Paris, we love you — Edouard & Romie

— J’ai tellement de chance d’être avec toi.

Je réponds avant de lui faire un bisou.

— Elle est très belle et j’en ai essayé plein, de toute sorte. Et y en avait des modernes, des près du corps, des princesses avec du tulle, avec des perles... pfiou. Plein. Moi j’ai choisi quelque chose pour faire honneur à toi et à ton histoire de famille.

Je lui souris.

— Lexie m’a beaucoup aidé et quand j’ai mis la robe j’ai eu l’impression d’être ta femme. Donc... ça t’avance pas. Mais tu vas me trouver trop belle, je sais.

— Je te trouve tout le temps trop belle mon chat, alors c'est pas difficile d'être sûr de ça.

Je souris en embrassant sa joue.

— J'ai tellement hâte de te voir dedans, Lexie à l'air d'avoir aussi beaucoup de goût, alors je n'ai aucun doute pour ton charme. Elle te plaît au moins ? T'as choisis aussi pour toi j'espère ? Moi t'aurais pu en prendre une rose avec des dessins de licorne, je t'aurais quand même trouvé magnifique.

Je rigole, mais je sais que c'est vrai. Elle porte tout tellement bien que ça en est indécent.

— Je crois que je vais chialer, j'arriverais pas à me retenir !

— C’était ma préférée. Je m’imagine pas avec une autre robe.

Je réponds sincèrement. Et c’est encore mieux si elle a un côté impératrice parce que maintenant j’ai une bague de fiançailles à laquelle je dois faire honneur.

— J’ai hâte de te voir, toi aussi.

J’embrasse ses lèvres avant de sortir mon portable pour nous prendre en photo.

— Hey c’est quoi ce bâtiment ?! C’est trop beau !

— Le Grand Palais ! A l'intérieur c'est tout aussi beau ! La verrière est magnifique ! C'est surtout utilisé pour des expositions et des salons ! Quelques événements importants ! Oh, il y a des défilés aussi parfois.

Je me tourne vers elle sans attendre.

— Ça te dirait de voir un défilé ? De la haute couture même ! Je suis sûr que je peux facilement avoir des places pour les premiers rangs !

Quand il dit défilé, mon regard s’allume directement et quand il parle d’avoir des billets, il m’ote les mots de la bouche.

— J’aimerais beaucoup ! En tout cas c’est très beau !

— On regardera et on organisera notre prochaine venue en fonction de ça alors.

Je souris en déposant un baiser sur ses lèvres.

— On va passer devant la tour Eiffel aussi, tu te doutes. Et devant Notre-Dame, c'est une énorme cathédrale, symbole de Paris elle aussi ! Elle est magnifique.

J'aime être là avec elle et lui faire découvrir cette ville que j'aime tant.

— T'as pas trop froid mon chat ? Ça va ?

— Et l’arc de Triomphe ?? C’est Napoléon qui a demandé sa construction, non ?

Je demande avec un sourire. J’ai bien dit Napoléon en français.

— Non, ça va. C’est tellement beau, j’y pense même pas !

— Oui ! Après une de ses batailles les plus connues ! Il voulait que chaque fois que les soldats rentrent, ils puissent passer sous ces arcs de triomphe. Mon ancêtre avait de la classe, je tiens ça de lui.

Je lui fais un clin d'oeil exagéré.

— Et prépares toi, maintenant que t'as cette bague, c'est aussi un peu le tien.

Je souris fièrement.

— Bon j’aime pas trop la guerre mais je suis fière d’être bientôt ta femme. Je pourrais en parler à mes neveu et nièces. Ils vont trouver ça cool.

La visite se termine au pied de la Tour Eiffel et je cours presque hors du bus pour être sûre qu’on puisse bien descendre.

— Nan mais elle est ÉNORME ! T’as vu ça ? Je l’imaginais pas aussi grande !!

Je lève les yeux au ciel en souriant quand elle me demande si je vois. J'ai vécu ici des années et je crois que je vois plutôt bien à quoi elle ressemble, mais son euphorie fait chaud au cœur.

— T'es prête à monter là-haut à pieds alors ?

Je demande, taquin.

— Mais non !!!

J’ouvre grand les yeux avant de presque sauter sur place.

— Allez, futur pompier ! Au pas de course !

Je dis en prenant ça main.

— Whoa mais c’est la queue pour rentrer ?! J’ai jamais vu une queue aussi longue de ma vie.

— Suis-moi future femme se pompier, pour monter à pied là-haut on va attendre un peu moins longtemps !

Je resserre mes doigts dans les siens et on passe devant une foule de gens. J'avais jamais vraiment pris le temps de m'arrêter, mais c'est vrai qu'il y a une queue impressionnante.

— On va faire un peu de sport ! Mais si t'en as marre avant le bout, tu finis sur mon dos ok ? Tu pourras toujours dire que c'est pour m'entraîner, comme excuse.

— Edouard... j’suis pas en carton, tu sais ? Et j’ai de l’endurance maintenant. Mais je voudrais bien un chocolat chaud là-haut.

Je lui dis avec un large sourire.

— Pourquoi on passe devant tout le monde ?

— D'accord, j'ai rien dit alors ! On prendra un chocolat quand on pourra alors, si ça refais plaisir.

Je souris en l'embrassant, avant de répondre.

— J'ai pas seulement plein de thune et un nom qui aide, je connais aussi un peu de monde.

Et aussitôt dit, aussitôt mis en action. Il y en a un ici, un contact avec la caserne que j'ai gardé. Et en ce moment, il passe son temps auprès d'un des lieux les plus fréquentés de la ville.

— Mec ça fait une éternité ! Qu'est-ce que tu deviens ?
— Je vais retenter de repasser les concours, en Angleterre. Ma future femme m'a convaincu. Romie.

Je souris en la présentant à Benoît en français, avant de tout traduire pour elle et de lui présenter Benoît à son tour.

Un pompier ! Ça c’est chouette. Je suis contente qu’il se décide à renouer.

— Salut Benoît !

Je dis en français. Juste histoire de faire un effort. Pas faire la queue, je trouve ça cool quand même.

Benoît lui sourit et après nous avoir félicité en anglais pour que Romie comprenne, il nous laisse entrer sans que nous ayons besoin de faire toute cette queue.

— La seule chose qu'il m'a demandé en retour, c'est de lui dire si j'arrive à devenir le pompier dont j'ai toujours rêvé.

Je souris en informant Romie, bien content d'avoir mis des baskets moi aussi. En mocassin, j'aurais perdu un doigt de pied.

Je souris.

— Ça ne devrait pas être trop difficile. D’ici quelques mois, tuvas pouvoir intégrer une caserne, je le sais.

— T'as bien plus confiance en moi que moi.

Je souris tendrement. Je sais que je peux le faire, mais j'ai encore du mal à me projeter dans une caserne.

— Dis ke pensais à ça tout a l'heure, quand t'as parlé d'un pied a terre ici, à Paris... Ça te dérange pas qu'on vive avec Max, hein ?

— Non.. pourquoi ? Ça te dérange ? C’est peut-être lui que ça dérange. D’ailleurs, techniquement, moi je vis chez mon frère. Je t’ai déjà demandé en mariage, je ne vais pas non plus te supplier de m’installer chez ton frère....

Je dis avec un sourire malicieux.

Je l'embrasse pour la faire taire.

— T'es déjà quasiment installée chez mon frère mon coeur, j'ai pas à te supplier. Mais si tu veux, je remets un genou par terre et je le fais.

Les marches sont hautes, c'est épuisant, mais on monte assez vite.

— Et je sais qu'on le dérange pas. Il nous construit une nouvelle chambre, dans sa suite parentale. C'etait tellement symbolique pour lui que je peux t'assurer que c'est une preuve d'amour inestimable ce qu'il fait. Et qu'il ne ferait pas s'il voulait qu'on parte. Mais je voulais être sûr que tu trouvais pas ça trop... Je sais pas, trop peu intime. Ou trop gamin. J'arrive pas encore à m'imaginer le quitter je crois, pas tant qu'il ne va pas vraiment mieux. Ça te plaît de PRESQUE vivre avec à l'église ?

Je lève les yeux au ciel avec son PRESQUE. Pff. Un couple marié qui vit pas officiellement ensemble nan mais quelle drôle d’idée.

— Ça me gêne pas, chéri. J’t’assure. Je me sens bien dans cette église. Sinon j’y passerait pas autant de temps. Si on doit vivre là avec Max, son futur mari, ses gosses et toute ta famille, je le ferai si jamais c’est ce que tu veux. Si tu veux aller vivre dans une caserne, j’irai. Si c’est à Londres, à Paris, à New York, j’irai aussi. Je suis bien là où tu es. C’est toi mon foyer.

C'est touchant d'entendre ce genre de choses d'une personne qui n'a aucune obligation de le dire. Alors là, que ce soit Romie, ça décuple tout.

— On aura notre foyer à tous les deux un jour, c'est promis. Que par dessus tout le reste, ce soit toi ma priorité absolue. Tu l'es déjà, mais tu vois ce que je veux dire.

Je lui souris, le souffle plus court qu'a notre départ.

— Ça va mademoiselle pas en carton ?

— J’ai pas envie d’être une priorité absolue car ça veut dire que tu dois choisir entre moi ou ton frère à un moment donné. Ça m’intéresse pas. C’est ton frère jumeau, je comprends pas ce lien donc je vais pas me mettre entre. Je te prends tout entier, je t´ai déjà dit.

Parler et monter les marches en même temps, c'est hyper difficile et je suis essoufflée.

— Je vais me taire un peu je pense.

J'attrape sa main pour la booster un peu et plus vite qu'on ne croirait, on voit le bout au loin.

— Le premier qui arrive là-haut, il à droit de faire tout ce qu'il veux à l'autre ce soir. Absolument tout.

Je souris, taquin. Si j'ai plus d'endurance, elle a bien plus de force de caractère et de moyens de me déconcentrer.

Je n’attends pas une seconde et je me mets à courir pour essayer de le semer. Mais en quelques enjambées il me rattrape et me dépasse et je perds assez lamentablement.

— Aaaaaaaah !! L’injustice !

Mais je lui fais quand même un bisou.

— Ça va pas beaucoup changer, je fais déjà tout ce que tu veux.

Je dis en pouffant de rire.