Just married ! - Adam & Logan

Je souris et je lui donne ce qu’il faut avant de fermer les yeux.

On est réveillés en fin de vol par une hotesse de l’air adorable et je crois que dormir m’a fait du bien.

— Ça va, mon bébé ?

Il est tout endormi, c’est adorable.

Lespace d'un instant, je me demande pourquoi ma mère m'appelle Monsieur pour me réveiller. C'est seulement en entendant la voix de Logan que je situe un peu mieux les choses. Ce n'était pas ma mère, juste une hôtesse de l'air.

— J'ai l'impression d'avoir fait une seconde nuit, en fait. Ça fait du bien.

Et sans chasser les soucis, ça les a éloigné un peu. Je n'ai plus cette boule dans la gorge et c'est déjà un bon début.

— Tu te sens moins fatigué ? T'es prêt à cavaler partout ?

Je souris en croisant son regard. Il a l'air moins soucieux, ça me rassure.

— Je suis prêt, oui.

Je dis avec un large sourire ; c’est mon deuxième voyage de noces. Le premier s’est passé passé aux Seychelles et, étrangement, je suis bien plus excité à l’idée de cette semaine avec Adam. Je sais qu’il a tout organisé de A à Z et ça va être génial. Il a tenu à le faire seul, même si je sais que j’aurais pu lui être d’une aide précieuse lorsqu’il avait un peu de mal à communiquer avec les locaux. Et je comprends pourquoi lorsqu’on arrive dans notre hôtel : un petit endroit à peine touristique, chaleureux et cosy, certainement tenu par une seule et même famille depuis des générations. C’est une dame agée qui nous accueille, elle ne parle pas anglais du tout et voir Adam tenter de s’exprimer par mime parce qu’il ne comprend pas ce qu’elle dit est vraiment adorable.

— Je peux t’aider, peut-être ?

Je demande avec un sourire en coin.

Quand Logan me propose son aide je baisse les bras en riant, littéralement.

— Franchement, fais tout ce que tu veux. Si t'as quatre mots d'italien en tête qui peuvent nous sortir de là, je suis preneur ! Parce que l'anglais c'est mort, et la langue des signes encore plus.

Le meilleur dans tout ça, c'est que j'en rigole sincèrement. Parce qu'on est en vacances, en voyage de noces même, et que ça ne dénote en rien. On va passer une semaine géniale et je ne suis plus du tout stressé comme tout à l'heure. J'aimerais que ce soit parfait, mais toujours dans la bonne humeur. Autant pour ce voyage particulier, que parce que ce sont nos premières vacances ensemble.

— Ok.

J’essaie de me retenir de rire avant de m’adresser à la femme directement en italien. J’avais compris qu’elle nous disait que notre chambre n’était pas encore prête alors je lui demande si on peut malgré tout laisser nos valises quelque part. Évidemment, c’est oui. Elle me demande si on est le couple en voyage de noces et nous félicite quand je lui dis que c’est bien nous.

— On peut laisser les valises là, la chambre sera prête à partir de 15 heures seulement alors... on peut aller faire ce que tu as prévu et revenir ce soir, ça te va ?

Je reste subjugué pendant une grosse dizaine de seconde avant de réagir aux mots de Logan.

— Attends mais c'est mon subconscient qui vient de créer une solution rationnelle ou t'as vraiment parlé italien à cette femme comme si c'était ce que tu faisais tous les jours ?

Si je me voyais dans un miroir à l'heure actuelle, je crois que je pourrais voir des étoiles briller dans mes yeux. J'ai toujours été fasciné par les gens qui savent parler plusieurs langues, sûrement parce que je ne suis pas le plus doué du monde avec ça alors que j'en rêverais. Et là... J'apprends que l'homme que je viens d'épouser est bilingue. Disons le ainsi.

— C'est hyper... Je vais pas dire excitant, parce que ce serait bizarre, tu vois. Mais merde ! Tu parles italien couramment ! T'as appris ou ? Comment ?

Jouvre la bouche en grand, de manière dramatique.

— Me dis pas qu'un de tes parents est italien ?!

J’éclate de rire quand il réalise que, oui, j’ai bien parlé italien.

— Non, non, mes parents sont anglais. J’ai appris à l’école et j’y ai vécu six mois, pour les études. Alors.. voilà.

Je profite de son état de choc pour ranger nos valises et attraper sa main pour sortir.

— Je pratique pas souvent alors j’ai un peu perdu.

— Un peu perdu ? Mais t'avais pas l'air de chercher tes mots là mon cœur. Je voudrais bien parler français aussi bien que tu viens de parler italien.

Je lie mes doigts aux siens, complètement excité.

— T'es déjà venu ici ça veux dire ? Où t'étais pas du tout dans le coin ? Y'a des trucs à voir ? Enfin des trucs que toi tu me conseillerais ! Mais pourquoi tu m'as rien dit !

Je suis gaga. Littéralement.

— Il suffit de s’y mettre. Je peux t’aider, si tu veux. On regardera les films en français et tu prendras des cours du soir.

À l’entendre, c’est impossible, alors que c’est une simple question de volonté.

— Non, non, je n’étais pas à Rome alors je ne connais pas l’endroit ! Je vais tout découvrir avec toi !

Il est surexcité et ça me fait fondre.

— Je crois qu’on n’a jamais eu l’occasion d’en parler.

— C'est vrai que ça me coûterait rien de faire ca pour les films ! Faudrait que j'essaie ! Tu le ferais avec moi, ouais ?

Parfois je me dis que je ne suis pas assez doué pour parler une autre langue. D'autres, je me dis que je devrais juste me bouger.

— Génial ! Et bien découvrons tout ensemble ! J'espère que ça va te plaire ! J'ai regardé mille choses et prévu dix mille autres ! Bon... Tu vas pas échapper à quelques édifices religieux tu te doutes bien ?

Je rigole, parce que j'en ai peut-être prévu un peu plus que nécessaire.

— On a encore tellement de choses à apprendre l'un sur l'autre sans même le savoir. Je trouve ça chouette.

Et je comprends d'autant mieux pourquoi ça l'a dérangé la fois où j'ai fouillé dans son téléphone.

— Oui, je ferai ça avec toi, si tu veux. Pourquoi le français ? T’aimes bien ?

Je ris quand il me parle d’édifices religieux.

— Venir à Rome sans voir d’église, c’est complètement stupide. Ça fait partie du patrimoine. Et arrête de t’excuser avec ça. Moi, j’aime ça, ok ? Je n’aurais pas accepté qu’Olivia soit autant impliquée autrement. T’es chiant quoi, j’suis pas ton ex.

J’arrête pas de lui dire et devoir le lui préciser en lune de miel, c’est le comble.

— Oui, j’ai compris que Max ne te suivait nulle part et qu’il était contre l’église, que ça le saoulait et qu’il ne faisait même pas semblant. Madeleine me l’a dit, Marie aussi, tout le monde. Maximilien n’aimait pas l’église, il ne voulait pas baptiser ses enfants ou même faire l’effort d’aller à la messe de temps en temps alors qu’il vit dans une putain d’église dans laquelle il a passé un an à baiser mon mari !

Je sens que je m’emporte alors j’embrasse longuement ses lèvres, comme pour me recentrer.

— On a plein de choses à apprendre sur l’autre, c’est vrai, mais essaie d’intégrer que la moindre allusion à ce trou du cul napoléonien, volontaire ou pas, me fait péter un plomb. Alors fais un effort, ok ? J’aime visiter, j’aime découvrir plein de choses et surtout si c’est avec toi. Peu importe si on visite deux cents putain d’église dans le coin. Voilà. Et du coup, je propose qu’on aille manger une glace. Ça va me calmer. Et je t’aime plus que lui, en plus.

Je dis en posant une main dans son dos pour le faire avancer. Enfin « dans son dos » ; sur ses fesses plutôt. Ses fesses qui sont à moi. Comme tout le reste de son corps, d’ailleurs, parce que c’est MON mari. Bordel de merde.

Je regarde Logan s'exciter tout seul et s'il se calmait une seconde, il pourrait voir tout l'amour que je ressens pour lui.

— Je ne faisais pas mention de lui, mon cœur. C'est juste que j'en ai prévu un peu trop par rapport au nombre de jours de voyage qu'on a... Y'en à au minimum une part jour. Et encore.

Je hausse les épaules, d'un air innocent.

— Tu te fais du mal à penser à lui Logan. T'es pas du tout obligé de m'imaginer faire ce genre de choses avec lui, sinon un jour tu vas vraiment finir par aller lui casser la gueule. On s'en fout de lui et tu sais pourquoi ? Parce que c'est toi que j'ai épousé, c'est avec toi que je suis ici et c'est avec toi que je vais les visiter ces églises. Il pourrait en construire dix autre en plein White Falls s'il le veux, des églises, il n'obtiendrait rien de plus que ce qu'il n'a.

Je passe un bras autour de sa taille et j'embrasse sa tempe avec tendresse.

— Viens, on va la manger cette glace ! Et viens profiter du voyage ! Tu vas vite voir qu'il n'y aura zéro mention ni de mon ex ni de ton ex ! De tout le voyage !

Mes lèvres trouvent les siennes et je souris dans notre baiser.

— On s'aime beaucoup trop pour que quelqu'un nous aime encore plus. Ça va de soit !

Je l’écoute avec attention, un sourire béat aux lèvres.

— Je sais tout ça, j’en ai conscience, mais ça m’énerve quand même. J’y peux rien. De savoir que t’as eu quelqu’un d’autre que moi, ça m’agace.

Je dis en le serrant dans mes bras. C’est égoïste, mais je m’en balance complètement.

— Puis une église par jour ce sera pas assez pour confesser tout ce qu’on va faire dans cette chambre d’hôtel.

Je dis en tirant sur sa main pour nous diriger vers un glacier, alors qu’il rougit doucement.

— Calmes-toi en te disant qu'hormis toi, il est le seul que j'ai eu. Y'a genre... Jamais eu personne d'autre. Imagine moi, t'as carrément eu un enfant avec une autre !

Je lui souris en coin, taquin. Sur ce point, on st loin d'être les même lui et moi. Et on ne peut pas compter ma tentative de coucher avec une fille comme quelque chose de concret, à l'évidence.

— Maintenant, y'aura plus que toi. Jusqu'à ce que j'en crève !

C'est dit de manière dramatique à souhait, mais je n'ai jamais été plus sincère de toute ma vie. Sauf peut-être quand on a échangé nos consentements à la mairie.

— Arrêtes, dis pas ça au milieu de la rue...

Je grogne, et je ris en même temps, tout en rougissant.

— Je dis ça où je veux.

Je réponds en souriant.

— C’est notre lune de miel, hein. Je suis content d’être là. C’était dur dans l’avion, mais ça va. On appelera Livie ce soir, et tous les soirs, et ça ira. Et en rentrant, on active tout ça et on la récupère. Je revis pas un truc comme ça.

Je dis en l’attirant contre moi pour lui faire un câlin. Je respire un grand coup et je dépose un baiser sur son front.

— Qu’est-ce que tu veux comme glace, mi amor ?

— C'était vraiment dur, oui... J'ai cru que j'allais m'etouffer dans mes larmes. Appelle l'assistante sociale en rentrant, même Moïra s'il le faut. Je la lui donne même la maison d'en face, finalement.

Je soupire en me serrant dans ses bras. Je veux juste que tout aille bien pour Livie, et pour nous. C'était beaucoup trop compliqué à vivre ce matin et pour ne pas avoir à connaître ça de nouveau, je me laisse vraiment à penser que croiser Moïra en faisant mes courses chaque jour est un tout petit prix.

— Mais libère toi de ça, juste pendant quelques heures. Même si je sais que c'est compliqué... Profites de ce qu'on va vivre cette semaine. Et quand on rentre, on défonce tout.

Je lui souris sincèrement et c'est encore pire quand je l'entends me parler italien.

— Je trouve ça vraiment trop beau. Tu peux me parler Italien quand tu veux mon cœur. T'as intérêt à savoir te servir de cet atout ! Tiens, prends moi une glace avec un parfum dont je serai incapable de trouver le nom !

Je vais essayer de me libérer, comme il dit. Même si c’est pas facile. J’ai envie de profiter de cette semaine avec lui au maximum.

— Je note.

Je souris et on regarde les parfums de glace avant que je n’en commande deux : melon et yaourt pour lui, pastèque et citron vert pour moi.

— Tiens mon ange, tu essaies de deviner ?

Je demande en souriant, après avoir remercié le marchand.

— Où est-ce qu’on se rend ?

L'odeur de la glace est impressionnante. Comme tout ici. On est en plein mois de janvier, en train de manger une glace à Rome, pour notre voyage de noces. Jamais je n'aurais cru ça possible il y a quelques mois. Et pourtant... Le rêve s'est réalisé.

— Y'a un truc qui sent super bon ! Ça a comme un goût de raisin ! C'est pas ça, c'est ça ?

Je demande en levant les yeux au ciel quand il sourit.

— Je me disais qu'on pourrait commencer par la Fontaine de Trevi ! J'ai quelques voeux à faire je crois bien !

— Non, c’est pas du raisin. Goûte !

Moi j’en ai déjà plein la bouche.

— Fontaine de travis alors ; c’est indiqué, on peut s’y rendre à pied.

Je suis tellement heureux que je n’arrive pas à m’empêcher de sourire.

— Rome c’était la meilleure idée qui soit.

— Je suis sûr qu'on va adorer cette ville ! J'aime beaucoup l'ambiance qui s'en dégage. Ça semble tellement plus calme et tranquille que Londres, c'est dingue. Et en plus, j'ai mon traducteur avec moi !

Je souris avant de commencer à manger la glace. Merde ! Le goût est aussi agréable que l'odeur.

— On dirait du mascarpone en glace ! C'est génial ! C'est du yaourt ? Du yaourt et un truc aux fruits ?

Je demande, en espérant ne pas faire fausse route.

— T'as pris quoi toi ? Ça va peut-être m'aiguiller.

— Y a moins de monde en hiver que l’été, ici. C’est agréable.

Même si c’est loin d’être désertique.

— Oui, c’est ça ! Yaourt ! Moi j’ai pris pastèque et citron !

En plein été il aurait vraiment fait très chaud et je suppose que je n'aurais pas arrêté de me plaindre. Au moins, là, je ne vais pas souler mon mari sans arrêt.

— Je suis super fort. Infaillible le type !

Je rigole malgré moi.

— Enfin, tu vois ce que je veux dire.

On prends tout notre temps pour arriver à la fontaine et une fois devant, je suis subjugué.

— Je crois que t'avais vraiment raison : on ne pouvait pas trouver meilleur endroit pour ce voyage ! C'est magnifique !

J’acquiesce. C’est vraiment beau.

— Attends tiens ça, s’il te plaît.

Je lui tends ma glace le temps de sortir deux pièces de mon portefeuille.

— Tiens, voilà. On fait un voeu, puis une photo.

J'attrape sa glace, que je goûte au passage.

— Elle est bonne ! Mais je préfère la mienne. Tu connais mes goûts, test réussi.

Je rigole, puis j'attrape une des pièces qu'il me tends.

— Tu veux goûter la mienne ?

Je demande avec un sourire, avant de réfléchir longuement à la façon dont je veux formuler mon vœux. J'ai plein de souhait, au fond, mais un seul dont je voudrais se voir réaliser plus que tout les autres.

— Test réussi.

Je lève les yeux au ciel rianr et quand il me propose sa glace, je secoue la tête.

— J’aime pas trop le melon, merci mon bébé.

Moi, je prends la pièce, je formule un vœux assez simple : y voir clair dans notre vie de famille d’ici septembre et je jette la pièce par dessus mon épaule. C’est tout ce que je souhaite : y voir clair. Pour Olivia, le dossier d’adoption en cours, tout.