Sick boy - Adam & Logan

Je secoue la tête.

— Je vais me mettre sur le ventre et fermer les yeux donc... non. Je préfère juste que tu sois à côté de moi.

Je n’aime déjà pas qu’il soit loin en temps normal alors là, je suis malade et j’ai bien le droit de l’exprimer. C’est mon bébé, j’ai envie d’être collé à lui tout le temps. Surtout après une journée comme celle-ci.

— Alors raison de plus pour rester avec toi !

Je me lève et lui tends la main pour qu'il me suive. Au moins dans la chambre, on sera tranquille.

— Je vais pas faire semblant de pas aimer les câlins, alors si en plus t'en demandes quand t'es malade, j'arrive en courant.

Mon rire retentit dans la pièce et je m'allonge sur le lit. Mes cours peuvent bien attendre quelques paires de minutes.

— Tu ramènes pas tout ?

Je demande alors qu’il s’installe déjà sur le lit.

— Un fois que je m’allonge, je passe un bras autour de ta taille et t’es bloqué j’te signale. Tu bouges plus.

Je dis avec un petit sourire. J’ai moins froid que tout à l’heure, c’esr nettement plus agréable.

Je rigole, niaisement. Je suis fou amoureux de lui et parfois, je me dis que je ne le lui fais peut-être pas assez savoir. J'ai la sensation d'être à ma place partout où il est et ça fait un bien fou.

— Ok, deux secondes !

Je me relève rapidement, j'attrape mon pc dans le hall, une bouteille d'eau, deux verres et ses médicaments et en moins de cinq minutes je suis déjà de retour.

— J'ai même pris de quoi t'hydrater et te soigner ! Comme ça, je peux rester ton obligé tant que tu le souhaites. Ou tant que j'ai pas envie de pisser, au choix.

Mon visage s'approche du sien, prêt à embrasser ses lèvres et il tourne la tête pour m'éviter la contagion à laquelle je ne pensais déjà plus. Alors je fais un bisou sur sa tempe.

Après son bisou, je le laisse bien s’installer et quand je sens qu’il ne bouge plus, assis avec un oreiller dans son dos, je passe un bras autour de sa taille et je niche ma tête contre sa hanche.

— Je t’autorise à faire pipi parce que je t’aime.

Je ne peux pas contenir mon rire et je crois que ça fait trembler tout mon corps, donc sa tête.

— Merci de cette preuve d'amour, ça me va droit au cœur.

Ma main vient se perdre dans ses cheveux, avec un automatisme que je ne saisis même plus.

— Je dirais certainement ça quand on va se marier. ''Je te prends comme époux, Logan, toi qui m'autorise à aller aux toilettes tellement tu m'aimes.'' Mes parents vont être certains que j'ai fais le bon choix quand ils entendront ça !

— Bien sûr que tu fais le bon choix. C’est pas tout le monde qui a cette chance.

Je dis avec un sourire fatigué.

— Mon bébé ? Je t’aime. Bonne nuit. Et ne t’endors pas trop tard.

Je n'ai jamais eu un bonne nuit aussi rapide et net. C'est presque si Logan n'est pas déjà en train de dormir à peine son dernier mot terminé.

— Je t'aime aussi mon cœur.

Je caresse tendrement ses cheveux encore quelques secondes, juste histoire d'être sûr qu'il va bien.

— J'ai vraiment très hâte d'être marié avec toi...

Je murmure avant d'attraper mon ordinateur.

— Hm hm.

Je marmonne sans parvenir à faire mieux avant de m’endormir comme une souche.

Quand l'envie de pisser s'annonce finalement à moi, j'en rigole tout seul comme un con. Ça doit faire deux heures que je bosse et j'ai enfin clôturer tout ce que je souhaitais. Demain je pourrais prendre soin de Logan, lui faire des câlins, à manger, encore des câlins et si jamais il accepte, encore un peu de câlins.

J'ai foi et je suis convaincu qu'il ira mieux d'ici vendredi soir. Il est assez fort mentalement pour combattre ça et encore plus alors que c'est pour voir sa fille. Il ne va pas se laissera abattre et c'est aussi pour ça que je l'aime.

En fait, je l'aime pour absolument tout et c'est ce qui rends ma vie si belle. Je ne voudrais en changer pour rien au monde. Rien du tout !

Comme Adam l’avait prédit, je me sens mieux avec les médicaments et ma journée de vendredi s’est passée bien plus agréablement que celle du jeudi. Mais pour autant, prendre le train, patienter debout et marcher un moment ne me semblait pas envisageable avec l’état de mon ventre - ni même supporter un long trajet en voiture. Alors Adam s’est gentiment proposé d’aller chercher Olivia. Je l’ai prévenu en expliquant pour quoi, bien sûr, et j’ai aussi prévenu l’aéroport ; même si Adam est sur la liste des gens qui peuvent la récupérer, on ne prévient jamais trop. Nous sommes trois sur cette liste car à nous s’ajoute Madeleine.

J’ai donc préparer le repas pendant qu’Adam faisait l’aller-retour et je n’ai rien fait de fou parce que certaines odeurs sont encore difficiles à supporter. Ce sera donc coquilette et nuggets fait maison – Adam les avait gentiment préparer la veille parce que « il est hors de question qu’Olivia mange du poulet reconstitué inutilement ». Il n’a pas tort, en fait. Ça lui a pris trente minutes et ce sera meilleur, mais j’aime sa manière de s’inquiéter pour elle et j’ai hâte qu’on puisse agrandir notre famille.

Je les attends tranquillement, installé dans le canapé.

Les aéroports c'est toujours pareil. Ça vous fait croire que c'est organisé, mais y'a toujours une faille. Il leur a bien fallu dix minutes pour trouver le document stipulant que oui, j'étais bien autorisé à récupérer Olivia à la sortie de l'avion. Merde, pourtant Logan les a prévenu. Et c'est pas comme s'ils avaient fait tout ça, alors qu'Olivia était dans mes bras en train de me demander en boucle au bord des larmes pourquoi c'était pas son père.

Quand on a pu se poser tous les deux, j'ai essayé de la réconforter bien mieux que devant ces cons et finalement, un bisou et un énorme câlin plus tard, elle a accepté qu'on allait voir son père très bientôt.

On a pris le train tous les deux sans encombres, parce que malgré la confiance que vient de placer Logan en moi, je ne lui aurais pas fait l'affront d'aller chercher Olivia en voiture.

— Papa il est malade comment ?

Me demande Olivia pour la centième fois alors qu'on marche tranquillement tous les deux. À pied on n'est pas loin de la gare, alors je suis venu à pied tout à l'heure. Ça nous permet de nous balader un peu, en plus.

— Malade comme quand tu as mal au ventre et que ça te donne envie de vomir. Sauf qu'il a déjà tout vomis, alors maintenant il fait attention que ça recommence pas. Il pourra te faire plein de bisous quand même !

Quand j’entends la clé dans la serrure, je me lève vivement et j’accueille Olivia a bras ouverts. Elle se jette contre moi et je lui fais un énorme câlin.

— Salut mon ange, comment tu vas ? Ça a été ?
— Pourquoi t’es pas venu me chercher ?
— Maman t’as pas prévenu ?

Elle fait non de la tête.

— Ah.. bah c’est pas très sympa, ça. J’ai été très malade pendant deux jours et j’étais trop fatigué pour prendre le train.

L’excuse semble lui convenir parce qu’elle me fait un énorme câlin.

— Tu m’as manqué ma chérie.
— Toi aussi.
— Allez, on passe à table, c’est prêt ! Tu vas mettre tes affaires dans ta chambre ? Tes chaussons sont à coté de ton lit.

Après un dernier bisou, elle file en courant. Elle se sent vraiment chez elle maintenant et c’est un beau pari remporté.

— Merci mon bébé. T’as pas trop galéré ?

— Ça a été !

J'embrasse ses lèvres et ça fait un bien fou. Deux jours sans bisous, j'ai failli y laisser ma peau.

— J'ai failli jamais pouvoir prendre Olivia avec moi, il leur a fallu je ne sais combien de temps pour retrouver mon nom et assimiler que tu les avais prévenu. Ils sont d'un con !

Les insultes dans ma bouche, c'est plutôt rare, alors en présence d'Olivia, d'autant plus.

— Pardon ! J'ai pas fais attention !

Je grimace en vérifiant qu'Olivia n'est pas là et je soupire de soulagement en la voyant encore dans sa chambre.

— Mais hormis ça, ça a été ! On s'entends bien elle et moi, ça me fait plaisir.

— T’inquiète pas, on peut toujours lui expliquer qu’elle n’a pas droit de dire ce mot-là.

Je dis pour le rassurer immédiatement.

— De toute façon, quand on sera mariés, il n’y aura plus ce genre de problème. Bon d’un autre côté ça me rassure, ça veut dire qu’ils ne la laisseraient pas partir avec n’importe qui.

— Oh mon dieu.

Je m'offusque tout seul pendant une seconde.

— J'aurais le même nom que ta fille, alors que sa mère ne l'a même plus !

Puis je souris comme un con.

— Ça doit tellement la faire humhum, que j'adore. C'est horrible ! Elle doit forcément avoir compris que c'était moi depuis le temps, pas vrai ?

Je pouffe de rire et je m’approche pour lui donner un vrai baiser.

— Oui, ça la fait biiiiiien chier. Et crois-moi elle le sait puisque j’ai donné à Livie des photos de nous, ainsi que de ses animaux pour qu’elle nous ait aussi en photo chez elle. T’es carrément sur la table de chevet de SA fille.

Je rigole parce que c’est comme ça qu’elle me l’a dit au téléphone.

— Je l’ai eu tout à l’heure. J’te jure c’était un sketch. Apparemment je n’ai plus intérêt à donner des photos comme ça à SA fille parce qu’elle est obligé de supporter cet affront chaque fois qu’elle va la coucher. Soit disant que Livie dit à tout le monde qu’elle a une maman, un papa et un autre demi-papa à l’école. Elle est couverte de honte, tu comprends ? Tu pourrais être mon fils, je devrais avoir honte. C’est trop tôt pour t’imposer à Olivia, ça peut casser. Quand je lui ai dit qu’on allait se marier, elle m’a dit qu’il était hors de question que SA fille porte le même nom de famille que toi, qu’elle allait demander une garde exclusive. Je lui ai dit de faire. J’crois que ses anti-dépresseur la rendent cinglés donc... qu’elle fasse ses trucs d’hystériques, ce sera plus facile pour nous de récuperer Livie plus tard.

Étant donné le temps qu’elle met à revenir, je suis sûr qu’elle a vu le stand de marchande qu’on a fabriqué avec Adam et qu’elle est déjà en train de jouer avec. Nous l’avons construit, peint et Madeleine a crocheté tous les fruits et les légumes.

— Un demi-papa ?

Je suis extrêmement touché que Livie emploie ce genre de terme vis à vis de moi. Elle a beau n'être qu'une enfant, elle ne dirait sûrement pas une telle chose si elle ne m'appréciait pas.

— Je fonds d'amour là, j'espère que t'en as conscience.

Mes bras viennent entourer son cou et mon baiser se fait plus pousser que nos précédents.

— Elle est tellement dégoûtée de ne pas réussi à nous avoir séparé qu'elle en devient complètement folle. Quand t'as parlé du mariage, elle a du se réentendre me dire de ne plus approcher sa famille ! Pauvre âme en perdition.

Je souris, au fond, Moïra, je m’en moque. C’est la mère de ma fille alors je fais avec ; je sais qu’elle se mord les doigts de tout ce qu’elle a fait parce qu’elle réalise qu’Olivia va grandir et qu’elle va comprendre. Elle va réaliser ce qu’il s’est passé quand j’ai eu mon accident et même si j’ai mes torts dans notre divorce, aujourd’hui je suis encore avec l’homme dont je suis tombé amoureux pendant qu’elle m’a privé de ma fille et de mon rôle de père alors que j’étais en train de crever à l’hôpital.

— Demi-papa, oui. Je crois qu’elle ne savait pas comment le dire donc on va lui apprendre. Tu t’en sors pas trop mal pour un demi-papa, d’ailleurs. Tu trouves pas ?

Je demande avec un sourire malicieux.

— Je fais de mon mieux ! J'agis avec elle sans réfléchir et sans avoir peur. Et quand vraiment elle me pose des questions auxquelles je ne sais pas répondre, j'essaie de me demander qu'est ce que moi j'aurais aimé qu'on me réponde à son âge si j'avais demandé ce genre de chose.

Je souris, encore ému.

— J'ai conscience que j'ai encore du chemin à parcourir, mais ça me rassure de voir que j'arrive à mieux gérer que je ne l'aurais cru !

— T’es le meilleur beau-père que j’aurais pu rêver pour elle. Tu es parfait.

Je dépose plusieurs baisers sur ses lèvres.

— Ma puce ! Tu viens ?!
— Oui papa !! Je joue à la marchande là !

Je souris à Adam. Elle adore.

— D’accord, mais là on dîne !
— Ok !!

Elle arrive rapidement et je l’aide à se laver les mains avant qu’on passe tous les trois à table.

Olivia est adorable et je ne saurais dire qui de Logan ou moi est le plus ravie que la marchande lui plaise. J'ai hâte d'en toucher un mot à ma mère, elle sera aux anges elle aussi.

— Et on mange quoi de bon, alors ?

Je demande à Logan, alors que Livie et moi on attends impatiemment autour de la table.

— On a fait un looooong voyage, alors on a très faim. Pas vrai ma belle ?

— Ah ça oui alors !!

Je souris, attendrie par cette image. Plus Olivia vient, plus c’est difficile de la laisser partir. J’aimerais qu’elle soit là tout le temps.

— Coquillettes et nuggets. Les nuggets ont été préparé par Adam.
— Pour de vrai ??
— Oui. Et ce sont les meilleurs que j’ai jamais mangé.
— Génial !! Merci papa et Adam !

Je serre tout le monde et je m’installe:

— On a le droit de dire merci Seigneur comme chez Madeleine ? Maman veut pas, mais moi j’aime bien.

J’ai envie de rire mais je me retiens. Moïra doit vraiment avoir ces week-end en horreur.

— Oui, ici c’est Adam qui le fait. Tu joins tes mains ? On est trop loin pour les attraper.

Je manque de rigoler quand Olivia dit que sa mère veux pas. Je n'ose pas imaginer la tête qu'elle doit faire chaque fois qu'il est fait mention de nous dans sa maison.

Nous joignons tous les trois nos mains et je remercie Logan d'un mince sourire avant de commencer. Il pourrait laisser sa fille en dehors de tout ça, mais il l'inclue sans réfléchir et ça aussi, ça me touche beaucoup.

— Le pain d'hier est rassi. Le pain de demain n'est pas cuit. Merci Seigneur pour le pain d'aujourd'hui. A tous bon appétit.

Et quand ils me répondent tous les deux en chœur, je n'en suis que plus ému. J'aime ma vie, à tous les points de celle ci.

Olivia est très concentrée ; mains jointes, yeux fermés. Je la trouve absolument adorable et je suis ravie de pouvoir lui transmettre cette éducation grâce à Adam.

— Alors, l’école ?
— Steffy dit qu’on peut pas avoir deux papas. J’ai dit oui c’est vrai pour naître il faut un papa et une maman mais après pour nous aider à grandir on peut. C’est parce que j’ai dit que j’avais un papa et un demi-papa. Mais elle dit que c’est pas possible d’avoir une moitié de papa.
— Adam, c’est ton beau-père, en effet, on dit pas demi-papa.
— C’est vrai qu’il est beau !