See You Again - Adam & Logan.

Garé devant le Red Lion, je ne sais même pas si j'ai raison d'être ici. Est-ce que j'attends quelque chose ? Est-ce je suis venu ici pour avoir des réponses ou aussi parce que je voulais revoir Logan ? J'ai l'impression de vivre une dualité comme je n'en ai jamais eu jusqu'à présent. L'envie et le péché.

Ce matin, quand Max est parti en cours, il m'a demandé si je voulais qu'il reste avec moi. Depuis dimanche il me trouve bizarre et j'ai mis ça sur le compte de la fatigue que je n'arrive pas à rattraper. Il voulait rester à la maison avec moi, pour s'occuper de son fiancé malade. J'ai réussi à le convaincre que ça allait aller et que j'allais voir mon frère a sa sortie du lycée. Faux, évidemment.

Même mon frère, il ne sait pas pour mon rdv de ce matin. Il m'aurait empêché de le faire et je l'aurais écouté. Preuve que j'avais donc vraiment envie d'être ici...

— Ça va aller Adam, tout va bien se passer.

Je me répète ça en boucle et avant de sortir de la voiture, je regarde rapidement la façon dont je me suis apprêté. Je ne veux pas plaire à Logan, c'est passé, mais je veux lui montrer que je ne me suis pas laissé mourir et que j'ai su rebondir malgré ce qu'il à pu me faire.

Neuf heures s'affiche et je soupire en sortant de la voiture. Ni en avance ni en retard, exactement ce qu'il faut. Logan est déjà là, je le vois des que je sors dehors et mon estomac se retourne. Je n'aurais pas dû venir. Je le sais, maintenant.

@Logan Wheeler

La vie n’est pas quelque chose de simple et lorsqu’elle vous tacle violemment, c’est souvent pour vous ouvrir les yeux. Ma vie entière a été remise en question il y a quelques mois et, même si c’est trop tard, j’ai besoin de réparer les choses. J’ai besoin qu’il sache que je l’aimais et que je n’ai jamais voulu lui causer autant de tort.

Ce matin, j’ai hésité à annuler parce que je suis tomber hier dans ma douche. J’ai perdu connaissance et, apparemment, ça pourrait m’arriver de temps à autre, sans prévenir. Personne ne sait. J’ai rendez-vous à l’hôpital à 10 heures, de toute façon. Ce n’est pas le fait d’être tombé qui m’avait donné envie d’annuler, mais bien la marque violacée sur ma pommette que je ne pouvais dissimuler.

J’arrive un peu en avance et quand je le vois arriver pile à l’heure, je me lève comme un con, le cœur battant. Il est toujours aussi beau, même s’il a changé en un an. J’aurais aimé le serrer dans mes bras, mais je n’ose pas. Mes yeux cherchent un indice et je repère sa bague ; je sais que Moïra n’a pas menti sur ce point. Il est bel et bien avec quelqu’un. C’est un coup au cœur, mais j’ai toujours besoin de lui parler.

— Salut.

Plus j'approche et plus je me sens mal. J'ai horriblement chaud et j'ai l'impression que je pourrais tomber à tout moment. Quand je croise enfin son regard, à quelque pas, je me prends une gifle en plein visage. Il est toujours aussi magnifique, même avec cet hématome sur la pommette. Est-ce qu'il a repris la boxe ? Moïra l'aurait laisser reprendre juste pour le garder auprès d'elle ?

Putain, mais qu'est ce que je fous ici après ses menaces ? Si elle me voit avec son mari, elle est capable de venir foutre le feu à mon potager et à mes poules.

— Hey...

Je souris faussement, pas du tout à l'aise. Trop de souvenirs remontent à la surface et le revoir après tant de temps, sans que plus rien ne nous lie, ça fait bien plus de mal que je ne l'ai cru. Fiancé ou pas à un autre.

— Comment tu vas ? je demande poliment.

Je lui souris et je me rassois quand il s’installe également.

— On fait aller. Et toi ?

Le serveur nous interrompt et je le laisse commander. Moi, j’avais déjà mon café.

Une fois ma veste sur le dossier, je commande un mocka, parce que je suis incapable d'avaler la moindre chose maintenant. Le serveur s'en va, nous laisse seuls à nouveau et je laisse mon regard se perdre un peu partout autour de moi. Je voulais passer pour une personne forte, mais ça n'a jamais été une chose facile pour moi.

— Je ne sais pas trop pourquoi je suis là, c'est assez étrange quand j'y pense. Alors je ne saurais pas trop dire.

J'aurais à la fois plein de choses à lui demander et rien à lui dire, cest étrange.

Il n’a pas envie de perdre son temps et, même si une part de moi peut le comprendre, je le trouve dur.

— Je tenais à m’excuser à la place de Moïra. Quand je l’ai quitté après qu’on se soit disputés tous les deux, elle n’a pas du tout accepté la rupture. On m’a raconté pour le carton qu’elle t’a rendu et..

Je soupire.

— Ça semble idiot et futile. Je t’ai fait venir parce que je t’aime, que contrairement à beaucoup de mes souvenirs, mes sentiments pour toi sont intacts. Moïra a appris pour nous et elle a inventé cette histoire de bébé. Elle me l’a dit quelque semaines après que j’ai quand même rompu avec elle. Enfin je crois. C’est très confus.

Je crois que j'ai arrêté de respirer pendant quelques secondes, parce que c'est à mille lieux de ce que je pensais de cette matinée. Pour moi aussi, c'est confus. J'ai l'impression d'être dans un rêve, dans un de ceux que jai plusieurs fois fait après qu'on ai rompu. Logan qui me dit qu'il a quitté Moïra, qu'elle n'a jamais été enceinte, Logan qui me dit qu'il m'aime...

— Je ne suis pas sûr de comprendre. Comment tu peux seulement y croire ? C'est pas le genre de choses qu'on oublie j'imagine, quand votre femme vous dis qu'en fait elle n'est peut être pas enceinte de vous...

Putain et j'ai la haine contre elle. Finalement, elle l'a eu sa revanche. Elle a ruiné ma vie autant que j'ai ruiné son mariage. Elle a même réussi à ruiner ma remise de diplôme, sans être passé par lui a priori...

— Pourquoi tu l'as quitté Logan ? Je veux dire... J'ai souhaité ça pendant des semaines, voire plus, alors pourquoi t'as finis par la quitter une fois que tu m'avais quitté, moi aussi ? Pourquoi tu viens me dire tout ça aujourd'hui...? la supplication doit s'entendre dans ma voix, tellement je suis perdu.

Hier encore, je voyais Logan comme le connard qui s'était servi de ma naïveté et de ma jeunesse, et aujourd'hui il semble déposer à mes pieds ce que j'ai voulu pendant tant de temps. Et pourtant, j'arrive pas à comprendre la moitié de tout ce qu'il me dit. C'est incohérent et illogique...

Il semble confus et perdu, le voir comme ça me brise le cœur mais je veux qu’il sache et je ne sais plus par où m’y prendre. C’était clair dans ma tête et maintenant qu’il est devant moi, je le bouffe du regard en étant incapable d’organiser mon discours.

— Elle n’est pas enceinte. J’en suis sûr. Elle est partie en Écosse après la remise de diplômes. Ce dont je ne suis pas sûr, c’est quand elle me l’a annoncé. Après que j’ai demandé le divorce, après ta remise de diplôme, je crois. Quand elle t’a vu avec quelqu’un d’autre et qu’elle était sûre que..

Je soupire. Je ne termine pas ma phrase.

— Je l’ai quitté parce que c’est avec toi que je voulais être.. j’ai toujours été honnête avec toi. Et j’organisais tout pour nous, j’ai simplement eu un contre temps.

Je me crispe malgré moi lorsqu'il énonce Max sans vraiment le savoir. Tout de suite, la réalité me rattrape et je me revois dans la même situation, quelques mois plus tôt. Lorsque c'est Max qui est revenu sortant de nulle part en me disant qu'il m'aimait toujours... J'ai quelque chose qui attire les emmerdes, c'est ça ? C'est la punition du seigneur pour mon péché d'homosexualité ?

— Elle est partie en Ecosse avec Olivia ?

Je me sens stupide de m'inquiéter d'une telle chose, comme si c'était le plus important de tout ce qu'il venait de me dire. Ça me fait de la peine pour lui et mon sourire attristé le montre. Il ne méritait pas ça, malgré tout la colère que j'ai pu ressentir.

— Si elle avait été enceinte elle aurait déjà accouché depuis un moment de toute façon, alors on ne peut pas être plus sûrs. Et je suppose que j'aurais du le comprendre quand elle m'a humiliée devant la moitié de White Falls alors qu'elle était censé être pas si loin du terme et était toujours aussi fine que moi. Bref...

J'ai pas envie de m'attarder sur elle, il y a d'autres sujets à aborder, d'autres aspects à dénouer. D'autres tous...

— Quand tu dis un contre temps, t'as conscience que ça fais presque un an que je ne t'avais pas vu ou je suis tout seul à avoir vu la vie defiler... ?

Je hoche la tête.

— Oui, elles vivent là-bas maintenant.

L’évoquer me fait beaucoup de mal. Quand j’ai revu Olivia par webcam, elle avait tellement grandi que j’ai eu un choc. Elle parle très bien, c’est une grande fille et plus mon bébé. Je ne suis qu’un souvenir lointain, Moïra ne lui a pas beaucoup parlé de moi.

— Je suis désolé. Si j’avais su ce qu’elle comptait faire, je ne l’aurais pas laissé.

Je tourne ma cuillère dans mon café avant d’en boire une gorgée. Je ne sais pas si j’ai envie de lui parler de mon accident, je ne veux pas qu’il ait pitié. Mais je crois qu’il n’a plus envie d’entendre de salade ou d’excuses.

— J’ai eu un grave accident de voiture alors.. je n’étais pas en état de garder le contact. Je suis désolé. J’aurais aimé que Moïra te prévienne mais... enfin, je vois bien qu’elle ne l’a pas fait.

— Je suis désolé pour toi, très sincèrement.

Olivia est tellement importante pour lui que ça me rends triste, lui qui ne pensait qu'à elle et ne cessait de dire qu'il ne voulait pas la perdre. Je lève la main en l'air quand il s'excuse pour Moïra, c'est bon, c'est passé et je ne vais plus à la fac donc ça va.

Le serveur vient me déposer ma commande et en entendant Logan me parler de son accident, je reste de marbre quelques secondes. Je ne remercie même pas le serveur, je crois, trop inquiet pour cela.

— Mon dieu, mais ça va ? C'était quand ? Tu vas bien ? C'est à cause de ça l'hématome sur ta joue ?

Ma main vient se déposer sur la sienne un instant et en m'en rendant compte, je la récupère rapidement. Ça plus le côté très intrusif de mes questions, je rougis comme un abruti. Évidemment que cette conne n'allait pas me prévenir, comment il a pu s'imaginer qu'elle l'avait fait ?

— Pardon. T'as peut-etre pas envie de réponse à tout ça. Désolé...

Mes yeux se portent sur sa main qui touche brièvement la mienne. Son contact me manque. Tous les jours, tout le temps. Je ne me suis jamais senti aussi seul de toute ma vie. Mais je ne suis pas là pour me plaindre. Je veux simplement rétablir l’ordre des choses.

— Ça va mieux, ne t’inquiète pas. J’ai eu mon accident début septembre alors.. je me suis réveillé il y a quelques semaines et même si c’est trop tard, je ne voulais pas que tu penses que je n’avais.. enfin que je ne suis pas sincère. Du moins que je ne l’étais pas.. on est en mai, c’est ça ? Je suis perdu dans l’espace temps.

Je dis avec un petit sourire pour détendre l’atmosphère.

Je souris timidement à sa question.

— Mi-mai, c'est ça.

J'essaie de rester calme et de ne pas laisser mes émotions parler pour moi, mais je suis complètement sans dessus-dessous. Je repense à mes larmes, à mes doutes, à ces fois où Gabriel m'a demandé si j'étais sûr de moi, ce que je ferais si Logan revenait... Et il serait revenu, c'est ça qu'il est en train de me dire ? Que sans cet accident, il serait revenu ?

— Mais attends, t'as été dans le coma c'est ça ? Pendant..., je compte sur mes doigts, presque neuf mois ? Et Moïra n'était pas là ? Olivia non plus ? Et tes parents ? Ils ont été prévenus ?

Je me contrefous que le sujet ne lui plaise pas.

— T'aurais pu y rester merde ! T'aurais pu y rester et j'étais pas là...

Je lui adresse un pâle sourire. La seule personne qui a été prévenu, c’est Moïra. Elle est venue une fois pour signer des papiers, c’est ce qu’on m’a dit.

— Tu n’étais pas au courant, tu ne pouvais pas le deviner, Adam. Ne sois pas trop dur avec toi même.

— Je ne suis pas dur, je suis...

En colère. Je suis en colère parce que c'est grave et égoïste.

— Putain, mais t'aurais pu mourir Logan. Et l'autre elle vient me menacer de plus t'approcher, mais elle te laisse tout seul ? Mais c'est quoi ça ? T'as le droit d'avoir la haine, mais c'est le père de ta fille, c'est pas un vulgaire inconnu.

Je ne comprends pas pourquoi ça me touche autant, enfin si je le sais, mais j'agis comme si elle avait fait ça à quelqu'un d'important. Et en même temps...

— Pardon, j'ai pas à parler comme ça. Je suis désolé. Je suis rassuré que tu ailles bien au final..

Il comprend tout seul qu’elle n’a pas eu de contact avec moi et ça en dit long sur elle. Ça m’atriste et, ces derniers temps, tout fout le camp. C’est très compliqué à gérer seul.

— Je suis content que tu ailles bien aussi. Je ne te cache pas que c’est difficile de voir que le monde à continuer de tourner, mais..

Mais c’est comme ça. Je prends conscience que c’était égoïste de le faire venir et de tout bousculer. J’avais besoin de le voir, de sentir mon cœur battre à nouveau. Je voulais exister à nouveau dans les yeux de quelqu’un, dans ses yeux surtout. Mais c’était ridicule parce qu’il a avancé et qu’il a eu raison de le faire.

— J’ai rendez-vous à l’hôpital dans une petite demi-heure, je dois commander un taxi alors.. je ne vais pas te retenir. J’ai cru comprendre que tu étais occupé.

— À l'hôpital ? Pourquoi ? Je croyais que tu allais bien et que j'avais pas à m'inquiéter ?

Ça me fait peur. Parce qu'il est tout seul, qu'il sort de plusieurs mois de coma et qu'il s'apprête à prendre un taxi... Est-ce qu'il a peur de conduire à nouveau ? Ou pas le droit ?

— Je peux t'y emmener si tu veux. C'est sur ma route.

C'est pas vrai, c'est même plutôt à l'opposé, mais il ne le sait pas ça.

Je lui souris. Je le trouve beau. Plus que dans mon souvenir. Il semble heureux et ce n’est même pas grâce à moi. Je suis confus parce que j’ai l’impression d’avoir toutes mes chances, mais je ne l’ai pas quitté il y a deux semaines, c’était il y a plus de neuf mois.

— J’ai de la rééducation, des soins.. J’ai fait un malaise hier alors...

Je désigne mon hématome.

— Je vais en profiter pour me faire examiner.

Je sors mon portable pour jeter un œil à la liste que j’ai faite. J’oublie tout en ce moment.

— Je n’ai pas envie de m’imposer. Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude maintenant.

J’ai envie de partir, de le libérer. Mais j’ai du mal à me dire que c’est la dernière fois parce que je n’en ai pas envie.

— Ça t'arrives régulièrement de faire ces malaises ?

Ça m'inquiète, parce que si Moïra est partie en Ecosse ça veux forcément dire qu'il vit seul. Et s'il a réussi à se relever hier, qui dit que ce sera de même la prochaine fois ?

— Je comprends oui, tu te débrouilles très bien depuis que tu es sorti, pourquoi pas cette fois... C'est une bonne chose.

Je ne suis pas blessé qu'il refuse, je n'ai juste pas envie qu'il parte encore une fois et qu'aujourd'hui soit notre dernière rencontre.

Je n'ai jamais supporté que mon dernier baiser ai été avant d'être enfermé dans un placard, jamais accepté que les derniers mots qu'il m'ait dit aient été de dégager. Alors je n'ai pas envie de partir et de me dire que finalement, notre dernière rencontre aura été la pire de toute... Celle qui veux dire que tout aurait été possible, mais qu'il est trop tard.

— Tu dois partir maintenant, c'est ca ?

Je ne me débrouille pas bien, en fait. Mais qui est-ce que je suis pour le lui en parler maintenant ? Un ex dont il a soudainement pitié ? Je crois que je ne veux pas de ça. Ça me fait trop mal. Et qu’est-ce qu’il pourrait y faire ?

— D’ici un quart d’heure.

Ce n’est pas si loin.

— Finalement.. c’est dur d’être face à toi. De réaliser ce que je perds. J’arrive trop tard, pas vrai ?

Je demande en jetant malgré moi un oeil à sa bague.

Évidemment que je vois son coup d'œil à ma bague et c'est encore pire, finalement. Je pense à lui, puis je pense à Max. Je pense aux mots de Max il y a neuf mois, puis je pense aux siens maintenant. La situation est inversée, mon cœur est retourné et j'ai envie de pleurer. Je ne suis pas quelqu'un d'assez fort pour supporter ça à nouveau... Et en même temps, il me suffirait de dire à Logan qu'il est trop tard en effet, mais que j'accepte ses excuses. Fin.

— On est fiancés.

Je joue avec ma bague inconsciemment, pensant à tout ce qu'on a construit Max et moi. On avait tout pour être heureux toute notre vie. Est-ce que ce rendez-vous doit changer cela ? Pas forcément.

— Je connais Maximilien depuis que j'ai seize ans, il est revenu au moment où tu es parti et... Putain, pourquoi je te raconte ça ?

Fiancés. Je manque presque d’air et, comme pour m’éviter de tourner de l’oeil, je me lève d’un coup. C’est douloureux pour ma jambe et je grimace.

— Félicitations.

C’est froid parce que je n’arrive pas à faire semblant d’être heureux.

— C’est avec moi que tu devrais être.

Quand je le vois grimacer, je me lève moi aussi, prévoyant je ne sais quoi. Est-ce que c'est dû à son accident ? Je ne le sais pas, mais instinctivement j'essaie de lui intimer le fait de se rasseoir.

— Quand il est revenu, je lui ai dis que j'étais avec quelqu'un et qu'il était trop tard. Pourtant il n'avait ni femme ni enfant et arrivait avec des rêves plein la tête.

Je n'essaie même pas de m'en cacher, à quoi bon ? Mes yeux rencontrent les siens et je les baisse, gêné de nouveau.

— C'est avec toi que je pensais être, Logan. Mais tu m'a demandé de partir. C'est toi qui m'a envoyé un SMS pour que je te rende tes putains de clés ! T'as fais ça comme si... Comme si rien n'avait compté. Comme si tu tournais la page d'un bouquin que t'avais jamais pris la peine d'ouvrir !

Je lève les yeux au ciel, le cœur serré. Je ne devrais même pas être en train de débattre de ça avec lui. J'ai l'impression de trahir Max rien qu'en faisant cela.

Mais je voulais être avec toi ! Tu ne m’as même pas laissé te dire que je me fichais bien qu’elle soit enceinte !

Je passe un main sur min visage.

— C’est comme ça qu’on fonctionne Adam ! On se pousse à bout et on se provoque, mais on s’aime à en avoir mal au ventre. On se dispute mais ce n’est jamais la fin. Je préparais tout pour revenir te chercher et j’ai eu ce putain d’accident.

Je soupire.

— On devrait être tous les deux. Tu le sais.

Je fouille dans min portefeuille pour laisser de l’argent sur la table et je me dirige vers la sortie en boitant.

Je ne regarde même pas ce qu'il a laissé sur la table, si c'est trop peu, on saura venir me chercher. Je suis déjà à sa suite, partagé entre l'envie de hurler et celle de ne pas vouloir le laisser tout seul alors qu'il semble avoir même mal à marcher.

— C'était jamais vraiment la fin parce que je suis toujours revenu vers toi ! je poursuis finalement une fois dehors. La seule fois où je l'ai pas fais, la seule fois où j'aurais aimé que tu le fasses, la seule fois où j'avais besoin que toi tu le fasses, t'as pas été foutu de bouger ! Tu m'as juste demandé tes clés ! Et dépose les dans la boîte aux lettres Adam, que j'ai surtout pas à voir ta gueule !

Je soupire, parce que je ne m'étais plus énervé comme ça depuis... Depuis le jour où il m'a quitté.

— T'as eu des jours pour le faire, voire des semaines avant d'avoir ton accident ! Et t'as pas plus essayé ! C'est trop facile de faire aujourd'hui comme si t'avais toujours voulu de moi, alors que c'est à cause de toi qu'on s'est séparé...