras pour ne pas le réveiller. J'embrasse sa joue et je referme la porte de la chambre derrière moi. Une fois en bas, j'entends tout le monde discuter dans la salon et quand j'arrive, je vois qu'ils en sont au dessert et qu'ils ont même couché les jumeaux.

— Désolé, je me suis assoupi aussi...

Je m'excuse en faisant le tour de la table pour aller faire un bisou à Livie qui mange près de son tonton préféré.

— Ça va ma puce ? Il est sage tonton ?

— Bah non, hein. Mamie le dispute toutes les dix (disse) minutes !

Elle quitte sa chaine pour aller dans les bras d’Adam et lui réclamer un câlin. Elle se blottit contre lui comme un bébé. Elle fait souvent ça quand elle est inquiète parce qu’elle sait qu’Adam va la rassurer.

— J’ai mangé cinq potatoes et un tout petit bout du poulet et aussi un haricot vert. Je voulais pas en manger plus et mamie elle a dit oui. J’ai mangé un bout de tarte et pas du yaourt et j’ai bu touuuuut mon verre d’eau. Pas de soda, j’ai dit non.

Elle raconte tout ça à son oreille en chuchotant un peu.

Quand elle vient dans mes bras, je la serre fort contre moi, parce que je sais ce que ça veux dire. Olivia à beau ne pas être ma fille, dans les faits, je la considère et l'aime aussi fort que les jumeaux. Et si Logan a pu me sortir une pareille connerie tout à l'heure à son propos, j'espère que jamais Livie ne s'est sentie de trop.

— C'est bien mon trésor ! Je suis fier de toi que tu ai mangé tout ça ! Tu vas avoir le ventre qui va exploooser !!!

Je rigole en la chatouillant.

— T'as été plus sage que tonton en tout cas !

Je taquine Gabriel en tirant la chaise et en m'asseyant auprès de lui, tout en gardant Livie contre moi.

— Toi aussi tu veux faire un dodo ?

— Je veux rester avec toi. Je vais pas aller chez maman aujourd’hui, pas vrai ?
— Mais t’as pas de mamaaaan !

Salomé dit ça en riant.

— Bah si j’ai une maman. Tout le monde hein j’te signale sinon comment tu veux être née ??? Parfois on connaît pas sa maman comme mon petit frère et ma petite sœur et parfois on la connaît mais on la voit pas car elle est séparée de notre papa car ils s’aiment plus ça s’appelle les choses de la vie. Alors j’ai une maman et deux papas. Ma maman elle m’a dit bonjour à l’église tout à l’heure !
— Ah tu vois maman, j’en étais sûre !, dit Marie. Elle lui ressemble ! Et Salomé tu demandes pardon à ta cousine.

Évidemment, elle ne veut pas, Marie se lève pour péter un plomb et ça finit en crise de larmes et au coin. Même pour Séphora qui va soutenir sa sœur sans savoir pourquoi elle pleure.

— Je pensais que Logan nous l’aurait présenté !, dit Madeleine à Adam. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?

Je lève les yeux au ciel quand Marie dit qu'elle lui ressemble. Olivia est une petite bouille d'amour, tout le contraire de sa vipère de mère. Mais bon. Ça se voit peu à cause de la tempête qu'elle déclenche avec les jumelles, alors qu'Olivia ne décolle pas de moi.

Heureusement que Logan lui a bien expliqué notre situation, ça lui permets de comprendre que Salomé à tort, même si je vois bien que ça la chiffone un peu. Ça me fait de la peine, et je ne peux pas m'empêcher de me dire que dans quelques années, ce sera encore plus dur si on ose se moquer d'elle à cause de ça. De notre famille.

— Pourquoi t'aurais voulu qu'il fasse ça ?

Je demande, le cœur au bord des lèvres. Pourquoi ma mère voudrait connaître la femme qui a failli ruiner ma vie ? Gabriel se fout très clairement de ma gueule à côté et je suis sûr que c'est parce que la haine se lit encore sur mon visage.

— Tu connais un peu ce qu'il s'est passé entre nous trois, ce que j'ai vécu avec eux, alors j'imagine qu'il aurait trouvé ça déplacé de te présenter celle qui était en cause. Et puis c'est pas son amie non plus, vu ce qu'elle lui a fait.

Je grimace, n'en disant pas plus comme Olivia est toujours contre moi. C'est bien la seule façon pour moi de me contrôler et de ne pas insulter Moïra. Faudrait que je sois collé à Livie chaque fois que je la verrais en fait. Soit chaque dimanche. Putain.

— Apparemment elle revient s'installer ici, en ville.

Madeleine lève les yeux au ciel.

— N’en fais pas tout un drame. Je ne voulais pas qu’il nous la présente, je me suis simplement dit que si c’était elle, il nous l’aurait dit. Et comme il ne l’a pas fait, j’ai cru que c’était une simple connaissance. Tu es toujours aussi susceptible.
— C’est Adam, maman, dit Gabriel. Sa vie est un drame.
— Peut-être qu’on pourrait en parler quand les enfants seront partis jouer ?, propose Paul, désignant Olivia des yeux.
— C’est pas grave papi, je sais que mon papou il aime pas ma maman. Et ma maman elle aime pas mon papou parce qu’il a piqué son mari et moi. C’est elle qui l’a dit quand je vais dans sa maison.

Sa maison que je vais cramer. Putain mais elle est inssuportable ! Elle passe son temps à prendre Livie à parti, comme si à six ans c'était l'âge pour.

— Trésor on en a déjà parlé avec papa, tu te rappelle ?

Elle me regarde, un peu perdue.

— C'est vrai que maman et moi on ne s'aime pas trop. Mais c'est pas parce que je t'ai volé. Papa il n'était plus amoureux d'elle, alors que tous les deux ont est des amoureux. C'est pour ça qu'on s'est mariés. Maman ça reste ta maman, mais moi je t'aime gros comme la lune quand même, c'est tout. Tu comprends ?

On se demande qui l'aime le plus de nous deux, SA fille.

— Oui, oui. Moi j’ai bien compris, il faut pas s’inquiéter. Je crois que c’est maman qui a pas tout compris. Mais aujourd’hui à l’église j’ai fait une prière pour que maman trouve un nouveau mari parce qu’elle est triste parfois.

Elle fait un bisou à Adam.

— Je peux aller voir papa ? Il est là-haut ? Il dort depuis un million d’heure.

Ça me fait de la peine pour Olivia, qu'elle voit sa mère malheureuse, mais je n'ai aucune peine pour Moïra. Absolument aucune.

— Il dort dans ma chambre de quand j'étais petit ! Tu te rappelles où elle est ?

Elle me réponds oui et après que je lui ai fait un gros bisou, elle descends de sur mes genoux et part au quart de tour.

— Livie tu ne cours pas dans l'escalier s'il te plaît !

Ses pas se calment aussitôt et ça me fait rire. Au moins, maintenant, on peut poursuivre notre conversation.

— Vous avez vu pourquoi je l'aime pas ? Est-ce que moi je dis à Olivia que sa mère elle a abandonné son père et qu'elle lui a volé sa maison et sa fille aussi pendant un temps ? Je la déteste. C'est viscéral.

— Ouais bah t’aurais quand même dû venir, dit Gabriel.
— Et qu’est-ce qu’il a ?, s’inquiète Madeleine.

—Oui bah je viendrais la semaine prochaine. Histoire qu'elle n'oublie plus que j'existe.

Je réponds en soupirant.

— Il est épuisé. L'aller-retour à Paris a été génial, mais ça fait quand même pas mal de fatigue. Ça plus les récents événements et plus la grosse dispute qu'on a eu ce matin à propos de Moïra...

Je souffle, ne m'en voulant même pas qu'ils sachent. Après tout, ça arrive.

— Et quand c'est comme ça, il est facilement incohérent. Je voudrais retourner voir son médecin, mais à chaque fois il trouve une bonne excuse pour pas y aller. Et si j'insiste, ça va mal finir...

— Eh bien fais venir le médecin chez toi, non ? Il ne veut pas se déplacer, feinte-le !, dis Gabriel. Et si c’est pas un médecin qui veut se déplacer, t’en changes. J’crois que t’as un nouveau beau-frère qui a des contacts de fou, non ?, dit Gabriel très sérieusement.

— Mais à la maison on n'a rien. Comment il passe une IRM ou j'sais pas de quoi il peut avoir besoin ?

Je soupire, si c'était pas une telle tête de mule.

— Tu crois qu'il a ce genre de contact là ?

Avant j'aurais pesté à l'idée de devoir demander un service à Édouard. Aujourd'hui, je n'y vois aucun inconvénient. Les gens changent, et moi avec.

— Bah déjà un premier contact puis dans la foulée tu l’emmènes. Parce que... ouais, j’pense qu’il a ce genre de contact. Il a tellement d’argent. Son entreprise est énorme. Puis il est pas comme Max... il s’en sert, de son nom de famille.

Gabriel lui sourit.

— Sinon, passe par Romie.

— Ça c'est sûr qu'il le mets a contribution, son nom.

Il a d'ailleurs gardé celui rempli d'Histoire et de prestance.

— Je vais les appeler. Si je passe par un, l'autre sera là de toute façon ! Et puis même si Édouard était y aussi chiant, je ferais n'importe quoi pour Logan alors... Autant commencer par là. Merci !

Je souris à Gabriel.

Olivia m’a réveillé, évidemment. Alors j’ai émergé un peu avant qu’on ne redescende tous les deux. Elle est accrochée à mon cou vraiment très fort.

— Re..!

Je dis alors qu’on arrive dans la salle à manger.

— Coucou les plus beaux !

Je souris en les voyant arriver tous les deux. Mon cœur fond d'amour en voyant Livie ainsi accrocher à Logan.

— Tu veux manger quelque chose ?

Je me lève pour venir embrasser la joue de mon mari. J'ai un poids dans l'estomac en moins depuis que je me suis réveillé. Le simple fait de ne plus être en embrouille avec lui, ça m'a suffit.

Je secoue la tête ; j’ai presque des nausées. Je dois être encore pâle.

— Bien sincèrement, j’ai envie de rentrer. Je crois que j’ai pas assez dormi donc..

Je m’oblige à me taire parce que je sens que la fin de ma phrase ne va avoir aucun sens.

— Je suis désolé, il est tôt mais j’ai pas envie de voir le coucher du soleil. Merde les jumeaux dorment ?
— On peut vous les redéposer plus tard, s’empresse de dire Madeleine.
— Qui ?

Tout le monde me dévisage. C’est assez gênant parce que je ne sais pas pourquoi.

— Ça va mon cœur ? C’est quoi ce gâteau ?

Je demande en m’installant à côté d’Adam.

— Papa tu deviens zinzin... t’es tout bizarre.
— Ah merde. T’as mes médicaments ?

Je demande à Adam.

Si j'ai un temps cru que le sommeil allait l'aider, je pense qu'on se rends tous compte qu'il n'a pas assez dormi, en effet. Et je crois que tout le monde se rends compte que ouais, il faut vraiment qu'on voit un médecin.

— Allez, on rentre à la maison !

Je souris en l'embrassant et en faisant un bisou à Olivia. Si je ne panique pas, elle ne panique pas et personne ne panique.

— Tu pourras nous redéposer les jumeaux, vraiment ? Sinon je viens les chercher dès que tout le monde dort.

Je demande à ma mère, convaincu que Logan va se recoucher dès qu'on va rentrer. Évidemment elle me dit oui, alors je lève tout le monde de la chaise, pour qu'on puisse filer.

— Livie va mettre tes chaussures !

— Non je les mets pas, papa me porte.

Je vois qu’Adam va râler mais je lui assure que ça va. On dit au revoir à tout le monde et c’est seulement une fois dehors que je remarque que, moi, je n’ai plus mes chaussures.

— Mon coeur je sais pas où son mes baskets.

Au même moment, Gabriel sort sur le palier, mes chaussures à la main. Même pas des baskets.

— T’es complètement siphonné aujourd’hui.
— C’est bien que tu conduises pas beaucoup, Gabriel.
— Ouais. Livie, tu veux dormir chez moi ce soir ?
— OH OUI PAPOU DIS OUI DIS OUI !!!!! ALLEZ C’EST LES VACANCES !
— Pourquoi elle dormirait chez toi ?
— Pour que t’aille aux U-R-G-E-N-C-E-S.

J’arrive pas à déchiffrer le mot qui épelle.

— Là, faut écouter ton mari, Logan. Y a un problème.
— Ah bon ? Sur la voiture ?
— Bon allez, viens Livie !
— Je peux papou ??

Gabriel m'offre ma chance de pouvoir tout gérer sans que j'ai à être gêné avec les enfants, alors je ne vais pas rater l'occasion de la saisir. Même Livie me demande à moi pour aller chez lui, comme si elle sentait que son père est à la ramasse.

— Bien sûr que tu peux ma puce. Tu vas avoir tonton Gabou pour toi toute seule ! Et si mamie veux bien, tu pourras même aller chercher des habits à la maison avec eux. Elle a les clés !

Olivia est folle de joie et Logan toujours à l'ouest, alors j'en profite. Bien entendu, ma mère nous garde les jumeaux jusqu'à ce que je lui donne des nouvelles et moi, une fois qu'on a fait des bisous à Livie et que Logan est en voiture, je sais directement ce que j'ai à faire. Appeler Édouard sans que Logan ne crise.

— Tu m'aimes fort pas vrai ?

Je lui demande en me demandant si je ne ferais pas mieux de lui téléphoner se dehors, au cas où.

— Yes.

Je réponds avant d’incliner le siège de la voiture pour coucher directement. J’ai tellement mal au crâne, le silence me fait du bien.

Ok, bah ça facilite les choses. J'ai à peine le temps de démarrer le contact pour allumer le chauffage qu'il doit déjà être pas loin de ronfler.

Je rigole doucement en venant embrasser sa joue, avant d'appeler directement Édouard.

— Je rêve ou Adam Saint-Clair est en train de m'appeler ?
— T'as jamais changé de numéro, pas de ma faute. J'aurais pris le téléphone de Logan sinon !
— Maintenant qu'on se parle enfin comme deux personnes normales, ce serait con que j'en change.
— Certes...
— Je suppose que t'appelles pas pour ça ?
— Tu connais de bons médecins ? De vraiment bon je veux dire.
— Mon médecin traitant est pas mal ouais, pourquoi ?
— Édouard fait pas celui qui comprends pas ! C'est pour Logan. Ça va pas beaucoup mieux depuis ce qu'il s'est passé au parc, et la fatigue le rends vraiment très... Ailleurs.
— Vous avez été a l'hôpital ?
— Il n'a pas envie. Alors je profite qu'il se soit endormi dans la voiture pour qu'il n'ai pas le choix.
— Je dois pouvoir passer un coup de fil, je connais un très bon neurologue, un des meilleurs dans son domaine. Mais va falloir aller à Londres Adam, pas rester chez le débile de White Falls qui ne fait rien avancer.
— J'y vais tout de suite s'il le faut !
— Je passe un coup de fil, et je te rappelle.

Le téléphone sonne quelques minutes plus tard et quand il me confirme qu'on peut aller là-bas des maintenant, je n'attends pas une seule seconde. Je remercie Édouard cent fois, plus que dans toute ma vie, et je file vers Londres des qu'on raccroche. Je ferais tout pour Logan, et surtout ça.

SMS de Mimie à Adam
Coucou, on vous rejoint à Londres pour pas que tu sois tout seul ! Puis Logan pourra rien dire en ma présence Ça ira plus vite avec Edouard parce qu’il n’aime pas attendre ! BISOUS ADAM !!