Party ! — Austin & Gabriel #2

22h. La fête bat son plein. La maison est envahie, malgré le froid et la neige toutes les portes sont ouvertes. On peut entendre la musique de la chambre de Jenny. Affalé sur son lit, je la regarde se changer. Je l'attrape par le bras et la fait tomber sur moi alors qu'elle n'est encore qu'en soutien-gorge.

- T'es sûr qu'on est vraiment obligés d'aller à cette fête ?

Je râle avant d'embrasser son cou, en espérant que ça fonctionne.

Je caresse ses hanches avec mes pouces. J'aime son corps élancé, de danseuse. C'est ce qui nous a rapproché d'ailleurs : la sport.

- Non, je dois y aller.

Je soupire.

- Gabi y sera et je veux le voir. Il est un peu distant ces derniers jours, je comprends pas ce qu'il a.

Ça ne lui plait pas, je le vois dans ses yeux et je ne me trompe pas car elle se relève. Je me lève moi aussi.

- Pourquoi tu ne viendrais pas ?

Je lui attrape sa robe rouge, celle que j'adore.

- Tu entends la musique comme si tu étais à la fête.

J'enroule mes bras autour de sa taille.

- Il faut que tu te fasses des amies Jen.

Je caresse tendrement son visage.

- Ses filles ne savent ce qu'elles manquent parce que tu ne leur laisses pas la chance de te connaitre.

Elle est arrivée il y a trois ans à White Falls et en dehors de moi, elle n'a jamais réussi à créer de vrais liens avec personnes. Même si j'aime l'avoir pour moi tout seul, je sais que ce n'est pas bien. J'ai tenté de les rapprocher Gabriel et elle, mais ça n'a jamais vraiment fonctionné et je n'aime pas la savoir souvent seule quand je ne suis pas là.

Quand elle enfile mon t-shirt, je sais que c'est peine perdue. Je me rassoie sur son lit avec elle.

- Il ne porte pas grand monde dans son coeur, mais je suis certain qu'il t'apprécie. Vous devez juste apprendre à vous connaitre.

Je détache doucement ses cheveux et les fait tomber sur ses épaules dans un sourire.

- C'est mieux.

- Mhmmm.

Je fais une petite moue, parce que je n'ai pas envie de la laisser. J'embrasse plusieurs fois ses lèvres.

- Ne ferme pas ta fenêtre, je te rejoins cette nuit.

Après encore quelques baisers, je quitte sa chambre toujours par sa fenêtre. Son père ne m'aime pas, il me voit comme un bon en rien, mais ça m'est égal. Je rejoins la fête, je salue les gens sur mon passage en cherchant Gabriel.

Je le repère rapidement, il est posé sur l'un des canapés avec Polly et rien qu'à son expression, je devine clairement ses intentions. Ça me fait marrer. Je me laisse tomber à côté de lui, il sent l'alcool. Même si en grandissant j'ai eu du mal à accepter le fait qu'il puisse boire, avec le temps j'ai appris à ne plus tout assimiler à ma mère. Moi je ne bois pas, pour des raisons évidentes.

— T'es là depuis longtemps ?

Je parle fort à cause de la musique.

— Ça va, t'as pas l'air perdu.

Je me relève.

— Je vais nous chercher à boire.

J'ignore délibérément Polly. Je quitte la pièce mais une fois dans la cuisine je garde un oeil sur lui de loin. Je croise les gars de l'équipe, ils sont tous là, en plein bière-pong.

— Tu joues ?
— Pas maintenant.

Je tape sur l'épaule de Jake avant de récupérer deux cocas et rejoindre à nouveau Gabriel dans le salon. Je lui tends la canette, Polly est encore collée à lui et ça m'agace, je n'aime pas cette fille. Elle s'en prend souvent à Jenny.

Je n'ai pas le temps de lui dire que ce n'est pas de la politesse, mais de l'hypocrisie, qu'elle s'éloigne déjà. Je me tourne vers Gabriel.

— Polly Baker sérieux ? C'est une garce, qu'est-ce que tu fous avec elle ?

Je grimace.

— T'es complètement bourré.

Je me relève encore une fois.

— Viens, on va prendre l'air.

— Justement, et faut que tu décuves entièrement avant de rentrer, sinon ta mère va te tuer.

Je le soutiens par le bras pendant qu'on traverse les personnes qui dansent. On sort dans le jardin, j'espère que le froid va le réveiller un peu.

— Pas Polly, sérieusement Gab, cette fille est une plaie.

Je remonte ma capuche sur ma tête, j'enfouie mes mains dans mes poches pour me protéger du froid comme je peux, avant de m'assoir sur la balancelle.

— Non, je t'empêche juste de faire une connerie. Cette fille est une garce, tu le sais, je le sais, tout le monde le sait.

Je le connais depuis toujours, et même si j'ai eu une semaine difficile à cause de ma mère, j'ai ressenti les distances qu'il mettait entre nous. Je le laisse fumer sa clope, et je nous balance un peu avec mes pieds.

— Si un truc n'allait pas, tu m'le dirais ?