Reprendre contact - Adam & Austin.

Je fronce les sourcils parce qu'il me juge ouvertement.

— Je sais avec le recul que tu ne le pensais peut être pas, mais moi c'est comme ça que je l'ai vécu et si un jour Gabriel me disait quelque chose comme ça, je partirai.

Mais je sais qu'Adam ne comprendra jamais, je m'en rends compte parce que pour lui je prends tout "au pied de la lettre".

— Mais je suis comme toi, la seule chose que je veux c'est le bien être de Gabriel. L'aider à aller mieux.

— Je dis pas que tu l'as mal vécu Austin, on en revient toujours au même.

Je soupire, parce que ça recommence exactement comme il y a quelques mois. Il est incapable de passer au dessus, comme si le lien qu'on avait avant était aussi insignifiant que la pisse d'un chat.

— Je pense juste que t'as déjà fait ou dis des choses dont t'es pas fier toi aussi et que t'as été dur avec moi, alors que j'ai absolument toujours été là pour toi, c'est tout. Bref.

Je repose ma tasse, mal à l'aise, et envahi de tout un tas de souvenirs auquel j'ai pas envie de penser.

— Je n'ai jamais voulu être dur avec toi.

Et c'est sincère, je n'ai jamais rien fait contre lui. J'ai fuit, j'en ai conscience mais je n'ai jamais cherché à le blesser ou autre. Je réalise qu'on grandit et qu'on prend des chemins différents, mais tout ce qu'on a vécu compte pour moi. Alors je soupire :

— Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas doué pour dire ce que je ressens ou arranger les choses quand ça ne va pas, mais je suis contente que tu sois venu.

Ça me fait sourire qu'il laisse entendre que ça lui fasse plaisir. Je me doute qu'il sera difficile pour lui et moi d'avoir à nouveau une relation aussi forte qu'auparavant, mais si déjà on a arrive à parler à nouveau, ce serait déjà beaucoup.

— J'aurais sûrement pas osé venir si y'avait pas eu le moral de Gabriel en jeu... La preuve de toutes ces semaines.

Je bois, encore, comme chaque fois que je suis gené.

— On peut essayer de passer au dessus de ça tu crois ? Je comprends que tu ai été blessé, j'ai pas bien vécu tes mots moi non plus, mais on est grand, non... ?

Je le regarde, puis sa tasse et je finis par hocher la tête.

— Oui, je crois qu'on peut passer au dessus.

En réalité ça me soulage qu'ait discuté après tous ces mois. Je regarde ma montre.

— J'ai promis à Gabriel de rentrer après les cours.

— Oh oui, bien sûr ! Je te dérange pas plus longtemps !

Je m'apprête à demander l'addition, quand ulun éclair me foudroie.

— Merde, non ! Je voulais te demander aussi ! Tu sais comment on pourrait contacter Leah ? Tu sais, l'anglaise que Gabou a rencontré en Colombie ? Ça aussi ça pourrait lui faire grave plaisir, de la revoir !

— Tu crois qu'il apprécierait de la voir tant qu'il a son bracelet ?

J'ai peur que ça le mette mal à l'aise.

— Bah si on l'invite à la maison, elle vient dîner et y'a pas besoin que Gabou sorte. Et puis sous son pantalon, ça se verra pas ! Un jean et hop !

Je sais que ça lui ferait du bien de pouvoir voir quelqu'un qui a vécu ça avec lui et le comprends sur ce point.

— C'est celle de nous tous qui peut le mieux comprendre certaines choses et ça lui ferait du bien de pouvoir en parler sans avoir tout à nous expliquer, comme à nous.

Je hoche la tête car il a raison. Je réfléchis car même si je sais qu'il lui parle par message je n'ai pas le code de son portable.

— Je l'ai déjà vu skyper avec elle, je pourrais prendre son ordinateur quand il est sous la douche ou quand il dort.

— Tout ce que tu veux et peux, tant qu'on arrive à la contacter ! C'est toi qui a un accès facile à tout, je te laisse faire à ta guise !

Entre nos réconciliations à Austin et moi, et Leah, j'espère que la vie va lui sembler un peu plus douce. Le tout surmonté de Balti, je ne souhaite que son bonheur.

Je hoche la tête.

— Je vais essayer ce soir. Tu voudrais qu'elle soit là samedi ?

— Oh non ! Non ! Elle aurait sûrement pas le temps de s'organiser ! Samedi on se mange un truc entre nous. Leah, c'est sûrement pas le genre de circonstances dans lesquelles il aimerait la revoir !

Je souris, hochant la tête pour le remercier.

— Mais dès que tu peux me trouver ça, je prends.

— J'essaie de t'envoyer l'adresse de son skype ce soir.

Il sera bien plus à l'aise que moi pour l'aborder.

— Je suis désolé, il faut vraiment que j'y aille. Gabriel m'attend.

Quand on nous emmène l'addition je veux payer mais il insiste.

— Merci.

Je réponds un peu mal à l'aise.

Je paie l'addition et on sort tous les deux du café.

— Monte avec moi, je te dépose à la maison. C'est sur ma route.

Je rigole, avant d'hausser les épaules.

— Si maman est là je vais même m'arrêter cinq minutes. Je l'ai pas vu depuis un moment.

Trois jours. Mais avant c'était quotidiennement, alors bon.

J'ai ma voiture, mais j'accepte, je viendrai en bus demain. Je hoche la tête, et on prend le chemin du retour.

— Ce n'est pas trop dur d'avoir déménagé ?

Car je sais qu'il est très famille.

— Parfois, si. J'ai plus aucun repère, ni eux tous... Parfois quand je suis tout seul au mobile-home, ça me fait bizarre. J'étais presque jamais tout seul à la maison... Là, bah si Max est pas là, je réfléchis mille ans au sens de la vie.

Je souris malgré tout.

— Mais on est heureux, alors c'est rien par rapport à tout le reste ! Et j'ai mon petit chat pour passer le temps !

Je hausse un sourcil intrigué.

— Ton chat ?

— On a acheté un chat ! C'est comme ça que l'idée de Balti a commencé à germer !

Je sors mon portable et comme mon fond d'écran, c'est toujours la photo de Max et Moon que j'ai pris le jour de son arrivé, il peut tout de suite voir.

— C'est une petite femelle Bengal ! On l'a appelé Moon ! Je te passe le détail du pourquoi, tu vas le répéter à Gabriel et il va se foutre de notre gueule pendant des semaines.

Je regarde la photo, ça me fait bizarre de revoir Max, il a vieilli, il a même une barbe maintenant.

— Je ne dis rien à Gabriel, je ne sais pas s'il est au courant pour mon kiné.

Je réalise aussi, que je ne sais pas ce qu'il s'est passé, pourquoi il n'est plus avec lui, comment il s'est remis avec Maximilien.

Quand j'entends parler de Logan, j'ai l'estomac qui se serre. J'essaie de toutes mes forces de ne pas penser à lui, parce que j'ai l'impression d'être une personne horrible d'être toujours amoureux de lui malgré mes sentiments et ma situation avec Max.

— Il est au courant depuis longtemps. Il a su très peu de temps après toi. Mais je...

Les larmes me montent aux yeux. Et je ne sais pas si c'est de penser à Logan et nos débuts, ou de me rendre compte que ni Austin ni Gabriel n'a failli à sa promesse de ne parler de cela à personne. Même entre eux, ils n'en ont jamais parlé.

— Merci d'avoir gardé ça pour toi, même face à Gabriel. Vraiment Austin. Vous êtes les deux seuls à qui j'en ai parlé et aucun de vous n'a jamais rien dit et... Merci.

Je vois les larmes qui montent dans ses yeux, alors qu'il range son portable. Je crois que ça a vraiment dû mal se terminer entre eux pour qu'il réagisse comme ça, c'est peut être pour ça que Mr Wheeler à disparu du jour au lendemain.

— Je suis désolé, je n'aurais pas dû te parler de lui.

Je me tais quelques secondes.

— Maximilien est la bonne personne pour toi.

J'en suis convaincu.

Je démarre la voiture et sort du parking du café. Le silence se fait pendant quelques secondes, puis je fini par laisse échapper ce que je tais depuis longtemps.

— Tu penses encore à Jenny parfois ?

Je ne devrais pas faire ça. Parce que s'il me dit oui, ça va me briser pour Gabriel. Mais peut être qu'Austin est le seul à pouvoir comprendre.

— Je veux dire... T'es amoureux de Gabriel, pas vrai ? T'es bien avec lui. Mais tu... Tu l'aimes encore, Jenny ?

Au début quand il me demande si je pense encore à Jenny, je m'apprête à répondre oui, mais avec la suite je comprends que c'est lui qui est perdu.

— Je pense encore à elle parce qu'on a eu un lien très fort, mais seulement en tant qu'amie. Ce que je ressens pour ton frère n'a rien à voir, c'est bien plus fort.

J'hésite un peu, à lui demander s'il aime toujours Logan, mais on s'est éloignés pendant plusieurs mois, alors je n'ose pas.

— Donc tu t'es pas mis à pleurer ton premier jour de cours parce qu'elle était pas là ?

Je sais pas ce que j'attends de lui, ce que j'espère comme réponse. J'ai bien compris que ce que moi je ressens, ce n'est pas normal.

Au moins, je suis le cœur léger pour Gabriel. Lui qui a tellement peur qu'Austin parte, il peut être rassuré, ce n'est sans doute pas demain la veille.

Je fronce les sourcils. Je n'ai pas pleuré depuis je ne sais pas combien d'années et il le sait.

— Non. Et elle était là. Tu... tu n'es pas sûr de toi par rapport à Max ?