Castle on the Hill - Romie & Édouard.

— Tu vas fondre devant mes pancakes, je le sais !

Je compte bien les faire meilleurs que jamais le jour où elle les goûtera.

— En règle générale, elles ne font jamais rien pour moi qui n'est pas d'ordre sexuel. Et c'est même pas pour me vanter ou quoi, je constate c'est tout. Pourtant je suis pas trop compliqué ! Moi aussi j'aime bien les surprises, me dire que quelqu'un à pris la peine de penser à quelque chose qui pourrait me plaire.

Mon sourire est insistant et elle ne peut que le comprendre. Ça me surprendrait qu'elle le fasse, parce que c'est pas le genre des filles de faire ça. D'aucune que j'ai pu fréquenter du moins.

— J’espère bien.

Je grimace.

— Du coup, c’est quoi la différence avec une pute ?

Je demande de but en blanc. Moi, je vais essayer de lui faire plaisir autrement. Je crois que c’est important. Ça revient à avoir de la considération pour lui.

Je rigole une fois de plus de sa franchise.

— Attends... C'est moi qui suis censé être la pute ? Non parce que si c'est ça, j'en n'ai jamais retiré aucun bénéfice monétaire !

— Bah non. Si tu leur payes des restaurants et des sorties et des cafés et qu’elles te répondent avec des faveurs sexuelles alors c’est des putes.

Puis je sais de quoi je parle, mon frère n’arrête pas de m’agacer avec ça. Mon frère ET Charlie.

— Je leur paye des fringues et c'est tout. Pour autres choses, faudrait qu'on ai de quoi parler.

Et qu'est-ce que je peux avoir à foutre de la couleur à la mode cet automne ?

— Mais j'avais jamais vu les choses sous cet angle, je te l'accorde...

Des putes, des vraies, ça m'est arrivé d'en payer. Mais je ne pensais pas que quelqu'un pourrait voir aussi ces filles de riches de cette façon là. Si mon père entendait ça.

— Je suppose que ce sont des mauvais points pour moi ... ?

— Oh non. Ce sont de bons points pour moi. Ça veut dire que je suis différente et plus intéressante.

Je dis en souriant.

— De toute façon, tu vas devoir patienter plusieurs mois pour profiter de mon corps. Et j’ai rien contre les putes, hein. Je tiens à le dire quand même.

Le serveur qui arrive avec nos plats affichent un air gêné et je grimace un peu.

Dans les faits, j'ai absolument pas envie de penser qu'elle est différente, c'est pas pour ça qu'on est censé être ici. Mais je passe un moment tellement agréable que je suis obligé de me l'avouer. Alors je lui souris sincèrement.

— ''Attendre plusieurs mois pour profiter de ce si joli corps''. J'ai fais une notule dans ma tête, c'est bon.

Je rigole, et plus encore en voyant la tête du serveur quand il entends ce dont on parle.

— Oh j'ai rien contre les putes non plus, rassures-toi.

Je lui réponds sincèrement, et pour que le serveur ne se dise pas qu'elle est cinglée à parler de cela.

— Bon appétit très chère. J'espère que le vin aussi va te plaire. Le burger je me fais pas d'illusion, il sent bon d'ici

Heureusement qu’il n’a rien contre les putes parce qu’au moins, quand je lui dirai que je étais une, il ne fuira pas.

— Bon appétit !

Je dis en souriant avant de prendre mon verre pour goûter le rosé. Contre toute attente, c’est vraiment bon. Et le hamburger l’est encore plus.

— C’est excellent !

— Ravi de l'entendre.

Et ravi de tout le reste. La journée se passe aussi bien que la matinée, on visite les jardins, on parle de tout et de rien et une fois qu'on a fait le tour, on décide d'un commun accord qu'il est temps de rentrer. Je roule moins vite que ce matin, parce que j'ai passé un bon moment et que j'ai envie qu'il dure un peu. Autant profiter des avantages de tout ceci et de Romie, en général. Elle a eu les yeux qui ont pétillés toute la journée, c'était beau. Cette journée était belle. Même si mon estomac me fait souffrir le martyr.

— Je crois que la viande de ce midi n'était pas aussi bonne que je l'espérais.

Il me dit ça au moment où on se gare devant chez moi. Ça me fait sourire alors je détache ma ceinture et je m’approche pour embrasser ses lèvres, bien plus longuement que ce matin.

— Alors envoie-moi un taxi si tu es malade et je viendrais m’occuper de toi.

Je caresse sa joue avant d’ouvrir la portière pour sortir.

— Merci pour cette journée, Édouard. C’était magique.

Ce baiser là est différent de ce matin et je crois qu'il me plaît plus qu'il ne devrait.

— Tu sais que je suis capable de le faire ? Ton frère va hurler et toi souffrir.

Je rigole, alors qu'elle s'apprête à quitter la voiture.

— T'avais bien le droit de connaître la vie de château sans attendre autant de temps que tu le pensais. Ça m'a fait plaisir de partager ça avec toi !

J’ai envie de lui dire que ma mère est une toxico et que je sais parfaitement gérer bien plus qu’une simple intoxication alimentaire mais je garde le silence. Je me contente de lui sourire.

— On se revoit vite, alors ?

Je lui fais un signe de la main avant de claquer la portière pour rentrer chez moi en courant. À l’heure. Meilleure journée de ma vie.

Je suis rentré chez moi depuis deux bonnes heures et j'ai envie de retourner au château pour les étrangler. Je souffre le martyr et en plus, je viens de me vider de la totalité de mon estomac. Max s'est de suite inquiété, mais quand je lui ai dit que c'était a cause de viande crue de provenance douteuse, il a éclaté de rire.

J'ai eu envie de le punir en l'envoyant chercher Romie pour qu'elle, au moins, elle prenne soin de moi, mais je me suis rappelé des faits. Envoyer mon frère frapper à la porte de la maison d'Adam ? Pour qu'il voit leurs gamins et leur vie parfaite ? Je crois pas non.

SMS à RomIE.
Je suis au bord de la mort, elle va venir me chercher. J'ai envoyé un taxi chez toi, viendras-tu me sauver ?

SMS à Mocassin
Pas besoin d’être aussi dramatique. Quelle est l’adresse ? Que je sois sûre que le taxi ne me conduise pas, en fait, chez un inconnu.

Quand il me dit qu’il vit dans une église, je suis vraiment surprise. Ça doit être magnifique ! J’enfile un jogging et je laisse un mot bien visible sur le frigo. Je promets que tout va bien et que je ne fais pas n’importe quoi, que je reste joignable.

Le taxi m’attends bien, quand je lui demande où on va, il me dit bien la vieille église. J’y suis en dix minutes, au saut du lit. Je me demande bien si les filles qu’il fréquante ferait ça.

Je sonne et on met un peu de temps à m’ouvrir. Le choc est intense car je vois Édouard, mais en même temps, je ne vois pas Édouard.

— Euh salut. Je viens voir Édouard. Tu lui ressembles mais on dirait pas lui alors...
— Je suis Max, son frère. Il m’a dit qu’il t’attendait. Il est vraiment malade alors..
— Je sais oui. Je vais lui tenir compagnie. Enfin si je suis autorisé à rentrer...
— Oh oui ! Bien sûr ! Entre. C’est... quand tu prends l’escalier, c’est la porte sur la droite. Je travaille encore alors ne m’en veut pas si je ne te conduis pas.
— Je vais trouver !

La maison est énorme. Somptueuse. C’est tellement magnifique que je mets au moins cinq minutes à rejoindre la chambre d’Édouard. Je frappe et je rentre. Sa lampe de chevet est allumée et il est couché dans le coin de son lit.

— Hey...

Quand j'entends la porte s'ouvrir et Romie se présenter, je me tourne vers elle et je lui souris vaguement.

—Alord t'es vraiment venue ? Chanceux que je suis.

Je rigole doucement.

— J'ai l'allure d'un déchet, mais t'as pas le droit de te moquer de moi, ok ?

— Je me moque pas.

Je vais m’asseoir sur le bord du lit et je pose ma main sur son front.

— Tu as pris quelque chose pour l’estomac ? Tu n’as plus envie de vomir, ça y est ?

— Je crois que j'ai vomis tout ce que je pouvais vomir. Si ça me reprends, ce sont mes organes qui sortent.

Je rigole comme un con. Ça m'évite de penser à la douleur.

— Max m'a filé un truc, entre le moment où il s'est foutu de ma gueule et celui où il est reparti travailler. Tu l'as croisé en bas ou il avait laissé la porte ouverte ?

— Il m’a ouvert la porte et j’ai su que ce n’était pas toi. C’était toi, mais pas vraiment. Le regard, le sourire. C’est différent chez vous. Alors j’ai su.

Je lui souris je me relève. Je retire mes chaussures, mon pantalon de jogging, mes chaussettes. Mon sweat-shirt et au moment où mon t-shirt passe au-dessus de ma tête, que je suis sur le point de me retrouver en string et qu’il a pleine vu sur mes seins, je me dis que je fais peut-être un peu trop comme chez moi.

— Tu veux que je garde mon t-shirt, peut-être ?

Elle l'a vu deux secondes et elle a su que c'était pas moi et après trois ans ensemble, il arrivait encore à Adam de nous confondre. C'est qu'il est vraiment archi con ou que Romie a vraiment la classe ?

— Tu es fascinante. Ils ne sont pas nombreux ceux qui arrivent à nous dissocier. Ça fait plaisir.

Je souris, alors qu'elle se déshabille et plus elle en enlève, plus je suis sur le cul. Qu'est-ce qu'elle fout ?

— Je veux que tu gardes tout ! Comment je suis censé rester chaste avec... Ça !

Je réponds en la détaillant et en riant. Sous la robe c'est encore plus beau.

— Sinon je me fous la bite à l'air aussi et on en parle plus. Mais viens pas me dire que je dois attendre des mois ou je vais en crever ! Je suis malade, pas eunuque !

Je rigole.

Je remets mon t-shirt. Mais c’est tout ce que je remets.

— J’aime pas avoir trop chaud.

Je dis en souriant.

— Bon alors... j’suis ta petite copine ou pas ? Parce que je ne dors pas avec n’importe qui. Et je ne fais pas de câlin à n’importe qui non plus.

— Je peux baisser le chauffage au besoin !

Putain mais elle est incroyable. Des filles j'en ai ramené des tas dans mon pieu. Et en plus d'être la première qui n'est pas là pour se faire sauter, Romie est la seule avec qui j'ai envie de rester pendant des heures.

— Je suppose que si je veux plein de câlins, faut que je te donne ce statut officiel alors...

Je tends la main vers elle et je la tire vers moi, pour l'aggriper dans mes bras.

— Ca doit vouloir dire que tu es ma petite copine.

Je prends sa main avec un sourire malicieux.

— Ok, alors.

Je grimpe sur son lit et je me glisse entre ses draps. Il est bouillant et vu sa tête, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il n’est vraiment pas bien.

— Allez viens contre moi.

Je dis en le blottissant contre moi pour lui faire des papouilles.

— Ça t’as fait du bien, le médicament ?

Je ne me fais pas prier et je passe même mon bras autour de sa taille.

— Je sais pas, je crois que oui. Mais j'ai froid et c'est chiant.

Je grogne.

— Avoue qu'après le château enchanté, tu pensais pas que ta première fois au pieu avec moi ce serait aussi glamour ?

— Bah si tu me laissais retirer mon t-shirt, t’aurais moins froid. Tu savais pas que le peau contre peau ça réchauffe ?

Je demande sérieusement. Je caresse son visage avec tendresse. Il tremble et malgré son état, il est vraiment très beau. Plus que son frère, si c’est possible à dire.

— Je n’imaginais pas mieux que ça. C’est agréable d’ailleurs. Je sais que t’as forcément des envies puisque tu caresses mes fesses actuellement. Et j’en ai aussi. Mais c’est agréable parce que t’es pas un gros forceur. Et c’est bien ce genre de tendresse, non ? Moi je trouve que c’est bien. T’es malade, t’as besoin d’attention et je t’en donne. Et j’aime bien ça. Et tu peux laisser ta main sur mes fesses, c’était pas un reproche déguisé.

— Je ne savais pas, non. Tu crois que ça marcherait vraiment ?

Je demande, en frissonnant de nouveau. Ses caresses me font me sentir bien et ces mots me réchauffent au moins le cœur, si ce n'est le corps.

— J'ai pas l'habitude de ce genre de tendresse. Ni de la recevoir ni de la donner. Je suis un peu nul niveau sentiment humain je crois.

Je rigole en laissant ma main sur ses fesses, puis qu'elle vient clairement de me laisser la permission de continuer.

— Mais je dois avouer que c'est vraiment agréable. C'est sûrement parce que la personne avec qui je découvre ça l'est tout autant. Et que j'ai assez de respect pour elle pour lui donner le temps qu'elle souhaitera, que j'ai envie d'elle ou pas.