Just married ! - Adam & Logan

— T'as surtout pas envie que je me fasse mal ou que t'ai besoin de me soigner !

Je souris, taquin.

— Tu dois prier en secret pour que je ne sois jamais plus malade ou mal en point.

Et que je le comprends. Moi non plus, je n'ai plus aucune envie de le voir fuir la maison pendant plusieurs jours, tellement je l'inssuporte.

— Non, j’aime bien m’occuper de toi, au contraire. Et si tu m’avais laisser faire sans être désagréable, t’aurais apprécié aussi.

Je dis en riant.

— J’aime pas savoir que tu as mal, c’est tout.

— J'ai passé des heures à vomir, alors je ne sais pas si apprécié aurait été le bon mot.

Je rigole.

— Mais j'avoue sans honte que si j'avais pas été un con, j'aurais mieux vécu ta présence que ton absence.

— La prochaine fois, tu me laisseras m’inquiéter pour toi, te demander comment ça va, te faire à manger et te faire des câlins.

Je dis en souriant avant de commencer à manger.

— T’es mon bébé.

— La prochaine fois, je tâcherai de faire ça, oui.

Je souris a son attention et finalement, on dîne dans une ambiance qui me plaît énormément.

— L'endroit est beau, la bouffe est délicieuse et je suis ici avec l'homme de ma vie. Je crois que je vais pleurer.

— T’as le droit de pleurer seulement si c’est de bonheur.

Je dis en riant.

— A cet instant précis, je n'ai aucune raison de pleurer. J'ai quasiment tout ce dont je rêve... Dont toi.

Je souris à son attention alors que je demande l'addition tout seul, sous les bons conseils de langage de Logan, comme un adulte responsable.

La semaine s’est déroulée à l’image de cette première journée : fantastiquement bien. Même si elle n’a pas été de tout repos avec toutes les visites organisées par Adam, je ne changerais aucune minute.

Alors c’est un peu difficile de nous diriger vers l’aéroport. On arrive assez tôt malgré tout et après avoir passer la sécurité, on se retrouve à faire quelques boutiques pour ramener un énième cadeaux à Olivia et aux jumelles.

Quand je regarde l’heure sur mon portable, je vois que j’ai un message de l’assistante sociale qui s’occupe de notre dossier d’adoption.

— Merde, Elisabeth a téléphoné.

Je porte mon portable à mon oreille pour écouter le message avant de raccrocher, abasourdi.

Si j'avais espéré un voyage de noces grandiose, celui que j'ai eu a été encore mieux que ça. On n'est pas vraiment reposé, finalement, mais se retrouver ensemble dans ce genre d'endroit, ça nous a beaucoup plu. À tous les deux.

Alors même si je suis triste de quitter l'Italie, j'ai aussi hâte de retrouver notre chez nous. Peut-être juste avec un stress nouveau quand je vois la tête de Logan après avoir écouté le message d'Élisabeth.

— Ça va mon cœur ? Qu'est-ce qu'elle voulait ?

— Une maman s’est intéressée à notre dossier. Faudrait qu’on aille à l’agence au plus vite... elle n’en dit pas plus, elle veut qu’on la rappelle pour fixer un rendez-vous.

Je reste interdit pendant quelques secondes. Ça veux dire quoi qu'elle s'est intéressé au dossier ? On entends quoi, par là ?

— Rappelle là ! On est dispo quand elle est dispo ! Non ?

Au pire, si c'est après la reprise des cours, et bien je n'y vais pas. Tant pis.

— Je la rappelle.

Je crois que j’ai du mal à intégrer la nouvelle parce qu’elle semble irréelle, alors j’agis par automatisme. Elisabeth répond rapidement et m’explique brièvement la situation. J’en ai des palpitations cardiaques.

— Merci.

Je répète plusieurs fois avant de raccrocher.

— On y va demain à 11 heures. Elle m’a un peu expliqué la situation, sans trop m’en dire... une maman qui souhaite accoucher sous X nous aurait choisi. Apparemment elle est très sélective et avait peur de ne trouver personne, elle vient régulièrement s’informer sur les nouvelles familles... Mais Elisabeth me dit qu’il y aurait certaines conditions dont elle veut discuter avant de véritablement parler d’adoption.

J'écoute Logan avec le plus d'attention possible, en essayant de ne pas trop oscillé entre euphorie et terreur. C'est d'une rapidité à toute épreuve et en même temps, il n'est pas encore question d'adoption pour le moment de ce que j'ai compris.

— Tu sais de quel genre de conditions il s'agit ? Où elle attends demain pour nous en parler de vive-voix ?

Je ne suis même pas capable de me souvenir s'il m'a déjà fait la remarque ou non. Ça semble tellement dingue. Heureusement que Logan est auprès de moi et que je peux prendre appui sur lui, ou j'aurais encore fini par terre sans rien comprendre.

— Faut pas que je m'emballe de trop, c'est ça que tu m'a recommandé, pas vrai ?

— Oui, ne t’emballe pas trop. On attends demain, je ne sais pas quelles sont les conditions. Elle a dit qu’elle préférait en parler de vive-voix. J’arrive pas à y croire, c’est dingue. On a fini de remplir le dossier y a un peu plus d’un mois... Il s’agit peut-être d’un enfant handicapé ?

Après tout, c’est totalement possible.

— Je pensais qu'on attendrait des mois avant d'avoir un simple appel, alors qu'une maman soit intéressée par notre profil, c'est complètement fou.

J'arrive pas à croire que ça arrive, mais je n'oublie pas la condition. Encore moins lorsque Logan parle de handicap.

— Ça se pourrait, si la maman cherche depuis longtemps et ne trouve personne... J'ai le droit de te demander ce que t'en penserais, si c'était le cas ?

— Bien sûr, oui. Ce ne serait pas facile mais je suppose que cet enfant n’arriverait pas sur nitre route par hasard. Et toi, qu’est-ce que tu en penses ?

— Je crois que ça me ferait très peur. C'est déjà assez troublant de me dire que je serai papa pour la première fois, peut-être la semaine prochaine ou dans dix ans. J'ai peur de pas être à la hauteur, alors imagine dans ces circonstances là...

J'ai l'impression d'être quelqu'un d'horrible de penser ainsi.

— Mais le Seigneur ne nous donne rien pour rien, et à tes côtés, j'essaierais de faire de mon mieux.

Je resserre mes doigts dans les siens.

— On ne fait pas de plan sur la comète, ok ? On attend de voir le rendez-vous de demain et puis on prendra le temps de la réflexion, tous les deux. Mais si la maman nous a choisi, c’est qu’elle sait au fond qu’on va y arriver.

Je m’approche pour embrasser ses lèvres.

— On va embarquer, on ferait mieux de passer en caisse.

Je hoche la tête, pour tout. Quand on passe en caisse, je crois qu'on règle avec un automatisme inévitable. Que ce soit Logan ou moi, on pense tous les deux très fort à ce qui pourrait arriver demain. À ce qu'on pourrait apprendre ou découvrir.

— Je ne voulais pas quitter l'Italie, mais finalement, je n'ai qu'une hâte c'est d'être à demain. C'est dingue.

— Moi aussi. Et j’appréhende autant que j’ai hâte. Mais je réalise pas, je crois.

Et c’est le cas parce que le reste de la journée s’enchaîne à une vitesse folle - et heureusement qu’on était invité chez Marie ce soir parce qu’on aurait trouvé le temps long. C’était difficile de garder le secret pour nous et ce matin, alors qu’on attend d’être pris en rendez-vous, la tension est palpable. Aucun de nous ne parle.

Puis quand la nouvelle tombe, je n’arrive même pas à savoir comment réagir : la particularité de cette adoption, c’est que ce sont des jumeaux et la condition, c’est qu’ils ne soient pas séparés. Pas d’handicap ou d’adoption ouverte - que j’aurais refusé - simplement deux bébés. En même temps. La maman est enceinte de six mois et cherchait désespérément un couple qui pourrait lui inspirer confiance : nous.

Lorsqu’on sort du cabinet, on va directement dans le café d’à côté pour y commander quelque chose. Nous avons plusieurs jours pour donner une réponse, mais je crois qu’il n’en faudra pas autant.

— J’arrive pas à réaliser.

Je dis en posant le dossier sur la table près de nous. Dedans, il y a les echo et les informations relatives aux bébés. On doit les découvrir tous le deux, on préférait ça plutôt que d’être en présence de l’AS.

— Tu veux ouvrir ? Ou tu préfères prendre une décision avant de regarder ?

Des jumeaux. Qui aurait pu s'attendre à ça ? Qui aurait pu s'attendre à ce que ce soit si rapide ? La maman est enceinte de six mois, ça voudrait dire encore moins pour qu'on devienne papas.

Il faut qu'on en discute avec Logan, mais au fond de moi, j'espère que nos esprits se rencontrent déjà un peu sur l'issue des choses.

— Je sais pas trop.

Je pose ma main sur l'enveloppe, pour l'attraper, et finalement je la repose.

— C'est notre chance, non ? Si on refusait aujourd'hui, ça pourrait ne pas se représenter avant des mois, voire des années.

— C’est pas qu’une question de chance, y a beaucoup de choses à prendre en compte, mon amour. Deux bébés c’est deux fois plus d’organisation et c’est surtout deux fois plus cher car en trois mois - voir moins - on doit tout acheter, en double, on doit changer de voiture, dans un an, on doit changer de maison. On doit être sûr qu’on peut le faire financièrement, que ça ne jouera pas en notre défaveur pour Olivia.

Quand le serveur approche, je demande deux cappuccinos chocolat blanc.

— Je les veux, ces bébés, je sais que ce serait également l’occasion d’avoir plus d’un enfant parce qu’on ne sait pas ce qu’il peut se passer, mais si on n’a pas de solution à chacun des problèmes qui se posent... j’en sais rien. Qu’est-ce que t’en penses ?

— J'en pense que c'est ma seule chance d'avoir plusieurs enfants avec toi.

Je souris, amusé, espérant détendre un peu l'atmosphère dans laquelle on se trouve. Mais rapidement, ma main vient trouver la sienne et le sérieux revient.

— C'était pas une situation qu'on avait envisagé, j'en ai conscience, mais j'ai comme... Une conviction profonde qu'on est capable de le faire ensemble. Tu vas bientôt reprendre le travail, d'ici quelques mois je te suis, et malgré tout avec le procès on a encore un peu d'argent de côté. On peut se dire qu'on n'y touche pas, et que ce sera le complétement de la vente de cette maison là, quand le moment d'en acheter une plus grande sera venu.

Je les veux déjà ces bébés, alors une fois que l'enveloppe sera ouverte, je n'ose pas imaginer ...

— Et puis ça reste un détail qui a son importance : ma grande sœur a eu des jumelles il y a à peine quelques années. Je suis convaincu qu'elle a gardé énormément de choses, dont landeau, siège auto et toutes ces choses là. Et je pense ne pas me tromper en me disant qu'elle ferait ce geste pour nous, de nous prêter le tout pendant un moment. Tout comme ma mère ne refusera jamais de servir de nounou, chaque fois qu'on en aura besoin et qu'il nous faudra faire ce qu'il faut pour mettre les enfants à l'abri du besoin.

Le serveur apporte les cappuccinos que Logan a commandé.

— Moi, je suis convaincu qu'on peut le faire. Et tout ça, tout en prouvant à ton ex femme et aux assistantes sociales qu'Olivia aurait un meilleur foyer auprès de nous.

J'ai envie de passer par dessus la table et de l'embrasser, mais je me retiens.

Je l’écoute avec attention ; je bois presque ses paroles rassurantes. Adam est la voix de la raison, même si c’est aussi intéressé que sage. Il sait exactement ce qu’il faut dire pour que j’oublie le peu de point négatif de cette soudaine entrevue.

— On pourra même faire des brocantes pour récupérer des choses, non ? On sait jamais.

— Bien sûr ! Au contraire, ça pourra lier l'utile à l'agréable !

On est en train de se diriger sur un chemin duquel faire machine arrière est impossible et pourtant, je crois qu'on sait plus ou moins ce qu'on y fait.

— On l'ouvre cette enveloppe ?

Je demande à Logan, le cœur au bord des lèvres.