I was the man who never lied until today - Adam, Gabriel & Logan #7

Quand il me dit qu’il a trop bu pour prendre le volant, je me radoucis. C’est moi qu’il appelle.

LOGAN
— Ok, envoie-moi l’adresse. J’arrive.

J’attends qu’il me réponde et, au lieu de ça j’entends hurler derrière lui :

— PUTAIN ADAM ON T’ATTEND POUR LE STRIP POKER ! Oh tu fais chier, lâche ce portable !

Et ça raccroche. Ni une ni deux, j’enfile mes chaussures, mon manteau et je sors. Si je n’ai pas l’adresse dans cinq minutes, je rappelle.

GABI
J’ai gueulé derrière mon frère pour le strip poker et raccroché. Mon frère me dévisage, outré. Comme si je venais de péter son coup.

— Tu veux qu’il vienne te chercher en bon père de famille et qu’il te borde avant de t´embrasser sur le front ou tu veux baiser ? Hein ? Alors ça va, fais pas cette gueule, faut bien le mettre en position de mec et pas de père. Envoie-lui l’adresse.

GABI
— Non t'as pas le temps. T'as le temps d'attendre sagement devant la baraque, parmi les gens trop bourrés pour trouver l'entrée, viens.

Je l'entraîne avec moi vers l'intérieur de la maison et on met au moins cinq bonnes minutes à atteindre l'entrée tellement c'est le bordel et tout le monde veut qu'on prenne un verre. J'ai hâte de larguer mon boulet pour me trouver un mec à ramener. Ou une fille. N'importe qui, en fait.

Quand on arrive devant, y a des gens qui traînent, qui fument, qui boivent. Les flics seront là dans une heure ou deux, quand les voisins en auront marre de tout ce bordel dans la rue. Mais moi, j'aime bien. Ça réchauffe avec ce temps de merde. On se poste devant l'entrée, à côté de deux meufs qui grelottent dans leur mini robe. Moi je leur fais la conversation, Adam stresse comme un imbécile et quand je vois une voiture arriver assez rapidement, je sais que c'est lui. Ni une ni deux, j'te chauffe un mec complètement pété en gueulant comme un dingue ; le gars retire son t-shirt parce que même s'il neige, c'est un ouf. J'en fais de même et je balance mon t-shirt sur mon frère pendant que Logan sort de sa voiture.


LOGAN
Je reçois l'adresse et j'y suis en une dizaine de minutes à peine. Quand j'arrive, il est sur le trottoir avec plusieurs jeunes dont deux complètement surexcités qui son torse nu et qui sont un peu trop près de lui. Je me gare un double file et je sors pour le rejoindre.

— Hey, ça va ?

Je me penche pour embrasser ses lèvres longuement avant de passer un bras autour de sa taille.

— On y va ?
— Ah ouais carrément, tu te fais un grand-père ? Du coup j'ai aucune chance là ?

Je foudroie du regard le gamin qui ne doit même pas être majeur et quand il s'approche pour serrer brièvement Adam dans ses bras, je lutte clairement pour ne pas le bousculer. Je suis un peu plus civiliser que ça.

— Bon, Adam.

— Hm.

Je dis en ne quittant pas le ptit jeune du regard. J'embrasse les lèvres d'Adam encore une fois et je l'entraîne vers ma voiture ; il n'est pas aussi bourré que je le craignais et ça me rassure. Quand on montre en voiture, j'attends qu'il soit attaché avant de démarrer rapidement. Je pose une main sur sa cuisse, sans vraiment le réaliser.

— C'était qui ?

J'affiche un sourire crispé ; je n'aime pas du tout entendre ça. Ça génère une sensation qui m'étouffe et j'identifie facilement ça comme de la jalousie. Même si je ne préfère pas l'admettre tout de suite.

— T'as bien fait de m'appeler.

Je serre tendrement sa cuisse.

— Arrête ça, d'accord ? C'est bon, ça me plaît pas d'imaginer que tu puisses fréquenter quelqu'un d'autre, je suppose que tu l'as compris. Alors arrête. Ça ne te va pas.

Je le suis à l’étage et je ne sais pas si je suis soulagé ou pas de le voir enfin ici. Je retire ma veste quand il me demande si le silence va se poursuivre.

— J’en sais rien.

Et je suis honnête parce que je ne sais pas quoi lui dire. Je n’ai pas le droit d’agir comme je le voudrais parce que je n’ai aucun droit sur lui et que je ne suis moi-même pas quelqu’un de correct, mais c’est difficile parce que je n’ai pas envie que ce genre de situation se reproduise.

Quand mon regard croise le sien, il a une mine déconfite et j’ai du mal à ne pas me sentir coupable. Mais coupable de quoi, hein ? Alors je m’approche de lui et je pose mes lèvres contre les siennes avec une infinie tendresse. J’ai envie qu’il sache que je l’estime et que je le respecte. Les mots m’échappent et je ne suis pas très doué avec, de toute façon. Alors je vais lui montrer que ce n’est pas parce qu’on est silencieux qu’on est fâché. Pour la première fois depuis qu’on se fréquente, je mets des sentiments dans mes gestes. Pour la première fois depuis qu’on se fréquente, on ne couche pas juste ensemble, comme une routine. On fait l’amour, pour de vrai. Mon cœur n’a pas battu comme ça depuis vraiment longtemps et je sais que, putain, je suis dans la merde.

Je blottis Adam contre moi, mes doigts caressant encore sa peau frémissante. Je ne sais pas s’il a froid ou si c’est autre chose, mais, dans le doute, je remonte convenablement la couette sur nous. Je ne sais pas s’il y a quelque chose à dire parce que l’ambiance entre nous suffit à me combler et pourtant... je sais que je n’arriverai pas à m’endormir maintenant parce que je pense à trop de chose. Je dois apprendre à faire taire tous ces sentiments nouveaux qui résonnent en moi et c’est difficile.

J’embrasse ses lèvres, une fois, deux fois. Puis je me lève pour aller me servir un verre d’eau.

— Tu veux quelque chose ? Tu as faim ?

— Hm... y a du nesquick.

Je propose avant de me mettre à rire ; je crois qu’il n’y en a même pas, en plus. Je fouille dans le frigo pour sortir un jus de pommes et lui servir un grand verre. Je ramène également un paquet de cookies que je pose sur la table de chevet près de lui.

— Voilà.

J’attrape la télécommande pour mettre la télévision en fond.

— T’as passé une bonne soirée ?

Je finis par demander ; parce qu’après tout, il a raison de profiter un peu. Il ne le fait pas souvent. C’est plus facile de m’y intéresser maintenant qu’il est blotti entre mes bras.

Je lache un rire franc parce que je réalise que ça ne m'étonne pas de lui.

— Donc ton petit frère était là ? Tu l’as planté là-bas ?

— Et il est au lycée, c'est ça ?

J'affiche un air un peu surpris — peut-être même que ça effraie le père en moi. J'ai beaucoup de mal à voir ma fille grandir alors je n'ai pas du tout hâte qu'elle devienne adolescente.

— Vous avez l'air d'être assez différent, non ?

Je lui souris tendrement ; il a une façon de parler de sa famille que j'admire. Et le lien qu'il entretient avec son frère semble vraiment puissant, je trouve ça beau, surtout qu'il a l'air d'avoir énormément besoin de lui.

— C'est dommage parce que tu es plus que séduisant.

Au fond, ça m'arrange bien ce qu'il révèle parce qu'il n'ira pas s'enchaîner les partenaires sans arrêts. Mais il devrait avoir un peu plus confiance en lui, malgré tout.

— Ta façon d'être fait aussi partie de ton charme, tu sais ? Ne te sens pas obligé d'être différent, même si je suis content que tu aies passé une bonne soirée. C'est bien que tu sortes, c'est important d'avoir une vie sociale.

J’acquiesce.

— Tant mieux alors, c’est le plus important.

J’attrape le paquet de gâteaux par-dessus lui pour l’ouvrir ; je lui en proode un avant de me servir moi-même.

— Merci d’être venu malgré tout.