Paris, we love you — Edouard & Romie

— Je trouverais bien quelque chose, j'ai confiance en moi.

Je souris avant de l'entraîner voir la vue qu'on a d'ici.

— Ça vallait le coup, pas vrai ?

Quand il me demande si ça valait le coup, je réalise qu’on est en haut de la Tour Effeil alors je prends sa main pour l’entraîner au bord.

— C’est tellement beau. J’arrive pas à croire que je suis là.

Je me glisse derrière elle en déposant mon menton sur son épaule.

— J'arrive pas à croire qu'on soit là, tous les deux, à même pas quarante-huit heures de notre mariage. Tout a été tellement vite, mais ça me semble tellement évident.

Je dépose un baiser sur sa joue.

Je me retourne pour embrasser ses lèvres.

— On demande à quelqu’un de nous prendre en photo ? Comment on dit en français ? Je veux demander !!

— ''Vous pouvez prendre une photo s'il vous plaît ?''

Je lui articule en souriant, en évitant de trop en faire pour qu'elle ne soit pas trop embêtée.

Je le lui répète plusieurs fois avant d’interpeller une jeune femme. Je me débrouille plutôt bien parce qu’elle comprend et nous prend plusieurs jolies photos.

— Merci beaucoup !

Je dis avant de rendre son téléphone à Edouard.

— Tu as un accent français trop adorable. Tu vas vraiment essayer d'apprendre ?

Je demande, un sourire aux lèvres.

— Je risque d'avoir envie de te déshabiller encore plus souvent qu'avant si tu commences à me parler français à tout va !

— Je vais apprendre oui. Mais je vais garder mon accent parce que je suis anglaise, quand même.

Je dis en souriant.

— Il faut que je regarde des cahiers pour la grammaire et puis tu m’aideras si tu as le temps.

Mais c’est vrai qu’il est pas mal occupé. Même pour conduire, j’aimerais bien. Mais j’attends qu’il ait un moment.

— On fera l’amour en français et j’aurais un orgasme en disant « oh la la ».

Je dis en pouffant de rire.

— Je vais avoir du temps maintenant mon cœur, t'en fais pas. Je vais arrêter de me tuer au travail. En parler, ou plutôt crier seul mais bon, avec mon père m'a fait prendre conscience que ça ne servait vraiment plus à rien. Je vais commencer par mettre un de mes gars en gérance, regarder tout ça demain et si ça se passe bien, je le fais passer directeur général et je me contenterais de toutes les actions que ça nous rapportera. Et je vais faire ça en rentrant, pas dans six mois. Alors je vais avoir le temps pour ça, et pour tout ce dont tu as besoin.

Je réponds avec un sourire sincère. J'ai envie de vivre nos vies et de profiter de la notre.

— Tant que t'as un orgasme, ça me va !

Quand même, j'ai un peu de fierté. Alors que rigole, oui, mais pas que.

— D’accord.

Je lui fais un énorme câlin avant de lever les yeux au ciel en riant. D’façon, il serait au courant si j’en n’avais pas : je râlerai.

Le reste de la journée on le passe à flâner et à faire quelques boutiques. On mange dans un restaurant vraiment mignon et assez chic. On achète des fleurs pour ses grands-parents et dans le taxi, c’est le silence complet parce qu’on est KO. Il n’est pas tard, mais on a fait un milliard de choses et je n’en peux plus.

— Je crois qu’on va se reposer demain. J’ai pas envie d’avoir une tête de mort le jour de mon mariage.

Je dis en caressant avec tendresse les cheveux de sa nuque.

— Tu voudras qu'on aille manger avec ton frère et Adam ? Ou dîner ? Ils arrivent quand exactement ? Tu veux peut-être passer la journée tranquillement avec eux remarque ?!

Je demande en me rendant compte que je m'inclus d'office, sans savoir si elle est d'accord.

— Mais tu viendrais pas avec moi...?

— Bien-sûr que si ! Où tu veux de moi, je suis là ! Mais tu pourrais aussi vouloir être un peu seule avec eux, je comprendrais. Je veux pas m'imposer non plus, tu vois..

— On pourrait déjeuner avec eux sur la péniche ? Puis on dînerait tranquillement avec Max le soir ? T’as prévenu ton ami Vincent ? Tu devrais l’appeler.

Je souris.

— J’ai envie d’être avec toi tout le temps.

— Oui, c'est plutôt un bon programme ! Envoie leur un message ! Puis ça changera Max de l'angoisse de chez nos parents. Parce qu'il va pas voir grand monde en dehors d'eux je pense, il voudra pas que tout le monde lui parle de Louise.

Je grimace, en espérant qu'elle ne va pas débarquer là-bas. Il n'a vraiment pas besoin de ça.

— J'appelle Vincent dès qu'on arrive chez mes grands parents ! Je sais qu'ils vont se débrouiller pour venir !

— Tu sais.. tu peux dire à Max de venir, s’il veut. Je suppose qu’il y a encore de la place chez tes grands-parents. Faut pas qu’il s’impose de rester chez vos parents s’il veut pas. Puis j’aime pas qu’il soit tout seul à Paris. Il a pas son travail, il peut pas se changer les idées... dis-lui de venir, d’accord ? C’est mieux. S’il pense à sa fille et tout ça...

J’en profite pour sortir mon portable et prévenir mon frère pour demain.

De Édouard à Max.
T'es sûr que tu veux pas venir chez papi et mamie ? Y'a encore plein de places ici, et je t'assure qu'ils sont beaucoup moins chiants que les parents. Puis on est là Romie et moi. Puis tu me manques, aussi. J'ai trop l'habitude de vivre avec toi maintenant, je suis perdu. ????

On est tous les deux sur nos téléphones, je suppose qu'elle voit avec Logan pour demain et moi, j'espère que Max va nous rejoindre. Tout a l'heure il avait l'air de vouloir retourner chez nous, mais est-ce que c'était pour jauger le terrain ou autre choses je n'en sais rien.

— J'ai glissé qu'il me manquait. Il ne devrait pas résister avec ça.

Je souris alors qu'on approche de chez mes grands-parents. Vivement qu'on se couche, je suis mort.

SMS de Max à Edouard.
J’y suis déjà. Je suis venu pour vous, j’ai dit aux parents ce que je pensais de la situation. De leur attitude complètement nulle vis à vis de toi. Bref, en plus papi a téléphoné à maman, j’te raconte pas ce qu’il lui a dit au téléphone... ils vont passer une sale soirée. On vous attends. On joue aux cartes.

— Logan est ok pour le restau demain midi. Pfiou. C’est super. Je suis contente.

Ça me touche énormément non seulement que Max ai pris la peine de leur faire savoir ce qu'il pensait, mais aussi que mon grand-père l'ai fait. C'est la première fois en vingt-cinq ans que je ne me sens pas tout seul face à eux et ça mets du baume au cœur, malgré la situation.

— Ah c'est génial ! Demandes lui où est leur hôtel, s'ils sont pas loin d'ici on pourra peut-être y aller ensemble plutôt que séparément, ce serait stupide.

Logan je l'apprécie bien, au fond. Qu'il ai volé la place de mon frère dans le cœur d'Adam n'en fait pas qu'un démon sur terre.

— Max est déjà chez nos grands-parents lui. Ils nous attendent tous les trois, aucun n'est plus fier de mes parents qu'un autre tu te doutes.

— Je l’appelerai demain matin.

Là, j’ai juste envie de bailler et dormir et avoir des câlins.

— Ah bah c’est génial !! On se sent mieux en famille quand on est soutenu. Alors j’espère que tu vas un peu mieux. Tes parents vont flancher. Je le sais.

— Ça va mieux, oui.

J'avoue sincèrement. Et tant pis si mes parents ne flanchent pas, j'ai auprès de moi ceux qui veulent simplement me voir heureux.

Quand on arrive enfin devant la maison, c'est à peine si j'ai la force de sortir du taxi. Mais j'imagine ne plus bouger du canapé et trouve la motivation, Romie sur mes talons.

— Ça te dérange pas si on reste un peu au salon avec eux ? Ça fait longtemps qu'on a pas été en famille...

— Non, ça me gêne pas. Peut-être que je m’endormirais mais pas de problème. Pas contre, on prend l’ascenseur et je vais directement me mettre en pyjama. J’ai envie d’avoir chaud !!

Même ça, c'est nouveau. Marie-Charlotte elle disait qu'elle préférait pas parce qu'elle savait pas quoi leur dire. Le problème, c'était qu'à moi non plus elle savait pas quoi dire; mais bon.

— Tu pourras te caler sur moi quand même mon chat, tu les as bien vu, personne ne va t'en empêcher ici.

Je lui souris en ouvrant la porte et en criant pour annoncer qu'on est là. Je pose mon manteau dans le hall, attrape celui de Romie au passage et je foncé directement me jeter dans le gros fauteuil que j'adore, en attrapant Romie par la taille pour qu'elle vienne se blottir entre mes jambes. Ça va être une soirée vraiment cool, et calme.

On salut tout le monde et je m’excuse quelques minutes pour aller enfiler un jogging et les rejoindre. Je me blottis à nouveau contre Edouard.

— Tu joues avec nous ?

Me propose Max.

— Je joue avec Edouard, moi !
— Grosse journée ?
— Oui ! Oh d’ailleurs !!

Je me relève pour aller chercher les fleurs qu’on a acheté puis je reviens.

— C’est pour vous. Merci de nous accueillir.

— C'est adorable ma chérie, merci beaucoup !

Mon grand père la remercie sincèrement et ma grand-mère se lève même pour la serrer contre elle. Et aussitôt les fleurs en main, elle se hâte de mettre ça dans un vase et d'amener le tout sur le centre de table.

— Elles habillent très bien la pièce, vous avez eu du nez. Ca nous fait plaisir de vous avoir auprès de nous, tous les trois !

Je vois ses yeux briller d'émotions de nous voir réunis ici et ça me conforte dans l'idée de rester un peu avec eux.

— Bon on joue ensemble contre vous Romie et moi, prêt à perdre ?

Je demande à mes proches en riant.