Black out — Romie et Edouard

Il est 11 heures, Edouard rentre bientôt alors je me décide à sortir rapidement Loki pour lancer le repas et profiter de lui au maximum après ça. C’était la première nuit qu’il passait à la caserne, et c’était vraiment hyper dur. Quand il est au bureau, on peut communiquer, là, il n’a pas vraiment le temps.

Je vais dans le seul parc où je peux lâcher Loki pour qu’il puisse courir comme il veut et je m’assois sur un banc, un peu en retrait, à l’orée du bois. Je jette un oeil sur lui régulièrement, même si je traine sur mon portable  ; Lexie a posté son premier article de leur arrivée en Islande. Leur maison est magnifique. Les photos donnent presque envie de les rejoindre. Puis Maxine a l’air aux anges.

Je relève la tête, Loki fait le foufou avec un autre chien. Il vient souvent me rejoindre genre « t’as vu, t’as vu ? » avant de repartir courir avec les autres. J’aime tellement ce chien.

— C’est votre chien ?

Je lève la tête vers le type qui s’est assis à côté de moi. Y a un million de banc et lui, il choisit celui-là. Je le regarde à peine et je reporte mon attention sur mon portable.

— Oui.
— Il a quel âge ?
— Six mois.

Je réponds, sans le regarder.

— Tu viens pas dans ce parc, normalement.

Je lève les yeux vers lui.

— Dégage.

Il se lève vraiment vite et j’en fais autant. Au moment où je vais appeler Loki pour rentrer et m’éloigner de ce type trop flippant, je sens qu’on m’attrape par la capuche de mon sweat-shirt. Ça tire tellement fort que je suis à moitié étranglée, je ne peux pas crier et je perds l’équilibre en tombant sur le banc. Je me prends le dossier en plein dans le dos avant d’être trainée par dessus et de tomber sur le sol. J’ai le souffle coupé, je suis assommée et j’ai du mal à voir quelque chose. J’essaie de me défaire mais je suis trainée sur le sol et plus je me débats, plus je m’étrangle. Je ne sais pas combien de temps ça dure, j’ai l’impression que c’est une éternité. Je respire tellement plus que je crois que je perds connaissance. C’est pas long mais quand j’ouvre à nouveau les yeux, je revois ce mec et il a le visage à moitié caché et quand il se penche sur moi, il essaie de tirer sur mon pantalon et j’ai du mal à réaliser, mais quand je le fais, je me débats aussi fort que je peux, mais je suis sonnée, il m’étrangle, je pleure, j’essaie de crier. Je lui griffe le visage, je lui mets des coups de pieds. Il m’insulte, me demande de me calmer. Il arrive à baisser mon pantalon, il arrache à moitié mon t-shirt, et quand il attrape mon string, Loki lui saute au visage pour le mordre.

En une seconde, j’arrive à me relever, me rhabiller, et je l’entends mettre un coup de pied à mon chien et quand il pleure, moi aussi, je prends mon élan et je cours sur lui de toutes mes forces pour le bousculer. Par chance, il tombe plus loin et je cours à l’opposé vers le parc.

— LOKI !!

Je l’entends courir derrière moi et quand j’arrive dans le parc, je cours au milieu des gens et je sais pas quoi faire, je sais pas ou aller, à qui demander de l’aide. Loki boîte alors je l’attrape en pleurant pour le porter et je crois qu’au bout de quelques minutes, plusieurs personnes s’approchent et moi je perds connaissance en m’accrochant à mon chien.

* * *

Elle avait du sang sur elle et avec l’état de ses vêtements et d’où elle sortait, les gens ont pensé qu’elle s’était fait agresser. Comme Loki ne laissait personne s’approcher, qu’il avait du sang dans la gueule, la fourrière a été appelé pour l’endormir et il a été embarqué là-bas pendant qu’ils appelaient les pompiers. Évidemment, dernier appel d’Edouard.

La nuit à été longue et pas dépourvue d'émotions. Mais ça m'a certifié à quel point, ici, je me sentais à ma place. C'est pas seulement l'entraide et l'ambiance qu'il y a entre nous, c'est ce qu'on fait pour les gens et pour la vie, en général. Sauver ou périr, ça n'a jamais été aussi vrai qu'en plein cœur de l'action.

— Bonaparte ! La première section est en déjà intervention et j'ai besoin d'hommes sur le terrain. T'en es ?

La question est rhétorique, mais même si j'avais eu le choix je serai resté. Je monte dans un véhicule, avec deux autres collègues, et l' instructeur nous en dit plus sur la situation.

— Agression à Fairground Park ! Possible agression sexuelle. Une jeune femme qui semble âgée d'une vingtaine d'année est sortie du bois vêtements arrachés et accompagnée d'un chien la gueule en sang. Mais celui qui nous as appelé semblait dire qu'elle le portait dans ses bras avant qu'elle ne perde connaissance, ça doit être le sien.
— Où est le chien ?
— À la fourrière. Le type qui nous as téléphoné à signalé qu'ils avaient d'abord appelé la fourrière parce que le chien refusait qu'on approche la jeune femme.

On acquiesce et j'en ai le ventre déjà retourné. La pauvre gamine doit être traumatisée et moi, je dois apprendre à gérer un peu mieux mes émotions. Ça viendra avec le temps j'imagine.

Quand on arrive sur place, on n'a aucun mal à savoir où la jeune femme se trouve . En plus de flics qui arrivent suite à l'appel de mon commandant, un attroupement à prit place au milieu du parc.

C'est seulement quand on est assez prêt et que les gens se sont écartés que je peux voir la visage de la jeune fille et là, j'ai l'impression que le monde s'écroule autour de moi. Je ne suis plus un pompier, juste un mari désemparé.

— Mon bébé tu m'entends ?

Je demande en jetant au sol ce que j'ai dans les mains et en la recouvrant directement avec ma propre veste.

Quand j’ouvre les yeux, y a du monde partout, je trouve pas mon chien. Je l’appelle et je me mets à pleurer. Presque dans la seconde, Edouard est là. Avant lui, j’entendais personne, mais quand il met sa veste sur moi, je reviens sur terre.

— Loki ? Je sais pas où il est ! Je le trouve pas ! C’est lui qui a mordu le type ! Il est blessé ! Il m’a aidé ! Où est-ce qu’il est ? Je l’ai porté et il était là !

— Il est en sécurité mon bébé. Il laissait personne t'approcher alors il lui ont donné un calmant. On ira le chercher, ne t'en fais pas. Il est en sécurité.

Elle est désemparée, et moi, je suis rempli d'une telle peine et d'une rage tellement grande que je pourrais briser quelqu'un.

— C'était qui ce type ? Il t'a fais quoi ? T'étais où ?

Je demande, les larmes aux yeux. Elle a une marque rouge énorme autour du cou, sûrement parce que le gars s'est servie de sa capuche pour l'attirer à lui...

J’essaie de me calmer un peu. Ça va. C’est Edouard, il est là. Tout va bien. Tout va bien.

— Il m’a rien fait, je me suis débattue parce que j’étais là-bas !, je dis en montrant le banc. Il s’est assis à côté de moi et il m’a parlé et après je lui ai dit dégage et je me suis levée pour partir parce qu’il était bizarre et il m’a tiré par la capuche et je suis tombée, j’ai trop mal au dos et au cou.

Je me remets à pleurer.

— J’étais assomée et il m’a trainée par terre mais ça va parce que me suis débattue ! J’te jure. Loki m’a aidé et il lui a mis des coups de pied et j’ai pris mon élan pour le pousser. J’ai couru là avec Loki. Mais ça va ! J’ai très mal au dos, ça me brûle.

Une part de moi est rassuré qu'il n'ai rien pu lui faire, l'autre est terrorisé qu'elle ai vécu ceci. Je ne suis plus capable de réfléchir correctement. Et je comprends ce que voulait dire mes formateurs quand ils disaient qu'être impliqué faussait tout jugement. Je ne sais plus quoi faire, jusqu'à ce que je sente une main sur mon épaule. Mon collègue.

— On va aller à l'hôpital mon bébé, on va s'occuper de toi. Pour ton dos, et le reste...
— Je peux passer à la fourrière voir comment va ton chien après vous avoir déposé, si tu veux. Ton service est terminé Bonparte, tu restes avec elle.

Souris mon commandant en s'agenouillant auprès de nous.

— Ça vous rassurerait que j'aille voir pour votre chien mademoiselle ? Loki, c'est ça ?

Je reste avec mon mari et je m’accroche à lui. Je veux pas qu’il parte. Je veux pas. Je veux rester avec lui.

— Oui. Faut leur dire qu’il a pas attaqué quelqu’un ! Il m’a défendu ! Faut pas le piquer. C’est un bébé. Il était blessé, il boitait. On peut pas aller le voir ?

J'ai envie de lui dire oui, de dire oui à absolument tout ce qu'elle me demande, mais je sais qu'elle doit être ausculter au plus vite.

— Pas tout de suite mon cœur. David va y aller et il nous tiendra au courant dès qu'il a des nouvelles. Personne va piquer notre chien, ok ?

Je caresse sa joue tendrement, en essayant de la relever doucement.

— Tu peux bouger ? On apporte une civière sinon, pour ton dos. Plus vite on sera à l'hôpital, mieux ça ira.

Le plus important c’est qu’on s’occupe de notre chien. Je l’ai à l’œil ce David, là. La police a déjà dispersé les gens. Ils ont noté ce que j’ai dit, ils m’ont dit qu’ils reviendraient plus tard pour une déposition et j’ai dit ok mais en fait je m’en fiche un peu. Je préfère rentrer chez moi.

— Non, ça va, je peux marcher ! C’est juste que...

Edouard m’aide à me relever. J’ai les jambes qui tremblent, mon corps entier tremble.

— J’ai mal car ça me brûle. Peut-être que je suis griffé, je sais pas. Ça me lance. J’ai mal à la gorge. Il a voulu m’étrangler pour que j’arrête de bouger. Faut le retrouver ok ? Pour les autres filles. Mon chien l’a mordu au visage. Tu sais ce qu’il a dit ? Que normalement j’allais pas à ce parc. Je le dis tant que je m’en souviens. Je suis vraiment fatiguée. J’ai mal partout.

J’ai presque envie de pleurer encore mais de fatigue.

— Mon dos me lance.

Son corps tremble et je l'attrape aussitôt par les jambes.

— Accroche toi à mon cou ! On va t'installer dans la camion et aller te faire examiner au cas où. Le dos, le cou... Les jambes au besoin, comme il t'as traîné.

Je l'entraîne vers le camion sans attendre.

— On va le retrouver, t'en fais pas. La police s'en occupe déjà.

Et si ce fils de pute a eu l'idée d'aller à l'hôpital pour se faire soigner et que je le sais, ou pire que je le croise, je le termine à coup de poings dans sa gueule jusqu'à ce qu'il en creve. Mais ça, je ne le dis pas à Romie.

— Repose toi mon bébé, je ne te lâche pas.

— D’accord. Je veux que tu restes avec moi.

Je l’écoute bien et je laisse les pompiers s’occuper de moi. Quand on est à l’hôpital, il reste avec moi et je suis auscultée par plusieurs médecins. Je suis entièrement éraflée dans le dos, sur les fesses. J’ai un bleu le long du cou et aussi sur les cuisses, là où il m’a attrapé. Ils prennent des photos, ils font des prélèvements parce que je l’ai griffé et je suis obligé de donner mes vêtements parce qu’il y a du sang dessus et ça peut aider. Mais c’est pas grave. J’en voulais plus de ces vêtements. Je fais une déposition où je raconte tout. Je sais juste que c’est un homme grand, blanc. C’est tout. Il avait une barbe. Mais comme il est blessé, ils ont dit qu’ils allaient essayer de le retrouver dans les hôpitaux alentours. Moi j’ai dit que je le reconnaîtrai pas si je le voyais. Mais ils ont son ADN. Quand tout le monde s’en va, j’en peux plus. Je me retrouve seule avec Edouard et je quitte mon lit pour aller m’asseoir sur ses genoux.

— On peut rentrer ? T’es pompiers, tu peux me surveiller ! Tu retravaille que demain matin...

— Je travaille pas demain, je reste avec toi. Mon commandant m'a donné ma journée.

Je souris en la serrant contre moi tout en essayant de ne pas lui faire mal.

— Il a été avec David à la fourrière et c'est lui qui m'a rappelé pour me donner des nouvelles. Il en profité pour me le dire.

Mes mains czressent ses cheveux tendrement.

— Loki va bien, il n'a rien de cassé ou de perforé. Il est juste encore sous les effets du calmant, et ça risque de durer jusqu'à ce soir. On va le chercher avant de rentrer, ça te va ?

— Mais il boitait... j’ai dû le porter.

J’insiste quand même.

— Mais oui on va le chercher tout de suite. C’est tellement le meilleur chien.

J’ai envie de pleurer pendant quelques secondes alors je me retiens. Et finalement je pleure un peu. J’ai vraiment mal à la gorge.

— Pardon, je suis fatiguée. Je veux rentrer le plus vite.

— On va voir par nous même mon Bébé. Si y'a besoin, on file tout de suite chez le vétérinaire.

Je chuchote en embrassant sa tempe. Je vais avoir du mal à la lâcher pendant longtemps.

— T'excuses pas mon ange, on va y aller. J'appelle un taxi pour qu'on nous ramène jusqu'à la caserne et qu'on récupère la voiture, puis on va chercher Loki. Bien sur que c'est le meilleur des chiens, c'est le notre.

Je souris en croisant son regard. Elle est en sécurité maintenant, et j'ai hâte de retrouver Loki. On va rentrer tous les trois à l'église et ne plus en sortir.

— Faut le dire à Luke. Il va le retrouver.

Il se lève et je panique un peu.

— Attends tu vas où ?

Je le vois prendre sa veste.

— J’ai pas d’habits. Ne me laisse pas toute seule dans la chambre. Et tu sais, on devrait le dire à Luke. Il va le retrouver. J’en suis sûre.

— Luke est déjà au courant mon Bébé. Je lui ai envoyé un message tout à l'heure, il m'a dit qu'il rentrait pour en savoir plus et soutenir la brigade de White Falls. Comme t'es -

Oh putain. J'allais lui dire que comme elle est un ancien dossier à lui, il avait le droit de s'intégrer à l'affaire. Alors qu'elle ne sait toujours pas qui est vraiment Luke.

— - comme t'es sa belle sœur, il a pu demander à intervenir lui aussi.

Je lui souris en essayant de faire passer les choses, avant de pincer les lèvres encore plus.

— Mon Bébé... C'est soit je sors le temps de te trouver de quoi t'habiller, soit il faut appeler ton frère pour qu'il te ramène des vêtements. Il va falloir le prévenir de tout ça, tu sais qu'on doit le faire.

— D’accord. Tant mieux alors. Parce que si ça se trouve on le sait pas et y a eu plusieurs agressions ! Tu demanderas ? Je préfère que ce soit lui qui s’en occupe de toute façon. C’est le meilleur de sa brigade et il connaît bien ça.

Je tire sur sa manche pour qu’il revienne.

— Bah c’est pas grave, appelle Logan.

Je dis avec un petit sourire. À la maison j’aurais pas de problème à rester toute seule, mais ici, j’ai pas trop envie.

— Je lui demanderais. Je pense qu'il va nous tenir au courant assez vite de toute façon.

J'embrasse sa joue avec tendresse quand elle me dit d'appeler Logan. Moi j'ai envie de mourir, parce que je sais que sa réaction va être encore plus violente que la mienne.

— J'appelle ton frère. Je reste là.

Je lui indique en m'asseyant dans le fauteuil, alors qu'elle s'installe déjà sur moi. Ça sonne et quand Logan décroche, ça me fait presque chier. Comment lui annoncer ça.

— Logan ? Ça va mec ?

Je me blottis bien contre Edouard, là au moins j’ai le dos dans le vide. Ça me soulage un peu. Je fais plein de câlins et de bisous à Edouard pour le rassurer. Logan répond vite.

— Tranquille. Ça va ? Tu bosses pas ?

— Si. Enfin non, plus maintenant.

Je bafouille, mais je me reprends vite parce que c'est pas le moment.

— Romie s'est faite agresser dans le parc, c'est mon équipe qui a été appelé en intervention. Je suis avec elle là, elle va bien. Mais on aurait besoin que tu nous ramènes des fringues pour elle. Je t'envoie un taxi si tu veux, et on te ramène en rentrant...

Et je sais qu'il va forcément se demander pourquoi elle a besoin de fringues. Ou qu'il va comprendre de lui-même.

— Agresser ? De quoi ? Qu’est-ce que tu racontres ? Pourquoi elle a besoin de fringues ?
— Je vais bien Logan !
— Bon sang mais qu’est-ce qu’il s’est passé, Mimie ?
— Il faut pas t’inquiéter, Luke va le trouver, ok ? Il m’a trainée dans le bois mais je me suis défendue et mon chien m’a aidé. Ça va !
— Putain mais non, ça va pas ! Qu’est-ce qu’il t’a fait ?!
— Mais si, ça va. Il voulait peut-être m’agresser sexuellement mais j’me suis pas laissée faire et ça va !! J’te promets ! J’ai pas dit oui et trouvé ça normal !! Je l’ai repoussé ! C’est bien non ???

J’entends qu’il retient sa respiration quelques secondes.

— C’est bien Mimie. T’as eu raison de pas te laisser faire. J’espère que tu lui as bien fait mal.
— Bah grave ! Loki lui a mordu le visage et moi je l’ai poussé il s’est écrasé par terre la tête la première. J’crois qu’il trop regrette de m’avoir attaquer. Avant j’aurais dit d’accord mais pas là ! Promis.
— Ok, Mimie. C’est bien. T’as eu raison. T’es blessée p’tit coeur ?
— Dans mon dos je suis toute griffée et un peu brûlée mais Edouard a bien fait mon pansement ! J’en ai jamais eu un si gros. Touuuut mon dos, même sur les fesses. Pas sexy. Faut m’acheter des culottes j’en n’ai pas.
— Ok.
— Tu peux prendres ma robes t-shirt longue qui va jusqu’en bas des pieds ? Elle est verte foncée à gauche dans mon dressing.
— Ok, Mimie. Edouard, y a quelqu’un chez toi qui peut la préparer ? Que ça m’évite de sortir ?

J'entends Romie parler de ça comme si c'était pas si grave, et ça me bloque la respiration. C'est elle la victime, mais elle semble loin d'être la plus traumatisée de nous. Elle me fascinera toujours... Le bon côté des choses, c'est qu'elle ne va pas vivre ça aussi mal que je l'aurais cru et ça va forcément l'aider à aller de l'avant. Elle est même certainement plus en avant que moi à l'heure actuelle.

— Y'a Max à la maison, normalement ! Je lui demande de tout préparer. Il va aussi te filer des boxers à moi, en attendant qu'on achète des culottes ce sera déjà ça de prit.

Romie acquiesce sur mes genoux alors j'embrasse sa tempe.

— On t'attends ici, je t'envoie un sms avec le numéro de Max que tu puisses lui dire quand tu es là !

— Nickel. Je fais vite.

Il raccroche et j’espère qu’on le dérangeait pas parce qu’Adam est super malade en ce moment.

— J’ai hâte qu’on récupère Loki. Il doit avoir peur tout seul.

— Merci Logan. On te ramène vite chez toi après, promis.

Y'a beaucoup d'émotions négatives en ce moment et celle là, elle risque de rester en moi un moment. Qui sait ce qui aurait pu arriver si Loki n'avait pas été avec elle.

— On va le retrouver, t'en fais pas. Il va être autant heureux de nous voir que l'inverse. Il va avoir droit à tous les plus gros câlins et cadeaux u du monde pour avoir sauver sa maman.

Ce chien est désormais un héros à mes yeux, y'a pas à chier. Je ne lâche pas Romie un instant, puis on finit par nous interrompre.

— Mr Wheeler demande à vous voir.
— Oui, il nous ramène des vêtements. Vous pouvez le laisser rentrer.

On n'a pas attendu si longtemps que ça après que j'ai informé Max que Logan allait passer, pour qu'il arrive à l'hôpital. En tout, pas plus de vingt minutes. Il a dû speeder le taxi comme jamais, le connaissant.

Je somnole un peu entre les bras d’Edouard. Je suis bien, là. Je me sens apaisée et en sécurité. Quand Logan arrive, j’ai l’impression qu’il s’est passé cinq minutes. Il vient tout de suite me faire un câlin.

— Ça va ?
— J’ai vraiment envie de me coucher.
— Tiens.

Je me lève lentement et je vais dans la salle de bain, même si je laisse la porte ouverte.

— Tu peux m’aider Edouard s’il te plaît ?

Je peux me débrouiller seule mais j’ai pas trop envie qu’ils parlent pour s’inquieter mutuellement. Parce que ça va.