Tout le monde veut devenir un cat - Adam & Logan

Il a survécu à quelque chose de grave, de fort, et il a absolument tout laché. Même l'idée de pouvoir se remettre sur pied ne lui a pas donné envie d'aller de l'avant. Ça me rends triste. Il a tout perdu, de sa fille à sa mémoire...

— Et maintenant tu voudrais ?

Je tente, non sans crainte, avant de m'aventurer sur encore plus glissant.

— Tu vas pas continuer à boire, hein ?

Ma voix est timide, nouveauté depuis nos retrouvailles.

— Je veux bien comprendre que tu as mal et que ça t'aide à surpasser ça, mais il y a d'autres moyens de le faire. J'ai pas envie que tu continues Logan, très sincèrement. Je préfère encore que tu me broies la main chaque fois que tu as mal.

Je souris et je cherche ses lèvres en frotant doucement mon nez contre le sien.

— J’y songe.

Je ne vais pas lui promettre monts et merveille immédiatement, je ne voudrais pas le décevoir. Il n’est là que depuis quelques heures et il chamboule déjà tout. Mes lèvres trouvent enfin les siennes.

— Je ne vais pas continuer de boire. Je prendrais mes médicaments en temps et en heure et ça ira.

Puis il est là, il ne me manquera pas au point que c’était invivable en étant sobre.

— Tu vas m’aider à ne rien oublier, je suppose ?

— Réfléchis-y, c'est déjà un premier pas.

Je frissonne lorsque ses lèvres rencontrent les miennes. J'ai encore cette sensation de renouveau et de découverte, ça va surement me coller à la peau encore quelques temps.

— Fais attention à chaque prise, chaque jours. T'as de la morphine ou un truc comme ça ?

Je vois bien comme il souffre parfois et ça me broie le ventre chaque fois que je le vois grimacer. Je sens que je vais prier pendant des semaines que toute cette histoire ne soit plus qu'un souvenir un de ces jours.

— Oh que oui je vais t'aider !

Je frotte mon nez contre sa barbe, un sourire aux lèvres.

— J'accrocherais des posts it partout dans cet appartement s'il ça peut t'aider. Je t'enverrai des messages tout le temps quand je serai à Londres. Je te rappelerais chaque chose importante s'il le faut. T'es plus tout seul et peut-être même que tu vas le regretter.

Je dépose un baiser sur son front. On rit et le prendre au second degré nous permet d’en discuter, mais il n’imagine pas à quel point tout ça pourrait m’aider. Je ne m’occupe plus de mes papiers, j’ai tout laissé en pause quand j’ai cru que je l’avais perdu parce que je n’avais plus aucun intérêt à me préoccuper de tout ça.

— Ça me convient.

Je dis en souriant.

— Si tu me ramènes tout ce que ton chat a fait tomber, et tous les papiers qui sont dans le sac sur le meuble de l’entrée, je pense que je peux essayer de t’expliquer. Ou alors on attend qu’un médecin arrive. J’ai rendez-vous bientôt.. enfinil viendra là. Je ne sais plus quand c’est. Tu sais où est mon portable ?

Je suis rassuré d'entendre que ça lui convient, parce que je compte bien mettre tout ça en œuvre. J'essaierais de me canaliser, de me baser sur ce que Logan veux et accepte, parce que le but n'est vraiment pas de le rendre dingue.

— Alors marché conclu !

En effet, il va falloir travailler sa mémoire. Même si je souris pour ne pas lui montrer mon inquiétude, il oublie où est son portable, quel jour on est ou encore quand il a rendez vous avec son médecin. Ce ne sont pas des oublies graves, il n'oublie pas de se nourrir ou de respirer, mais ce sont des choses qui peuvent lui nuire et surtout, détériorer son moral. J'espère tellement qu'il va songer à l'idée de voir ce neurologue.

— Déjà, mon chat t'emmerde. Elle essaie de trouver ses marques, d'accord ? Et tu vas l'aimer autant que moi, sous tes airs de gros bourrus là.

Je rigole en me levant du lit, non sans oublier de l'embrasser lorsque je lui tends son portable

— C'est mieux si on en parle ensemble, non ? S'il vient quand j'ai cours, ça ne nous donnera rien. Et avec leurs termes techniques, ils me font stresser ces cons de médecins.

— Ouais, ouais. Je vais l’aimer. T’inquiète pas, je la trouve déjà mignonne.

Je dis sincèrement. Elle explore l’appartement au complet depuis tout à l’heure. Je fouille dans mon portable pour retrouver mes rendez-vous. Aujourd’hui, c’est bien écrit que Madeleine devait venir.

— Ah, j’ai un médecin qui vient aujourd’hui. En fait je me fais opérer dans deux semaines, c’est la consultation préopératoire. Putain mais j’suis complètement à côté de mes pompes.

Je dis dans un soupir.

— Tiens, y a tout mes rendez-vous à venir si tu veux.

Je dis en lui tendant mon portable avant de bien me rallonger. Le fait que je bouge à peine me fait du bien, je le sens.

J'attrape son portable sans attendre et je constate par moi-même qu'en effet, il se fait bel et bien opérer dans deux semaines.

— Ok, ça tu vois, c'est exactement le genre de chose que je vais mettre sur un post-it et accrocher sur la porte d'entrée, le dessus de la télé et les placards de la cuisine.

Rapidement, je regarde à quelle heure vient le médecin aujourd'hui. Je crois qu'en fait, c'est lui qui va me canaliser. Logan est trop à côté de ses pompes pour ça, comme il le dit si bien.

— Heureusement que mes derniers partiels sont la semaine prochaine. J'aurais jamais pu bosser en te sachant à l'hôpital. Merde Logan... T'es censé rester là-bas combien de temps ? Ils vont faire quoi exactement ? J'attends le médecin pour savoir, c'est ça ?

Je crois que je panique, là.

— Hey...

Il panique complètement et je me dis que, peut-être, le laisser gérer tout ça est une mauvaise idée. Je l’attire contre moi pour lui faire un câlin.

— Je crois qu’ils vont retirer mes broches et m’injecter un gel dans la hanche qui fera office de lubrifiant à la place du cartilage. Si ça ne fonctionne pas, je devrais certainement avoir une prothèse. Ils vont s’assurer que tout va bien.

Je caresse ses cheveux avec tendresse.

— Je ne sais pas combien de temps c’est... plusieurs jours sans doute. En effet, faudra demander au médecin. Y a autre chose pour ma hanche., je crois. Elle était vraiment en sale état.

J’embrasse sds lèvres.

— Tu vas bien réviser ici, au calme, dans mes bras. Ça va aller.

Je panique et je m'en veux. Je m'en veux parce qu'il a déjà suffisamment de choses à gérer pour ne pas devoir supporter mes peurs à moi. Les siennes doivent être assez importantes comme cela. Je voudrais lui demander s'il va avoir une anesthésie générale, s'il y a des risques, mais je ne veux pas faire naître des craintes auxquelles il n'a peut-être pas pensé de lui même.

— Je pensais pas que c'était si vite, pardon. C'est juste que j'ai du mal à t'imaginer la bas, alors je panique vite. Mais ça va aller. Je vais me reprendre et je vais être là pour toi. Tu vas voir.

Je l'embrasse longuement, essayant de chasser toutes les questions de mon esprit.

— J'ai déjà beaucoup bossé. Il me reste surtout à réviser. Je sens que ce sera plus facile poser ici, avec toi.

— T’as le droit d’avoir peur. Je ne te demande pas d’être sans faille et d’imploser parce que tu gardes tout pour toi. Mais plus vite j’aurais cette opération, plus vite je pourrais remarcher correctement alors.. je t’avoue que moi j’ai hâte.

Même si, à la sortie d’un coma, j’ai peur de ne pas me réveiller à nouveau.

— Le pire est derrière moi car mes deux grosses opérations je les ai eu au début, juste après mon accident. Celle de ma hanche et celle-ci.

Je dis en soulevant un peu mes cheveux pour qu’il voit une cicatrice.

— J’avais un œdème énorme qui faisait pression sur mon cerveau. Au fond je crois que j’ai été dans le coma le temps de ma convalescence et que ça va m’aider à reprendre plus vite. Pendant plusieurs jours je ne me souvenais plus de grand chose et j’avais un trouble de la mémoire immédiate. Mais ça va.

Il est complètement décomposé.

— Adam... c’est pas si grave, je t’assure. C’est effrayant mais je suis là et j’a Au moins une raison de vouloir m’en sortir maintenant. On va y arriver. C’est bientôt les vacances, tu seras là autant de fois que tu le peux et le pire est derrière.

— Je serai là tout le temps !

Je me serre contre lui, comme si c'était possible de l'être encore plus et ma main vient se poser sur sa hanche. Je comprends qu'il ai hâte et dans ce cas, j'aurais hâte avec lui.

— Enfin, si tu veux, bien sûr... S'il n'y a pas de risques qu'on me ramène tout après dans un sac poubelle, je pourrais de nouveau laisser quelques affaires ici. T'en dis quoi ?

Je rigole de la situation, comme pour dédramatiser tout ce que je viens d'apprendre, tout en continuant de scruter la cicatrice sur son crâne.

— Je m'en veux de ne pas avoir été là. Et je sais que ce n'est pas ma faute, que tu m'en veux pas ou quoi. Mais t'as traversé ça tout seul et ça me fait de la peine. J'arrive pas à encaisser le fait que t'aurais pu mourir, que je n'étais pas là et que je ne l'aurais même pas su...

Mon baiser sur sa joue est plus tendre que jamais. Je voudrais le protéger moi aussi, à ma façon, et je vais tout faire pour que dorénavant il se sente bien et qu'il ai envie d'aller de l'avant.

— On va y arriver, ensemble. Je ne te lâcherai plus Chéri. Pour tes rendez-vous, pour l'opération, pour ta convalescence. Pour tout. T'as des choses administratives à faire ? Je peux gérer tout ça, je suis bon là dedans.

Je l’écoute parler avec une bienveillance dans le regard qui en dit long sur ce que je pense. Il est tellement adorable et attentionné que c’en est déstabilisant. Moi-même je n’arrive pas à m’expliquer cette nouvelle envie d’aller de l’avant alors que l’avant-veille j’avais clairement en tête l’intention de me laisser aller pour ne plus avoir à subir cette vie dont je n’avais pas envie. Adam arrive au bon moment et je crois que je lui en serais à jamais reconnaissant.

— Je te laisse gérer tout ce que tu veux gérer. Et si c’est trop, je saurais te le dire.

Parce que je sais que ça le rassurera d’avoir tout en main et d’être celui à qui on s’adresse pour avoir une réponse.

— D’ailleurs, bon courage pour récuperer tous les doubles de clé que j’ai distribué parce que je suppose que tu n’as plus envie de voir des gens débarquer à l’improviste... donc voilà. Je ne sais plus à qui je les ai donné. J’ai jeté le papier sans faire exprès. Et.. bien sûr que tu peux ramener tes affaires ici. Pour ma part, je les avais laissées dans l’appartement dans l’optique que tu reviendrais. Je ne savais même pas que Moïra était venue ici pour tout mettre dans... un sac poubelle.

Je soupire. Je n’arrive même pas à éprouver de la haine pour elle, juste une profonde déception.

— Je suis désolé. Tu ne mérites pas d’être traité comme ça.

Je crois que c'était le bon moment pour nous de nous retrouver. Logan reprends le dessus sur la vie et moi, ça m'évite de faire une bêtise en ayant un enfant avec un homme que j'aime et estime, mais dont je ne suis pas amoureux. Je n'aurais jamais pu quitter Max si on avait eu un enfant, je le sais.

— On est une équipe, maintenant. On bosse ensemble et on n'a pas peur de dire à l'autre quand il fait trop où va trop loin.

Je m'arrête un instant, puis rigole comme un con.

— Comme si on n'avait jamais fais ça, de dire merde à l'autre. Tu sais que tu es la seule personne au monde avec qui j'avais pas peur de me disputer ? Je devais pas avoir peur que tu partes, ou j'sais pas... Tu as fais de moi un Adam plus sûr de ses convictions. J'aime bien être comme ça.

Mon sourire en dit long. Mon baiser aussi. Mes bras autour de lui tout autant.

— J'aimerais bien en effet pouvoir de nouveau te faire l'amour sans être inquiet de qui pourrait franchir cette porte à l'improviste.

J'embrasse son cou avec tendresse.

— Ne t'excuses plus, Logan. Elle avait de quoi être mauvaise, je l'ai été aussi en voulant lui exploser son mariage au visage en lui rendant les clés d'ici. Quand ça touche à notre fierté ou à la personne qu'on aime, on agit stupidement parfois... Ça a été notre cas à elle et moi. Mais aujourd'hui, c'est moi qui suis là. Pas elle. Alors j'ai fini par avoir ce dont j'ai rêvé pendant des mois : toi.

— Et moi j’aime bien que tu ne te laisses pas faire.

J’avoue sans honte. Je crois que c’est ce qui me plaît chez lui, cette ambivalence dans son caractère, cette envie de me plaire et d’être l’homme parfait à mes yeux, sans avoir peur de rester lui-même et de m’excéder chaque fois qu’il estime qu’il est dans le droit de le faire. Adam c’est l’ange et le démon à la fois. C’est l’amour et la haine mêlés de manière si intime que la passion qui s’en dégage n’en est qu’indispensable. Je suis dépendant de lui, de son amour, de sa passion, mais aussi de ces disputes qui nous poussent à nous aimer encore plus fort. Adam n’a pas idée d’à quel point je l’aime et l’impact s’apparente très certainement au choc qui m’a broyé la hanche. Peut-être même plus. Comme si j’étais percuté par un semi-remorque à plus de 210km/h. Adam c’est le café du matin qui me sort de ma léthargie, cette bouffé d’oxygène qu’on reprend après être resté trop longtemps sous l’eau, l’aube et le crépuscule à la fois. J’en suis dingue et j’espère qu’il peut voir à quel point, rien qu’en me regardant maintenant.

Je n’ai même pas écouté ce qu’il a dit sur Moïra, je m’en contre fiche, d’ailleurs, elle n’a jamais compté et il l’éclipse sans avoir aucun effort à faire. J’entends juste ses mots de la fin, comme une validation de mes pensées et si je cherche le chemin de ses lèvres, ce n’est certainement pas pour échanger un baiser chaste ou affectueux. C’est plus que ça. Mes mains se perdent dans ses cheveux et je m’y accroche délicieusement.

— Personne ne te prendra à moi, maintenant. Personne.

Parce que si je lui appartiens enfin, c’est également parce qu’il m’appartient aussi. C’est une promesse que je lui fais et s’il croit un jour qu’il pourra m’échapper, il se trompe totalement.

Ses mains sur moi sont un délice et le baiser qu'il me donne réveille le désir qui ne demandait qu'à sortir. Mes bras viennent se nouer autour de son cou, dans un geste autant amoureux que sensuel.

— Je n'ai envie de personne d'autre que toi de toutes façons. T'as aucune crainte à avoir.

Je sussure entre deux baisers passionnés.

— Maintenant que je suis là, je ne pars plus. Je ne laisse ma place à personne.

Son regard me transcende et si c'est possible, je tombe encore un peu plus amoureux de Logan. Un jour peut-être qu'il comprendra l'ampleur des sentiments que j'ai à son égard et si ce n'est pas le cas, j'espère bien avoir toute la vie pour lui montrer chaque jour que c'est le cas. En attendant, je mets beaucoup avec mes gestes, en prenant soin de lui, de sa hanche et de son cœur. Nous sommes un tout, enfin.

Je n’ai pas de crainte, aucune, et quand je lui fais l’amour cette fois-là, c’est encore différent de nos retrouvailles – peut-être même encore plus fort. On se retrouve enfin.

Et le plus drôle dans tout ça ? C’est qu’il avait raison d’avoir peur d’être interrompu à un moment plus qu’intime. Quand ça frappe à la porte, je suis en train de pisser, nu comme un ver, alors qu’il flâne encore au lit.

— N’ENTREZ PAS !

Je gueule à travers l’appartement alors que j’entends la clé dans la serrure.

Si je n'étais pas nu dans les draps, j'aurais sûrement pris le temps de grogner et de balancer mon t-shirt sur Logan quand il serait sorti de la salle de bain.

Putain mais y'a son médecin qui a la clé dans la serrure et à seulement quelques minutes prêt, il aurait interrompu bien plus intime encore. Si Logan prends son temps, moi je me relève le plus vite possible, j'enfile mes fringues et range le petit bordel alentours que Pandore à foutu.

— Putain le lit !

Logan sort enfin de la salle de bain, pas tendu le moins du monde et j'ai à peine le temps de remettre les draps correctements qu'il se pose dessus dans le plus grand des calmes.

— Active toi !

Je lui lance enfin ses fringues dessus et j'essaie bien de râler, mais je finis par rire de la situation.

— Besoin d'aide ? je demande cependant en ramenant tout au plus près de lui.

Il court dans tous les sens, c’est vraiment trop drôle. Moi, je ne vais pas plus vite que ce que je peux. Quand il me propose son aide, je ne la refuse pas.

— Logan ? Tout va bien ? Je vais entrer !
— Je vais bien !
— J’entre !

Je ronchonne. Adam termine tout juste de m’aider avec mon pantalon de jogging.

— Oh.. bonjour.

Je lui jette un regard blasé. Il s’approche pour nous serrer la main.

— Je vous présente mon compagnon. Adam, le Dr Spencer. Je pense que vous avez plein de chose à vous dire.

Et, en effet, Adam le martelle de questions et prends des notes sur tout pendant plus d’une demi-heure. Puis on parle de l’opération, de mon admission, du déroulement de mon séjour – minimum trois jours. Adam glisse un rdv avec un neurologue dans la conversation et récupère les clés : d’après lui, il pourra m’emmener à l’hôpital pour chacun de mes rendez-vous maintenant. C’est seulement après une auscultation rapide qu’il s’en va et qu’on se retrouve à nouveau tous les deux.

— Tu comptais faire une dissertation avec toutes tes notes là ?

Je demande avec un sourire amusé.

— Ah je t'ai pas dis ? J'ai décidé de changer le sujet de mon mémoire et de faire de toi la vedette. J'aurais besoin d'une petite interview si t'es d'accord ? Et une photo aussi, ça pourrait être bien. Comment mon petit ami et sa vie mouvementée m'ont aidé à retrouver l'envie de devenir un grand éditeur !

Je lève les yeux au ciel avant de tout déposer dans un coin de l'appartement. Ça fait tout un tas de choses à penser, pour deux qui plus est. J'espère que Logan ne m'en veux pas d'avoir laissé passer le mot neurologue dans la conversation. Je suppose que si c'est le cas, il saura me le dire.

— Bon, on a déjà deux jeux de clés de récupérer. Celui là et celui de ma mère ! Ton infirmier doit en avoir un aussi j'imagine. Mais comme je suis encore à l'école cette semaine et que mon dernier partiel est jeudi, peut-être qu'il vaux mieux lui laisser encore une petite semaine ! Ça t'évitera de trop bouger. Le médecin à bien précisé que c'était une bonne chose que tu te ménages !

Je lache un rire taquin.

— J’me ménage pas trop depuis que t’es ici.

Je vais tout de même me recoucher parce que je suis mieux allongé.

— Viens là. On n’a même pas pu se retrouver cinq minutes au lit pour un câlin tout à l’heure.

J’attends qu’il me rejoigne pour le prendre dans mes bras.

— Il a répondu à toutes tes questions ?

— Si y'a que ca pour te faire plaisir, on fait en sorte que tu te ménages Chéri, y'a pas de souci.

Je papillone des yeux pour paraître innocent et vais le rejoindre directement sur le lit quand il m'y invite. Si je m'ecoutais je me deshabillerai à nouveau, ne gardant que mon boxer, et je passerai le reste de la journée au lit devant la télé, à ne rien faire d'autre qu'être dans les bras de Logan.

— Il a tout éclairé ! Je suis rassuré sur pas mal de points, je t'avoue. Et j'ai bien compris que tu allais être hospitalisé trois jours minimum, mais que je ne devais pas m'inquiéter si c'était plus !

Je me blotti contre Logan et laisse ma main caresser la peau sous son t-shirt.

— Au pire, je campe devant l'hôpital. Ou je demande à Gabriel de me canaliser. Merde ! Non ! Il passe le bac ! Bon bah je campe, c'est très bien de camper !

—.Certainement pas, non.

Je dépose un baiser sur son front, avec tendresse.

— Tu ne vas pas dormir dehors. Ou dans la rue. Tu rentres chez toi ou ici et tu viens me voir aux heures de visite, d’accord ? À priori tant que je suis au bloc, tu pourras rester dans la salle d’attente. Mais ça va aller, d’accord ? On n’y est pas encore.

— Évidemment que ça va aller, je le sais ! Ce sera juste bizarre de te savoir là-bas tout seul, à nouveau...

Je dois à tout prix arrêter de faire un transfert entre son opération et son coma. Ce n'est pas la même situation, pas la même gravité, pas non plus le même contexte. Et ce n'est pas à lui de me rassurer, surtout pas. C'est à moi, à nous, de créer un climat de tranquilité et de calme. De mettre en place le début d'une nouvelle vie dans laquelle on sera ensemble, côte à côte, pour se tirer vers le haut.

— Je viendrais ici. Je préparais tout ce qu'il faudra pour ton retour. Je m'occuperais de Pandore, je pourrais amener des affaires a moi pour passer le temps, l'association tournera doucement avec la fin d'année scolaire, mais ça me fera penser à autre chose pendant que tu seras loin de moi. On est fort tous les deux.

J’acquiesce et je comprends raoidement ce qui le travaille plus que mon opération elle-même.

— Je ne serais pas tout seul parce que tu viendras tous les jours.

Je sais pertinemment que, s’il avait été au courant, c’est ce qu’il aurait fait.

— Allez, on a assez parlé de ça aujourd’hui.

J’ai besoin de faire une pause.

— J’te propose une journée glandage... toi et moi, des câlins et un bon film ?

Je couine devant le programme qu'il me propose et comme je l'ai imaginé tout à l'heure, je me deshabille sous ses yeux interrogateurs.

— Je suis plus à l'aise comme ça... Ça te gêne pas, j'imagine ?

Je demande accompagné d'un rire. Je suis enfin de retour à ses côtés, mon rêve prends forme et j'ai encore un peu de mal à réaliser que Logan est vraiment là. Il vient de redonner à ma vie un sens réel et je n'ai plus peur de rien. Tout me semble surmontable, tout me semble possible, et ce uniquement parce qu'il est avec moi. Mon regard le couve, fou d'amour, et j'espère que le baiser que je viens déposer sur ses lèvres lui crie tout ce que je ne lui dis pas. Qu'il est l'amour de ma vie.