Sick boy - Adam & Logan

— Comme t'as sûrement pas envie de tomber par terre la prochaine fois que tu vas te lever brusquement parce que t'auras besoin de venir aux toilettes.

Je souris, absolument pas incriminant. Je veux juste le mieux pour lui.

— J'ai pas préparé une assiette entière digne d'un repas dominical tu sais. C'est l'histoire d'une tasse de riz blanc, que t'es même pas obligé de terminer !

Je pouffe de rire.

— Oh whoa, j’ai hâte de manger ce repas gastronomique...

Même rire ça me fait mal au ventre alors je me calme.

— Je vais essayer, masi c’est seulement pour te faire plaisir parce que j’ai pas faim du tout là. J’ai d’autre médicaments à prendre ?

— Quand t'iras mieux, je te ferais un repas de fou et là tu l'apprécieras, ma cuisine !

Je rigole doucement, en venant embrasser sa joue.

— Mais merci de l'effort, j'apprécie beaucoup.

Je l'aide à se remettre sur pied tout en lui indiquant qu'il y a encore quelques médicaments à prendre oui. Pour l'estomac, pour la diarrhée et un j'sais plus, mais je l'ai noté alors je pourrais lui dire une fois devant.

— Tu te remets au lit et je t'apporte tout, c'est mieux ?

Je secoue la tête.

— Je vais manger à table vite fait avant de retourner me coucher. Je suis complètement mort là, si je m’allonge, je dors.

— Ok, alors viens.

Mes doigts se lient aux siens, peut-être que j'agis en étant un peu trop poussif, mais je suppose qu'il saura me le dire si je suis trop chiant.

Une fois assis, je lui fais chauffer le riz que j'ai cuis tout à l'heure et je lui sors tous les médicaments qu'il faut.

— Si jamais tu te réveilles avant la fin de soirée, tu pourras prendre ça en plus, ça te permettra de passer la nuit plus sereinement. Mais si tu dors d'une traite jusqu'à demain matin, c'est pas mal non plus. Promis je gère Poisson et je l'empêche de venir se jeter sur toi !

— Non mais il est quelle heure ?

Je demande, complètement déboussolé alors que j’attrape les médicaments qu’il me tend pour les prendre d’une traite. Rien que l’odeur du riz ne me fait pas envie mais je vais quand même essayer parce que vomir de la flotte, j’en peux plus.

— Tout juste vingt heures.

Je grimace en voyant sa tête devant le riz. Je mangerai après, une fois qu'il sera au lit. J'ai pas envie de lui donner encore plus envie de vomir avec mon repas.

— D’accord.. mais tu manges pas ? T’as encore des trucs à faire après ?

J’attrape ma fourchette pour manger ; une bouchée, puis deux. Ça va, ça passe.

— Je vais essayer de bosser encore une petite heure, pour être tranquille pour m'occuper de toi demain et pour être libre quand Olivia sera là.

Je lui souris tendrement.

— Et je vais manger un bout pendant ce temps là. Histoire de pas te filer la gerbe encore plus.

— Tu peux manger avec moi, si tu veux.

J’aime pas l’idée qu’il mange tout seul devant son pc alors que je suis là. Je trouve ça nul et triste.

— Ça va.

— Sûr ?

Il hoche la tête, alors je me laisse aller et je vais chercher un truc à manger. Je me prends le reste de ce que je m'étais fais pour ce midi et ça ira bien.

— J'avoue que je crevais la dalle.

Je rigole en attendant au pied du micro onde.

Je souris.

— J’avais pas envie que tu manges tout seul. Je t’attends.

De toute façon, je ne suis pas pressé de manger. Quand il me rejoint, l’odeur de son plat ne me degoûte pas tant que ça alors tout va bien.

— Avoir dormi ça m’a fait du bien, je crois.

— Même malade t'es trop adorable !

Je minaude en venant m'installer à table avec lui

— Les médicaments vont te faire du bien aussi, tu vas voir.

Je mange un bout et mon estomac gargouille de bonheur.

— T'as chopé ça où et comment au fait ? T'as une idée ?

Je secoue la tête.

— Non j’sais pas. Peut-être à la salle de sport... suffit que quelqu’un ait malade, ce soit pas lavé les mains. J’en sais rien.

Bien sûr, je ne vais pas lui dire la vérité parce que, à la base, j’ai fait tout ça pour le préserver. Mais là je me retrouve vraiment comme un con à devoir subir les conséquences de ce pari pourri avec Charlie.

— J’espère juste que ça ira mieux vendredi. Et que je ne vais pas te contaminer.

— Je préfère être contaminé et qu'Olivia vienne, plutôt que toi et que ça vous rende triste tous les deux. C'est pas si je suis malade le plus important.

Je rigole, puis je me rends compte d'à quel point je suis chiant quand je suis malade.

— Si je finis dans ton état, j'irais chialer chez ma mère pour vous laissez tranquille. Promis !

Je secoue la tête.

— Si t’es malade, je prendrais soin de toi comme tu prends soin de moi. Tu devras juste faire attention à Olivia, c’est tout.

— Je suis une vraie chochotte. Je pleure dès j'ai mal, ça doit être inssuportable maintenant que j'y pense.

Je rigole, et plus encore en songeant à ce que je viens de dire.

— C'est tellement virile dit comme ça, je viens de te vendre du rêve, pas vrai ?

Je lui souris et je secoue doucement la tête.

— Tu me vends toujours du rêve, quoi que tu fasses.

Je réponds très sérieusement.

— T’es pas une chochotte, tout le monde vit les choses comme il peut, d’accord ? Te rabaisse pas comme ça, mon bébé.

— T'es encore plus niais que moi parfois, j'aime beaucoup trop ça.

Mon sourire en dit autant que mes mots.

— Je me rabaisse pas, si ?

Je demande, pas si sûr de moi.

— C'est juste que... Je ne supporte pas la douleur. Quand je me cogne le doigt de pied contre le lit j'en fais un drame, alors quand je suis malade, on croirait que Dieu me rapelle auprès de lui !

— Et alors ? Au pire, tu tolère difficilement la douleur. Ne dis pas chochotte, c’est négatif, d’accord ?

Je prends sur moi pour manger encore.

— Je t’aime exactement comme tu es. Même si tu pleures quand tu es malade ou que tu te fais mal.

— Merci.

La tête de Logan est bizarre, mais je ne saurais pas dire si c'est à cause de ce que je viens de dire, ou parce qu'il se sent de nouveau pas bien.

— De voir et réaliser que tu aimes la personne que je suis, moi, ça m'aide à avoir plus confiance en moi dans la vie de tous les jours. Ce sont des petites choses par ci par là, mais parfois, ça fait la différence.

Je termine rapidement mon assiette, alors qu'il lui en reste beaucoup.

— Ça passe encore un peu ?

Quand il me fait son petit discours sur la confiance, je ne regrette plus du tout d’être malade ; je sais parfaitement que j’ai fait le bon choix. Il a besoin d’être encouragé et d’être couvert de compliments.

— Alors je vais continuer de te le rappeler.

Je fixe mon assiette et je mange encore quelque cuillère avant d’arriver à la limite.

— Si je continue je vomis...

— Alors tu vas arrêter là, ça vaux mieux.

Je souris en debarassant ma table et la sienne. J'attrape la bouteille d'eau pour le resservir aussi, pour qu'il boive ne serait-ce qu'une gorgée et réhydrater tous ces muscles.

— T'es fatigué mon cœur ?

Ma question est rhétorique, mais je crois surtout que je n'ai pas envie de travailler tout de suite et que je me vois bien allongé contre lui.

— Je me serai bien vu te faire des câlins, en fait.

— Assez, oui. Mais je peux patienter une heure le temps que tu aies terminé de bosser.

Je dis avec un sourire fatigué.

— Sauf si tu viens travailler au lit ?

Comme j'ai déjà mangé, la proposition semble bien moins folle que lorsque je l'ai envisagé tout à l'heure.

— Je vais prendre mon pc et je vais venir bosser un peu au lit, oui !

Je lui souris, en engloutissant un fruit qui se trouve là pour terminer mon repas.

— Ça va pas te déranger la lumière si tu veux te reposer ? C'est bon ?