Paris, we love you — Edouard & Romie

Son baiser respire l’amour et la reconnaissance. Moi je trouve ça normal de l’aimer lui, Edouard. C’est pas être le jumeaux de Max qui définit sa personnalité, c’est lui. Et c’est lui dont je suis raide dingue.

— T’es le plus important à mes yeux.

Je réponds bien sincèrement.

— Dans ton nouveau travail, tu pourras enfin être le vrai toi. Celui que je connais. Que Max connaît. Quelqu’un de bienveillant et d’attentionné. Quelqu’un qui souhaite le bien des autres. T’es un homme formidable. Peut-être que tu l’entends trop de ma bouche et pas assez de celle des autres mais je t’assure que c’est pas uniquement parce que je t’aime. Je vois le bon en toi. Tu m’aides à être heureuse, tu me tires vers le haut. Tu m’as tellement appris ces derniers mois... je me sens valorisée et en sécurité. T’essaie pas d’avoir l’ascendant sur moi, bon sauf au lit mais j’aime ça...

Je dis en riant.

— Ce que je veux dire que même si tu te donnes un genre d’homme hautain et désagréable au travail, c’est pas toi. Toi je t’aime et j’ai hâte d’être à demain. De rencontrer ta famille, de rentrer dans ton univers. J’ai envie de tout partager avec toi. Même si j’ai pas le rang social qu’exige ta famille, je sais que personne d’autre au monde t’aimeras plus fort que moi. Alors ils seront bien obligés de m’accepter.

Je m'allonge sur le canapé en l'attirant sur moi. Mes bras entourent sa taille tendrement.

— Même si tu m'aimais pas aussi fort, ils seraient obligés de t'accepter. Je les laisserais pas me priver une fois encore d'une chose que j'aime. Et t'as pas aussi banale qu'un boulot ou que n'importe quoi dont mon père a pu me faire douter. Tu me rends heureux Romie, j'avais jamais connu ça et je refuse de te laisser m'échapper.

Je l'embrasse, des étoiles dans les yeux.

— Tu me pousse à me battre pour ce que j'aime, ce que je souhaite. Je pensais même pas que ça existait, puis t'es là à envahir ma vie et j'adore ça !

Je le regarde amoureusement.

— Awww mon cœur, mais t’es tellement gentil.

Je dis avant de le serrer dans mes bras. Je l’aime tellement que mon cœur s’emballe et je l’embrasse fiévreusement.

— Tu crois qu’on a combien de chances sur dix que Max arrive au moment où on fait l’amour sur le canapé ?

Je demande en pouffant de rire alors que mes mains défont déjà son pantalon pour le baisser juste un peu.

— T’as cinq minutes, à mon avis.

Je réagis instantanément et je souris contre ses lèvres.

— Je dirais sept. Neuf si tu fais trop de bruit !

Dès la première fois on a dépassé le stade de faire l'amour dans un lit, entièrement nus et romantiques. Et j'aime ça sûrement autant que je l'aime elle.

— Cinq minutes c'est suffisant pour te faire beaucoup de choses.

Je rigole en n'attendant plus une seconde pour soulever sa robe et en la faisant basculer pour me retrouver au dessus d'elle.

— Alors arrête de parler.

Je dis avec un sourire malicieux. Là aussi, on est complémentaires. Je pourrais pas faire l’amour dans les règles à chaque fois, perdre du temps en séduction ou en préliminaires. Je pourrais pas faire comme mon frère. Le pauvre. Quand t’as envie, t’as envie. C’est tout.

Quand on entend Max dans les escaliers, on a eu bien plus de cinq minutes et si Edouard a le temps de remonter son pantalon, moi je ne sais pas où est ma culotte.

— Hey, j’ai fini ma valise alors—putain vous avez recommencé ??

On échange un regard complice avec Édouard avant d’éclater de rire.

— Je vais finir par être aveugle.

— Oh tout de suite, c'est le drame !

Je lui réponds en continuant de rire, avant d'apercevoir la culotte de Romie pas loin de ses pieds.

— Tiens, tu veux pas être gentil et fermer les yeux encore deux minutes que je viennes chercher ce qui traine à tes pieds ?

Forcément il regarde aussitôt et sa tête me fait mourir de rire encore plus.

— Ou alors tu nous l'envoie, c'est toi qui voit !

— Aaah mais vous êtes insupportables !

Il donne une coup de pied dedans et je peux la ramasser pour l’enfiler. Il m’a déjà vu à poil, c’est pas un bout de fesses qui va changer la face du monde.

— Désolée, j’avais besoin d’être consolée.
— Je voulais simplement savoir si on commandait quelque chose à manger ? J’ai trouvé qui fait des repas sains et équilibrés de j’sais pas quoi.
— Mais non ?? Où ?
— En fait ils livrent pas, mais j’ai dit que je m’appelais Edouard Bonaparte et ils ont dit d’accord donc...

Je me tourne vers Edouard.

— C’est parce que t’as couché avec quelqu’un là-bas ou parce que t’es tellement autoritaire qu’on te dit jamais non ?
— Je pense le deux. Plus le fais qu’il ait plein d’argent. T’as jamais essayé ?
— Quoi, mais non ?!
— Essaie. Dans un restau, une boutique. Depuis qu’il est là et qu’il l’a fait savoir à tout le monde, t’es mieux traité quand tu donnes son nom.
— À Paris aussi ?
— Bonaparte.
— Ah oui c’est vrai !!!! MAIS C’EST GÉNIAL. J’aime les privilèges. Donc je peux organiser des trucs en me faisant passer pour ta secrétaire et genre ça te ferait des surprises de fou et je paierai pas ??? Non mais trop hâte qu’on se marie en vrai ! Trop envie d’être une reine ou..
— Impératrice.
— Ah oui, voilà. Notre première fille s'appellera Josephine.

Je dis en me levant du canapé pour aller dans la cuisine chercher un verre d’eau.

— Euh... du coup vous venez de vous fiancer ou... ?

J’entends Max chuchoter, même si je ne comprends rien à ce qu’il dit.

J'ai envie de leur dire d'arrêter de parler de moi comme si j'étais pas là, mais ils enchaînent sans me laisser en placer une. Et au fond, ça me fait rire. Maintenant qu'elle a capté le filon, je suis sûr que je vais me retrouver avec une de ces folies un de ces jours.

— Est-ce que j'ai le droit à la parole ?

Je demande quand ça commence à parler de mariage et de Reine. Mais une fois de plus, Romie ne me laisse pas faire et finalement, elle part naturellement.

— Je crois que je suis fiancé et bientôt père de famille ! Un jour elle va arrêter de prendre la pillule et Joséphine Bonaparte va envahir l'Angleterre sans que je l'ai vu venir.

Je rigole en l'invitant à s'assoeir près de moi.

— C'est une boutade Max, t'avais compris ? Elle est pas vraiment mariage, enfant et tout ces trucs là.

— Avec Romie, je me méfirais de ce que tu prends pour des boutades.

Quand je reviens, je me colle directement à Edouard avec mon verre.

— Moi je veux bien commander le truc de Max.

— Tu veux dire quoi par là ?

Je demande, pas sûr de comprendre, mais Romie revient déjà et elle s'assoit presque sur moi. Je la regarde sans un mot pendant quelques secondes, espérant déceler quelque chose. Est-ce qu'on peut vraiment changer d'avis en quelques mois ? Est-ce que c'est quelque chose qui lui plairait vraiment ? Autrement que pour simplement porter mon nom, j'entends...

Je sors de mes pensées quand elle me donne un coup de coude et que je vois qu'ils attendent mon approbation.

— Oui, le truc de Max c'est très bien ! Si on peut se faire livrer juste parce que j'ai été chiant un jour, je ne dis pas non ! C'est quel resto ?

— The Place To Bio.
— Tu connais ? C’est bon ? Tu prends quoi ? Je prends pareil.

Je dis en lui faisant des câlins.

Je fixe mon regard devant moi, essayant de paraître le plus détendu du monde. Ce n'est clairement pas mon nom qui a fait qu'on accepte de nous livrer, en effet.

— Je connais assez bien, oui.

Je hoche la tête en passant un bras autour de Romie pour la rapprocher de moi.

— C'est très bon, vraiment ! Moi je vais prendre un risotto au chorizo, mais ils en font un très bon végétarien aussi, si tu ne veux pas risquer que ce soit trop épicé ?

— Non, non. Comme toi, mon amour. J’aime bien découvrir des trucs. C’était pas très varié en centre.

Je souris.

— Bon bah je vais commander, je finis un truc sur les plans de la suite parentale et je reviens.
— Ok Maxou !

— Fais ça bien s'il te plaît ! Oh putain, tu veux pas nous mettre un miroir au plafond qu'on se voit quand on fera l'amour ?

Je demande en criant alors qu'il s'en va, sûrement partagé entre l'exaspération et la rage. Je me blotti un peu plus contre Romie, on reste comme ça un moment, mais rapidement je ne tiens plus.

— T'étais sérieuse quand tu parlais de mariage et d'enfant ? Ou c'était juste comme ça, dans le vent ?

Je hausse les épaules.

— Les enfants j’en sais rien parce que je suis trop jeune mais... me marier pourquoi pas ? Avec toi, ça peut-être que génial. Mais.. enfin j’veux pas me marier pour avoir ton argent. C’est juste parce que j’aimerais bien avoir une alliance et porter le même nom que toi, un jour. Je m’en rends compte. Parce que j’ai envie qu’on nous voit comme un couple, dire que j’ai un mari. Du coup, tu veux bien m’épouser un jour ?

Je demande avec un large sourire.

J'avais jamais envisagé le mariage sous ce point de vue là, mais je l'aime bien plus comme ça en fait. Une alliance disant qu'on est l'un à l'autre, le même nom, qu'elle soit à moi autrement que parce que je pense...

— Et ça te dirait de te marier à Paris ?

Je souris de toutes mes dents.

— Bah oui, mais trop ! Mettre une belle robe, te dire oui pour la vie et en plus toi aussi, tu serais enchainé à moi. À Paris, en plus. La ville de l’amour. Trop le meilleur endroit pour se marier. Mais quand ?

Mon cœur s'emballe a l'idée de tout ceci. Qui l'aurait cru.

— Le temps que je te trouve la plus belle alliance du monde, que Max t'accompagnes pour la robe et qu'on peaufine ce qu'il faut, je suppose qu'on devrait trouver le temps avant de rentrer ?

J’écarquille les yeux.

— Quoi mais là ??! Cette semaine ?

Je m’assois à califourchon sur ses genoux et je l’embrasse à plusieurs reprises.

— Ça, c’est fou, mon amour. Mais j’veux une bague de fiançailles. La plus belle du monde. Et une alliance toute simple pour être assortie à la tienne. Tes parents ils vont être d’accord ?

Je l’embrasse encore.

— Tu m’aimes à ce point ? Jusqu’à la mort pour le meilleur et pour le pire ?

— Jusqu'à la mort et dans les enfers s'il le faut. Pour le meilleur et pour le pire.

Aujourd'hui plus que jamais, j'en suis convaincu. Après avoir
vu Adam agir comme il le fait avec Logan, je sais que je ne lacherais pas Romie non plus si ça devait arriver. Et c'est sûrement une des plus belles preuves d'amour que j'ai eu l'occasion de voir à ce jour.

— T'es vraiment d'accord ? Genre là je pourrais hurler dans la maison pour demander à Max s'il peut être mon témoin d'ici quelques jours ?

Je souris en l'embrassant partout sans m'arrêter.

— Une bague de la famille Bonaparte comme bague de fiançailles, t'en dirais quoi ?

Je demande, ému. Jamais j'aurais cru trouver quelqu'un à qui veuille donner non seulement mon nom, mais aussi mon héritage.

— Tu peux crier, oui.

Quand je vois l’émotion sur son visage, mon cœur s’emballe. C’est pas un jeu, c’est pas une blague. Il m’aime à ce point-là et j’arrive pas à le réaliser vraiment. Je vais être madame Edouard. Pour de vrai.

— Une bague de ta famille..?

J’en tremble d’émotion.

— J’ai pas les mots. Je serais vraiment fière et honnorée.

Il m’a raconté toute l’histoire de sa famille et j’en ai bu chaque parole.

— Pas autant que moi. Je vais avoir la plus belle femme du monde comme épouse. La plus gentille aussi, et la plus sincère. C'est moi qui vait être honoré de faire rentrer une femme comme toi dans ma famille. Notre famille.

Je souris en l'embrassant encore. Je suis ému au possible.

— Tu va devenir ma femme, à moi. Madame Bonaparte. Comment ça en jette. Le premier qui osera te regarder, je lui couperai les couilles moi-même.

Je lui fais un énorme câlin. J’arrive pas à y croire et je suis tellement contente qu’il n’y a pas de mot pour l’exprimer.

— Tu peux faire un contrat de mariage, si tu veux. Je me vexerai pas, c’est normal.

Je connais ça parce que les filles que je fréquantais essayais d’épouser des vieux riches et quand ils parlaient de contrat de mariage, c’était toujours un drame.

— Moi c’est toi que je veux. Mon amour.

Je dis en français.

— Je vais apprendre le français. Je vais être la meilleure femme du monde. Tu vas être fier et heureux. Juste à toi.

J'ai confiance en elle, pas besoin d'un contrat de mariage. Mes parents eux, ils verront certainement ça d'un autre œil.

— Je t'aime, ma princesse.

Je réponds en français à mon tour. J'adore l'entendre parler cette langue. Ça lui donne un charme fou.

— Je suis déjà fier Romie ! Mais ce serait un honneur que tu saches parler la langue d'une grosse partie de ma famille. La langue de l'empereur dont tu vas porter le nom !

Je rappelle en l'embrassant.

— On peut appeler Max ? Faut que je lui dise avant de me mettre à chialer.

Je demande, aussi excité qu'emu.

J’acquiesce et je me lève pour le libérer.

— Vas y.

Moi aussi, plus je réalise, plus j’ai envie de pleurer.