Far Away - Romie & Édouard

Romie ne réponds à aucun de mes messages et chaque fois que j'ai essayé de l'appeler, je suis tombé sur sa messagerie. On appelle ça se faire bloquer, je suppose. J'ai fais celui que ça n'atteignait pas, mais ça n'a pas duré longtemps.

Je suis dingue d'elle tout entier et je refuse de la laisser m'échapper. Alors je suis là comme un con devant chez elle, devant chez eux. Si j'ai bien calculé, son frère n'est pas là et ça ne me laisse qu'Adam à affronter avant de pouvoir lui parler à elle. J'ai peur de mourir, peur de faire une connerie, peur qu'elle me repousse, encore une fois... Mais j'affronte mes propres erreurs et quand je descends de la voiture, je mets à peine quelques secondes atteindre la porte. Puis à sonner.


@Romie Wheeler

Aujourd’hui encore je n’ai pas eu le courage d’aller travailler et j’ai peur que Charlie en ait assez. Demain, j’irai mieux. Mais en attendant, je reste couchée et j’attends que ça passe. Jusqu’à ce que Logan me demande de descendre l’aider. Il préfère m’avoir prêt de lui, je le sais. Aujourd’hui, il a déplacé un cours pour rester car Adam avait une réunion exceptionnelle sur son jour de repos. Les jumeaux dorment et Livie est à l’école.

— Tu peux allez me...

La sonnette retentit et l’interrompt.

— J’y vais, Logan. J’arrive.

Lorsque j’ouvre la porte, je me fige. Je manque d’air. J’ai tout rendu pourtant ! J’ouvre la bouche, les yeux brillants et ni lui ni moi n’avons le temps de dire quelque chose que Logan fond sur Edouard pour lui décrocher un crochet du droit si violent qu’il en perd l’équilibre.

— LOGAN !

Je hurle en me précipitant sur Edouard, sur le sol.

— Pourquoi t’as fait ça !
— Rentre, Romie.
— Et tu vas faire quoi ? Le laisser par terre ? Enfin ! Édouard ? Ça va ? Tu peux te lever ?

L’espace d’un instant, j’oublie tout ce qu’il se passe.

Lorsqu'elle ouvre la porte, mon cœur arrêté de battre une seconde. J'ai répéter mille fois dans ma tête ce que je pourrais lui dire, mais maintenant que je suis là, je suis complètement bloqué. Elle est magnifique... Rien n'a changé.

Mais je n'ai pas le temps de rêver plus. J'ai a peine le temps d'apercevoir son frère que je finis par terre avec la tête qui résonne. Putain alors c'est ça que ça fait de prendre un coup d'un champion de boxe ? Merde ! J'ai l'impression que ma boîte crânienne va exploser. Sans parler de ma fierté.

— Oui, ça va aller.

Je réponds dans le vague à Romie, a côté de moi, à la fois en train de me parler et de crier sur Logan. Elle tient bien un peu à moi alors... Je me remets debout même si ça tourne, mais j'ai peur que le second coup arrive.

— Je voulais te parler.

J'informe, en regardant son frère en coin. Je fais attention.

Il arrive quand même à se relever et vu comme il tangue, je suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Quand je réalise qu’il est là, vraiment, j’ai du mal à contenir mes larmes, mais j’y arrive quand même. Il est tout pâle, excepté l’endroit où Logan a frappé qui change déjà de couleur. Il n’a même pas dû retenir sa force.

— Dis-lui de partir, Romie.

Je n’entends pas mon frère, l’état d’Edouard m’inquiète trop.

— Je t’écoute seulement si tu t’assois, d’accord ? Entre une seconde.

Je le prends par le bras pour l’aider et vu qu’il se cogne dans l’entrée, j’en conclus qu’il ne voit plus très bien. Je l’aide à s’installer dans le canapé.

— Romie qu’est-ce que tu fais ?!
— Toi, qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu l’as frapper ? Hein ? C’est ta faute ! Comment tu veux qu’il s’en aille là ?

Logan ne répond rien. Il croise les bras et reste-là.

— Je t’écoute.

Je dis en lui tendant un mouchoir maintenant qu’il saigne du nez.

— Non ne mets pas ta tête en arrière. Tu bouches la narine, c’est tout. Voilà.

Je dis avant de reprendre mes distances pour l’écouter.

Peut-être que j'en rajoute un peu sur mon mal, peut-être. Mais ça me procure une telle sensation de la sentir là, à prendre soin de moi, que j'en profite un peu. J'écoute quand même ce qu'elle me dit. Et j'entends surtout quand elle, elle me dit qu'elle m'écoute.

— Avec...

Je me coupe. Je suis à peine là que j'allais me plaindre de la présence de son frère. Mais merde, j'ai eu les couilles de venir jusqu'ici, c'est pas pour tout foutre en l'air maintenant.

— Je voulais pas faire ça.

Je sors alors sans réfléchir.

— Enfin si. Si quand je t'ai vu la première fois et que j'ai compris qui tu étais, mon but c'était de te faire autant de peine qu'Adam en avait fait à Max. Mais c'était stupide ! Enfin non ! Putain !

Je grogne en essayant d'arrêter mon saignement de nez, mais dès que je penche la tête, j'ai encore plus mal.

— Je suis désolé Romie.

Je poursuis en trouvant son regard.

— C'est hyper cliché, je sais, on se croirait dans une série pour ado, mais je suis tombé amoureux de toi. J'ai jamais menti sur nous, sur ce que j'ai pu te dire. J'ai jamais vécu ça, j'ai jamais parlé avec personne, tu le sais. Elles avaient ma carte et salut. Mais toi c'était différent. Et c'est flippant, parce que je connais pas ça, moi. Je connais pas. Et j'ai eu peur, alors je me suis servi de ton passé pour te faire fuir, mais je t'ai jamais considéré comme une pute. Jamais.

C'est un fouilli total, pas du tout ce que j'imaginais, mais le coup que j'ai reçu me fout les idées à l'envers.

Je l’écoute et je suis complètement perdu parce que j’ai envie d’être heureuse et de tout envoyer en l’air, mais je ne peux pas. Parce que Logan me fait non de la tête et qu’il a certainement des raisons le faire. Mais moi je connais Edouard et pas lui. Lui il a la version de son mari et c’est pas pareil. Adam était avec Max, pas Edouard. Je suis perdue.

— T’es nul, Edouard. T’es vraiment très nul. Je sais pas quoi te dire parce que tu me manques mais c’était vraiment méchant. Je sais pas ce qu’il faut que je fasse.

Je dis, la gorge serrée.

— Comment je peux te faire confiance, maintenant ?
— T’as l’intention de pardonner ? Romie ?
— Hey ça va, je suis adulte.
— Romie...
— Toi aussi, t’as fait des mauvais choix dans ta vie. Tout le monde fait des erreurs. C’est juste que...

Je soupire en reportant mon attention sur Edouard.

— Adam c’est ma famille et moi, je sais pas comment gérer ça. J’ai...

Quand j’entends ma nièce pleurer, je me dis que c’est le destin. Logan monte rapidement à l’étage.

— Moi quand je suis amoureuse, j’ai envie de tout partager avec mon amoureux, tu le sais. Et je t’avais pas encore présenté parce que même si j’étais sûre de moi, c’était trop tôt, je crois et... mais j’aurais eu envie que tu viennes ici, toi aussi. Que tu rencontres mes nièces, mon neveu. J’aurais voulu que tu viennes diner ici. Peut-être que tu nous accompagnes le dimanche, parfois. Mais tu déteste ma famille. Je t’ai entendu parler d’eux, sous mon nez, en disant à Max que son ex était un con et son nouveau mari aussi. Et c’est ma famille et si tu les détestes alors on pourra jamais être ensemble parce que j’arriverai pas à être tiraillée entre deux côtés. Je t’aime et c’est vraiment insoutenable de plus être avec toi, mais je ne sais pas quoi faire.

Cette fois-ci, une larme m’échappe parce que je réalise qu’il les déteste tellement que, des efforts, il n’en fera pas. Et il peut me dire qu’il est amoureux autant de fois qu’il le souhaite, je sais que ce ne sera jamais assez.

— Tu les aimes pas au point de préférer me faire mal en espérant que ça les fasse souffrir aussi.

— Je déteste Adam, ouais ! Mais tu le detesterais aussi s'il avait brisé le cœur de ton frère après lui avoir promis monts et merveilles ! Et ton frère c'est par procuration, c'est pas lui mon problème. Enfin, tu vois. Putain.

Je soupire. J'avais pas pensé à tout ça, jamais. Au fait que probablement il faudrait que je vienne ici parfois, que je sois avec sa famille. Adam c'est sa famille...

— Je peux pas devenir ami avec lui, avec eux. Mais je peux faire des efforts. Je peux... Je sais pas, lui dire bonjour ça irait ? Ou au moins pas l'insulter en le voyant ? Ca changerait déjà beaucoup, crois-moi.

Je suis aux portes des retrouvailles, au moins un tout petit peu. J'ai un espoir qui prends place et je laisserai pas ma fierté et la haine pour Adam tout détruire.

— Si tu viens ici alors tu devras être poli et agréable parce que je n’accepterai aucune forme de dispute.

Je dis quand même.

— Leurs enfants n’y peuvent rien. Et moi non plus. Et Logan non plus. Et même Adam, au fond. Il y peut rien, s’il est tombé amoureux de la mauvaise personne à tes yeux. C’est un peu ce qui m’est arrivé et...

C’est un peu ce qui lui arrive, non ? Cependant, je n’ose pas le dire.

— J’ai peur que ça se passe mal. Et j’ai peur que tu me quittes encore. Mais je te connais et tu es là.

Il a mis sa fierté de côté pour venir jusqu’ici.

— Romie ! Tu veux venir récuperer Arthur ?

Je soupire.

— Mon frère t’aimes pas du tout.

Le dire me brise le cœur parce que l’approbation de mon frère était tellement importante que ça fout tout en l’air et ça me fait pleurer.

— Comment je fais, maintenant ?
— Romie !!?
— Raah mais mince !

Je rale en me levant vivement pour rejoindre l’étage. En montant je me dis que s’il s’en va, alors c’est fini. S’il m’attend encore, alors je lui laisse une chance.

Quand j’arrive dans la chambre, même Blanche s’est rendormie.

— Logan c’est pas marrant.
— Ce mec s’est fichu de toi ! Il—
— Tu t’es fichu d’Adam, j’te signale. Tu étais marié ! Moi il est même pas marié.
— Il t’a traité de pute, Romie.
— C’est pas une insulte quand c’est vraiment le cas.

Logan se tait. Je peux lire à quel point il est blessé de m’entendre dire quelque chose comme ça.

— Pardon, j’en suis plus une mais...
— Fais ce que tu veux, Romie. T’es grande.
— Logan... te fâche pas, s’il te plaît.
— Je suis pas fâché.
— Mais tu t’en fiches et c’est pire !
— Alors je fais quoi ? J’ai pas envie que tu sois avec ce mec-là. Mais t’as l’air moins malheureuse simplement parce qu’il est là. Alors je fais quoi ?
— Tu me fais confiance ?
— J’ai pas confiance en lui.
— Il est venu jusqu’ici pour demander pardon. Il est venu vite et il a encaissé un coup de point et ça se voit qu’il est sincère ! Pourquoi il serait là ?
— Si tu te remets avec lui, ce ne sera plus mes affaires. C’est aussi simple que ça.
— Alors il ne pourra pas venir ici ?
— Après 22 heures. Quand je n’aurais pas à le croiser. Il a été odieux avec Adam pendant des années, je ne peux pas ne pas être du côté de mon mari.
— Alors t’es pas du mien ?

Il ne répond pas et ça me fend littéralement le cœur. J’essuie rapidement mes larmes et quand Logan s’approche pour me prendre dans ses bras, je fais un pas en arrière.

— Laisse-moi.
— Romie...

Je le plante à l’étage en espérant vraiment qu’Edouard est resté parce que je crois bien qu’il est ma seule possibilité de me sentir un peu mieux.

Elle part et je me rends compte qu'elle a eu exactement la même réaction que Max : c'est pas de la faute d'Adam s'il est tombé amoureux d'un autre que mon frère. Et a l'évidence, elle ne pensait pas tomber amoureuse de moi, ni moi l'inverse... J'ai envie de peter la gueule d'Adam chaque fois que je le vois, mais est-ce que je suis capable de faire des efforts pour Romie ? Je crois bien. Si ça peut me permettre de la garder près de moi et qu'elle soit heureuse.

J'entends que ça s'excite un peu a l'étage, mais je n'arrive pas à comprendre de quoi ils parlent. J'attends juste là comme un con, avec mon mouchoir sur le nez, parce que je refuse de partir sur quelque chose qui n'est pas achevé. Son frère et Adam me détestent sûrement autant que je les déteste. Si on mets tous de l'eau dans notre vin, pour elle, ça pourrait aller. J'ai réussi à reparler à Adam une fois, peut-être que tout n'est pas perdu.

Quand je redescends, j’ai sans doute une petite mine mais rien ne va.

— Est-ce que tu as besoin de t’allonger un peu ?

Je demande en constatant qu’il est toujours complètement pâle. Peut-être que je devrais le mettre à la porte, pour mon frère, mais j’ai trop mal quand Edouard n’est pas là.

— Ça me ferait pas de mal, je t'avoue.

J'en rajoute, mais pas trop non plus. J'ai la tête qui résonne toujours autant. Je vais sûrement me payer un de ces bleus sur le visage.

— Mais je ne veux pas déranger...

J'ajoute, sincère. Je comprends qu'on ne veuille pas de moi ici, comme je ne voulais pas d'Adam chez moi.

Je soupire tristement.

— J’ai cru comprendre que t’allais toujours déranger alors.. j’ai pas envie que tu conduises dans cet état.

Logan redescend et il sort dans le jardin, sans un mot. Je le regarde faire et c’est tout aussi blessant que l’attitude d’Edouard.

— Viens. Tu verras ma chambre, comme ça.

Je dis avec un pâle sourire. Puis pour être sûre de me faire comprendre, je dépose un tendre baiser sur ses lèvres.

— Tu vas devoir m’apprendre à conduire. Ça nous aurait été utile aujourd’hui.

Je dis en l’aidant à se lever.

— Ça va ?

— Adam me dérange encore quand il vient chez moi, je suppose que c'est normal.

J'avoue sans mal. La famille ça reste important et je vois surtout à quel point la situation le peine déjà. Encore plus quand son frère passe près de nous sans un regard.

— Je te suis...

Je dis en souriant, alors qu'elle pose ses lèvres sur les miennes. Et je sais à cet instant précis que je ne fais pas d'erreur en étant ici. Et si je dois mettre de l'eau dans mon vin, je le ferais.

— Ça tangue, mais ça va.

Je réponds en me relevant.

— C'est pas ton boss qui devait t'apprendre ?

Je demande alors en repartant sur la voiture, non sans jeter un œil partout autour de moi. Être comme ça dans cette maison, ça fait bizarre.

— C’est le meilleur ami de mon frère alors... mais je suppose que tu me dois bien ça.

Même si je repars de zéro pour mes économies. Quand je lui ouvre la porte de ma chambre, je reconnais que je doute encore sur ma décision. Est-ce que c’était la meilleure chose à faire ? Est-ce qu’il m’aime pour de vrai ? Où est-ce que c’est pour peiner Adam encore plus ?

— Viens. Allonge-toi.

Je dis en l’aidant. Moi je n’ai qu’un lit une place et je me sens nulle et ridicule. En fait, ni Adam ni Logan n’avait l’intention de me laisser accueillir qui que ce soit. Édouard ou non. Ils me font déjà une fleur en me laissant dormir ici. Finalement, la priorité, c’est les laisser tranquille en partant.

Je m'allonge sur le lit et je me décalle légèrement pour qu'elle puisse venir aussi, si elle le souhaite. Je suppose que j'ai beaucoup de choses à lui dire, maintenant que nous sommes seuls.

— Je sais pas ce qu'il m'a prit Romie, de dire ça, de faire ça. C'est pas ce que je pense de toi... T'as apporté tellement de bon avec toi, tellement de sentiments, que j'ai été effrayé. À la fin, je crois même que blesser Adam était mon excuse pour ne pas avouer que j'étais complètement sous le charme.

Je me redresse pour la regarder correctement.

— J'ai l'air d'un con là, avec mon mouchoir et mon presque cocard, mais je t'assure que je joue plus. J'ai juste envie d'être heureux et je sais qu'ensemble on peut l'être.

J’affiche un pâle sourire et je viens me glisser dans ses bras. Là seulement je réalise que j’ai fait le bon choix. Parce que je me sens à nouveau en sécurité, maintenant.

— Tu m’as vraiment trop manqué.

Je dis en caressant son visage avec tendresse.

— Tu m'as beaucoup manqué aussi...

Je réponds en la serrant fort contre moi.

— Max a eu raison de moi. Il prit ta défense, celle de Logan, celle d'Adam... Il m'a fait ouvrir les yeux en me faisant me rendre compte que je ne valais pas mieux que ceux que je méprisais de lui avoir fait du mal. Je pouvais pas te perdre par fierté. Tu es tellement plus importante que ça.

Je souris en embrassant son front.

— C’est vrai ? Tu n’as pas honte de moi alors..?

— Pardon ?

Je demande en me détachant d'elle.

— Bien-sûr que non, je n'ai pas honte de toi mon petit chat. Tu crois que si j'avais honte je serai là ? Qu'on serait autant sortis ? Que je me serais mangé un crochet pour le plaisir ?

Je caresse tendrement sa joue.

— J'ai pas honte de toi, et tu n'as pas non plus à avoir honte de toi.

Quand il m’appelle mon petit chat, je ne peux pas m’empêcher de sourire.

— T’es vraiment nul d’avoir fait ça. Mais t’es revenu et c’est admirable. Et courageux. T’es complètement violet... faut que je te mette de la crème ou quelque chose.

Je dis en me redressant lentement.

— Mon cœur... je pourrais même te camoufler ça si jamais tu veux. Pour le travail.

Je ne me trouve pas admirable. Certes j'ai eu le courage de venir jusqu'ici, mais tout le comportement que j'ai eu avant ne pourra jamais être effacé. Ça va être à moi de lui prouver que je suis là pour elle. Juste pour elle.

— Je passerai ma vie à me faire pardonner s'il le faut.

Je souris alors qu'elle se redresse. Je n'avais pas non plus songé au bleu avec le travail. Je ne pense plus à rien d'autre qu'à Romie quand il est question d'elle, c'est grave.

— Tu crois que tu pourrais camoufler ça, oui ? T'as ce qu'il faut ?

— Bah... j’ai un peu de maquillage.

Je réalise qu’à part du rouge à lèvres, je n’ai pas grand chose. Je grimace.

— En fait, je sais le faire, mais j’ai plus rien. J’ai pas économiser pour du maquillage.

Quand elle parle d'économies, je pense forcément à l'argent qu'elle m'a rendu et mon visage n'a plus aucune importance.

— D'ailleurs... Je ne garderais pas l'argent que tu m'as donné Romie. Je sais pas ce que tu as cru devoir me rendre, mais c'est hors de question. J'en n'ai pas besoin, alors que c'est le début de ton indépendance !

Je soupire.

— J’ai cru que tu m’avais payé. Enfin que c’était une forme de paiment. T’as gardé mes économies ?

Je dis en riant.

— On est presque sur le point d’ouvrir un compte commun là.

J'ai le cœur qui se serre de l'entendre le dire. J'étais tellement loin de ça... Je la serre contre moi, aussi fort que possible.

— Jamais j'aurais fait ça mon chat. Je suis désolé que tu l'ai cru.

Je la regarde tendrement et je dépose mes lèvres sur les siennes. Comment on peut-être accro à un baiser ?

— Évidemment que j'ai gardé tout ton argent ! Fais attention, tu pourrais être mariée et mère de famille bientôt à ce train là !