Paris, we love you — Edouard & Romie

J'embrasse sa joue en souriant. Son frère l'aime très fort et j'espère qu'elle en a conscience parce qu'il compte tout utant pour elle.

— Bah tu sais... Je connais beaucoup de gens, mais peu sont des amis. La moitié sont là pour mon argent et une grosse partie de l'autre parce que trainer avec un Bonaparte ça en jette. Y'a bien Vincent et sa femme, a qui j'ai demandé pour la boutique, et qui m'ont tout de suite demandé si c'était pour moi ou non. On se connait depuis longtemps et c'est sûrement un des seuls vrais amis que j'ai. Ça pourrait être sympa qu'ils soient là tous les deux. Ça me ferait plaisir, même.

Je souris en songeant au fait qu'à part eux, je me moque de la présence des autres.

— D’accord. Alors on les invite. Je sais ce que je vais faire pour nous mon amour !

Je dis, complètement surexcitée.

— On va aller acheter ce qu’il faut dans une librairie et je vais faire des belles invitations et demain on ira les remettre en mains propres !

Je m'apprête à lui dire qu'on n'a pas besoin de ça, mais les étoiles dans ses yeux me font fermer ma gueule direct. L'idée à l'air de l'enchanter, alors je la suis avec plaisir.

— On glisse une photo de nous avec? On pourrait aller en faire imprimer quelques unes, j'en ai plein mon portable des sympas ! T'en penses quoi ?

— Oui !! C’est une super idée ! On pourra faire ça chez tes grands-parents ? Ils voudront bien !? Ce sera un souvenir ! Mais il faut la date. C’est quand qu’on se marie ?

Je demande. C’est lui qui se charge de la mairie alors... j’en sais rien. Il se charge de tout, d’ailleurs.

— J’te laisse t’occuper des vendeuses, on parle de tout ça en sortant.

Je dis alors que j’en vois une apparaître.

J'ai même pas le temps de lui répondre qu'elle nous lance vers une vendeuse, alors je fais en sorte de traduire toutes les demandes de Romie pour que tout soit parfait.

— Elle me demande si tu sais vers quelle couleur de papier tu veux t'orienter ? C'est quoi la couleur de ta robe ? On pourrait assortir le papier à elle, pour le symbole !

Je demande en espérant avoir au moins un tout petit indice sur la robe. Si ça passe sans qu'elle s'en rende compte, tant mieux.

Je pouffe de rire.

— On va tout faire noir et blanc. Classique. Avec une touche de doré. Voilà. C’est bien comme ça ? Ça te va aussi, mon cœur ?

— Ouais c'est bien, ça reste sobre et raffiné, j'aime bien.

Je réponds en haussant les épaules. Tant pis pour moi, j'en apprendrais plus le jour J. Au moins on s'entends sur les couleurs malgré tout.

— On prends quoi ? Stylos, feuilles et décos ? Y'a besoin d'autres choses ?

Je demande, sans trop savoir. Être manuel, c'est pas trop mon truc.

— Colle et enveloppe. Et... je sais que t’as mangé mais pas moi alors j’ai vraiment hyper mal au ventre.

Je lui glisse quand même. Je commence à être même vraiment fatiguée et avoir mal à la tête, certainement parce que j’ai faim.

— Oh pardon mon chat, j'ai carrément oublié. On paie tout ça et on appelle un taxi ! Avec nos valises, il est hors de question qu'on marche.

Je rigole comme un con, ça fait une heure que je me promène avec nos deux valises et on dirait un vagabond. Même ça, jamais je ne l'avais fais de toute ma vie, avant Romie.

— J'ai hâte que tu rencontres mes grands parents. Je suis sûr que vous allez bien vous entendre.

Je l'embrasse avant qu'on récupère tout ce dont on a besoin et qu'on se diriger vers la caisse, portefeuille en main.

On choisit tout et je suis contente mais fatiguée. En plus on s’est levés tôt, j’en peux plus. Quand on sort attendre le taxi, je me repose contre lui.

— Ça va pas les gêner que je mange si tard...?

— Tu parles, s'ils savent que t'as pas mangé, ils sont capables de redresser la table entièrement. Ils sont adorables, tu vas voir. Je me suis souvent demandé comment c'était possible que mon père agisse plus comme un aristocrate qu'eux, alors qu'il n'est que marié à l'une d'elle.

Je lève les yeux au ciel, en guettant notre taxi.

— On ira dormir après, t'as l'air crevé mon cœur. Je te ferais même un massage si tu veux !

Je hoche la tête en faisant la moue.

— Trop d’émotion en quelques heures, je suis vidée. Mais j’ai hâte de rencontrer tes grands-parents ! Ils ont l’air gentils !

Le taxi arrive rapidement et on est à peine dedans que je sens Je l'attention de Romie se relâche. Il est vraiment temps qu'on arrive, ou je vais la perdre. J'attrape sa main pour la caresser doucement.

— Je voulais te remercier pour tout ça mon chat. J'aurais jamais eu le courage d'affronter mes parents, avant toi. Vraiment merci.

Je me penche pour embrasser sa joue, avant d'ajouter en souriant.

— Oh et au fait, on se marie après-demain.

Je souris de toutes mes dents et j’embrasse ses lèvres.

— J’ai tellement hâte qu’on se marie. Ça va être génial. Et je suis fière de toi, mon amour. J’espère que toi aussi. Que t’es pas malheureux à cause de leur comportement ?

— Je suis pas heureux non plus...

J'avoue en soupirant.

— J'aurais voulu qu'ils agissent un peu plus comme des parents que comme des géniteurs, mais bon. On peut pas avoir une future femme parfaite et des parents parfaits.

Je souris tendrement.

L’entendre me fend le cœur alors je le prends contre moi.

— Tu sais, mon père m’aime pas et ma mère... bon... bah tu connais l’histoire. Alors c’est pas grave, ils nous montrent ce qu’on doit pas faire avec nos futurs enfants. Ils restent quand même nos exemples.

Je dis en souriant.

— Et quels exemples.

Je soupire en me laissant aller contre elle.

— Mais c'est vrai, on n'a pas besoin d'eux. On est ensemble, on a les gens qui nous aime près de nous, c'est ce qui compte le plus.

Je sens que je m'assoupis moi aussi, alors j'espère qu'on va vite arriver, que j'ai un coup de boost.

Par chance, ses grands-parents n’habitent pas très loin alors on arrive en moins d’une demi-heure. Mes yeux n’ont pas quitté la fenêtre parce que tout est magnifique par ici. Je suis vraiment heureuse de cette journée, même si nous n’avons pas le soutien de ses parents, je sais qu’ils finiront par mettre de l’eau dans leur vin. Je le sens.

Quand ils sonnent, j’ai le cœur qui bat à dix milles et je suis autant surexcitée qu’anxieuse.

— J’espère qu’ils vont m’aimer !

— T'adorer !

Je souris alors que ma grand mère ouvre la porte et je peux lire sur son visage à quel point elle est contente de me voir. De nous voir, tous les deux.

— Mon Chéri ! Ça fait tellement longtemps qu'on ne t'avais pas vu.

Elle me sert dans ses bras, avant de porter aussitôt son attention sur Romie.

— Et alors, à qui ai-je l'honneur ?

Elle sourit en s'adressant directement à Romie et rien que ça, c'est une marque de respect inestimable

Elle me parle anglais. Je suis tellement contente que je pourrais en sauter de joie ! Je lui adresse un large sourire.

— Romie Wheeler, je suis très contente de vous rencontrer !

— C'est un plaisir pour moi aussi. J'espère que vous allez aimer Paris ! Vous restez longtemps ?

Nous demandera grand-mère, des étoiles dans les yeux. Je sens qu'elle et mon grand-père vont faire l'effort de parler anglais tout notre séjour et ça me touche si fort.

— On repart dans quelques jours, on a des projets dont on aimerait vous parler. Papi est ici ?

Évidemment qu'il l'est et dès que ma grand mère l'appelle, il arrive à son tour et salut Romie avec un grand sourire.

— Vous êtes arrivez quand ? Vous avez déjeuné ? Vous voulez manger ?

Tellement de questions en si peu de temps.

— J’avoue que j’ai un peu faim !

Je dis avec un large sourire.

— On est debout depuis 6 heures du matin.

Alors qu’on entre, je regarde partout autour de moi. C’est magnifique comme endroit et c’est vraiment immense.

—Attends de voir où on va surement dormir.

Je murmure à son oreille alors qu'on suit mes grands parents qui, comme je l'avais imaginé, sont prêt à remette une table entière juste pour nous.

— Si vous avez du pain et du jambon, on se débrouille. Oh et du fromage ! Je veux manger du bon fromage s'il te plaît !

Je supplie ma grand-mère en omettant volontairement de dire que moi, j'ai déjà mangé. Elle nous sort tout ce qu'il faut et finalement, on se retrouve tous les quatres dans le salon autour de sandwich maison.

— T'aurais pu nous dire que t'avais une amoureuse aussi belle ! Vous vous etes rencontrés comment tous les deux ?

— Merci de m’accueillir. Et merci pour le repas, aussi.

Un sandwich jambon fromage en France ! Ça c’est la classe. Bon moi j’ai pas mis de fromage parce que celui que mange Edouard a l’air quand même très fort, mais je goûte sur son sandwich et je fais une demi-grimace. Mais bon, au moins, c’est le meilleur jambon que j’ai jamais mangé.

— Il a failli me renverser avec sa voiture et j’ai mis un coup de pied dedans. Puis il m’a ramené chez moi et après on n’a pas arrêté de se croiser jusqu’à ce que j’accepte de prendre un verre avec lui.

Je rigole en repensant à tout ça. C'était il n'y a pas si longtemps et pourtant, on est passé d'inconnus à futurs mariés.

— Elle se moquait de mes chaussures ! Est-ce que tu te rends compte ? Moi je lui offre gentiment un goûter et elle se moque!

Je tire la langue à l'attention de Romie, avant d'embrasser sa joue.

— Mais bon, j'accepte pour ses beaux yeux.
— C'est vrai que tu as des yeux magnifiques.

Approuve mon grand père comme si je lui avais posé la question.