I don't like to be on my own. — Austin & Gabriel

— Tu supposes... ?

Je soupire doucement.

— Bien sûr que t'en as des amis, qu'est-ce qu'il y a ? Ça va pas ? Quelqu'un t'as dit quelque chose ? C'est parce que t'es plus avec Jenny ?

Je secoue la tête.

— Non, j'ai vu personne et je ne sais pas s'ils sont au courant pour Jenny et moi ou toi et moi, mais ça ne regarde personne, c'est ma vie privée, la notre.

— Je sais oui, mais si quelqu’un t’emmerde, tu m’en parleras, hein ?

- Ça n'est jamais arrivé, et je ne pense pas que ça arrivera.

Je dis pour le rassurer. Personne ne m'a jamais cherché ou provoqué et je sais que ça n'arrivera pas.

— D’accord.

Je sais que tout le monde l’aime au lycée, pas comme moi. Mais j’ai pas envie que les gens changent leur vision de lui par ma faute.

— Alors ça va aller.

- Alors tu prépares des chocolats chauds pendant que je vais chercher mes cours ?

Je veux vraiment qu'il réussisse.

— Non mais on va vraiment travailler là, genre tout de suite ? Tous les jours ?

- Tu as choisi de devenir médecin, pas garagiste.

Je dis avec un petit sourire.

— Nan mais la vraie rentrée c’est demain...

C’est l’Enfer, je déteste bosser. Surtout que je sais que j’y arriverai pas.

- J'ai besoin d'étudier.

De me changer les idées, de ne plus penser.

— Ok.

De toute façon j’ai pas le choix. Je me lève et je disparais dans la cuisine pour préparer le chocolat.

Je secoue la tête car je ne le sens pas motivé du tout, et il ne faut pas qu'il braque dès le départ sur le fait d'étudier, sinon ce sera foutu. Je le suis à la cuisine.

- Bon, demain soir quand je rentre, on travaillera ensemble. Promis ?

— Non mais si t’as besoin pour te changer les idées, je te suis.

Moi, je pense pas que je suis suffisant pour lui changer les idées. Je sors deux tasses.

— Tu veux des chamallows aussi ?

- Ça va.

Je réponds. En attrapant deux cuillères.

- Non merci.

Depuis ce qu'il s'est passé, je n'ai plus trop d'appétit, et ça fait deux semaines que je n'ai pas nagé, alors je fais attention.

Je prépare les chocolats en silence et je me mets quelques chamallows.

— Voilà.

Je lui tends sa tasse.

Je le remercie en prenant ma tasse.

— On descend regarder un film ?

— Tout ce que tu veux, oui.

Je le suis dans le sous-sol, dans son chez lui, et je vais directement m’installer dans le canapé.

— Qu’est-ce que tu veux mettre ?

Je choisis un film au hasard sur Netflix et je me blottis contre lui, totalement. Je crois que le contre coup de l'annonce est en train de me tomber dessus. J'ai une boule dans l'estomac. Et quand mon portable sonne, je sais que c'est Madeleine. On regarde tout les deux le nom qui s'affiche sur la table basse.

Je le tiens bien dans mes bras, je caresse tendrement sa nuque. Quand le portable sonne, je me penche pour répondre. J’explique brièvement la situation à ma mère et elle me dit qu’elle ira chercher McDo ce soir. McDo. Ma mère va aller chercher McDo. Je raccroche et je repose le portable.

— Ma mère ira chercher McDo. T’es vraiment le chouchou, hein.

Je dis en riant avant de l’attirer contre moi pour lui faire un câlin. J’embrasse même ses lèvres à plusieurs reprises.

C'est lui qui répond, je ferme les yeux le temps qu'il parle, comme si ça pouvait m'aider à ne pas entendre. Je lui souris quand il me dit que je suis le chouchou et qu'elle ramène mcdo.

— C'est gentil.

— Tu sais... je vois que ça va pas. Peut-être que t'as pas envie d'en parler ou que tu veux le cacher, mais je vois. Et t'es pas tout seul et on peut trouver des solutions. Peut-être que pour l'instant tu veux pas, mais que plus tard tu voudras. Et je serai toujours là.

Je ne sais pas pourquoi, mais je tenais à ce qu'il le sache.

Je lui suis reconnaissant de me dire tout, mais surtout de ne pas insister pour me faire parler, car je n'y arrive pas. Non, ça ne va pas et je cherche comment gérer ça, mais pour l'instant je n'y arrive pas. J'embrasse ses lèvres pour le remercier. On regarde plusieurs films et quand ses parents rentrent pour dîner, je me force à manger. Je minimise les choses quand ils m'en parlent au début de repas. Mais je suis soulagé quand on descend à nouveau pour se coucher. Quand Darcy et lui dorment, je me relève doucement et je m'installe à mon bureau, j'ouvre mon ordinateur et je fais des recherches sur la blessure que j'ai à l'épaule. Je regarde tous les traitements et les solutions possibles. J'y passe une grosse partie de la nuit. Quand je sens qu'il se réveille, je ferme mon ordinateur.

— Je ne voulais pas te réveiller.

Je dors bien et pourtant, je suis réveillé par une sensation bizarre. Quand j’ouvre les yeux, Austin est à son bureau.

— Qu’est-ce que tu fais ? Il est 4 h 30, viens te coucher.

Je rale. Demain il a cours et s’il n’arrive pas à se lever, je suis le seul que ça raviera.

Je le rejoins dans le lit et le prends dans mes bras.

— Rendors toi.

Je murmure.

— Qu’est-ce que tu faisais ?

Je demande encore en refermant les yeux, bien installé contre lui.