Paris, we love you — Edouard & Romie

— Merci beaucoup.

Je réponds avec un sourire.

— Edouard aussi, a de beaux yeux. Et il est gentil et attentionné. Vous avez un petit fils en or. J’ai beaucoup de chance. Puis il va bientôt changer de métier...

Je dis en me tournant vers Edouard, des étoiles dans les yeux.

Mon grand-père pouffe quand elle complimente mes yeux, taquin, mais bien vite ils portent leur intérêt ailleurs.

— Tu vas quitter l'entreprise ? T'en as parlé à ton père ?
— Oui, et il n'est pas d'accord vous vous doutez, mais je m'en moque. J'ai envie de faire ce qui me plaît pour une fois. Je vais repasser tout ce qu'il faut pour devenir pompier !
— Repasser ?

J'explique, ils sont choqués et finalement, ils me disent tous les deux qu'ils sont très fiers de moi et ça fait un bien fou à entendre. Je suis sûr de moi, mais ça fait chaud au cœur de se sentir soutenu.

— Je suis sûr que ton frère aussi est fier.
— Je crois, oui. Mais là, il essaie surtout de réparer le bordel que j'ai mis tout à l'heure chez papa et maman. Je leur ai annoncé en plein milieu du repas que j'allais être pompier, mais pas que...

Je laisse en suspens, un sourire aux lèvres, en attrapant la main de Romie.

— Tu veux leur dire ?

Je secoue la tête en me collant à lui pour lui faire un câlin.

— Je te laisse leur dire. T’es leur petit fils quand même.

Je lui chuchote en souriant.

Je serre Romie contre moi, un sourire aux lèvres. Mes grands parents sont tout ouïe.

— On va se marier Romie et moi. Après demain.

Je précise en embrassant Romie, incapable de me retenir. Mais je relève à peine la tête que déjà mes grands-parents se lèvent pour nous embrasser. Accolades et félicitations à gogo. Ça c'était la réaction que j'espérais !

— Et c'est un peu tard, mais on aimerait beaucoup que vous soyez là !
— Bien-sûr qu'on sera là ! Pourquoi tu ne nous as pas prévenu avant ?
— Elle a plus ou moins fait sa demande hier, j'ai plus ou moins proposé la date hier. C'était pas vraiment prévu. Mais je sais qu'on ne fait pas d'erreur.

Je souris sincèrement en dévorant Romie des yeux.

— Mais vous avez des alliances ? Un costume ? Ma chérie tu as une robe ?

Ils sont tellement contents que ça m’émeut et j’en ai les larmes aux yeux de joie.

— Edouard est allé chercher les alliances et son costume. Moi j’ai choisi ma robe. J’ai pas de bague de fiançailles.

Parce que sa putasse d’ex la porte encore. Donc j’en veux même pas de celle là.

— Mais je pense qu’on pourra en choisir une plus tard. Et j’ai pris de quoi faire des petites invitations souvenirs. Est-ce que vous voudriez m’aider ?

Je demande à la grand-mère d’Édouard. Moi j’ai pas de grand-mère alors si je peux lui piquer la sienne un peu, ce sera génial. Enfin j’espère que les gens aisés font des travaux manuels parce que j’aurais l’air conne.

— Avec plaisir ! On s'y mets une fois que vous serez installés et un peu reposés !

Réponds ma grand-mère, heureuse comme tout de pouvoir participer à sa façon. C'est sûr que si j'avais dû me marier avec la Marie-Charlotte, elle n'aurait rien eu à faire ni eu son mot à dire.

— Je vais appeler ma coiffeuse pour qu'elle vienne le matin de la cérémonie, que je sois belle pour le mariage de mon petit-fils ! Tu as une coiffeuse Romie ? Tu veux qu'on lui demande ? Elle sera ravie de te faire une coiffure de princesse, ça lui changera de mes bigoudis !

— Oh oui, je veux bien ! Moi j’ai pas été chez le coiffeur depuis... ah bah j’ai jamais été chez le coiffeur !

Je dis avec des étoiles plein les yeux.

Romie est ravissante et je souris en l'attrapant par la taille.

— Tu vas être magnifique mon chat.
— Elle l'est déjà ! Comme toi mon petit poussin ! Vous allez tellement bien ensemble !

Mon grand père parle peu, mais quand il s'y mets, voilà qu'il sort de ces surnoms. Je suis obligé d'en rire.

— On monte se reposer un peu ? Ça vous dérange pas ? On s'est levés tôt ce matin.

Aussitôt dit, aussitôt envoyés dans la chambre qu'ils ont préparés pour nous. Celle où on dormait Mac et moi quand on venait ici.

— Des que tu veux ma chérie, descends avec tes petites cartes et on fera ça toutes les deux !

— D’accord ! Merci beaucoup !!

Je dis en allant lui faire un câlin. Elle est tellement gentille. Je retourne auprès d’Edouard pour le suivre. J’ai hâte de voir la chambre. Et aussi de dormir contre Edouard.

— Et merci pour le sandwich, c’était très bon.

D’ailleurs, j’attrape ce qui traîne pour débarasser.

J'attrape nos valises avant d'inviter Romie à passer devant moi, tout en lui indiquant le chemin.

— Juste là à droite, mon chat !

J'indique à Romie une fois à l'étage. Quand la porte s'ouvre, pleins de souvenirs me reviennent en tête et je suis une fois de plus ému de faire découvrir tout ceci à ma future femme. Je lâche nos valises a l'entrée et je l'attrape directement par la taille.

— C'est encore exactement comme la dernière fois que je suis venu. Le sang de Max en moins en moins sur le sol !

Je rigole en me rappelant d'à quel point je pouvais être un petit con.

— Le sang de Max ?

Je regarde partout autour de moi. C’est énorme et en même temps tellement beau et cosy. Je suis vraiment heureuse d’être là.

— J’aime bien voir où t’as grandi. J’ai l’impression de mieux te connaître.

— Ouais je l'ai poussé du lit et il s'est explosé le nez. Mes parents en ont voulus à mes grands-parents pendant longtemps, alors que c'était de ma faute. Il saignait c'est tout, c'était pas si grave !

Je souris, la voyant regarder partout.

— Tu me connais mieux que beaucoup de personne déjà, tu sais. Y'a que Max qui me cerne mieux que toi, en fait.

Je l'embrasse tendrement et tout en la gardant toujours contre moi, je vais tirer les rideaux.

— Viens avec moi !

Je bougonne en me jetant sur le lit. Une bonne sieste va faire du bien !

Je retire mes chaussures avant d’aller sauter dans ses bras sur son lit.

— Cette chambre a la taille de la chambre d’hotzl que louait ma mère. C’zst juste dingue.

— La chambre d'hôtel que louait ta mère ?

Je demande sans comprendre, en me couchant entièrement sur elle.

— Bah ouais. Là où je vivais quoi. Personne voulait lui louer d’appartement ou de maison. Donc y avait un gars qui voulait bien nous louer une chambre. Et c’était genre... ma maison. Et toi, c’est ta chambre.

Nos enfances sont tellement éloignées l'une de l'autre que parfois, je me reprends en pleine face à quel point la sienne a dû être dure à vivre.

— Habitue-toi mon chat. T'auras plus jamais à vivre ça, que ce soit pour le logement, la bouffe ou quoique ce soit. Dans deux jours tu seras ma femme et absolument tout ce qui sera à moi, sera à toi.

Je souris en embrassant son cou.

— Tu sais, tu peux toujours faire un contrat de mariage. Et d’ailleurs, je vais pas non plus cramer ton argent n’importe comment.

J’ai du mal à comprendre comment il peut me faire confiance comme ça. Je pourrais tout lui prendre. Mais c’est beau comme preuve d’amour.

— Quand on sera marié, tout ce qui est à moi t’appartiendra aussi. Donc... des vêtements.

Je dis en riant.

— J'en n'ai pas envie. Je sais que ça se fait et je sais que ça veux pas forcément dire qu'il n'y a pas de confiance dans un couple; mais dans notre situation je sais parfaitement comment cela serait prit. Et c'est hors de question. C'est peut-être complètement dingue de ma part, tu pourrais me depouiller et me laisser sans rien, mais j'ai confiance en toi. En ce que je ressens et en ce que tu me procure.

Je caresse sa joue en souriant. Je ne peux pas me tromper, je le vois dans ses yeux.

— Au pire, je pourrais toujours menacer de buter ton frère si tu voulais tout me prendre. Tu l'aimes trop pour le laisser mourir.

Je rigole, avant de réfléchir un peu plus en profondeur. Avant de buter Logan, faudrait que je fasse sacrement de sport, sinon il aura toujours le dessus sur moi. Mon œil le sent encore.

— Ou alors je menace de buter Adam ! Et là, tu souffriras de faire souffrir ton frère ! On parle de son mari quand même !

— Tu menaces personne parce que je vais jamais, jamais partir. Le mariage c’est pour toute la vie. Le meilleur et le pire. Donc jusqu’au bout. Mais je vais pas tout dilapider. Je sais que c’est ton métier de placer l’argent mais peut-être que ce serait bien qu’on ait quelque chose à nous à Paris ? Pour pas déranger tes grands parents à chaque fois.

Je me blottis bien contre lui et je ferme les yeux. Je suis vraiment fatiguée.

— Ça te plairait, oui ?

Parce que c'est quelque chose qu'on peut très largement se permettre et si on envisage de venir plus ou moins régulièrement ici, avoir un petit chez nous en France ça pourrait être sympa c'est vrai.

— Ce week-end on est un peu occupé, mais la prochaine fois qu'on viendra, on pourrait en profiter pour regarder un peu les appartements. On pourra prendre des rendez-vous de la maison et venir directement visiter tout ça ici ! Ça te dirait ?

Je la reserre contre moi, au bord du sommeil. Mais quand elle a des idées comme ça, ça réveille toujours une part tendre en moi.

— Oui, c’est une bonne idée. On s’occupera de ça plus tard.

Je dis en faisant un bisou dans son cou.

— Repose-toi, chéri. À tout à l’heure.

Quand je rouvre les yeux, Romie est toujours affalée contre moi et tendrement, je viens caresser ses cheveux. J'attrape mon portable dans ma poche comme je peux et quand je vois que j'ai un SMS de Max me parlant de mes parents, je soupire fortement. J'ai même plus envie d'en entendre parler.

— Bande de cons.

Je peste en déposant mon portable sur le lit

Je dors vraiment comme un bébé et c’est parce qu’Edouard bouge un peu que je suis réveillée. Je lui fais un énorme câlin. On est toujours à Paris, c’est pas un rêve.

— Tu vas te faire des rides.

Je dis en caressant son visage. Il n’a pas l’air content.

— Il est pas tard ? Ça va ? Moi je vais aller rejoindre ta grand-mère parce qu’on a plein de trucs à faire. Au fait, elle s’appelle comment ? Et ton grand-père ?

— On a dormi une petite heure c'est tout. Ça va toi ?

Je souris en poursuivant mes caresses.

— Ils s'appellent Chantal et Richard. Et je crois qu'elle t'apprécie déjà !

Elles vont s'éclater à faire leurs papiers, j'en suis sûr. Moi je vais m'occuper et aller papoter un peu entre mecs. Demander des conseils à autre que mon père.

— Mes parents sont chiants. Max m'a envoyé un message. Il a essayé de calmer le jeu, mais mon père s'est encore plus énervé. Il dit qu'il ne veux plus me voir. Je suis sûr que Max ne dit pas tout en plus.

Chantal et Richard. Hyper dur mais je retiens. J’avais jamais entendu ça de ma vie. Comme Maximilien, de toute façon.

— Tes parents ils sont agacés que ça ne se passe pas comme ils veulent. Parce que c’est eux qui décident depuis toujours, ils pensent savoir mieux que toi ce qui est bien pour toi. Mais quand ils vont voir que tu t’en sors, que t’es heureux et tout et tout, ils feront un pas vers toi. Même si c’est long. Ils vont le faire. Je suis désolée d’être à l’origine de tout ça, c’est vrai. Mais je peux voir la différence entre le Edouard que tu étais et celui que tu es et te voir heureux et épanoui, c’est ce que je préfère.