Paris, we love you — Edouard & Romie

— Bah.. attends que ça fonctionne parce que je peux ne pas lui plaire.

Max n’a plus du tout confiance en lui et ça me fait de la peine. Mais il a besoin de se remettre en scelle alors je sais que Luke sera parfait pour ça.

— Les parents ont dit à Louise qu’on venait. Elle aimerait bien me voir.

Il change de sujet et l’ambiance retombe tout de suite. Ça, c’esr un sujet que seul Edouard est capable de gérer.

J'ai envie de le reprendre dans mes bras, mais j'ai peur de le braquer, alors je me contente de lui sourire. Il a toutes les qualités dont quelqu'un rêverait, et il est beau comme un cœur, y'a pas de raison que ça ne marche pas. Adam a trouvé l'amour ailleurs, là, il va rencontrer quelqu'un qui n'attends que de le voir.

— Putain mais qu'ils sont chiants.

Je soupire. Est-ce qu'ils peuvent pas s'occuper de leur cul ?

— T'as envie de la voir, toi ?

Max hausse les épaules.

— Je crois pas. J’en sais rien. Elle est pas revenue sur la tombe de notre fille. Elle est partie.

Il soupire ; c’est toujours un sujet douloureux.

— J’ai plus envie de ressasser tout ça. Je fais mon deuil.

— Alors n'y va pas. Personne te forcera à faire ce dont t'as pas envie Max.

Je réponds avec évidence. Je sais qu'il est la gentillesse incarnée, mais il faut qu'il pense à lui avant de penser au reste. Et en effet, si elle avait voulu le voir, elle aurait pu le faire en venant sur la tombe de leur enfant. Ce qu'elle n'a jamais fait.

— Elle devrait être suffisamment intelligente pour le comprendre. Écoute ton cœur à toi, plus les parents.

Et si la moindre personne fait un scandale j'irais, moi.

— Ouais. J’espère juste qu’ils ne vont pas l’inviter tout comme ils vont inviter Marie-Charlotte.

Bizarrement, ça, je sens que ça me concerne.

— C’est qui Marie-Charlotte ?!

— Oh putain. Si ils osent faire franchir la porte à l'une d'elles alors qu'on est là, je prends une chambre d'hôtel et ils me revoient pas avant une éternité.

Je peste.

— Marie-Charlotte c'est mon ex. On s'est séparé quand je suis venu rejoindre Max ici. Mais elle a pas eu l'air de l'avoir compris sur le coup.

Je vais éviter de dire que c'était la belle-fille idéale aux yeux de mes parents. Et qu'aujourd'hui, ils doivent encore espérer que je vais l'épouser.

— Ça veut dire quoi ? Qu’en France t’es toujours en couple ?

Je demande en commençant à paniquer.

— Non! C'est juste que...

Putain ça m'avait toujours semblé être n'importe quoi, mais devoir le dire à Romie ça me crispe le bide.

— On était fiancé. Et ça signifiait foutrement rien pour moi, mais j'étais le seul à m'en foutre.

— Fiancé ?

Mon cœur me remonte dans la gorge et j’ai presque les jambes en coton. Je suis même pas la première. J’ai du mal à déglutir.

— C’est les parents qui lui ont imposé ça. Ça voulait rien dire.
— Mon frère aussi, ça voulait rien dire avec son ex femme et pourtant ils ont une fille, un passé commun et beaucoup de souvenirs.

Je me tourne vers Edouard.

— Tu aurais pu me le dire ! Ça fait des jours que je me dis que je vais quand même plaire à tes parents et là...

Je me sens moche et déguisée en fille intelligente alors que je ne le suis pas. Ils ne vont JAMAIS m’aimer.

— Je suis même pas ta première fiancée. Elle aussi, elle a dû avoir la bague de ta famille que je vais sans doute récupérer.

— Mais moi j'ai pas d'enfant avec elle ! J'ai pas acheté de maison ou partagé sa vie suffisamment longtemps pour avoir fait des projets ! Hormis ces fiançailles auxquelles je croyais même pas !

Ça me fout la gerbe que ce soit Romie qui puisse se remettre en question, tout ça parce que je vis dans un univers parallèle de gros aristos de merde.

— Je t'en ai pas parlé, parce que je ne pensais même pas à elle. Je m'en fous complètement d'elle et de ce qu'elle peut représenter.

Je me rapproche de Romie en espérant qu'elle ne parte pas. Je n'ai jamais eu aussi peur de la perdre. J'ai peur qu'elle me dise d'aller me faire foutre et qu'elle fuit le monde dans lequel j'ai grandi.

— J'ai besoin de toi dans ma vie. Juste de toi. Pas d'elle ou de n'importe quelle autre fille avec qui j'ai pu coucher ! Je suis amoureux de toi, et c'est la première fois que ça compte pour moi d'être avec quelqu'un...

Je soupire parce que je sais qu’il ne me ment pas. Je le sens.

— Faut me dire ce genre de truc, que j’ai pas l’air surprise le jour où je l’apprendrais... Comment tu veux que je défende notre relation si quelqu’un peut me dire « tu savais pas ça ?! » comme si tu me cachais des choses.

Je vais me blottir dans ses bras.

— Là... j’vais pouvoir la moucher, la Marie-Charlotte. Moi aussi, je suis amoureuse. T’es à moi. Et j’veux pas sa bague.
— Elle la porte certainement encore, va falloir lui arracher du doigt.
— Mais quelle pétasse !

— J'ai couché avec Gabriel quand il avait 13 ans, j'ai déjà payé des putes mais ça tu le sais, j'ai présenté deux filles à mes parents... Enfin, Marie-Charlotte là, et puis Marie. Ils pensaient qu'avec son prénom c'était une petite catho bien rangée, mais en fait je l'ai amené parce que c'était une punk et que je voulais les faire chier. On n'a même pas été ensemble trois semaines, mais ça a suffit à les emmerder alors j'étais content. J'étais jeune, on était encore à White Falls. Je crois que c'est tout. Parmi les trucs sur lesquelles un con pourrait te dire ''Ah tu savais pas''.

Je souris, beaucoup plus serein, en la serrant contre moi.

— Je suis désolé de pas avoir pensé à te dire ça. Mais même s'ils osent la faire venir, je t'assure que je les saigne moi-même. C'est toi mon impératrice.

Je l'embrasse tendrement.

— Si un jour Joséphine Bonaparte devait renaître, ce serait grâce à toi et personne d'autre.

— Qui aurait pu croire que t’étais le plus romantique de nous deux, hein ?

Max se marre et moi je fais un énorme câlin à Edouard.

— Faut pas t’en faire, Chéri. J’ai peur de rien. On va se marier alors j’ai déjà le dernier mot. Peu importe ce qu’ils en pensent.

Je l’embrasse tendrement avant de reprendre un pancake. Personne ne va shooter dans mon bonheur. Même pas ses parents.

— Personne te croirais si tu en parle. Et Max il me soutiendra toujours moi avant toi. Sinon je lui coupe les couilles.

Je rigole en l'embrassant.

— T'as le dernier mot sur tout mon chat. C'est toi qui va arriver à mon bras, qui vit pour ainsi dire avec moi, qui me permets d'être moi-même et qui pense à ce que moi je souhaite vraiment. C'est toi qui à les armes, pas eux. Je t'emmène là-bas avec la seule frayeur qu'ils puissent dire suffisamment de conneries pour te blesser.

Je soupire en attrapant un pancakes à mon tour et en m'asseyant tout en attirant Romie pour qu'elle s'assoit sur mes genoux.

— Avec quoi ils me blesseraient ? J’ai pas d’argent ? Je suis une pauvre fille ? Je suis avec toi uniquement pour ton argent ? Je suis pas assez sophistiquée ? J’ai pas fait d’étude ? Je suis bête ?

Je hausse les épaules.

— Peu importe ce qu’ils disent, tu sais. Tant que ça ne te fait pas changer d’avis sur moi. Je sais déjà que j’ai pas la classe des aristocrates ou que je suis pauvre ou que j’ai des lacunes dans ma culture générale. Mais c’est pas grave. J’apprends plein de choses tous les jours et si toi ça te gêne pas, si toi t’es à l’aise de pas présenter la fille parfaite à tes parents alors ça va. Je m’en fous d’être parfaite à leurs yeux, moi. C’est toi qui compte.
— Mais vous allez me faire chialer !

Ça me fait sourire.

— Tu comprends pourquoi je veux l’épouser ? Je sais déjà que je vais finir ma vie avec lui.

J'ai des étoiles dans les yeux et le regard que me lance Max veux dire tellement de choses que j'en ai les larmes aux yeux. Pour le cacher, j'enfoui ma tête dans le cou de Romie et j'y dépose plein de petits bisous.

— On pourra faire l'amour cent fois par jour quand on sera tous les deux à la retraite !

— Pff, si tu crois que je vais attendre la retraite pour ça.

Je dis en pouffant de rire. On a tout juste le temps de terminer de ranger, de bien nourir Zombie et de s’habiller que le taxi qu’ils ont réservé téléphone.

— Madeleine va passer pour s’assurer que Zombie mange bien.

Je leur rappelle.

— Cette femme, c'est la personnification de l'amour sur terre.

Ma propre mère viendrait pas nourrir mon chat, alors qu'est-ce qu'il en serait de celui de mon ex ? Ou de celui du frère de Romie ? Peut-être que je détestais aussi Adam pour ça, la famille qu'il a est celle que j'aurais voulu avoir.

— Allez dépêchez vous, où ils va se barrer sans nous ce con !

Je rigole en sortant les valises avec Max, alors que Romie se charge de fermer la porte. Quand on monte dans le taxi et que je lui indique qu'on file jusqu'à Londres comme ça, il hoche la tête. Ça va lui faire une bonne course pour le début de journée.

— Tu veux dormir un peu mon chat? Je te réveille quand on arrive sur Londres si tu veux.

Je souris en la voyant bâiller.

Je ne me fais pas prier : je passe mes bras autour de sa taille et je me blottis contre lui. Je crois que je m’endors assez vite, signe que j’étais vraiment explosée. Hier matin, on a prévenu le commissariat de mon départ d’aujourd’hui. Je suis en règle, je peux dormir sereinement.

Romie s'endort tellement vite que j'attends qu'on soit à quelques kilomètres de la gare pour la réveiller. Elle est complètement exténuée et je ne doute pas une seule seconde du fait qu'elle va faire tout le voyage jusqu'à Paris en dormant.

— Mon chat ?

Je l'embrasse doucement.

— Je te porterais bien jusqu'au train, mais faut qu'on passe les sécurités et tout le reste.

J'imagine qu'elle est fichée quelque part et qu'il va y avoir une vérification supplémentaire ? Je ne sais pas trop, mais on est prêt, parce qu'on a tout fait dans les règles.

Pour passer la sécurité, c’est un peu pénible parce que j’ai plein de papier à donner en plus, que les gens ne sont pas très agréables alors, heureusement que je voyage avec un Bonaparte parce qu’on m’aurait fait bien plus chier que ça. La douane française insiste mille fois sur le fait que je dois directement me rendre au commissariat en arrivant. J’ai envie de les l’insulter parce qu’ils me prennent pour une débile mais je me contiens pour ne pas avoir de problème.

On est en première alors on rejoint le salon pour patienter mais pas longtemps car on embarque assez vite. Y a toujours quelqu’un qui m’a à l’oeil, c’est désagréable.

— Nan mais on dirait que je suis une meurtrière ! Franchement j’ai sucé quelques bites et transporté de la coke, faut pas pousser non plus.

Je râle alors qu’on s’assoit dans le train.

J'explose de rire malgré moi. Elle a une façon de vendre les choses qui me sidère. Ça lui semblait tellement normal a l'époque qu'encore maintenant elle à tendance à minimiser.

— C'est pas non plus tout le monde qui fait ça mon chat, il faut dire. Encore moins à 14 ans.

Je lui réponds en essayant de la calmer.

— Mais je préfère ça moi. Si t'avais tué quelqu'un non seulement tu pourrais pas venir à Paris, mais en plus ils t'auraient sûrement pas laisser sortir comme ça ! T'aurais jamais rencontré l'amour de ta vie !

— Ouais. C’est vrai. C’est pas tout le monde qui fait ça.

Je me calme et je me blottis contre lui. Je suis sûre qu’il y a un flic en civil dans le wagon.

— D’façon, je suis sage. Et mon casier sera effacé. Je vais demander à l’effacer plus vite, d’ailleurs. Que j’entache pas mon nom de femme mariée.

— Tu vas lui redonner un peu de vie à ce nom.

Je rigole en la serrant contre moi.

— Ma mère et sa galerie elle est galerie elle est gentille, mais c'est pas vraiment foufou. Tous les deux on va lui redonner du piment ! En face c'est un traître, il préfère sa patrie anglaise !

— Moi, c’est toi que je préfère.

Je dis en souriant.

— Hey j’ai jamais été en première classe. Et j’ai jamais quitté l’Angleterre. C’est grace à toi, tout ça.