Missing — Logan & Adam

— J'ai jamais vraiment dit ce que je ressentais, avec toi, ou avec ma famille. Je sais que j'ai un problème avec ça... J'ai toujours peur de blesser, de mal me faire comprendre ou de créer des disputes.

Je me rallonge en me laissant tomber en arrière.

— J'ai vraiment cru que c'était la meilleure chose à faire. De te montrer que ça changeait rien à ce que je ressentais, de ne pas t'accabler plus encore, de pas te laisser voir que j'étais mort de peur. Je pensais que te protéger c'était mieux que d'affronter la réalité à tes côtés...

— C’est pas incompatible de m’aimer et d’être en colère ou d’avoir peur.

Je soupire et je me recouche aussi avant de le prendre contre moi.

— Je préfère que tu t’exprimes. Même si ça fait mal, c’est moins douloureux que ton je t’aime sans aucun sens qui servait à conclure une conversation. Je sais que tu m’aimes.

Sans le voir venir, j'ai un souvenir horrible qui me revient en tête et je me revois exprimer ma peine et ma colère lorsque j'ai appris que Moïra attendais un second enfant de lui. Ce jour là j'ai tout envoyé et je me suis retrouvé à devoir lui rendre ses clés...

— Si je m'exprimais à un point qui te plaisait vraiment pas, tu me quitterais plus maintenant ? Pas vrai ?

— Non. Peut-être qu’on se disputerait fort, mais je n’ai pas envie de te quitter. Je te quitterai uniquement si tu n’arrives plus à être heureux avec moi.

— J'ai l'impression que c'est impossible que ça arrive un jour.

Je ris doucement.

— Je sais ce que ça fait d'être sans toi et c'est tellement fade comme vie, que j'espère ne jamais avoir à revivre ça. Alors si je dois apprendre à ne pas avoir peur de ce que je ressens pour te garder toute ma vie, je dois t'avouer quelque chose...

Je lève les yeux vers lui.

— Tu me voles la couette absolument toutes les nuits. Et c'est souvent pour ça que je suis collé à toi le matin !

Je pouffe de rire.

— T’es con.

J’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises.

— On en achetera une plus grande. Ou une deuxième.

Je me laisse aller contre lui volontiers. On avait peut-être tous les deux besoin de ça, finalement.

— Une autre c'est mieux ! Que j'ai au moins un bon prétexte de me retrouver collé à toi de temps en temps.

J'embrasse ses lèvres à mon tour, tendrement.

— On dort ? Je suis sur les rotules...

— Ouais. D’façon, j’commence à être assommé.

Les médicaments font effets.

— À demain.

— A demain mon cœur.

Je réponds en restant collé à lui. Je crois que même mon inconscient ne va pas le lâcher de la nuit, tellement j'ai eu peur aujourd'hui.

Je tourne en rond pendant longtemps, j'hésite pendant des dizaines de minutes à monter voir si Livie et les jumeaux vont bien, mais je sais que je vais les réveiller. Alors je me fais violence et au bout d'un temps innombrable, je finis enfin par sombrer.