Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade — Adam & Logan

J’acquiesce en souriant ; on s’apprête à vivre l’une des plus belles expériences de notre vie de couple et je n’ai même pas peur. Je suis serein à l’idée que tout se déroule parfaitement parce qu’il n’y a aucune raison du contraire. J’espère simplement que ça ne prendra pas trop de temps.

— Oui, elle est adorable. C’est vraiment dur de la laisser partir à chaque fois. Puis vu la tronche de Moïra, c’est clairement pas son attitude quand elle la dépose à l’aéroport. Là aussi, je vais faire les démarches. Je vais monter un dossier et j’espère qu’elle pourra faire sa prochaine rentrée scolaire à White Falls.

— Ça me déchire le cœur de la voir comme ça...

Je soupire, le cœur serré.

— On va faire tout ce qu'on peut mon cœur. On va préparer nos demandes et dossiers et faire ça dans les règles de l'art. On va avoir nos petites filles avec nous. Y'aura plus cette étape horrible de la voir partir pour quinze jours.

Je serre fort mes doigts entre les siens.

— Ouais, on va faire ça bien.

Je lui souris avant qu’on reprenne la route de la sortie.

— Puisqu’on est là, on se fait un resto à Londres ? Ou on rentre directement ? T’es fatigué peut-être ?

Je sais qu’il a cours demain, en plus.

— Je serai un fou, je te dirais même qu'on se prends une chambre ici en souvenir du bon vieux temps, mais ça te ferait rentrer tout seul en train demain matin. C'est nul !

Je lui souris en venant embrasser tendrement ses lèvres.

— Mais le resto, c'est une très bonne idée !

— Une chambre ? Vraiment ?

Je dis en souriant contre ses lèvres.

— Ça me va. Et je viens te chercher à midi pour qu’on mange ensemble. On rentrera demain soir tous les deux. Ça te va, mon bébé ? J’connais un petit hôtel super sympa, ils ont un très bon restaurant.

— Vraiment ?

Je demande, tout excité. La perspective de cette soirée improvisée en amoureux me plaît énormément.

— Ça va pas être trop long de m'attendre tout ce temps ? Quoique, y'a de quoi faire dans le coin.

Je rigole en me rendant compte qu'on est à Londres, pas dans un ville à la White Falls.

— On y file en voiture et après on la bouge plus ?

— Non, ce ne sera pas trop long. Je vais dormir, aller m’acheter des vêtements de sport, aller courir...

Je souris et j’attrape sa main pour qu’on se mette en route.

— On file et on bouge plus. L’hôtel est à cinq station de ton école, sans changement. Ça ira pour toi, mon bébé ?

— Cinq stations contre dix minutes de bus, une heure de train et deux changements de métro ?

Je rigole en liant les doigts aux siens.

— Je devrais pouvoir survivre ! Et en plus le midi je vais déjeuner avec toi, que demande le peuple ?

On quitte l'aéroport un peu plus serein qu'il y a quelques minutes. Olivia va bientôt revenir et un jours elle n'aura même plus besoin de repartir. Et tout ira mieux.

On rejoint la voiture et je passe trois quart d’heure insupportable. Conduire dans White Falls et la campagne alentour, ça va, conduire à Londres, c’est affreux. Plusieurs fois j’ai cru que j’allais descendre de voiture.

Quand on se gare dans le parking de l’hôtel, je sors en moins d’une seconde. C’est insupportable. Fait chier.

— Heureusement que tu prends le train le reste du temps.

Je vois son regard inquiet alors j’accepte volontiers un câlin.

— Oui, ça ne s’arrange pas même si j’en parle avec mon psy. Mais j’en parle. Ne t’en fais pas, ok ?

— C'est normal que je m'en fasse pour mon mari.

Je réponds en le serrant contre moi sans prendre la peine de fermer la voiture ou quoique ce soit.

— Parfois, on n'a pas le choix et ça nous aide vraiment beaucoup, mais on a déjà pas mal réduit. Ça te rassure ça ?

Ma main caresse l'arrière de sa nuque tendrement.

— C'est bien que tu en parles avec le psy. Ça me rassure, moi, que tu puisses en parler à quelqu'un qui sache comment aborder le sujet en profondeur.

— Ouais.

Si ça le rassure. Alors tant mieux, sujet clos et on passe à autre chose.

— Ferme la voiture, mon bébé. Puis on y va.

Je l’attends avant de prendre sa main pour nous diriger vers l’hôtel. En moins de dix minutes on a une petite chambre de réservé et une réservation pour deux dans le restaurant, d’ici quelque minutes.

— On va poser tes affaires dans la chambre avant d’y aller ?

Heureusement qu’il avait prévu de terminer un truc à l’aéroport, sinon il n’aurait pas eu son ordinateur sur lui. Pour demain, ça aurait été compliqué.

— Je te suis.

Je laisse Logan passer devant et bien vite, on atteins la chambre qu'on vient de nous attribuer. Je dépose ma sacoche d'ordinateur sur la petite tablette et je me retourne pour prendre Logan dans mes bras et l'embrasser sans plus attendre.

— C'est la première fois que vous et moi on se retrouve dans une chambre d'hôtel en toute légalité monsieur Wheeler.

Je souris contre ses lèvres.

— Je ne sais pas vous, mais moi ça m'excite complètement !

J’éclate de rire avant de lui rendre son baiser. Il est tellement adorable, tellement beau, que j’ai même du mal à lâcher ses lèvres.

— Plus vite on va manger, plus vite on retrouve cette chambre.

Je dis alors que mes lèvres parcourent sa mâchoire, son cou.

— Sois celui qui est rationnel s'il te plaît !

Je réponds en soupirant et en rigolant comme un con.

— Parce qu'avec ce que tu fais là, c'est pas moi qui vais réussir à calmer le jeu pour aller manger !

— C’est toi qui a commencé..

Je marmonne alors que mes mains caressent sa peau sous son t-shirt.

— Sinon tu appelles la réception pour prévenir qu’on voudra finalement bénéficier du service d’étage. Et tu commandes.. je sais pas, des spaghettis bolognaise ?

Je suggère en riant, alors que je soulève légèrement son t-shirt.

Il rigole, mais il ne fait aucun effort pour m'aider ou pour arrêter les choses.

— Tu as conscience que si je les appelle, ils risquent de nous déranger avec la bouffe à un moment où on en a encore moins envie ?

Je rigole à mon tour, mais au fond je n'ai aucune envie qu'il arrête. J'ai même plus envie de prendre sa suite et de continuer.

— Alors précise de laisser plateau devant la porte.

Je dis avant de le faire basculer sur le lit, juste à côté du téléphone.

— Demain matin, tout le monde saura que t’as passé une bonne soirée.

Je dis avec un sourire taquin, alors que je déboutonne son pantalon.

— Tu téléphones ? Plus tu traînes, plus ça va être compliqué pour toi de commander quelque chose.

— T'es au courant que demain midi tu viens me chercher pour manger et que donc, tout le monde comprendra que c'est toi qui m'a fait passer cette bonne soirée ?

Je souris en retour, déjà tout tremblant et fébrile, en assimilant ce qu'il est en train de dire.

— Attends, t'es sérieux? Tu vas pas me laisser de répit pendant que j'appelle ?

Mes joues rougissent tout de suite, alors que j'imagine déjà la scène.

— Mais j’ai bien l’intention de tout le monde sache que je suis à l’origine de ton sourire et de tes joues qui rougissent quand on te demande ce qu’il y a.

Il continue de bavarder alors que je ne m’arrête pas de le défaire de ses vêtements. De l’embrasser et de le caresser.

— Tu perds du temps.

Je souffle, alors que je couvre son bas ventre de baisers et que je le vois déjà fermer les yeux.

— Ok, ok, c'est bon !

Je capitule, conscient qu'en même temps, je n'ai absolument pas le choix. Ma main recherche directement le téléphone, quelque part à côté de moi, alors que celle de Logan continue de tracer des lignes invisibles sur moi.

— Si je décroche, ça appelle directement la réception, c'est ça ?

Je demande en rigolant nerveusement. Jamais de toute ma vie je n'aurais cru faire une telle chose un jour. Logan me réponds en grognant, mais sans s'arrêter pour autant. Je suis partagé entre l'envie de mourir de gêne ou de plaisir.

— Souhaite-moi... Bonne chance.

Je suffoque en décrochant le téléphone.

Je ne lui souhaite pas bonne chance, je suis trop occupé et quand je l’entends bafouiller au téléphone, je ne m’interrompts pas, bien au contraire. La gêne dans sa voix est teintée de plaisir et d’excitation et quand il raccroche enfin, je récupère enfin toute son attention ; c’est nettement mieux pour faire l’amour.

On traîne un bon moment au lit avant que je ne me décide à aller ouvrir la porte pour récupérer notre plateau qui nous attend avec deux assiettes et un dessert – certainement pour deux vu la taille.

— Oh t’as pris du gâteau au chocolat aussi ? Génial.

Pour reprendre du muscle, je fais sans cesse attention à ce que je mange – enfin, Adam y fait attention également quand il prépare les menus – mais je ne me refuse jamais un petit plaisir.

— Remis de tes émotions ?

Je demande en allant m’installer sur le lit avec le plateau.

— Ou on mange sur la table, d’ailleurs. Si tu veux.

Je sais qu’il tient à ça ; on mange à table, sans télévision. Je crois que je m’y suis fait.

— Je crois que niveau folie ce soir, je suis déjà passé au dessus de tout. Manger ici ne pourra pas être pire.

Je rigole en attrapant pour plateau pour qu'il puisse s'installer près de moi correctement. Aussitôt fait, je viens me coller à lui, comme si je n'en avais pas encore eu assez. Je n'en ai jamais assez, je crois.

— Et pour ta gouverne, non je m'en suis pas remis. Je suis encore dans un autre univers là. Qu'est-ce que ce sera pendant notre nuit de noce ?!

Mon regard se veux à la fois taquin et envieux.

Je hausse les épaules et je dépose un baiser sur sa tempe.

— Aucune idée, on improvisera ! Tiens..

J’attrape une assiette pour la lui tendre.

— Peut-être que tu sauras me surprendre, non ? T’arrête pas de sortir de ta zone de confort, en ce moment.

— Peut-être, imagine ! On ne sait pas ce que la vie nous réserve.

J'attrape l'assiette en le remerciant. Je l'embrasse au passage.

— C'est grâce à toi que j'arrive à en sortir. Tu te rends compte de ce qu'il vient de se passer là ? Jésus pourrait me punir !

Je dis très sérieusement, avant d'éclater de rire en voyant sa tête.

— Personne ne va te punir. Ton Dieu il veut qu’on aime notre prochain et c’est ce qu’on fait. Alors ne t’inquiète pas.

Je dis avec un large sourire.

— Bon appétit, mon bébé.